dimanche 26 février 2023

Cecilya and The Candy Kings, Sunset, 25 février 2023.

 

Ah quelle chose merveilleuse que la musique qui nous permet l’espace d’un instant de voyager dans le temps ou l’espace sans bouger de place. Prenons Cecilya par exemple qui le temps d’un set d’une grosse heure environ nous a transporté « Back in 1955 », comme l’indique le titre de son dernier effort (enfin si on fait abstraction des écrans de portables qui se lèvent inopportunément. La chanteuse espagnole, installée en France, a fait une refonte totale de son projet musical, délaissant l’americana de son premier disque (dont aucun titre ne sera joué mais il y aura en revanche beaucoup de reprises pointues) pour un rockabilly au swing survolté. Il ne reste plus qu’une seule guitare (mais quelle guitare, celle de l’impeccable Rodolphe Dumont!) ; saxophone, piano, batterie et contrebasse complètent la formation. En tout cas, la chanteuse à l’air heureuse, souriante et épanouie, en contrepoint de la mine boudeuse affichée sur la pochette du premier album. Entourée d’un groupe impeccable à tout point de vue, les nombreux solos de guitare, de piano ou de sax sont là pour en attester, Cecilya nous a ravis et fait swinguer ! Vivement une autre date !

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vendredi 24 février 2023

Joolsy : « Interstellar Troubadour »

 


Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre de ce nouvel effort, le troisième et le premier depuis qu’il a quitté la région parisienne entre deux confinements, Joolsy, ne se contente pas de sa simple guitare acoustique qu’il manie pourtant très bien (« La toupie bleue »). Au contraire, c’est à un festival pop, ouvragé et richement orchestré, auquel nous convie l’artiste. Mais du troubadour, Joolsy a gardé l’amour de la chanson et l’observation du quotidien, de ses travers et ses contrariétés, qui nourrissent son inspiration (« Astéroïde », « Système Solitude »). C’est à vrai dire, là que réside le paradoxe qui anime sa musique. La tête dans les étoiles, passionné d’astronomie, Joolsy aime à propager ce sentiment aérien et planant dans ses mélodies (« Heaven » ; « Dans l’inconnu »), un hybride pop et progressif, à la saveur 70’s façon Supertramp (« Statues on the Wing »), avec, en sus, une bonne dose de groove et de guitares déchaînées (« Jive with the sky ») ; au service de textes extrêmement terre à terre, alternant les deux langues, aussi à l’aise en anglais qu’en français. Ainsi, en onze titres, l’album décrit comment passer du système solaire au « Système Solitude » et utilise la métaphore du ciel et de l’espace pour décrire les travers de notre époque (« Le Cosmonaute des Faubourgs »). Inspirant.

En concert le 11 mars aux Etoiles (avec The Barettes)

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mardi 21 février 2023

North Mississippi Allstars : « Set Sail »

 


S’il est des disques qui instantanément distillent leur poison vénéneux directement dans l’oreille de l’auditeur prenant ce dernier sous leur coupe, alors, sans discussion possible, ce nouvel effort du groupe mené par la fratrie Dickinson en fait partie ! Rythme alangui, guitare aussi virtuose que déliée, effortless comme on le dit de l’autre côté de l’Atlantique, le charme agît dès les premières secondes, le disque à peine posé sur la platine. A l’écoute nous sommes tout de suite transportés, vers ce sud fantasmé, ce Mississippi qui donne son patronyme au groupe. De rock’n’roll il finalement peu question, la formation ce situe au-delà quelque part entre americana et blues, avec une bonne dose de soul et de groove (« See the moon ») entre-deux. Les arrangements de cordes et de cuivres sont soyeux à l’oreille, la présence de l’inestimable William Bell (« Never want to be kissed ») apporte un supplément d’âme, l’indispensable caution validant la démarche du groupe. Un sublime album !

