samedi 31 juillet 2010

The Guilty Brothers Experience : « TGBE ! »



Pour son premier effort, ce quintet belge, à l’image de son excellent batteur Joly, frappe très très fort. Pour le chroniqueur, par contre, décrire un tel bouillonnement sonore est tout sauf aisé. En gros on y entend un groupe de rock assez lourd. Mais le métal de frères coupables est tout sauf bourrin, même si côté pèche sonore on est servi et plutôt bien en l’occurrence. Le gros rock des TGBE est parsemé d’arpèges de guitares psychédéliques, les morceaux de dix minutes même pas peur, voire progressive (cf. les nappes synthétiques qui parsèment le disque). Là-dessus quelques notes glissées sur le manche nous ramènent du côté du blues. Et enfin le chanteur Jason est un digne héritier de Robert Plant (Led Zeppelin). A l’instar de ce dernier, TGBE garde également une oreille ouverte du côté de l’Orient comme en témoigne l’intro instrumentale de l’album au violon. Et au final on obtient ce trip hallucinant, fait de calmes avant et après la tempête, de montées et de descentes de guitares comme on en avait plus entendu depuis le dernier album des Comets on Fire. Les fans de Tool et autres The Gathering risquent bien de se trouver un nouveau groupe fétiche…
http://www.theguiltybrothers.com/
www.myspace.com/theguiltybrothers

jeudi 29 juillet 2010

Firewater + Jessie Evans, La Plage du Glaz’art, 28 juillet 2010.

Situé dans un espèce de no man’s land urbain aux confins de la ville et de la banlieue, dont on aperçoit les barres HLM à l'horizon, le Glaz’art se transforme en plage le temps d’un été. Ce n’est pourtant pas gagné d’avance. A peine sorti du métro la chape de plomb qui s’abat est tellement lourde, que l’on a qu’une seule envie, celle de prendre ses jambes à son cou et repartir aussi sec dans la direction opposée. Mais dès que l’on pénètre sur ladite plage, qui en fait installée dans une cour derrière le Glaz’art, fermé, on s’y croirait presque. Sable fin importé, jardinières, arbustes, terrain de pétanque, chaises longues et mobilier d’extérieur : tables basses, fauteuils et canapés. Le bar ressemble à une paillote en bois avec un toit en tôle ondulée. Les concerts, deux par soirée, ont lieu en plein air. Grâce aux derniers rayons de soleil de la journée, le dépaysement est presque, n’oublions pas les barres d’immeubles, total. En gros, il ne manque plus que la mer. Problème auquel Jessie Evans, la reine de la soirée, trouvera une solution toute personnelle en balançant des bouteilles d’eau au public. On y reviendra plus tard…



Pour l’heure débutons avec le groupe Firewater qui assure la première partie. Sextet international basé à Brooklyn, Firewater à un line-up assez exotique : aux classiques guitares, basse et batterie s’ajoute un trombone et un percussionniste, un coup au djembé, un coup au tambour brésilien, apportant un note latine bienvenue. Le groupe pratique un sacré métissage mélangeant rock n’roll, ska et surf musique. Ca swingue, c’est ensoleillé et festif, parfaitement indiqué en cette période de l’année et en cet endroit. Une belle découverte en tout cas avec déjà six albums au compteur.




C’est ensuite l’extravagance qui déboule sur scène en la personne de Jessie Evans. Américaine de naissance mais exilée à Berlin depuis de nombreuses années Jessie Evans est totalement imprégnée de cette culture du cabaret qu’elle remet au goût du jour avec des boucles électro. Accompagné du batteur, au swing impeccable, Toby Dammit (un autre exilé Berlinois et ex-accompagnateur d’Iggy Pop), Jessie chante en anglais, en espagnol et joue, peu mais très bien, du saxophone. Mais surtout Jessie danse, comme une tarée à s’en démantibuler les quatre membres. La scène n’est même pas assez grande et elle part régulièrement en excursion sur le sable au milieu du public. Un show renversant !
www.myspace.com/jessieevansmusic
www.myspace.com/realfirewater

lundi 26 juillet 2010

Sandra Nkaké, Paris Jazz Festival, Parc Floral, 25 juillet 2010.


Comme, hélas, hélas, hélas, bien souvent lors des concerts gratuits, c’est la foire d’empoigne dès que l’accès à l’auditorium du Parc Floral est ouvert. C’est un véritable sprint qui commence, tout le monde court comme des dératés, et pousse toi de là que je m’y mette, et moult incivilités au programme. Les gens sont fous ! Mais comme le veut l’adage, et on à eu l’occasion de le vérifier en ce dimanche après-midi, la musique adoucit bel et bien les mœurs. Et cela tombe bien par ce qu’avec une artiste de la trempe de Sandra Nkaké (et de son groupe) sur scène, on est plutôt bien servi en matière de bonne musique. Dans la foulée de son excellent album « Mansaadi », sorti il y a deux ans déjà, Sandra Nkaké occupe la scène du Parc Floral en ce dimanche accompagnée de ses six musiciens : claviers, guitare, basse, batterie, sax et trompette. Le cocktail musical de Sandra débute avec une bonne dose de jazz mélangé de soul et de R n’B parsemé d’influences africaines chères à son cœur. Mais c’est aussi une Voix, profonde et grave et dotée de capacité étonnantes. Sur scène Sandre virevolte, avec grâce et légèreté, comme une ballerine aux pieds nus. L’échange avec le public est capital pour elle : «Vous vous êtes piégés tout seuls, vous êtes une chorale de fous, il va falloir chanter maintenant ». Et Sandra de faire participer le public. Plus qu’un excellent concert, une dose énorme de bonne humeur et de joie de vivre, qui s’est terminée par un très touchant échange a cappella avec le public.
http://www.sandrankake.com/
www.myspace.com/sandrankake

