C'est dans le cadre de la soirée de clôture de la 19ème édition du festival de « l'industrie du rêve » que l'on a pu découvrir, en avant-première, le film « The White Crow » un choix particulièrement judicieux tant le métrage nous rappelle ce que l'on aime tant dans le cinéma, l'évasion, le rêve, le voyage dans le temps...
« The White Crow ». L'expression désigne, en anglais, le marginal, le laissé pour compte, l'original. Cet homme, refusant de rentrer dans le moule, c'est le danseur russe Rudolf Noureev dont le film, un biopic, retrace en partie la vie.
Nous sommes au début des années 1960. Noureev se trouve en France pour une série de spectacles. A Paris, le danseur se laisse aller à l'exaltation pour l'art, fait le pied de grue dès potron-minet pour pouvoir profiter des musées dans la solitude la plus complète du matin, sort le soir, fait des rencontres et se lie d'amitié, boit, découvre les danseuses nues du Crazy Horse... Le tout sous l’œil exigeant de Moscou, discret mais impitoyable, qui, le temps d'un regard oblique d'un type cravaté griffonnant quelques notes à la volée sur un carnet, cherche à juguler la soif de liberté du danseur…
Dans sa première partie, multipliant les flash backs entre les époques, le métrage exalte les sens, exprime une passion pour les corps en mouvements le temps de quelques séquences virtuoses, flatte l’œil de nombreux plans représentant œuvres, peintures et bâtiments. Le charme des années 1960, parfaitement reconstituées, fonctionne à plein. Puis dans son dernier tiers, le film bascule dans le thriller, une scène étouffante dans un hall d'aéroport digne d'un film d'espionnage et finit par nous rendre sympathique un personnage passablement égocentré et pas toujours très avenant.
Le troisième film, en qualité de réalisateur, de Ralph Fiennes n'a pas de date de sortie française définitivement arrêtée.