mercredi 30 août 2023

Rock en Seine, 25, 26 et 27 Août 2023.


The Big Idea (c) Victor Picon

Bertrand Belin (c) Louis Comar

Viagra Boys (c) Louis Comar


Pogo Car Crash Control (c) Victor Picon
Vendredi 25 Août.

The Big Idea, contrairement à ce que son patronyme laisse supposer, n’a pas eu une bonne idée mais plusieurs ! Déjà pour commencer, celle d’enregistrer son nouvel album, en mer, sur un bateau. Ensuite, les Rochelais sont sont tous d’excellents musiciens s’échangeant les instruments. Il en résulte une prestation inclassable commencée sans guitare (hélas nous avons raté les premiers titres) mais avec trompette, harmonica, clavier, percussions latines et batterie et terminée par un chaos de quatre guitares en plus de la section rythmique, de la pop psyché au rock brut de décoffrage. Inclassable, intriguant mais surtout brillant ! Un petit tour pour apprécier la chanson pop de Bertrand Belin sur la grande scène, qui de loin ressemble un peu au Bowie cheveux longs des années 90, qui a quelque peu musclé son jeu pour le festival, un festival de synthés hypnotiques, quelques guitares et une rythmique solide (xylophone compris). Place ensuite à un sacré poids lourd venu de Suède, les Viagra Boys (endeuillés par la disparition récente de leur guitariste) et toujours mené par le charismatique Sebastian Murphy, un américain exilé, qui monopolise l’attention par son corps intégralement tatoué (enfin presque) et qui assume sans complexe aucun sa bedaine naissante. Mais musicalement parlant c’est du punk, lourd, très lourd, aux guitares dévastatrices sur une rythmique en béton armé. La basse saturé galvanise (cf. « Sports ») le saxophone (parfois baryton comme chez Morphine) et les synthés analogiques apportent fraîcheur et originalité aux compositions. Bref en un mot c’est une claque monumentale que les Viagra Boys ont donné au festival. Dans le même ordre d’idée, on termine avec les Pogo Car Crash Control, dont le son a évolué progressivement du punk au métal pour atteindre une sorte d’hybride parfait aux paroles particulièrement bien senties et, au passage, on, suivant les conseils du groupe, « fait des doigts » (ça fait du bien comme ils disent). Energiques et sulfureux. En sus, le guitariste du groupe a réalisé une première, celle de surfer dans le Parc National de Saint-Cloud, sur une authentique planche de surf porté à bout de bras par le public chaud patate.


Parlor Snakes (c) Olivier Hoffschir

Samedi 26 Août.

On suit les Parlor Snakes depuis longtemps et on a souvent pensé que le groupe se jouait, avec maestria, de la retenue faisant longtemps monter la pression ce qui finissait par créer cet hypnotisme particulier au groupe. Un caractéristique que le batteur du groupe, contrairement à son prédécesseur, semble décider à bousculer dynamitant les compositions de breaks ravageurs qui, mis bout à bout, finissent par créer un sacré tour de grand huit. Peter, le guitariste, semble quant à lui décidé à changer d’approche, à travailler le son plus que d’habitude et exhibe, sur un titre, une sublime Vox Phantom orange. Au chant et aux claviers, Eugénie, égale à elle-même, charismatique et émotive, charme le public de sa voix particulière, un peu aiguë. Une prestation solide et un peu isolée de la part d’un groupe sans actualité immédiate, en compensation de l’annulation du passage prévu l’an dernier qui devait clôturer la précédente tournée du groupe, mais qui a permis de découvrir de nouvelles compositions en prévision de l’album prévu pour l’an prochain. Nous devrions donc les retrouver bientôt.


Altin Gün (c) Victor Picon

Place ensuite au psychédélisme débridé des Hollandais/Turcs d’Altin Gün où les giclées de guitares acides cohabitent avec cet orientalisme propre au groupe et ces sons disco kitch venu des synthés analogiques. Le groove entre percussions, batterie, et une basse particulièrement bien tenue est irrésistible et il ne faut pas très longtemps avant que la fosse ne se transforme en discothèque à ciel ouvert, propulsant le public dans l’Istanbul des années 70. Ça danse un peu partout ! Festif, psyché et ensoleillé.