samedi 24 juillet 2010

Cortex au New Morning le 15 octobre


Erykah Badu, L’Olympia, 22 juillet 2010.


La soirée commence par une très longue attente, l’Olympia ayant ouvert ses portes très en avance. On patiente dans la salle désertique, la sono passe de la musique pour passer le temps et les techniciens procèdent à des essais de lumières en attendant que les choses sérieuses ne commencent. Assez mal d’ailleurs, le DJ censé assurer la première partie se fait copieusement siffler, il faut dire que son set est perturbé par des problèmes de sonos. D’ailleurs, je n’ai jamais vraiment compris l’intérêt de passer un DJ en première partie d’un concert, la sortie en boîte et la musique live étant deux démarches totalement différentes. Bref, lassé des problèmes, qui avait déjà retardé le début de sa « performance », le mec finit par se barrer sans autre forme de procès, non sans avoir pris le soin de balancer le « 7 nation army » des White Stripes faisant preuve pour l’occasion d’une originalité folle. Sa présence sur scène n’aura pas excédé les 15 minutes, première partie vraiment nulle, autant commencer le concert de suite. Le premier à se présenter sur scène est le DJ qui fait les frais des déboires de son confrère précédent et se fait également siffler. Il balance quelques beats, charge à lui de faire monter l’ambiance. C’est pas gagné. Le public siffle, s’impatiente, c’est vrai que le temps commence à devenir long… Le groupe arrive ensuite sur scène soit une dizaine de musiciens : batterie, basse, guitare, clavier, percussions, flûte (très funky la flûte, si, si, je vous jure), le fameux DJ et quatre choristes féminines. Le concert commence alors vraiment les musiciens se lançant dans une assez longue et libre interprétation instrumentale du « American Promise » de l’album précédent, chacun y allant de son petit solo. Comme souvent dans les concerts soul, ce n’est qu’après que la star Erykah Badu fait son entrée en scène. Vêtue d’un poncho et d’un chapeau haut de forme, cette dernière est méconnaissable, mais sa voix angélique est bien là. Une fois bien en confiance et le concert bien lancé, Erykah Badu se dévêtira peu à peu pour finir dans une petite robe noire, sexy comme tout, qui lui sied à merveille. Sur scène Erykah Badu affectionne les versions assez longues de ses chansons, les instruments qui se taisent les uns après les autres pour laisser de l’espace à sa voix et les soupirs toutes les deux mesures. Les morceaux s’emboîtent les uns dans les autres, très peu de pauses entre chaque, le son est très motown et on pense souvent à Minnie Ripperton à son écoute. Le concert s’achève dans la liesse, le public n’ayant de cesse de crier « BADU, BADU » répondant à l’invective d’un roadie monté sur scène. Les musiciens ne font même pas de pause entre la fin du set et les rappels meublant avec un instrumental à rallonge. Au final un très bon concert malgré quelques longueurs et un son pas vraiment au top (assez étonnant pour cette salle prestigieuse).
http://www.baduworld.com/
www.myspace.com/erykahbadu

