lundi 31 mai 2010

Welling Walrus : « Golden dawn »


Premier album pour ce sympathique trio lyonnais. Résolument pop, Welling Walrus (voir mon message du 21 février 2010) dégage une exubérance, un sens de l’humour, une grandiloquence typiquement britannique. Un sens de la formule grotesque en quelque sorte : en 1968, les Beatles chantait « Ob-La-Di, Ob-La-Da » et en 2010 Welling Walrus chante «Bibidi bobidi boo » sans qu’il ne faille s’inquiéter plus que cela d’y trouver un sens. Juste profiter de la musique et de l’instant présent. Mais au lieu de repomper le swinging London, Welling Walrus préfère le faire sien et en garder l’esprit plutôt que la note juste. La pop est ainsi traversée d’éclairs de guitares rock : « English Psycho », « Hooligans » où de ponts reggae. Toujours dans le même état d’esprit, rivé sur le présent plutôt que sur le passé, Welling Walrus n’hésite pas à expérimenter des arrangements électro (« We are hype »). Un très bon premier opus coloré, voire même carrément flashy, transportant le passé dans le futur, dont on retiendra surtout le côté baroque (« The fall of Icarus », l’une de leurs meilleures compositions) explorateur des limites, manquant plusieurs fois de partir dans tous les sens, pour finalement trouver un équilibre.
www.myspace.com/wellingwalrus

dimanche 30 mai 2010

Alex Toucourt : « Studiorange »


Nouveau venu sur la scène de la chanson francophone, Alex Toucourt, impose d’emblée son univers dans son premier album « Studiorange ». Et tout, dans le petit monde d’Alex, tourne autour de sa guitare acoustique. Seul maître à bord, auteur et compositeur de tous les titres, Monsieur Toucourt joue également de tous les instruments. Il en résulte ce premier effort, frais et enjoué, autant bricolé que joué. Malgré tout, le solo absolu qu’il s’impose, montre par moment ses limites : l’absence de batterie, des moments parfois un peu kitsch, les 70s ne sont jamais bien loin (cf. la pochette)… Mais charmant malgré tout. Mélodiste plutôt doué, Alex Toucourt évolue entre pop et folk et possède le timbre de voix adéquat cool et chaud à la fois. Pour les paroles, Alex trouve les mots justes pour décrire des instants de vie, sous forme de petites vignettes : l’angoisse de la page blanche, la petite déprime hebdomadaire du dimanche après-midi… Sous des dehors plutôt modestes se cache en fait un bon petit album, placé sous le signe de l’artisanat passionné.
Sortie digitale le 31 mai 2010.
Sortie nationale le 28 juin 2010.
www.alextoucourt.com
www.myspace.com/alextoucourt



samedi 29 mai 2010

Vandaveer, Maisons des Arts de Créteil (Petite Salle), 29 mai 2010.


Venue de très loin, Washington D.C. pour être exact, la musique de Vandaveer est arrivé jusqu’à nos oreilles, dans la petite salle de la Maisons des Arts de Créteil, un samedi après-midi gris et scabreux. Abandonné par ses compagnons de route habituels, Mark, le chanteur, assure cette tournée européenne en solo avec sa guitare acoustique pour seule compagne. Arrivé comme un fantôme dans une salle entièrement plongée dans l’obscurité, à l’exception d’un cercle de lumière autour du micro, Mark salue timidement le public avant d’attraper sa guitare acoustique, posée à même le sol dans son étui. Un peu perturbé au début par le calme du public, « it feels so academic ! », à peine quelques timides clappements de mains pour soutenir le rythme, Mark a ensuite trouvé l’écrin parfait pour son folk délicat. On profite ainsi de chaque son, de chaque glissement de corde d’une guitare que, de temps en temps, il ne fait qu’effleurer. Pour assurer le tempo, Mark s’appuie sur sa jambe gauche, bien efficace, et fait claquer, assez fort, son pied et son talon sur le lino tapissant la scène. Sa voix, très mélodique, fait le reste. Après quelques titres, une fois bien plongé dans l’ambiance, l’esprit commence à divaguer. On imagine une route, des paysages désertiques. Le Val de Marne transformé en Americana…
http://www.vandaveer.net/
www.myspace.com/vandaveer
http://www.alter-k.com/

vendredi 28 mai 2010

Mountain Men : « Spring Time Coming »


Les lecteurs réguliers de ce blog le savent bien, la scène blues française est particulièrement riche et fournie, même si elle largement ignorée du grand public, grâce à des artistes comme Jean-Jacques Milteau, Greg Zlap, le duo Mathieu Pesqué/Roll Pignault et les groupes Blues Power Band, Shake your hips, Yellow Dogs et de nombreux autres encore, la place manquant pour les énumérer tous… Cette scène s’enrichit un peu plus encore aujourd’hui d’une nouvelle pièce de choix avec l’album « Spring Time Coming » du groupe Mountain Men. Les « Montagnards » sont deux et viennent d’horizons divers : à la guitare et au chant on retrouve Mr Mat (Mathieu Guillou), venu de la chanson française. L’harmonica est tenu par l’australien Barefoot Iano (Ian Giddey, champion d’Australie d’harmonica en 1993 et 4ème au championnat du monde d’harmonica en 1993 et 1997 – et oui jouer de l’harmo c’est du sport !) dont le surnom vient de son goût pour les pieds nus. En 2006, le duo enregistre un premier album éponyme et les plus pointus se souviendront de leur participation à l’excellente bande dessinée de Frantz Duchazeau « Le rêve de Météor Slim » (publié par les éditions Sarbacane), ils avaient enregistré les chansons se trouvant sur le disque vinyle accompagnant l’édition collector du livre.