Tamino (c) Olivier Hoffschir

Lui aussi venu du Nord, la Belgique, et d’origine Égyptienne, Tamino fait preuve d’un magnétisme rare. Depuis le début de sa carrière les comparaisons avec Léonard Cohen ou Jeff Buckley abondent et font sens selon qu’il joue d’une guitare classique ou électrique. Mais il serait trop réducteur de placer le chanteur sous l’ombre tutélaire, et envahissante, de ces deux géants. Car Tamino possède un univers bien à lui, un peu mélancolique, souligné par le violoncelle, et aussi teinté d’orientalisme (cf. l’oud dont il joue très bien) même s’il a choisi de chanter en anglais. Autre particularité, cet instrument bizarre, une basse à deux cordes jouée à l’archet, qui teinte la musique d’un onirisme unique. Un artiste habité.

Un peu à part dans le grand cirque de Rock en Seine, la Scène Île-de-France, la seule sous chapiteau et présentant une jauge réduite, visant à recréer l’ambiance d’une petite salle, est réservée aux groupes débutants de la région. C’est aussi l’endroit où il fait bon traîner pour multiplier les découvertes et cette année ne fera entorse à la tradition avec le formidable trio Ditter. Jeune et frais, le groupe, charismatique et enthousiaste, pratique une électro fortement teinté de rock’n’roll et joue parfaitement d’une complémentarité avec une basse énorme, teinté cold wave et d’une guitare débridée. Boite à rythme et sonorités électro apportent une dynamique festive, là aussi ça danse et saute beaucoup, alors qu’un titre joué en configuration basse et deux voix (un truc rarement vu avant) démontre qu’avant toute chose, un songwriting solide est à la base de tout. On attends un premier EP bientôt.

Dimanche 27 Août




Gaz Coombes (c) Louis Comar

Snail Mail (c) Louis Comar

On commence avec une prestation très solide de Gaz Coombes, qui sur scène s’est donné les moyens de ses ambitions. Saxophone, choriste, batteur jouant volontiers aux balais, la prestation de l’ex-leader de Supergrass est marqué d’un sceau à la fois classe et intemporel. Le répertoire est à l’avenant entre songwriting classieux et giclées acides psychédéliques. Petite déception ensuite avec la chanteuse Snail Mail, précédée d’une réputation élogieuse, dont le post grunge manque de variété donnant cette impression lancinante d’une même chanson jouée en boucle. Place ensuite à une énorme claque, celle des Irlandais de The Murder Capital (découverts ici même il y a quelques années) qui ont évolués depuis le post punk des débuts vers un son plus atmosphérique mais toujours marqué par ces attaques d’une violence inouïe et des pattern de batteries proches de Killing Joke. Coup de cœur du week-end à égalité avec les Viagra Boys. La prestation des Australiens Amyl & The Sniffers sur la grande scène commençait plutôt bien, charisme de la chanteuse, une énergie de tous les diables. Hélas, notre Iggy en bikini s’agite plutôt en vain, problème d’écriture, manque de variété dans les compositions, une fois encore le concert tourne en rond. Le gang Australien, pourtant fort d’un excellent album ne tient pas la distance, hélas. Une averse plus tard, on retrouve les portés disparus depuis 15 ans, Be Your Own Pet, qui reviennent avec un troisième album tout juste sorti sur Third Man Records, le label de Jack White. Une excellente prestation, énergisante, excitante, sulfureuse, du groupe garage qui, certes, fait beaucoup de bruit mais, surtout, fait honneur à des compositions d’excellente facture. De quoi bien terminer le week-end.


The Murder Capital (c) Louis Comar

Amyl & The Sniffers (c) Louis Comar

Be Your Own Pet (c) Victor Picon

mardi 29 août 2023

Osees + Guadal Tejaz, Le Cabaret Sauvage, 20 Août 2023.