En concert le 27/02 à La Maroquinerie (Les Nuits de l’Alligator)

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lundi 20 février 2023

Vicious Steel : « Fuel Band »



Cela commence par un riff de cigar-box (guitare à trois cordes fabriquée à partir d’une boîte à cigares recyclée) acéré, graisseux à souhait, pile entre blues et rock garage. Voilà un album caréné comme un gros cube, fait pour prendre la route (la rageuse « Ride On » ; "Gas Station"). Ce qui tombe à pic, car plus qu’un album, le disque incarne une forme de voyage. A l’instar de son auteur Cyril Maguy qui visite, en musicien curieux et inspiré, ces territoires typiquement étasunien ou le blues (« Catch the bird ») côtoie le rock terrien et l’americana (la jolie ballade « Rose »), tirant l’auditeur par l’oreille dans son sillage. Une terre fantasmée quelque part au sud entre le Mississippi et le désert du Nouveau-Mexique (« Pick me up »). Le territoire est vaste et ne s’interdit pas quelques pas de côté vers la soul, voire éventuellement le jazz, sévèrement électrifié certes, cuivres rutilant à l’appui, et s’autorise même un titre en français (« La fille du bord du Lac »). Une bien belle ballade, embarquez !

En concert à La Maroquinerie (Les Nuits de l’Alligator) le 27/02.

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dimanche 19 février 2023

Jesse Malin + Trapper Schoepp, La Boule Noire, 18 février 2023.


Commençons par saluer Trapper Schoepp, songwriter du Wisconsin, qui a assuré la première partie. L’artiste se présente avec une formule est assez originale, un duo guitare folk/mandoline et semble plutôt sympathique, enchaînant les morceaux avec beaucoup d’humour et faisant montre d’un talent de storyteller assez exceptionnel, s’inspirant de sa vie de tous les jours (une virée en manège qui tourne mal, ce genre de choses) pour composer ses chansons en forme de Polaroïd au vécu imparable. Une belle découverte.

C’est au début des années 2000 que, sur la scène du Bataclan en première partie de Ryan Adams, on l’avait découvert, jeune impétrant seul à la guitare acoustique qui nous avait, déjà, charmé par son énergie et son sens de l’humour imparable. Jesse Malin sortait à l’époque son premier album solo « The Fine Art of Self Destruction ». Hasard, conflits d’agendas ou empêchement divers ont fait que longtemps, cette soirée au Bataclan fût le seul concert de Jesse Malin auquel l’auteur de ces lignes avait assisté ; même si, entre-temps, de nombreux album de Jesse ont été chroniqués sur ce blog. Aussi, pour toutes ces raisons, il était impensable de rater, encore, le passage de Jesse en ville alors même qu’il revient pour fêter le vingtième anniversaire de son premier album, celui-là même avec lequel on l’avait découvert. C’est donc avec le sentiment de refermer une parenthèse, de compléter un cycle, que l’on accueille ce concert à la fois émouvant et électrisant. D’autant que Jesse Malin, costume, tee-shirt, lunettes de soleil et chapeau, apparaît sur scène en grande forme, aussi glamour qu’une rock star des années 1970, entouré d’un groupe au grand complet. La setlist laisse évidemment une large place à son premier album repris dans son intégralité. Humain, terriblement humain et avide de contact avec son public, Jesse délaissera plus souvent qu’à son tour sa guitare folk pour descendre dans la fosse chanter au milieu du public au contact direct de la foule. Moment exceptionnel qui restera longtemps gravé dans nos mémoires lorsqu’il reprend dans ces conditions « Russian Roulette » (The Lords of The New Church) avec un entrain imparable. Le concert se révèle particulièrement équilibré entre fureur électrique et émotion acoustique. D’émotion, il fût beaucoup question durant cette soirée (il a l’habitude de beaucoup discuter entre les chansons) lorsque Malin évoque la mémoire de ses amis disparus, le fameux concert du Bataclan ou tout simplement le temps qui passe. Une chose semble certaine, alors que les lumières se rallument, si l’on aime tant le rock’n’roll c’est grâce à ce genre de soirée et à des artistes comme Jesse Malin prêt à tout donner jusqu’au bout sur scène. Promis Jesse, on attendra pas 20 ans avant de revenir !

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vendredi 17 février 2023

Jesse Malin : « The fine art of self destruction »

 


Sorti en 2003, le premier album solo de Jesse Malin (ex-D Generation) vient de faire l’objet d’une luxueuse réédition deluxe agrémentée d’inédits et de nouvelles version, portant le tout au total pantagruélique de 21 pistes ! Mais le plus frappant reste de constater à quel point le disque a particulièrement bien vieilli. Ancien punk, converti aux vertus de l’acoustique avec le présent album, Malin a toujours abordé le folk et l’americana selon un angle personnel, qui n’appartient qu’à lui, ou l’énergie prédomine avec ou sans guitare saturée (« Wendy »). Ce qui n’empêche nullement l’artiste d’être également à son aise dans des ambiance, intimes et apaisées, émouvantes et douce-amères (« Brooklyn »). Son grain de voix, à l’émotion palpable, et son savoir-faire mélodique s’adaptent à tous les contextes. Tous les éléments qui feront ensuite le succès de Malin (sa discographie regorge de perles souvent passées sous le radar, hélas) et ce feeling new-yorkais, à la fois prégnant et indéfinissable, tout en tension sous-jacente (« Riding on the subway »), étaient déjà là en 2003. Un classique à redécouvrir.