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est leur nouvel album, « Spring time coming », qui sera réédité le 14 juin prochain avec des bonus live inédits. Dés les premières notes, cet opus nous transporte dans un monde quasi irréel. Le blues, tel que pratiqué par les Mountain Men, est rustique, d’essence acoustique, sans basse ni batterie. La guitare, très rarement électrifiée, est jouée en picking, se fait parfois nerveuse (« Time is Coming », « My Anger », « Rabbit ») ou lourde (« Hellhole »). L’harmonica donne l’impression de crier ou de pleurer c’est selon. Le tout est parfois complété par quelques notes de piano éparses. Le duo a de l’énergie à revendre et dès la première piste, « Time is coming », on est emporté dans un tourbillon sonore, une espèce de grand huit dont on ressort un peu sonné. Mais le plus incroyable dans l’affaire c’est la voix de Mr Mat, il faut se pincer pour se persuader que l’on a affaire à un chanteur Français. Fermez les yeux, vous êtes plongés en plein champ de coton bercé par le chant d’un Noir Américain inconnu dans nos contrées. Et bien non, le petit gars est Grenoblois ! A l’écoute du disque on sent, de façon presque charnelle, tout l’engagement des deux musiciens. Le climax émotionnel est atteint dans le titre « She Shines » où l’on se surprend à frissonner, assommé par tant d’émotion à fleur de peau. Dans un registre similaire « She loves me so much » fait son petit effet également… La nouvelle édition du disque offre en bonus deux titres lives, le poisseux à souhait « Wish i was in heaven sitting down » et « Le Peintre de nu », un des rares titre de leur répertoire chanté dans la langue de Molière. Indispensable, tout simplement…
http://www.mountain-men.fr/
http://www.myspace.com/mrmatmountainmen

mercredi 26 mai 2010

Sly Johnson : « The June 26th EP »


Sly Johnson, Silvère Johnson de son vrai patronyme, fut autrefois membre du groupe de rap Saïan Supa Crew, sous le pseudonyme de The Mic Buddah. A la séparation du groupe, en 2007, Sly entame alors un retour aux sources jazz et soul que vient valider ce premier EP en solo réalisé avec l’aide du producteur Jay Newland (Norah Jones, Ayo) et l’arrangeur du son Larry Gold, originaire de Philadelphie (The Roots, Erykah Badu). Il est pour l’instant difficile de se faire une idée, trois plages sur les cinq du disque étant des remixes, aux sonorités plus modernes, pas forcément représentatifs de son style. Cependant les deux chansons restantes : « I’m calling you » (en duo avec Ayo) et « Real Motha fo’ya », vraisemblablement présentées dans leurs versions originales, laissent rêveurs : groove classieux et sensible, swing, le charme est contagieux. Ajoutez la voix de Sly, les débuts semblent pour le moins prometteurs… Il ne manque plus qu’un album en bonne et due forme, prévu un peu plus tard dans l’année, pour se faire une opinion plus précise sur cet intriguant Sly Johnson.
www.myspace.com/slyjohnson

mardi 25 mai 2010

Nouvel An Belge

Le nouvel an Belge se tiendra à Paris du 26 mai au 1er juin. De nombreux concerts et soirées auront lieu à cette occasion dans différents lieux de la capitale (la flèche d'or, les trois baudets, le point éphémère...). Plus d'informations à l'adresse suivante : www.nouvelanbelge.com

lundi 24 mai 2010

Les Blaireaux : Bouquet d’orties


Les Blaireaux sont un groupe de chanson française originaire de Lille qui évolue depuis une dizaine d’années dans un relatif anonymat. Espérons que ce « bouquet d’orties », en guise de nouvel album, changera la donne car on passe un excellent moment à son écoute. Les Blaireaux ont ce talent de prendre tout les petits tracas du quotidien pour les transformer en chansons irrésistibles. Sur une base musicale plutôt jazzy ou manouche (« la jolie trahison de Tarek Wachmoul »), avec cuivres à l’appui, Les Blaireaux étirent parfois leur horizon jusqu’à la country (« Pas de lettres pour le facteur »), la pop qu’elle soit expérimentale (« Deux petits ballons ») ou sous influence Beatles, l’instrumental « Cabine 18 ». Citons également l’esprit cabaret de « Lena la Berlinoise » et l’intro funky du « Don de soi ». Mais c’est surtout les textes et leur humour ravageur qui fait le sel de leur univers frais et primesautier (la charmante comptine « Pas de lettres pour le facteur »). Quand les mots s’ajoutent de la sorte à la note, on obtient un bien joli bouquet. Et bien plus agréable que des orties.
www.myspace.com/lesblaireaux
http://www.lesblaireaux.free.fr/

dimanche 23 mai 2010

Die On Monday : « Black Cat »