C’est à la schizophrénique formation française Guadal Tejaz a qui revient l’honneur d’ouvrir les festivités. Pratiquant un rock garage, classique mais de haute tenue, toutes guitares dehors, le groupe ne s’interdit pas quelques extras. Comme d’échanger les guitares contre des synthés hypnotiques tout en gardant cette section rythmique basse/batterie hyper carrée et ultimement rock’n’roll. Tantôt robotique, tantôt déchaînés, les Français nous ont charmés.

Place ensuite au grand nom de la soirée, les Osees, de Los Angeles, mené par John Dwyer. Le groupe a perdu son « Thee » il y a quelques années mais a gagné un batteur supplémentaire et un son totalement revivifié. Mené par les deux batteries, c’est une déferlante rock’n’roll totalement dingue qui s’abat sur la foule. Le rythme est insensé et qu’il est bon de se prendre une telle avalanche de décibels en pleine poire ! Mais l’essentiel est ailleurs et se trouve peut-être dans ces discrets synthés vintage et tous ces sons obliques et barrés qui en découlent et apportent fraîcheur et originalité, un plus incontestable à mettre au crédit et qui fait d’eux une des formations les plus attachantes de cette scène garage/psyché rock californienne. Et en plus, John Dwyer fait montre d’une classe absolue, décapsulant les bières à la baguette de batterie ! Inoubliable !

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lundi 14 août 2023

PÆRISH : « You’re In Both Dreams (And You’re Scared) »

 


Si l’on considère que, d’une certaine façon, l’écoute d’un album s’avère être, également, une formidable machine à voyager dans le temps, alors, ce nouvel effort des Parisiens se révèle être un ticket de première classe. Mû par des préoccupations actuelles, le quartet n’en a pas moins gardé les oreilles dans les années 1990, pour ce qu’elles ont eu de meilleur : un soupçon d’agressivité grunge dans les guitares contrebalancée par une l’ambiance atmosphérique et vaporeuse du shoegaze. C’est une fois passée la très cérémonieuse « Sequoia » qui ouvre l’album que le festival électrique commence. Une sorte de spirale, portée par la voix Mathias Court, qui enrobe l’auditeur de guitares tourbillonnantes et d’une section rythmique aussi lourde que du plomb. C’est alors que la vérité se fait jour, et on aurait tort de considérer le groupe comme une simple resucée des années 1990. Une esthétique qui ne tient en vérité qu’à quelques choix de production et à l’aide de certaines pédales aux effets bien sentis sur les guitares. Non, en vérité Pærish est un groupe solide, intemporel, au songwriting consistant.

Sortie le vendredi 18 Août.

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https://paerish.bandcamp.com/album/youre-in-both-dreams-and-youre-scared







vendredi 11 août 2023

The Supersoul Brothers : « The Road To Sound Live »

 


Derrière son titre en forme de clin d’œil à la salle (La Route du Son à Billère) où il a été enregistré, se cache une petite pépite d’album. Emporté par la fougue et le charisme de son chanteur David Noël, qui s’arrache les cordes vocales sur quasiment tous les titres, The Supersoul Brothers réussit un petit miracle : celui de restituer fidèlement, sur disque, toute l’exaltation ressentie lors d’un concert réussi. Une sorte d’énergie, autant miraculeuse que contagieuse, qui sort des enceintes pour contaminer les oreilles. Le message positif en sus délivré par le chanteur entre chaque titre. Et c’est donc parti pour une démonstration de deep soul à faire pâlir, partagée entre Feeling, émotion à fleur de peau (« Only Love ») et groove bulldozer (« Don’t "lockdown" your heart ») faisant honneur aux nombreuses reprises (« Ain’t that a lot of love » ; « Jerkin’ the dog » ou la mémorable « Heroes » de David Bowie!) Voilà un disque qui nous aurait été bien utile pendant le confinement !

https://www.facebook.com/TheSuperSoulBrothers/




jeudi 10 août 2023

Automatic City : « Hum Drum »

 