En concert le 18/02 (La Boule Noire).

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jeudi 16 février 2023

Haylen : « Blue Wine »

 


On ignore à ce jour quel goût à ce fameux « vin bleu » qui donne son nom au titre de cet album. Néanmoins, si le nectar se révèle aussi enivrant que ce premier album de la chanteuse, on se damnerait bien volontiers pour en humer une gorgée. C’est finalement assez simple, tout dans ce premier album respire le charme et l’élégance. La voix de la chanteuse, tout d’abord, incarne une forme de séduction, aussi efficace en anglais qu’en français, assez irrésistible. Grave, profonde, pourvoyeuse d’émotions à vous briser le cœur, Haylen chante avec la classe sulfureuse d’une femme fatale toute droit sortie d’un film noir hollywoodien des années 1950. Une voix rare. Autour d’Haylen (également guitariste), Théo de Hond (guitare), Andrew Mazingue (basse, contrebasse) et Félix Bourgeois (batterie et claviers) bâtissent, une note après l’autre, un écrin au swing raffiné à la hauteur du timbre de la chanteuse. Les influences s’y bousculent, blues, jazz et rock’n’roll, dans la droite lignée des années 50 et 60. Si l’électricité y est souvent de mise, les cuivres et cordes, apportent de la diversité lorsque qu’Haylen s’attaque aux ballades. L’album possède le charme d’un classique intemporel. Coup de cœur!

En concert le 17 mars (avec Lux The Band, Le Café de la Danse)

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samedi 11 février 2023

Matthis Pascaud & Hugh Coltman, Les Nuits de l’Alligator, La Maroquinerie, 9 février 2023.

Cela fait un petit moment que ces deux là tournent autour du répertoire de Dr John. A droite, Hugh Coltman, naguère chanteur folk, et son album « Who’s Happy » (2018) enregistré à la Nouvelle-Orléans. A gauche, Matthis Pascaud, (Moonlight Benjamin, Marion Rampal) fin guitariste, dont la collaboration avec la chanteuse haïtienne Moonlight Benjamin entretient un évident lien de créolité avec la cité du croissant. De leur collaboration est né un album hommage à ce bon vieux docteur sorti l’été dernier. Un album de reprises pour le moins surprenantes mais qui a le mérite de proposer une approche personnelle du corpus de Mac Rebennack. On pourrait en dire tout autant de l’euphorisante déclinaison scénique du projet, aussi moite que le bayou, qui a électrisé La Maroquinerie et le festival des Nuits de l’Alligator ! Point de piano donc mais un set enluminé par le charisme du chanteur Hugh Coltman, qui a ressorti sa guitare folk le temps de quelques morceaux, et le jeu de guitare fin au feeling lumineux de Matthis Pascaud, aussi à l’aise au médiator qu’au doigt. Un set allant de la transe percussive (la section rythmique traditionnelle basse et batterie est renforcée de percussions) à la divagation contemplative quasi psychédélique. Un large spectre d’émotions qui a ravi le public, tonnerre d’applaudissements mérités à l’appui.





mardi 7 février 2023

Alyssa Bourjlate : « I’ve lost myself on the way... »

 