Nouveau venu sur la scène rock hexagonale, le quatuor Die On Monday est une sorte d’avatar français du supergroupe. Composé du guitariste Ben Rubin, ex-Aqme, du chanteur Nito (une des voix d’Enhancer), du batteur Guillaume Brouzes (ex-Comity) et de Vincent Mercier, bassiste de Vegastar de son état. Soit autant de représentants d’une génération de trentenaire vieillissants, qui a de plus en plus de mal à se faire entendre face aux BB Brunes, Parisians et consorts prisés par les kids d’aujourd’hui. Pourtant, « Black Cat », le premier album du groupe frappe fort. Le son est ample, puissant, lourd. On est tout de suite marqué par la voix du chanteur Nito, qui pour la première fois se frotte à des textes en anglais, grave et rauque. Car oui, ce mec possède un des timbres les plus marquants de tout le rock français. Derrière le manche, Ben s’impose comme un guitariste de tout premier ordre, arrivé à maturité. Son énorme, changement rythmiques nombreux, mélodies. Tout y est. Quand à la section rythmique elle est loin d’être là pour faire le nombre et accompagne le tout avec la puissance nécessaire. Le disque s’ouvre tout en douceur avec l’intro au piano de « Black Cat », morceau qui va crescendo jusqu’au chaos final. S’enchaîne la petite perle de l’album, le single « Femme Fatale », hyper efficace, créatif, comment se fait-il que ce titre n’ait pas fait le tour des radios ? Citons également « What you want ? » et le morceau de bravoure, les sept minutes de « These Hands ». Die On Monday se situe dans la lignée des groupes années 90, Soundgarden, Nirvana, on pense aussi parfois à Black Sabbath. Soit autant de princes du lourd, avec lesquels Die On Monday supporte largement la comparaison.
www.myspace.com/dieonmonday
www.youtube.com/dieonmonday




samedi 22 mai 2010

Cortex : Pourquoi


Le troisième album de Cortex, « Pourquoi », sorti initialement en 1978 vient d’être réédité à son tour en cd. Après « Troupeau bleu », sorti l’année dernière, il s’agit de la deuxième réédition pour ce groupe, un des plus novateurs en matière de fusion jazz/funk que la France ait connu. Cortex à beaucoup évolué entre « Troupeau Bleu » et « Pourquoi ». Le groupe est réduit à un simple duo, claviers (Alain Mion) et batterie (Alain Gandolfi). Très clairement en avance sur son temps, cette formule annonce les duos électro avec deux décennies d’avance. Musicalement le groupe s’oriente de plus en plus vers un funk par moment mâtiné de disco, « Sans toi », lorgnant parfois vers Stevie Wonder (les excellentes pistes « Pourquoi », « Le Visionnaire » et « Pauvre star »). Suite au départ du bassiste Jean Grevet et de la chanteuse Mireille Dalbray, c’est le pianiste électrique Alain Mion qui assure à la fois les voix ainsi que les parties de basse au synthé. Si l’alchimie fonctionne, « Make me love you » et « Matin gris » entre autres sont de belles réussites, l’absence de backing band en dépit de la présence sur certains titres de chœurs et de cuivres, se fait sentir et, globalement, l’album est moins homogène que « Troupeau bleu ». Certaines lignes, de basse surtout, ont vieillies. Mais le groupe était bien obligé de composer avec la technologie, rudimentaire, de l’époque. Néanmoins, l’album étant pour la première fois réédité en cd plus de trente ans après sa sortie initiale, cette réédition constitue un petit évènement en soi. Il est grand temps de redécouvrir notre patrimoine.

Egalement disponible, en quantité limitée, le 45 tours contenant deux versions inédites de « Mary & Jeff » (enregistrée en 1977) et « Les Oiseaux Morts » (enregistré en 1976).

La nouvelle formation de Cortex sera en concert le 15 octobre prochain au New Morning.
www.myspace.com/alainmioncortex
http://www.tradevibe.com/
Mise à jour : La réédition de l'album sera disponible dans un premier temps en téléchargement et en LP. Le cd ne sortira qu'au mois de septembre prochain.

vendredi 21 mai 2010

Jamie Lidell : Compass


Jamie Lidell, qui il y a deux ans avait fait sensation avec son album « Jim » est de retour avec un étonnant nouvel opus, son quatrième, en solo. Petit rappel des faits, avant de faire carrière en solo, Jamie Lidell a été la moitié du duo électro/funk Super Collider. Depuis Lidell a fait du chemin et a pris une orientation différente, et plus organique, à partir de son album « Multiply ». Son opus suivant « Jim », hommage à la soul music, a fait de lui une petite star branchée et on s’imaginait alors Jamie Lidell comme un acteur majeur du revival soul vintage qui agite nos oreilles depuis le début du millénaire. Erreur. Car Lidell se plait à brouiller les pistes et nous livre un nouvel disque, « Compass », qui le voit retourner à ses premières amours électro. Si l’album laisse un goût étrange en bouche, c’est par ce qu’il ne ressemble pas au disque attendu, en gros une sorte de « Jim 2 ». Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, la voix est toujours là au service de morceaux furieusement funky : « I wanna be your telephone », « Enough’s enough », « It’s a kiss » ; la soul n’est pas oubliée : « She needs me » ; « I can love again », et l’ensemble se pare parfois de guitares étonnement rock n’roll : « Your sweet boom », « You are waking ». On avait imaginé Jamie Lidell comme un soulman vintage ce que, de toute évidence, il n’est pas. Tant mieux, l’image est beaucoup trop réductrice pour son talent inclassable. Son nouvel album est une bête bizarre qui prend un malin plaisir à s’échapper de vos oreilles. Il faut l’écouter patiemment et laisser à ce disque le temps de grandir. On se retrouve bientôt complètement accro à son funk iconoclaste. Jamie Lidell aurait-il besoin d’une boussole pour trouver la bonne direction ?
www.jamielidell.com
www.myspace.com/jamielidell



jeudi 20 mai 2010

Paul Weller, le Bataclan, 19 mai 2010.