Un nouvel album d’Automatic City est toujours une excellente nouvelle ! Et cette quatrième livrée des Lyonnais ne trahira pas la tradition tant, depuis son apparition sur nos platines en 2017, le groupe a su se créer une place unique dans la scène blues qu’elle soit d’ici ou d’ailleurs. Ainsi Automatic City, s’est fait une spécialité totalement improbable, celle de respecter autant la tradition que de la trahir. On en veut pour preuve le premier titre « Lament », une reprise de Mamie Perry, ou cohabitent dans un joyeux bordel savamment contrôlé, une contrebasse (classique) et une boîte à rythmes Roland CR78, nettement plus rare sur la scène blues. L’autre marotte de quatuor (quelque peu remanié depuis le dernier album datant de 2019) c’est le psychédélisme, à grande lampées de sitar, assez peu usité dans le blues (cf. « No Dice ») et des percussions latinos hypnotiques et répétitives. Choisissant ses reprises avec soin et un goût assez sûr chez Chuck Berry ou Curtis Mayfield, Automatic n’a pas son pareil pour les personnaliser : un peu de synthé Moog, de l’orgue Farfisa et voici le groupe parti dans une expédition sauvage dans l’arrière bayou du blues, un territoire inconnu où l’électronique a rarement sonnée aussi sexy. A la fois inventif et truffé de bricolages sonores qui donnent le tournis, ce nouvel effort chauffe les oreilles et monte à la tête. Une réussite de plus, comme d’habitude.

https://www.facebook.com/automaticcity/




dimanche 6 août 2023

Robin McKelle : « Impressions of Ella »



C’est pendant le confinement, et le besoin de se reconnecter à l’essentiel en période de crise angoissante, qu’est née l’idée de cet album de reprises d’Ella Fitzgerald. Pour la chanteuse Robin McKelle, entrée dans la carrière comme une chanteuse de jazz, c’est également un retour aux sources, après des détours vers la country ou le rhythm’n’blues. Un retour d’un classicisme absolu, enregistré en petit comité, accompagnée d’un trio de virtuoses aux CVs longs comme le bras, le pianiste Kenny Barron (cinq décennies de carrière au compteur) et la section rythmique composée de Peter (contrebasse) et Kenny Washington (batterie). Un contexte intime donc (à noter la participation vocale de Kurt Elling sur un titre) qui sied particulièrement bien à la chanteuse. Le sentiment d’intimité qui se dégage du disque est ainsi très puissant et la virtuosité des uns et des autres éclate à plein au fil des titres. C’est finalement le swing qu’il soit entraînant, « Old Devil Moon », « I Won’t Dance » ou langoureux et caressant (« Embraceable You », les sept minutes dantesques de « Do Nothing Til You Hear from Me ») qui est au centre de toute cette affaire. C’est aussi un point d’étape important dans le parcours de la chanteuse qui dispose, après quinze ans de carrière, du coffre et du vécu nécessaire pour donner sa pleine mesure à ce répertoire, terriblement évocateur. Charmeuse ou féline, la chanteuse s’en donne à cœur joie et envoûte l’auditeur, convoquant les images mentales à foison (New York City, la nuit, les néons, la pluie etc...) Un classique à la séduction immédiate.

En concert le 7 novembre à Paris (New Morning)

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samedi 5 août 2023

Kaz Hawkins : « Until we meet again »

 


Ayant changé de dizaine en début d’année, Kaz Hawkins a fêté l’événement à sa façon, en musique avec un nouvel album de compositions originales, elle qui a longtemps pratiqué l’art de la reprise. L’occasion nous est ainsi donnée de nous replonger dans l’univers de la chanteuse que l’on aime tant, précisément parce qu’il se situe au confluent des musiques qui nous tiennent à cœur. Un souffle gospel ("Pray to") voire soul (« Hold on for home » ; le funk séduisant de "Until we meet again") anime l’ensemble, qui sied à ravir à sa voix puissante et évocatrice, qui est également teinté de guitares rock, ces dernières symbolisant la limite du disque et le côté trop FM 80 de certains solos (cf. « Get up and go »). Ce qui n’empêche nullement la chanteuse d’atteindre des sommets d’émotions sur les ballades acoustiques (« The river that sings ») dont les arrangements rappellent les origines irlandaises de Kaz (cf. « Lonely Boy »). Au final un chouette album, très réussi et agréable à écouter, classique dans sa forme mais dont la qualité se situe ailleurs : dans l’investissement et l’expression profondément honnête et sincère de la chanteuse, découlant de sa voix rauque et puissante. Une force de la nature indéboulonnable.