Attention les oreilles, voici un album comme on en a peu l’occasion d’écouter, venant d’un artiste français : un disque de country ! Un vrai de vrai : banjo, mandoline et pedal steel guitar à l’appui ! La stupéfaction première passée, il est temps d’apprécier l’album pour ce qu’il est, c’est à dire rien de moins qu’excellent. La découverte de l’univers d’Alyssa s’apparente au sentiment qui nous avait saisi lorsque Neil Young était entré dans nos vies à l’adolescence. Un sentiment où voyage et dépaysement cohabitent, où l’auditeur est transporté par le glissé du bottelneck sur les cordes des guitares ou par le picking du banjo. C’est peu dire que les images affluent à l’écoute de l’album. Citons pêle-mêle, le désert et la poussière soulevée au bord de la route, le ciel d’un bleu céruléen, les cactus et le soleil à son zénith. Alyssa possède ce don rare de retourner le cœur de quiconque l’écoute par le biais de sa voix, légèrement voilée par une petite brisure dans le fond de la gorge, par laquelle s’écoule les émotions vives qui animent ses cordes vocales. Autour d’elle, un casting cinq étoiles de musiciens, (le batteur Toma Milteau, ancien musicien de Greg Zlap, Gilles Michel, vu sur scène aux côtés de J.J. Milteau, l’harmoniciste Chris Lancry, les guitaristes Manu Vergeade et Jean-Yves Lozac’h), tous français et tous parfaitement crédibles dans cet idiome typiquement étasunien où folk, blues et country s’amalgament harmonieusement. A noter enfin, une reprise étonnante de R.E.M, « Losing my religion », ranimant d’autres souvenirs d’un autre genre. On ignore si Alyssa s’est perdue en cours de route, mais il est cependant certain que cet album a trouvé son chemin dans nos cœurs. A découvrir.

En concert le 15 février (Utopia)

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dimanche 5 février 2023

Justine Blue : « True »

 


Et le maître-mot résidait dans le titre de cet album ? Véritable et fidèle, Justine Blue a décidé de l’être jusqu’au bout de son premier album. Fidèle à ses influences, couvrant un large spectre allant du jazz à la soul, en passant par le folk et le blues, et vraie dans sa plume et ses textes évoquant des thèmes personnels mais ô combien fédérateur, comme la confiance (ou la perte de) en soi. Le tout en mis en sons sur un groove léger mais persistant, nappé d’une élégance aux allures de classique immédiat. C’est effectivement un bon moment que l’on passe en compagnie de ce disque. Justine et son groupe ont parfaitement remis en perspective le pouvoir d’évocation de la musique, les images défilent à son écoute. A l’écouter tout à l’air finalement assez simple, le swing souple des doigts courant sur le clavier, le son confortablement ourlé des cuivres, un peu de chaleur acoustique, et le son chaud et rond de la contrebasse. Et puis il y a la voix de Justine, l’inverse une « screameuse » aux puissants coups de gorge, quelque chose de plus léger, au charme raffiné dans la droite lignée d’une Rickie Lee Jones. Un premier album d’une qualité superlative, vous auriez tort de vous en priver.

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samedi 4 février 2023

Cecilya and The Candy Kings : « Back in 1955 »

 


Après un premier album plein de charme, la chanteuse espagnole est de retour entourée d’une toute nouvelle formation, The Candy Kings, dans laquelle on retrouve le fidèle guitariste Rodolphe Dumont et le légendaire saxophoniste Gordon Beagle. A l’image de l’immense sourire barrant le visage de la chanteuse sur la pochette, nous pouvons affirmer sans prendre trop de risques, que ce nouvel effort donne la banane. Baigné dans une tradition séculaire, dont les racines s’étendent des années 40 à 60, le groupe s’infiltre dans un fin interstice entre rock’n’roll et rhythm’n’blues. La finesse de la section rythmique, contrebasse à l’appui et rimshot ravageur de la batterie, baigne l’ensemble d’un swing jazz raffiné. Tout est à l’avenant et d’une grande élégance : du piano boogie woogie dévastateur (« From Barcelona ») à la guitare aux effluves blues (« Evening »). Et sans oublier de mentionner les interventions pleines de feeling de Sax Gordon au CV prestigieux (Duke Robillard, Solomon Burke, James Cotton, Junior Wells, Ben E.King etc.) Le décorum rétro parfaitement mis en place, la chanteuse peut ainsi briller de mille feux. Tour à tour, charmeuse, féline ou rugueuse, bien en gorge, c’est un véritable festival vocal auquel nous sommes conviés. Un album au charme rétro intemporel, que l’on n’a pas fini d’écouter.