L’ex-leader des mythiques Jam, plutôt rare dans l’Hexagone, était de retour, hier soir, sur une scène parisienne, quelques jours après la sortie de son nouvel album « Wake up the nation ». Paul Weller sur scène c’est une cure de jouvence, une patate d’enfer, jamais démentie après plus de trente ans de carrière. Monsieur Weller, et ses chaussures bicolores, s’active comme un jouvenceau du rock n’roll, pas de danses avec la guitare et petits bonds de cabri inclus. Son enthousiasme est tout simplement remarquable. D’autant que, sur le plan artistique, Weller est toujours en forme, on l’avait d’ailleurs quitté sur un « 22 Dreams » d’excellente facture. Avec son groupe, guitare, basse, un redoutable batteur et deux claviéristes, enfermés derrière un mur de claviers vintages, Weller a intensément flirté avec l’électricité pendant pratiquement deux heures. Ce n’est que lorsqu’il s’installe derrière le piano pour un intermède psychédélique que le show perd un peu de son mordant. Revenu à la guitare et donc aux affaires, Weller sonne la charge : « Art School », le classique des Jam, est aussi rageur qu’en 1977. Mais avec les années, Weller a également appris le swing livrant un « Wild Wood » hypnotique. A la fin du show, la bande revient pour les rappels sous la forme d’un mini set acoustique à trois guitares et basse, dévoilant là encore une autre facette de son talent. « On devait s’arrêter à 22h30 mais bollocks on en joue une autre et ça sera très bien » ! Et nous revoilà parti pour un nouveau rappel, Weller et son groupe sont revenus par trois fois après le set principal, très enlevé à nouveau. « Ca fait longtemps, je vais revenir plus souvent à Paris ». Espérons-le en tout cas, car il est bien possible que Paul Weller nous ait livré là le concert de l’année…
www.paulweller.com


lundi 10 mai 2010

Daptone Gold



Cette compilation de 23 titres multi-artistes, tombe à point nommée pour souligner l’importance du label Daptone (from Brooklyn) dans le revival de la soul à l’ancienne depuis le début du millénaire. Tout d’abord, l’extrême homogénéité de l’ensemble est mise en valeur ici, c’est normal puisque Daptone fonctionne comme une famille et, à l’instar de la Stax et autres Motown, les mêmes musiciens jouent sur quasiment tout les disques du label passant d’un projet à l’autre. Ensuite le disque prouve qu’en à peine dix ans, Daptone s’est constitué un catalogue absolument extraordinaire, et je pèse mes mots, en appliquant toujours le même processus : récupérer des vocalistes expérimentés dont la carrière n’a jamais décollée : Charles Bradley, Lee Fields, Sharon Jones, Naomi Shelton, Cynthia Langston. Concernant le track-listing, c’est bien évidemment la Star Sharon Jones qui se taille la part du lion avec pas moins de 7 titres représentés. Le disque, et c’est une petite déception, ne compte pas vraiment de nouveautés où d’inédits mais vaut pour les nombreux titres qui jusqu’ici n’étaient disponibles qu’en 45 tours, notamment ceux du guitariste Binky Griptite et de Charles Bradley (accompagné du Menahan Street Band) dont on attend les premiers albums respectifs. C’est également avec un plaisir non dissimulé que l’on retrouve Lee Fields dont les enregistrements studio sont très rares…
http://www.daptonerecords.com/

Mayer Hawthorne : « A Strange Arrangement » (réédition)


L’album de Mayer Hawthorne, l’une des sensations soul de l’année 2009, vient d’être réédité avec deux titres bonus et quatre remixes de "Green Eyed Love". Rappelons qu’avec cet album, Hawthorne avait frappé fort (chronique ici). Du swing de « You’re easy lovin’ ain’t pleasin’ nothin’ » à la tension dramatique d’ « I wish it would rain », l’opus rappelle les meilleurs heures de la Motown y compris dans les nouveaux titres, le très groovy « Love is all right » et le plus lent et gospélisant « When i said goodbye ». Un peu normal puisque que le jeune homme, seul maître à bord avec beaucoup de maturité, est originaire de Detroit. On peut, bien évidemment, s’interroger sur le bienfait d’une telle réédition mais ne boudez pas votre plaisir, ni les tubes « Maybe so, maybe no », « Just ain’t gonna work out », "The Ills" ou "Green Eyed Love". Et si vous avez l’album en double, vous trouverez bien, à l’instar de l’auteur de ces lignes, une bonne occasion de l’offrir.