mercredi 21 juillet 2010

Nada Surf, La Maroquinerie, 19 juillet 2010


La chronique du jour commence par une affirmation de Matthew Caws, le chanteur de Nada Surf, dans son français parfait (comme toujours) : « Après toutes ces années de tournées, il est assez rare pour nous de jouer dans une salle en forme de bol. Ce qui est très cool, on peut voir tout le monde. ». Ce qui amène à la question suivante, pourquoi la Maroquinerie a-t-elle une forme de bol ? Donc plutôt que d’entrer de vif du sujet de suite, j’ai envie aujourd’hui de commence par une petite histoire, celle de la Maroquinerie… Avant d’être une salle de concert l’endroit a été, comme son nom l’indique, une maroquinerie. Qui a été bombardée pendant la seconde guerre mondiale. La salle est construite, en sous-sol, dans le cratère qui a été laissé par l’obus. Ce qui répond à la question du début quant à la forme « en bol » de cet « endroit très cool, très rock n’roll » (dixit Daniel le bassiste). Il est vrai que c’est sympa La Maroquinerie. Les colonnes de briques rouges dans le fond de la scène, lui donne une petite touche new-yorkaise du meilleur aloi. Alors quand on a un groupe qui assure en plus (ce qui est souvent le cas, la programmation est top) comme le trio (new-yorkais tiens, tiens) Nada Surf sur scène, ça devient une sorte de petit shangri-la (le paradis sur terre). Le trio est ce soir complété par un quatrième membre, le multi- instrumentiste / factotum, Martin Wink, membre de Calexico de son état. Ce dernier apporte une contribution intéressante à ses compagnons de jeu du soir grâce à l’utilisation d’instruments plutôt rares pour ce groupe, l’excellent solo de trompette sur « 80 windows » par exemple, salué par une belle ovation du public. Comme toujours le groupe trouve la bonne balance entre mélancolie (« See This Bones », « Always love », « Inside of love ») et énergie (« The way you wear your head », « Blankest year », « Popular », « Do it again ») piochant principalement dans le répertoire des albums « Let go » et « The weight is a gift ». Côté originalité, pour ce concert français, Nada Surf nous a gratifié du « Bye Bye Beauté » de Coralie Clément (également présente sur le dernier disque de reprises du groupe) et de « I like what you say », titre assez rare en concert et pourtant pas si ancien que cela (l'album "Lucky" en 2008). Quelques reprises aussi du dernier disque : « Enjoy the silence », « Love goes on », « Love and danger ». Une fois de plus on s’extasie sur le jeu du batteur Ira Elliott qui, contrairement à certains de ses confrères, ne fait pas forcément le show mais assure : puissant, carré, simple et efficace ! Super boulot ! Le public a particulièrement apprécié (et l’a bruyamment fait savoir) le final en roue libre de « Blankest year » où le groupe, surfant sur une vague euphorique, a prolongé la chanson répétant le refrain à l’envie, personne n’ayant vraiment envie que cet excellent concert se termine ; le bassiste Daniel Lorca finissant même dans la fosse au milieu du public. On peut donc l’affirmer haut et fort, un concert de Nada Surf c’est toujours l’assurance de passer une agréable soirée.
www.myspace.com/nadasurf
http://www.nadasurf.com/

dimanche 18 juillet 2010

The Hillbilly Moon Explosion : « Raw Deal »


Et enfin pour cette dernière étape de notre Tour de Suisse qui s’achève ce soir, revenons vers des territoires plus habituels, notre bon vieux rock n’roll. Une année s’est écoulée depuis la découverte de Kitty, Daisy & Lewis, dernière sensation rockabilly en date. Les Suisses de Hill Billy Moon Explosion ont déjà quelques albums à leur actif, mais « Raw Deal » est le premier a bénéficier d’une distribution digne de ce nom (du moins dans nos contrées). Le groupe est composé de la superbe chanteuse Emanuela Hutter, du contrebassiste Oliver Baroni, du guitariste Duncan James et enfin de l’excellent batteur Luke Weyermann. Plus électriques et moins influencé par la country que Kitty, Daisy & Lewis, les Hillbilly Moon Explosion prennent plutôt la relève des Stray Cats. La présence d’une voix féminine rappelle également les girls-group des années 50. Composé pour partie de reprises, parfois étonnantes « Chick Habit » (April March), « Poupée de cire, poupée de son » (Serge Gainsbourg), et pour partie de titres originaux l’excellente et très efficace «Clarksdale Boogie », l’album part sur des bases très élevées : « Maniac Lover », « Raw deal », les premiers titres s’enchaînent au taquet. Pourtant grâce à des «Moonshine Song», « Walk Italian », « All i can do is cry » le groupe réussit à installer des intermèdes plus lents pour arriver au final à cet opus assez équilibré. La découverte est tellement belle que leur nom, même à rallonge, ne pourra s’effacer de votre mémoire. Le disque idéal pour cet été, à écouter en prenant le volant de la voiture photographiée sur la pochette en prenant la route des vacances.
www.hillbillymoon.com
www.myspace.com/hillbillymoonexplosion
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Mama Rosín : « Black Robert »


Poursuivons aujourd’hui notre Tour de Suisse, après Stevans hier, je vous propose de découvrir aujourd’hui un autre groupe helvétique : Mama Rosín. Les Mama Rosín ont cette particularité de s’être totalement approprié un genre à priori bien éloigné des montagnes Suisse, le Zydeco. Le Zydeco est une musique typiquement Louisianaise, voire même encore plus précisément cajun de la Nouvelle-Orléans, trouvant ses origines à la fois dans le blues et la country. Les instruments les plus souvent utilisés sont l’accordéon, le banjo et éventuellement le violon. Les rythmes sont souvent joués au frottoir. Bien que présentes, les habituelles batteries et guitares sont plus secondaires. Le zydeco est souvent chanté en français, mais un français de Louisiane, c'est-à-dire mâtiné de créole et d’anglais. Pour en revenir plus précisément à Mama Rosín, ces derniers sont un trio composé des Frères Souchet à savoir : Cyril « Jeter » Yeterian (voix, accordéon, guitare) ; Robin Girod (voix, banjo et guitare) et Power Van Fischer (batterie et voix). Sur ce nouvel album les Mama Rosín font un excellent travail, au point non seulement de faire découvrir, et même encore plus aimer, le zydéco à des oreilles non expertes (celles de votre serviteur). Difficile en effet de résister au charme des blues « Les cuisines de l’enfer » et « La Pistache Confidentielle », à la ferveur dégagée par les musiciens (« Move your Popo », « When the police left ») où le groupe entre dans une espèce de transe quasi-voodoo et aux titres acoustiques à base de banjo sur lesquels planent l’ombre de Dr John (« Le two-step du Motorcycle », « La valse à Katrina »). Bien évidemment on retrouve ces rythmes et ces gimmicks de batteries typiquement Neo-Orléanais, les mêmes que chez les Meters (« Bon temps roulet n°3 »), c’est dire si la chose est excitante... Plus que les instrumentations quasi-exotiques (depuis que je rédige ce blog c’est bien la première fois que je m’extasie sur un accordéon) ce que je retiens surtout de ce disque, c’est la ferveur, la conviction des musiciens et l’intensité qui en résulte. Ecouter cet album c’est un aller direct sur le Mississippi en steam-boat ou faire une excursion en plein bayou. A la fois dépaysant et excellent.
www.myspace.com/mamarosin