En concert le 25 février (Sunset Sunside)

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vendredi 3 février 2023

Betty Jane : « La voisine en culotte »

 


Le titre laissait augurer du pire… Et c’est au final une bonne surprise que ce premier EP de Betty Jane. A l'image de l'immense sourire barrant le visage de la musicienne, le disque se révèle frais, décomplexé (« Ouais l’amour ? ») et fun (« La Voisine en culotte ») et nous ramène dans les années 1980 à une époque où le rock français était festif et synonyme de bonne humeur. Un angle que l’on retrouve également dans le traitement des guitares, où la saturation est maîtrisée pour limiter l’agressivité de l’instrument tout en ménageant une bonne dose d’énergie électrique dans les compositions. Même lorsque le ton se veut plus grave (« Flirt avec la drogue » ; « Je vous laisse »), l’ambiance reste dénuée de pathos, évitant une lourdeur excessive. Le seul regret réside finalement dans la dernière piste, « My Neighbour in Panties », version anglaise de la plage titulaire, une reprise inutile tant l’artiste se révèle bien moins à l’aise dans la langue de Shakespeare. Pour le reste, ce n’est qu’énergie et bonne humeur.

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jeudi 2 février 2023

Alexis Evans : « Yours Truly »

 


Toujours fidèle à la soul et au rhythm’n’blues qui l’a bercé toute sa vie, le franco-britannique Alexis Evans, un pilier de la scène bordelaise, est de retour avec un troisième album. Fidèle donc à un son roots et vintage, au groove assuré à grands renforts de cuivres, une franche réussite dans ce créneau déjà saturé par ailleurs ("Meet me Halfway"). Mais loin de vivre dans la nostalgie d’un passé fantasmé, Alexis garde les oreilles grandes ouvertes sur les sons d’aujourd’hui et tente des expériences, « Mister Right on Time », « Do Something » et « What is this feeling » au groove dévastateur porté par une basse synthé. Une note d’originalité personnelle qui souligne, en creux, la qualité d’écriture de l’album, finalement plus intemporel que simplement nostalgique, tant l’ensemble s’amalgame harmonieusement. Une réussite.

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Gaspard Royant : « The Real Thing »

 


Derrière les couleurs chatoyantes de sa pochette, se cache un véritable changement de direction pour Gaspard Royant. Autrefois « 10 hit wonder » (le titre de son premier album) dans son costume cintré, gomina, cravate et lunettes noires, à la Blues Brothers, Gaspard Royant s’est réinventé en crooner pop, plus aussi focalisé qu’avant sur les années 50 et 60, au son nettement plus contemporain. Adieu rock’n’roll et rhythm’n’blues, autant le dire honnêtement avec ses synthés, à la limite du pompier, mis en avant, le résultat déroute parfois (cf. « The Real Thing »). Ces réserves mises à part ne signifient en rien que la totalité de cet album est à jeter aux orties. Restent le chant, toujours aussi charmeur, le savoir-faire de l’artiste et cette pulsation groove qui agite toujours sa musique comme le prouvent « Man », « More », « We wanted the world » et « Cursed », qui comptent parmi les grandes réussites de cet effort surprenant. Gageons, qu’il s’agît là d’une étape transitoire pour l’artiste à la recherche d’une voie personnelle. Quitte à se perdre un peu en route…

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mercredi 1 février 2023

Julia Jean-Baptiste : « Cinérama »

 


Comme l’indique son titre, le premier album solo de la chanteuse Julia Jean-Baptiste (Pendentif, Nouvelle Vague) entraîne l’auditeur dans un univers varié aux couleurs multiples et cinématographique. Qu’elle décide d’agiter le dance floor (« Music-hall » ; « Je continue à danser ») ou que sa voix caresse l’oreille de l’auditeur le temps d’une ballade intime et acoustique (« Pleine lune ») aux résonances latines (« Sierra Do Mar »), Julia met toujours l’émotion en avant grâce à ses textes sensibles aux thématiques universelles vues à travers un prisme personnel (l’amitié, l’empathie, la nostalgie, l’amour, la famille). Son grain de voix, doux et velouté, est envoûtant quelque soit le contexte, chanté ou parlé. Ces passages parlés (« La Ville »), sont un peu la signature de cet album se concevant comme un film sans image (« Ce matin » en duo avec Jean Sylvain Le Gouic) et qui téléporte l’imaginaire de l’auditeur au cinéma sans se déplacer. Avec ce disque doux et propice à la rêverie, qui tient le cœur bien au chaud, Julia Jean-Baptiste apporte sa pierre (colorée) au renouveau pop hexagonal. Ecoutez-le, il fait du bien !

En concert le 16 mars (La Boule Noire)

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