Rencontre avec I Love My Neighbours


C’est dans les loges de l’International, quelques heures avant leur concert, que nous avons retrouvé le trio parisien I Love My Neighbours. L’endroit est assez vétuste, loge riquiqui, murs tagués et couverts de stickers, rock n’roll quoi ! Derrière la porte, un groupe de reggae, en retard sur l’horaire, est en pleine balance. Les effluves de la musique franchissent le pas de la porte. « Comme ça, tu pourras dire que tu nous a interviewé sur une plage de Jamaïque » me confie Jérémy, le chanteur…

J’ai une confession à vous faire, je vous connais très mal, est-ce que vous pouvez vous présenter ?
William : Je suis le batteur
Jérémy chanteur guitariste, humour, imitateur officiel de Jacques Martin
Je suis Alexis et joue de la basse

D’où vient le nom du groupe, est-ce une référence à des voisins mécontents ?
Jérémy
: Je vois que tu as lu notre biographie. Quand on a commencé à jouer avec Alexis, et une batteuse à l’époque, on cherchait un nom et on a failli s’appeler les godemichés… On s’est embrouillé avec les voisins à cause de bruit. Car, à l’époque, c’était surtout du bruit : on faisait des solos de sept minutes avec des canettes de bières !

Alexis : Sur une corde et une case !

Jérémy : Et du coup on s’est dit : et si on s’appelait the fucking neighbours ! Et avec le temps cela a évolué en I love my neighbours. Et ça nous correspond bien, ça nous a suivi tout du long. On a toujours eu des problèmes avec les voisins. Même en studio ! Qui est censé être insonorisé ! Très récemment, ma voisine du dessus s’est déclarée. Je pense que c’est l’amour fou entre elle et moi !

Comment le groupe est-il né ?
Jérémy
: Très simplement au départ il y avait un papa et une maman… J’avais un groupe qui s’est séparé. J’étais un peu tristounet et je me suis mis en quête d’un groupe. Après un an, je n’avais pas trouvé la formation dans laquelle je me faisais plaisir. Alexis avait une basse qui ne servait pas beaucoup...

Alexis : Et qui n’était pas accordée depuis deux ans. C’était voué à l’échec...

Jérémy : Avec Alexis on se connaît depuis la primaire. Après on a rencontré une batteuse. Quelques mois plus tard j’ai fait appel à William que j’avais rencontré au lycée. Quand il est arrivé ça a tout de suite fonctionné. Ca c’est fait assez naturellement, c’est une histoire de copains avant tout.

Pourquoi le groupe ne sort-il que des EPs ?
William
: Officiellement on n’en a sorti aucun. Là c’est le premier.
Jérémy : Jusqu’à présent c’est resté relativement confidentiel. Vous avez échappé à des pochettes monumentales… On ne va pas te raconter par ce que même à raconter c’est dégueulasse. Pour l’instant on n’a pas l’opportunité de faire autre chose qu’un EP. C’est un support pour se développer ensuite. A terme l’idée c’est quand même de faire un album. Quand tu fais de la musique t’as forcément envie de faire un album. Maintenant, enregistrer dans de bonnes conditions cela nécessite un investissement et un encadrement qu’on essaye de mettre en place.

Ca fait combien de temps que vous existez ?
William
: En septembre, quand sortira l’EP, cela fera quatre ans.

Est-ce que vous pouvez nous parler de votre clip « Swedish Babe » (visible sur myspace) ? Comment s’est passé le tournage ? D’où est venue l’idée d’interviewer les gens dans la rue ?
Jérémy
: L’idée ne vient pas de nous à la base. C’est une idée d’Elisa (l’attachée de presse) et d’Alexandre (le manager). Ils ont pris exemple sur Cake. Quand ils nous ont montré cette vidéo on a trouvé le concept sympa. Après, nous on ne s’est pas investis directement dans la réalisation. C’est délicat de dire aux gens : « dites nous, en face, ce que vous en pensez ». Notre absence leur donnait une liberté de ton. Moi, je n’aimerai pas que l’on me demande : « Qu’est-ce que tu penses de moi ? ». Pour nous, c’était plus intéressant d’avoir toutes les réactions après coup. Quelqu’un qui n’aime pas le morceau, a tout à fait le droit de le dire.

Il y a quelqu’un qui le dit d’ailleurs…
Jérémy
: Exactement. Et on en a cherché d’autres dans les rushs. Moi, je voulais qu’il y en ait plus. Que quelqu’un me dise que je joue de la guitare comme un pied. Moi ça m’aurait fait rire. Y’a un mec qui dit que je chante comme une fille. Je trouve ça génial, qu’il se pose la question de savoir si c’est un chanteur ou une chanteuse. C’est un micro-trottoir, c’est vivant…

La musique passe un peu au second plan quand on la regarde...
Jérémy
: Ce n’est pas très grave. C’est un thermomètre. Pour prendre la température. On a d’autres morceaux à mettre en avant. D’autres histoires à raconter, même à travers la pochette. L’EP, on a essayé d’en faire quelque chose de cohérent. Pour l’instant, tout n’est pas encore fini. Ce premier morceau « Swedish Babe », est celui qui s’extrait le plus facilement de cet EP pour avoir une idée générale. Les autres morceaux sont peut être moins accessibles à la première écoute. Ca nous permet d’avoir un premier retour. Des chansons, on en a plein la chaussette ! Prêt à dégainer !