samedi 17 juillet 2010

Stevans : « fake »


Avec ce nouvel album, « fake », l’excellent trio suisse Stevans s’attaque à un cap difficile, celui du deuxième album. Rappel des faits, il y a trois ans, Stevans arrive de manière un peu impromptue dans les colonnes de ce blog après un excellent concert à l’OPA. Leur petite merveille power pop-rock de premier album, qui n’a à ce jour toujours pas bénéficié d’une sortie française officielle pas plus que ce nouvel opus soit dit en passant, acheté sur leur site ne tarde pas à s’attirer les faveurs de votre serviteur. Depuis, Stevans a pris son temps pour composer et soigner la production de ce nouveau disque. Autant dire que le résultat est propre (trop ?). « Fake » reprend les choses là où le premier disque les avait laissé. Alors, on se sent un peu comme à la maison, on retrouve les bonnes vieilles habitudes : la voix traînante et teintée de mélancolie d’Yvan, le chanteur. Les tentatives disco, sur des titres un peu plus dansants « Vodka Red Girls ». Le spleen de « Morning Daze of Mad Alien » qui n’est pas sans rappeler « Lane » de l’album précédent. Les rythmiques à la guitare acoustique, « Philippe », qui lorgnent un peu trop du côté de Coldplay. Si vous avez aimé le premier disque, vous aimerez aussi celui-là, aucun problème. Mais l’effet surprise en moins…
www.stevans.net

mercredi 14 juillet 2010

Crosby, Stills and Nash, l’Olympia, 13 juillet 2010.


Retour sur une scène française de David Crosby, Stephen Stills et Graham Nash, qui à eux trois forment une légende du folk-rock californien de la fin des années 60. Voir CSN en concert c’est voir trois concerts en un. Alignés sur le devant de la scène, chacun son tapis persan perso, les trois musiciens chantent chacun leur tour une de leur composition à tour de rôle. On commence celui qui est situé le plus à gauche de la scène, Stephen Stills, et on va progressivement vers la droite avec Graham Nash et enfin David Crosby. Et après on repart pour un tour. La formation est complétée par quatre requins : basse, batterie, piano et orgue hammond B3 véritable (les connaisseurs apprécieront…). Chacune des trois superstar est équipée de sa guitare mais à ce petit jeu, c’est Stills qui gagne haut la main, de loin le meilleur musicien des trois. La première partie du concert est plutôt électrique et chaque chanteur puise dans son répertoire perso, hors groupe, un titre de Buffalo Springfield pour Stills et « Military Madness » de Graham Nash, extrait de son premier album solo « Songs for beginners ». Stephen Stills parsème le tout de soli de guitare acides, énorme « Almost cut my hair », ce type n’a jamais vraiment eu le crédit qu’il mérite en tant que guitariste. Ils ont même repris « Long May you run » de Neil Young, le grand absent de la soirée et membre occasionnel du groupe, titre que le loner lui-même ne joue même plus en live. Agréable version de « Marrakesh Express » également. Malgré l’aspect « chronométrique », typique du show à l’américaine, cette première partie est de plus agréable et entouré de nombreux touristes américains actuellement en vacances dans la capitale assistant au concert, on s’y croirait presque. Après une petite heure, le groupe quitte la scène pour un entracte. On les retrouve vingt minutes plus tard pour un mini-set de reprises acoustiques : « Norvegian Wood » des Beatles (« des amis » dixit Crosby), « Ruby Tuesday » (Rolling Stones) et une compo de Bob Dylan. Les fameuses harmonies vocales qui ont fait leur récupération sont de retour. Belle émotion avec « Guinnevere » du duo Crosby/Nash. Stills quitte alors brièvement la scène, laissant ses deux compères revisiter le répertoire 80s du groupe. Là ça se gâte franchement, les synthés sonnent pompier, on décroche un peu et la guitare de Stills fait cruellement défaut. Les choses s’arrangent quand Graham Nash s’installe au piano et le groupe attaque « Our House ». Lorsque le public réclame un titre particulier, Nash à cette réplique d’anthologie : « On jouera n’importe quelle chanson dont Cross peut se souvenir des paroles ». Crosby (qui a connu de gros problèmes de drogue) répond alors avec les doigts d’une main : trois ou quatre suivant les jours… Citons également la reprise du « Behind blue eyes » des Who. Deux rappels seront joués « Chicago » et « Love the one you’re with », extrait du premier album solo de Stephen Stills. La soirée s’achève dans l’euphorie, le public est conquis. Tonnerre d’applaudissement, cris, la totale ! A défaut de pouvoir partir en vacances aux Etats-Unis cet été, c’est un petit peu de la Californie qui est venue à nous. Belle soirée.
http://www.crosbystillsnash.com/