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jeudi 3 août 2023

April March Meets Staplin

 


Depuis ses collaborations avec nos Bertrand Burgalat ou Aquaserge nationaux, l’Américaine April March s’est depuis longtemps taillé une place de choix dans tous les petits cœurs des amateurs de pop d’ici. Avec le duo Staplin, April s’est trouvé de nouveaux compagnons, traçant un sillon plus ou moins parallèle à celui entamé avec Burgalat tout réussissant à faire évoluer la chanteuse vers de nouveaux horizons. Il y a tout d’abord ces influences sixties qui ne sont jamais très loin de la chanteuse, rappelons-nous le siècle dernier quand April reprenait, dans la langue de Voltaire svp, « Laisse-tomber les filles ». Si elle n’a pas tout à fait disparue, fort heureusement cf. le merveilleux bonbon gainsbourgien « Les Fleurs Invisibles », April quitte peu à peu les yéyés au profit d’un psychédélisme abstrait de bon aloi (cf. « Ton Rayon Vert » qui ouvre le disque ; « Ombres ») lorgnant les sixties avec moins d’assistance. Son grain de voix mélodieux, toujours aussi à l’aise en français comme en anglais, se marie merveilleusement bien au giclées de guitares fuzz, à la basse ronde imprimant un rythme implacable et aux autres nappes synthétiques vintage barrées, et cela constitue une surprise agréable quoi qu’attendue. Consistant mais varié voici un album plus que réussi et qui passe comme une lettre à la poste. Vivement conseillé.

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mercredi 2 août 2023

John Trap et Delgado Jones : The Eye(s)

 


Puisqu’il s’agît du premier album en commun des deux amis musiciens et qu’il y règne en l’occurrence une ambiance particulièrement cinématographique, nous parlerons donc en l’espèce d’une association de malfaiteurs. Et quelle association ! Et quels malfaiteurs ! Qui n’en veulent point à votre porte monnaie mais qui ont plutôt vos oreilles dans le viseur. Lorgnant vers le côté obscur des années 1980, naviguant à vue quelque part entre Depeche Mode et les BO de John Carpenter, le duo conçoit cet album comme la bande originale d’un film noir oublié des années 1980 où l’hémoglobine coule à flot, contenant son lot de synthés obliques et bancals (« The Empire(s) »). Une tension lancinante s’empare du disque (« The Candie(s) ») faisant monter la pression sans occulter non plus un certain héritage punk (« The Son(s) ») et des guitares discrètes (« The Beast(s) ») mais judicieuses qui font du bien. La sublime pochette, se jouant des codes des séries B gores et horrifiques, traduit bien l’intention finale. La recette fonctionne, au-delà même de toutes les espérances, le duo ayant le bon goût d’ajouter une note de répétition hypnotique à toute cette affaire. Une réussite !

https://superapeslabel.bandcamp.com/album/the-eye-s

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mardi 1 août 2023

Magon : « Did you hear the kids ? »

 


Il est de ces disques qui s’imposent comme une évidence imparable. Ainsi en va-t-il de ce nouvel album de Magon, qui dès ses premiers arpèges de guitare folk nous transporte totalement. Où va-t-on ? Nul ne le sait au juste. Ce que l’on sait en revanche, c’est que l’album nous fait du bien dans cette façon unique de nous plonger dans un cocon réconfortant, doux et confortable. Une manière de petite merveille pop folk, à la psychédélie douce, lysergique et alanguie. Sans doute l’ombre du Laurel Canyon des seventies plane sur ce disque (« Another City », « Back in the day ») sans pour autant jouer trop ouvertement la carte nostalgique. On parlerait plutôt de classique immédiat et intemporel. Une question de son mais aussi, surtout, de songwriting pop aux arrangements discrètement aventureux à la brièveté bienvenue. Une fois l’écoute terminée, nous n’avons qu’une seule envie, celle de tout reprendre depuis le début.

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