Tu nous parlais de pochettes, et ça me fait plaisir par ce que depuis le MP3, la musique est dématérialisée. Est-ce que tu penses qu’un disque c’est un ensemble sons et image ?
Jérémy
: Oui, fatalement. Moi, je suis un gros consommateur de dvds. J’achète beaucoup plus de dvds que d’albums. Je crois que d’une manière générale, les gens sont sensibles à l’emballage. Il y a matière à faire un objet. Quand j’écoute des groupes, cela m’évoque toujours des images. J’ai du mal à dissocier la musique de l’image. Tu es obligé d’imposer une image qui accompagne le son. Si tu veux emmener les gens quelque part, il faut leur donner des directions. On a pas mal réfléchi sur la pochette. On a un fil conducteur entre chaque morceau et on a fait en sorte que la pochette reflète un peu tout ça. Les pochettes précédentes n’étaient pas très étudiées.

Qu’est-ce qui nous attends sur ce disque. Tu laissais entendre que les morceaux étaient plus violents que « Swedish Babe » ?
Jérémy :
En ce qui concerne « Swedish Babe », il s’agit de notre morceau le plus pop. « Pop, Rock, Grunge » sont les trois adjectifs qui décrivent ce que l’on fait. Plus ça va, plus je me dis que c’est dur de catégoriser. Pour l’instant on n’est dans aucune case mais je m’en fous que l’on nous catégorise. Nous on sait ce que l’on fait, et encore… De toute façon, il y a une différence entre ce que reçoivent les gens et ce que nous on a l’impression de donner. C’est assez dur de répondre à ta question… On a des envies, des influences… Dans l’EP il y a un morceau assez « énervé » mais assez accessible je pense et que je ne classerai même pas dans du grunge, du rock ou de la pop.

William : Le truc c’est que l’on a tous des influences très différentes. Quand on s’est rencontré, on n’écoutait pas du tout la même chose. De plus en plus, avec le temps, on arrive à se retrouver sur des groupes que l’on a en commun. Ce qui intéressant, c’est d’essayer de métisser toutes ces influences pour en faire quelque chose de cohérent. Un morceau très pop on essaye toujours d’y mettre autre chose. On a une chanson qui s’appelle « David Ghetto » et qui est partie d’une blague à la base.

Jérémy : Rien à voir avec David Guetta. C’est une chanson que l’on a composé dans une maison de campagne où il n’y avait que la télé. En pleine été. Et David Guetta, le plein été, c’est son fond de commerce, il était partout…

William : Sur MTV on le voyait tout le temps. Trois clips différents et ils passaient tous…

Jérémy : On n’a absolument rien contre lui, il fait son truc et visiblement il le fait bien même si cela nous parle pas des masses… Ce qui nous faisait rire c’est que dans pas mal de ses morceaux il y avait une espèce de guitare avec du delay. Cela donnait une rythmique facilement reconnaissable que l’on assimile directement à du « David Guetta ». On a repris ce petit détail là et on l’a amené vers quelque chose de plus rock. La basse, c’est une basse chaloupée typique de ce qu’Alexis peut produire. Qui apporte beaucoup plus de mélodie que la guitare en définitive. Ses influences c’est des groupes genre The Rapture. William ce n’est pas forcément son créneau à la base et du coup il est obligé de s’adapter, de faire une batterie un peu plus « dancefloor ». Ensuite on part vers un refrain plus énervé. L’idée c’est vraiment ça, de mélanger toutes nos influences pour arriver à des morceaux de trois minutes qui se tiennent et sur lesquels on se retrouve tous. On a abandonnés certains morceaux, cette année, après s’être rendu compte qu’on n’y mettait pas tous la même envie…

Est-ce que c’est dur de se constituer un répertoire dans ces conditions ? Y a t il beaucoup de déchets ?
Jérémy :
C’est difficile de parler de déchets. Pratiquement toutes ces chansons « abandonnées » ont été jouée au moins une fois sur scène. Ce n’est pas difficile en soi de se constituer un répertoire. On nous demande de jouer 35-40 minutes. Le but du jeu pour nous c’est de faire un set qui est vivant de la première à la dernière minute. Certains soirs on écrit notre set-list et là on se regarde : « Quoi, c’est tout ce qu’on a ? Et elles sont passées où les autres compos ». C’est sur qu’au bout de quatre ans, des chansons qu’on a mis de côté, il y en a un paquet. Cela ne veut pas dire qu’on ne les aime plus, simplement que si aujourd’hui on veut faire un set équilibré, elles n’ont plus leur place.

William : Aujourd’hui on a des envies, on joue d’une certaine façon. Et quand des vieilles chansons viennent se greffer là-dessus par ce qu’il faut jouer cinquante minutes, ça fait tâche, un manque de cohérence avec le reste. De notre point de vue en tout cas.

Jérémy : Et puis la réaction du public joue beaucoup aussi. D’un concert à l’autre, il se passe quelque chose de particulier sur une chanson sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Et après la compo sur laquelle on mise le plus le public passe à côté… Ce n’est pas grave, mais du coup le concert suivant, tu l’appréhendes différemment, soit tu changes l’ordre de la set-list, soit tu te dis qu’il faut faire plus attention à ce moment là et en définitive t’essayes toujours de colmater les brèches, par ce que tout est perfectible. On essaye toujours de faire mieux d’un concert à l’autre. Parfois t’essayes un changement qui ne fonctionne pas du tout, le groupe s’endort ou c’est le public qui ne suit plus. A ce moment là il faut réinjecter de nouvelles chansons, ou trouver un truc qui fait que cela va repartir.