lundi 12 juillet 2010

French Connection au Reservoir



Chad Smith’s Bombastic Meatbats




Les Red Hot Chili Peppers à l’arrêt en panne de guitariste, leur batteur Chad Smith s’occupe comme il peut. Il a l’année dernière fait partie du super-groupe chickenfoot et cette année se consacre à un projet plus personnel, le groupe instrumental Bombastic Meatbats. Les Red Hot Chili Peppers n’ont jamais, ou alors assez rarement, fait preuve d’un talent particulier pour la mélodie. Non le truc des Peppers c’est le rythme. Faut que cela bouge, groove, swingue tout en syncope. Avec Chad Smith, les Peppers ont trouvé le batteur idéal. Même si il a tendance à se la raconter un peu le gars, baguettes en main, il n’y a pas à dire il sait y faire. Pour son nouveau projet Smith a recruté le guitariste Jeff Kollman, le bassiste Kevin Chown et le clavier Ed Roth. Repartant de zéro les quatre musiciens ont signé sur un tout petit label indépendant, ear music, et c’est presque un miracle que le disque arrive jusqu’à nos oreilles. Cet opus, autant l’avouer franchement, n’a que peu de chances de cartonner auprès du grand public, il s’agit d’un album de musiciens, entièrement instrumental. Sans véritable ligne directrice, les Meatbats s’attaquent à tous les styles funk : « Need Strange », « Death Match », parsemé d’influences jazz tendance free (« Night Sweats ») voire blues. L’ensemble, pas désagréable, est assez éloigné de la machine à tube RHCP. S’il prend soin de laisser à chaque musicien de l’espace pour s’exprimer, bonjour les solos de guitare ou de clavier monstrueux, c’est bien évidemment le Sieur Smith qui tire le mieux les marrons du feu. Même si l’album est un peu long (plus d’une heure) et répétitif sur la fin, quelle démonstration de groove tout en puissance par l’un des batteur qui, quoi que l’on puisse penser des Red Hot, est l’un des plus fin technicien de l’instrument à l’heure actuelle. Mais soyons honnête ce cd intéressera en priorité les batteurs.
www.myspace.com/bombasticmeatbats



dimanche 11 juillet 2010

Pop n’Foot


Oh toi, camarade qui souffre en silence depuis le 11 juin, qui n’éprouve qu’ennui et bâillements profonds à l’idée de voir 22 bonhommes courir après un ballon, je comprends ta douleur et je la partage. Patience, la libération est proche… En attendant savourons une première victoire à l’écoute de « Pop n’Foot », compilation sur le thème du football. Si le concept est fréquent en Angleterre, l’association rock et foot n’a rien d’évidente de ce côté-ci de la Manche (à l’image de votre serviteur assez peu réceptif aux choses du ballon rond). Donc au menu 19 titres pour un peu plus d’une heure de musique tendance pop rock indée, le projet étant initié par l’ancien Bordelais Johan Micoud. Certes quelques stars, aux prestations décevantes, sont là pour assurer la viabilité du projet : Dionysos, Zebda, Mickey 3D, Miossec (avec le classique du genre « Evoluer en troisième division » qui date de 1995). Mais l’essentiel est ailleurs, et les révélations ne manquent pas : le garage rock, avec clavier vintage, de Bikini Machine ; la morgue pseudo Mancunienne des Music is not fun, l’acoustique Georges (avec un featuring d’Oxmo Puccino). Mais la palme revient au Pepper Pots, groupe espagnol originaire de Gérone avec trois chanteuses dans une ambiance soul, rhythm and blues. Excellente formation ayant déjà trois albums à son actif dont le dernier en date a été produit par M. Binky Griptite le guitariste de Sharon Jones, et ouais ! Alors ce soir vous savez quoi, vous passerez un bien meilleur moment en compagnie de ce disque que devant votre télé.
http://www.viragetracks.com/

samedi 10 juillet 2010

V.V. Brown : « Travelling like the light »


Nouvelle venue sur la, de plus en plus riche (Baby Charles, Alice Russell, Gizelle Smith…), scène soul britannique, la jeune V.V. Brown débarque avec un album frais et décide d’attaquer la chose avec un angle qui n’appartient qu’à elle. Les trois premiers titres de l’album suffisent à donner le ton. Lequel débute avec «Quick Fix » un étrange, mais réussi, mélange entre rock n’roll et r n’b. Vient ensuite « Game Over » qui prend le contrepied du morceau précédent chassant sur les terres du r n’b au son nettement plus contemporain. Sur la piste suivante « Shark in the water » c’est les guitares acoustiques qui s’invitent. Vient ensuite « Leave ! » titre pop que vous avez certainement déjà entendu, ah les méfaits de la publicité… Alors évidemment dit comme ça, le cocktail a tout pour être indigeste. Il ne l’est pas. Car V.V. Brown ne superpose pas les influences les unes sur les autres, mais les mélange et les malaxe jusqu’à obtenir une pâte moelleuse. Car tel est « Travelling like the light », comme une belle viennoiserie qui vous fait de l’œil que l’on ne peut s’empêcher de croquer, sachant que cela n’est pas très raisonnable. Sa belle voix, profonde et dynamique, se chargeant de faire le liant d’une piste à l’autre. Ce disque ne plaira pas forcement aux fanatiques de la soul revival (sauf peut-être la superbe ballade « I love you »), V.V. Brown ne cherchant pas à tout prix à faire sa Sharon Jones. Mais même si il prend des atours plus modernes, son sens du swing est diablement efficace.
www.vvbrown.com
www.myspace.com/vvbrown