Vous avez des salles préférées ?
Jérémy :
La Maroquinerie, cela nous tient à cœur, par ce qu’on a vu des purs groupes là-bas. C’est comme quand on a fait La Boule Noire, Le Trabendo, L’Elysée-Montmartre, toutes ces grosses scènes, tu te dis voilà je suis sur la même scène que tel où tel groupe. Forcément cela renvoie toujours à beaucoup de choses, les souvenirs des concerts que tu as vus. Il y a aussi La Cartonnerie à Reims, une vraie bonne salle.

Comment vous voyez l’avenir ?
Jérémy :
Il y a la sortie de l’EP. On travaille toujours pour essayer de le sortir dans les meilleures conditions. L’avenir sera très fortement conditionné par les retours que l’on aura sur l’EP. Evidemment, nous on a envie de continuer. Mais le groupe ne va pas se développer éternellement. A un moment, il va falloir qu’il y ait un déclic... Où pas… Peut-être qu’un jour on écrira une chanson extraordinaire... Peut-être que cela ne viendra jamais...
Propos recueillis le 3 mai 2010

En concert le 29 mai 2010 à la Cartonnerie de Reims et le 12 juin 2010 au Bus Palladium (Paris).
www.myspace.com/thefuckingneighbours



samedi 8 mai 2010

Les Blaireaux, les trois baudets, 7 mai 2010.


Les trois baudets, le sympathique petit « club chanson » de Pigalle accueillait ces deux derniers soir Les Blaireaux, de retour avec un spectacle vivant mélangeant la chanson, le théâtre et le one man show. En attendant leur nouvel album, bouquet d’orties sortie le 31 mai, les Blaireaux continuent leur bout de chemin une dizaine d’années depuis leurs débuts. Le concert commence avec le seul Alexandre (chanteur) qui s’adresse au public, sans micro, dans un petit sketch rigolo. Le ton est donné Les Blaireaux en live, ce n’est pas uniquement de la musique. Chaque chanson est le prétexte à de petites saynètes, mises en scènes et chorégraphiées. Leurs textes racontent avec beaucoup d’humour les tribulations de la vie quotidienne, les déboires du facteur où d’un gardien de musée. La musique a, quant à elle, gardé l’héritage swing du jazz musette avec, entre autres beaux moments, ces disputes entre saxophone et trombone. On est loin du rock, certes, mais l’énergie est là. Le concert se termine avec un rappel délirant « Pom, pom, pom frites » où chaque membre du groupe, déguisé, rend son hommage, très personnel, aux grands de la chanson française (Gainsbourg, Barbara, Brel, Brassens). Beau spectacle, un bon moment, énergique et rigolo…
http://les.blaireaux.free.fr/
http://www.myspace.com/lesblaireaux



mercredi 5 mai 2010

Eli Paperboy Reed : « Come and get it »


Fort du succès de son premier album, Eli « Paperboy » Reed, désormais signé sur une major, nous revient avec ce nouvel opus « Come and get it ». Et les choses ont bien changé, on sent tout de suite à l’écoute toute la puissance de feu de la major Capitol, son nouveau label. Produit par un pro confirmé, Mike Elizondo, le son a une toute autre ampleur que sur le disque précédent. Eli a désormais les moyens de ses ambitions et ne s’en prive pas, cf les arrangements de cordes. Le line-up du backing band, The true loves, a également été revu et le clavier J.B Flatt rend quelques bons services (« Tell Me »). L’expérience gagnée sur les routes s’entend aussi, Eli et sa bande sont désormais de meilleurs musiciens et des auteurs/compositeurs en net progrès. Ils sont désormais au sommet de leur art. Le revers de la médaille se sent dans les paroles : l’éloignement des proches au fil de tournées parfois dures à vivre : « Help me » ; les affres de la célébrité « Just like me » ; c’est une évolution de taille pour un chanteur qui jusqu’à présent ne chantait que l’amour (ce qui n’est toutefois pas la garantie d’une chanson joyeuse). Avec ce nouvel opus, compagnon idéal et pendant masculin du dernier Sharon Jones, Eli « Paperboy » continue de placer ses pions, avec talent, sur l’échiquier de plus en plus encombré de la « soul vintage ».
www.elipaperboyreed.com
www.myspace.com/elipaperboyreed
www.facebook.com/elipaperboyreed