vendredi 9 juillet 2010

« Requiem pour un champion » de V.Gravé et B.Boulbar


San Francisco, novembre 1967. Jack Ranieri, boxeur déchu, s’apprête à braquer une banque. Comment l’ancien champion a-t-il pu tomber si bas ?

Superbe bande dessinée, « Requiem pour un champion » adopte une formule narrative originale puisque la même histoire nous est racontée par deux biais différents (et complémentaires) : la page (le livre) et la note (le disque).

La bande dessinée, en noir et blanc, est un polar à la trame classique mais efficace. Certaines vignettes sont très inspirées par le lieu et l’époque (San Francisco, la fin des sixties) et renouent avec le superbe graphisme psychédélique des affiches de concert vintage.

Le disque « noir» accompagnant le livre est l’œuvre du scénariste Bertrand Boulbar, également chanteur et guitariste. Musicalement l’opus se situe entre ambiances jazzy, blues et d’une certaine combinaison pop/rock sombre, ce qui en fait le compagnon idéal d’une nuit d’insomnie. Pourtant le débit, la voix de Boulbar et le concept même de l’album rappelle Serge Gainsbourg, époque « Melody Nelson ». Plus qu’un disque, c’est un film sans images.

Avec cette approche originale, du moins pour une œuvre de fiction, « Requiem pour un champion » apporte l’ingrédient sonore, la bande originale, à l’art muet de la bande dessinée.

Editions les enfants rouges, 74 pages, 16,50 euros.

http://requiemchampion.free.fr/
http://boulbar.com/

jeudi 8 juillet 2010

You!



Premier album éponyme pour ce nouveau projet des plus excitants. Pour l’occasion, José Reis Fontao, connu comme chanteur de Stuck in the sound, s’est acoquiné avec Romuald Boivin (également graphiste), Douglas Cavanna (I am a chien) et avec son frère David Fontao. La nouvelle formation lorgne ouvertement vers les années 80 et rappelle à la fois le lyrisme des Cure (« Spring is Over » ; « Battles » ; « I hate you ») et l’obsession de My Bloody Valentine. On retrouve ces obsédants rythmes binaires tout droit sortis de l’album « Pornography », quand la basse s’en mêle, c’est un véritable martèlement. Lyrisme auquel ils ajoutent une approche low fi et un état d’esprit résolument DIY (Do It Yourself), avec tout ce que cela suppose de minimalisme (en particulier rythmique) et de bricolage sonore (ce n’est pas une injure). Intrigantes, (mal accordées ?), dissonantes, les guitares s’érigent ici en reines au milieu du bordel ambiant, écoutez « Oldsong »... L’autre ingrédient majeur de You! c’est la voix de José Reis Fontao qui semble s’étrangler sur chaque strophe. Rarement depuis Death Cab for Cutie, un groupe de rock n’avait donné ainsi l’impression de prendre son auditeur à la gorge (« Murder in the nightclub »). Mais You! sait également être fun comme sur la très dansante « Heart », petit tube en puissance mélangeant rock, disco et new wave, pas si éloigné d’Electric 6 et des Skip the Use. Un premier opus pas vraiment attendu et qui arrive comme une excellente surprise.
www.myspace.com/youthemusic

mercredi 7 juillet 2010

Mouss et Hakim : « Vingt d’honneur »


Les frères Mustapha et Hakim Amokrane, longtemps membres de Zebda, fêtent leurs 20 ans de scène dans ce double album live rétrospectif. Avec un enthousiasme communicatif, le duo revisite son ancien répertoire, situé au confluent d’influences entre chanson française, musiques berbères et latines. Au niveau des paroles, on retrouve l’engagement social et la lutte contre les inégalités qui ont toujours été la marque de fabrique des groupes dont ils ont fait partie. On en reprend pour 20 ans ?
www.myspace.com/moussethakim

mardi 6 juillet 2010

You! needs you

You!, side-project du chanteur de Stuck in the Sound, tourne leur prochain clip jeudi 8 et vendredi 9 juillet (sur Paris). Une soixantaine de figurants sont attendus.


Le lieu exact sera annoncé très prochainement …

http://www.facebook.com/home.php?#!/event.php?eid=115752378470581

Les personnes intéressées doivent envoyées un mail avec une photo d’eux à r.demoucron@premiere-heure.fr

lundi 5 juillet 2010

Jessie Evans en concert

Showcase le 6 juillet chez Gibert Joseph
1ère partie d'Iggy Pop à l'Olympia le 7 juillet
Le 28 juillet au Glazar't

Broken Bells




Que se passe-t-il quand deux stars dans leurs domaines respectifs se rencontrent ? En l’occurrence, un excellent album. En 2004, au festival Roskilde à Copenhague, James Mercer rencontre Brian Burton. L’un, Mercer, est le leader des Shins, groupe folk qui cartonne un peu partout. L’autre, Brian Burton, a connu sous son pseudonyme de Danger Mouse un grand succès comme producteur depuis le début de la décennie. Il est l’homme qui a servi derrière les manettes pour Gorillaz, Gnars Barkley (le tube « Crazy ») ou l’avant-dernier Black Keys. La paire sympathise de suite, mais l’opportunité d’enregistrer ne se présente que quatre ans plus tard, en 2008. L’album éponyme fruit de leur collaboration sonne comme dans un rêve. C’est l’exacte addition des deux talents. On y retrouve le côté folk chères aux guitares acoustiques de Mercer que Danger Mouse se charge de transporter dans une galaxie pop légèrement teintée d’électro. Respectueuse du passé, le disque retrouve parfois l’ampleur de Pink Floyd mais résolument tournée vers l’avenir. Recommandé.
http://www.brokenbells.com/
www.myspace.com/brokenbells

dimanche 4 juillet 2010

Lee Fields au New Morning le 8 juillet


Tattoo Art Fest 2010

Toi aussi tu rêves de remplacer John Frusciante, le guitariste démissionnaire des Red Hot Chili Peppers ????? Première étape indispensable, le TATTOO ART FEST, du 17 au 20 septembre à la Halle Freyssinet (55 boulevard Vincent Auriol 75013 PARIS) !!!

Mass Hysteria en vinyle


Boogieland : "Moonshoes"

Les français de Boogieland sont bien partis pour faire chauffer les dancefloors cet été avec ce titre disco/funk. Bon soyons honnêtes, cela sonne un petit peu trop kitsch pour être totalement honnête... Néanmoins cette vidéo d'anthologie, réalisée d'après des archives de "Soul Train" l'emission culte des années 70, est plutôt rigolote et dans le fond assez inoubliable...

samedi 3 juillet 2010

The Black Keys : « Brothers »




Le duo d’Akron, Ohio est de retour avec son sixième album (sept si on tient compte du projet parallèle Blakroc, huit avec le maxi Chulahoma et même neuf pour le chanteur/guitariste Dan Auerbach auteur en solo de l’excellent « Keep it Hid »), en même pas dix ans : le rock n’roll a trouvé en eux un couple de stakhanovistes… Depuis l’album « Attack and Release », les Black Keys avait entamé un cycle qui les voyait s’essayer à de nouveaux genres, des arrangements inédits avec cette volonté de dépasser la formule guitare/batterie et le blues rock gras des débuts. Ledit album m’avait laissé un peu dubitatif, le groupe étant un peu trop phagocyté par le producteur Danger Mouse. Quant à l’album du side-project Blakroc, qui avait la volonté de mélanger leur blues au rap, ce dernier était raté dans les grandes largeurs… Mais avec ce tout nouveau « Brothers », les Black Keys ont pris leur destin en main puisqu’ils le produisent eux-mêmes, avec quand même un petit peu d’aide extérieure. Et cela leur réussit plutôt bien. Les Black Keys ont réussi ce tour de force, rester fidèles à eux-mêmes et au son qui a fait leur gloire tout en l’adaptant à d’autres styles musicaux. « Brothers » est un album en deux temps. La première partie du disque, les plages 1 à 5, les voient renouer avec ce bon vieux blues-rock, gras à souhait, qui leur a si souvent réussi par le passé. C’est tout juste si ils ont un peu baissé le volume des amplis. Mais sinon c’est tout pareil, comme avant. Gros son, guitares efficaces, les riffs s’impriment durablement en mémoire. A peine ont-ils terminé une chanson que l’on a envie de la réécouter pour bien en saisir toute la richesse avant de passer à la suivante. Mais pourtant le meilleur est encore a venir. Sur les deux tiers du disque restant, à partir de la sixième plage, l’instrumental « Black Mud », les Black Keys s’essayent à la soul music. Et même aux boucles hip-hop sur « Too afraid to loose you » Est-ce l’influence des légendaires studios de Muscle Shoals, où la majorité de l’album a été enregistré ? Le tempo se ralenti alors, la batterie se fait alors plus swing et lorgne du côté du jazz, sacré batteur que ce Patrick Carney, quand même… Si la formule fonctionne ce coup-ci, c’est par ce que le groupe a su digérer toutes ces influences pour livrer sa propre version des choses au lieu de la plagier. A bien chercher, il n’y a qu’un seul reproche que l’on peut leur faire, la longueur du disque, qui n’aurait peut-être pas souffert d’être plus court… Et encore, ce n’est même pas sur. Du grand Black Keys…
www.theblackkeys.com



vendredi 2 juillet 2010

Asaf Avidan And The Mojos, Le Divan du Monde, 30 juin 2010.