mardi 4 mai 2010

I love my neighbours, L’international, 3 mai 2010


Le lundi c’est triste et c’est moche sauf quand on a la chance d’aller à l’International pour écouter du rock n’roll et que sur scène il y a le trio I love my neighbours. Belle découverte que ce groupe et il y a fort à parier que, bientôt, vous aussi vous aller adorer ces voisins là. Ils sont donc trois sur scène : Jérémy le chanteur, guitariste, Alexis à la basse et William le batteur. Pourtant, le concert commence bien mal, la faute à un coup de pied malencontreux dans le pied de micro de la guitare, le pauvre chanteur / guitariste ne s’entends plus, automatiquement il se décale et c’est tout le groupe qui part en vrille dans son sillage. Plus un ingénieur du son qui a du mal à ajuster les volumes, on n’entend pas Jérémy chanter puis c’est le son de la guitare qui augmente d’un seul coup et on se retrouve la tête dans les cordes. Et c’est précisément à ce moment là que le jack de la guitare décide de partir en vadrouille. Non décidément, il y a des soirs… Pourtant l’envie de jouer est la plus forte, et notre vaillant trio se sert les coudes et repart à l’assaut du public. Et une fois la machine lancée, on ne l’arrête plus. Portée par William, puissant batteur (torse nu après le premier morceau record à battre) au jeu peu orthodoxe, les bras en vrac au-dessus de la tête, mais qu’importe puisque cela marche. Alexis à la basse est plus discret mais, rien à redire, le boulot est fait efficacement. Et enfin dernière pièce du puzzle le chanteur/guitariste qui fait la connexion avec le public grâce à quelques blagues. Le groupe est plaisant à regarder ça bouge et saute dans tout les sens, le public est conquis et une belle ovation du public vient les récompenser. Vivement qu’un EP vienne confirmer la bonne impression laissée par le groupe.
www.myspace.com/thefuckingneighbours
I love my neighbours sera en concert vendredi soir à la Maroquinerie dans le cadre du festival Shamrock et le 12 juin au Bus Palladium.



Vinyl, Disques et Pochette d’artistes à la Maison Rouge

Voilà une exposition qui devrait, en principe, réjouir tous les nostalgiques, à l’instar de votre serviteur, du disque en vinyle. En ces temps de dématérialisation à l’extrême de la musique (le MP3), il est bon de revenir vers une époque où le disque était considéré comme un tout du son à la pochette qui étaient de plus bien mises en valeur par le format avantageux du trente-trois tours. Jusqu’au 16 mai, la maison rouge, sise au 12 boulevard de la Bastille dans le douzième arrondissement, expose une centaine de pochette de 33 tours. L’ensemble permet de faire le lien avec le monde de l’art grâce à des artistes comme Andy Warhol, Roy Lichenstein, Raymond Pettibon qui ont tous œuvré pour la cause vinylique. Le tout est complété par quelques artefacts divers : affiches, installation à base de platines et un étonnant système de colle permettant de dupliquer les 33 tours (l’ancêtre du graveur). L’exposition souffre malgré tout d’un parti pris très expérimental et dans le fond pas très rock n’roll…
Du mercredi au dimanche jusqu’au 16 mai à la maison rouge, 12 boulevard de la Bastille, 75012 PARIS
www.lamaisonrouge.org


dimanche 2 mai 2010

Pamela Hute : « Turtle tales from overseas »


Voilà une bonne nouvelle dans le paysage rock hexagonal, l’album de Pamela Hute « Turtle tales form overseas » va bénéficier d’une sortie officielle. Album bien différent de la version « ghost » sortie l’année dernière et vendue par l’artiste sur son site internet. Pour la partie graphique : nouvelle pochette, nouveau livret et un packaging plus classique. Le disque a également été remixé et c’est un bonheur : le son claque, le travail des musiciens (Igor aux claviers, Ernest à la batterie et Pamela aux guitares) est bien mis en valeur. Les guitares sont tranchantes, la batterie pulse, les claviers apportent une touche à la fois angoissante (l’intro d’ « Hysterical ») et atmosphérique (« Pink Safari »). Le track listing a également été repensé. Réduit à douze titres, condensé en 35 minutes, l’album gagne en efficacité. Intense du début à la fin sans aucun temps mort. Avec une alternance bien pensée entre les chansons très rock « My Dear », « Umbrella » et morceaux plus intimes « Pink Safari », « Parachute », « Friend ». Enfin trois nouveaux titres ont été enregistré pour l’occasion : « Parachute » (nouveaux arrangements très swing avec tuba et trompette), « Chocolate Soup » et « Tell me more », seul véritable inédit (à ma connaissance). A l’écoute de l’album le potentiel « tubesque » de l’affaire est indéniable. Tous les titres sont des hymnes power pop en puissance, il ne manque que des programmateurs radio avec un minimum de jugeotte pour faire enfin décoller Pam et ses acolytes auprès du grand public. De la belle ouvrage…
http://www.pamelahute.com/

samedi 1 mai 2010

La Caravane Passe : « Ahora in Da Futur »


Imaginez un groupe pour lequel chaque chanson est une aventure. Ce groupe c’est La Caravane Passe et « Ahora in Da Futur » est leur troisième album. Un joyeux bazar. Leurs bases, ce sont la chanson française et la musique tzigane. Influences qu’ils se font un plaisir de mélanger avec un phrasé rap, des guitares électriques et quelques touches d’électro dub. Sans jamais perdre de vue le swing des guitares manouches, cuivres et mandolines. Chantée dans un mélange de français, d’espagnol, d’anglais, d’allemand, de romani et de serbe, la musique de La Caravane Passe n’a pas fini de vous faire voyager. Pour les textes, La Caravane Passe privilégie les histoires et met en scène, dans un western balkanique imaginaire, toute une galerie de personnages. Leur point commun : tous sont des étrangers, de passage où proche d’une frontière. Notons enfin pour finir leur excellente (car très créative) reprise du « Paint (him) it black » des Rolling Stones. Voilà, prenez place à bord de la Caravane maintenant…
http://www.lacaravanepasse.com/
www.myspace.com/lacaravanepasse