La visite d’Asaf Avidan (voir mon message du 19 juin 2010) nous donne l’occasion de nous rendre au Divan du Monde et d’apprécier sa nouvelle décoration, plutôt réussie. Occasion qui devient de plus en plus rare depuis le parti pris de la nouvelle direction de privilégier le clubbing (et les retransmissions de la Coupe du Monde sur grand écran…) au détriment de la musique live. Bref, ce soir, c’est avec la voix d’extraterrestre de l’Israélien Asaf Avidan que nous avons rendez-vous. Le concert commence plutôt calmement, Asaf est seul à la guitare acoustique, l’harmonica autour du cou, façon balladin folk. Rejoint bientôt par la violoncelliste Hadas Kleinman, cette première partie privilégie le climat. Calme, détendue, l’ambiance est plutôt au recueillement. Un silence respectueux s’installe dans la salle, le public applaudit chaudement entre deux titres, impressionné par la voix d’Asaf (qui sonne vraiment comme Janis Joplin), son jeu de guitare tout en arpèges et picking délicat et la note mélancolique du violoncelle (un instrument dont on n’a peu l’habitude dans le rock) qui rappelle Nick Drake. Après trois titres acoustiques, les autres membres des Mojos font leur entrée en scène : le guitariste Roi Peled, le batteur Yoni Sheleg et le bassiste Ran Nir. La setlist est extrêmement bien étudiée, le groupe prenant soin de bien installer son climat pour aller crescendo vers toujours plus d’électricité, partant du folk pour aller vers le rock n’roll. Le violoncelle est un peu moins présent sur les morceaux les plus durs, quitte souvent la scène mais revient régulièrement. Dans sa quête électrique, Asaf Avidan à la chance d’être entouré d’un groupe de musiciens remarquables. Un excellent batteur, à la frappe à la fois sèche et puissante, un guitariste inspiré qui maîtrise très bien la pédale wha-wha et un bassiste énorme (magnifique basse Gretsh demi-caisse soit dit en passant). Et puis bien sur la Voix venue d’ailleurs d’Asaf Avidan qui retrouve les intonations blues de ses inspirateurs (en vrac Janis, Hendrix, Led Zeppelin). Car il ne faut pas se fier à la voix de fausset d’Asaf Avidan, quand ce dernier décide d’envoyer du bois, c’est la déforestation qui vous attend. Gros concert, son énorme et des musiciens complètement pris par l’instant. Au final Asaf Avidan et ses Mojos s’imposent comme l’un des plus importants groupes de scène que l’on a pu découvrir récemment. L’égal des cousins américains : BellRays, Black Keys, Seasick Steve et Brian Jonestown Massacre. Capables de se mettre n’importe quelle audience dans la poche, d’ailleurs la fosse pète littéralement les plombs, ça saute dans tous les sens. Et ça cri pas mal aussi. Un concert très bien équilibré et une excellente soirée. Un conseil : ne ratez pas leur prochain passage…
www.myspace.com/findlovenow
www.mymojolove.com



jeudi 1 juillet 2010

Amar Sundy + Eric Bibb Quartet, Paris Jazz Festival, Parc Floral, 27 juin 2010.


Comme chaque année, le Parc Floral, situé en bordure de Paris, se transforme l’été venu en salle de concert en plein air. Peu onéreuse, il suffit de s’acquitter des cinq euros d’entrée au Parc pour assister gratuitement aux concerts, la formule offre des concerts de qualité.

On commence donc avec le bluesman guitariste d’origine Touareg Amar Sundy. Accompagné de sa section rythmique (basse et batterie), Monsieur Sundy nous fait voyager en musique, son « blues du désert », chanté en langue vernaculaire, s’avérant particulièrement savoureux. On pourrait presque parler de world music, mais ses solos à la pédale wha-wha (à la Jimi Hendrix) nous replacent en terrain connu. Au fur et à mesure que l’après-midi se déroule, ce concert prend de l’ampleur. Dans un premier c’est un percussionniste qui vient renforcer le groupe puis c’est au tour du Bluesman Joe Louis Walker de venir rejoindre le groupe sur scène. On passe alors de l’Afrique à Chicago, le lien entre toutes ces musiques devenant alors de plus en plus évident. On pense à ce blues africain et à Ali Farka Touré (cf. le superbe album The River).



C’est ensuite une vieille connaissance que l’on retrouve sur scène en la personne d’Eric Bibb. Le concert commence assez tranquillement par un premier titre interprété en solo à la guitare acoustique avant que les choses sérieuses ne commencent. Il se passe toujours quelque chose d’étonnant pendant un concert d’Eric Bibb. Alors que son quartet se met en place (guitare électrique, contrebasse et batterie), le groupe devient de plus en plus intense, le public réagit alors avec promptitude, pas du tout écrasé par la chaleur de ce dimanche après-midi. Comme possédé par la musique, Eric assure le show avec moult mimiques et regards satisfaits. Le geste pourrait sentir l’autosatisfaction. Ce n’est pourtant absolument pas le cas. Eric Bibb transpire simplement l’amour de la musique, le désir de jouer et le plaisir de partager ces moments avec son public. Et c’est contagieux ! Une belle après-midi de « blues in the park ».
http://www.amarsundy.com/
www.myspace.com/amarsundy
http://www.ericbibb.com/
www.myspace.com/ericbibb