vendredi 27 décembre 2013

Blues Power Band : « Live Bootleg @ Trocadero »



Juin 2012, le Blues Power Band prends d'assaut la place du Trocadero pour une série de concerts en plein air en marge du championnat d'Europe de football. Série de concert qui viennent de donner naissance à un EP de quatre titres live. Ce petit disque voit le Blues Power Band revisiter ses classiques « The Missing », « Shoot shoot don't talk » mais aussi rendre hommage à ses héros reprenant Stevie Wonder « Superstition », dans une version que l'on peut rapprocher de celle de Jeff Beck du même titre, ou bien encore « I wanna be your dog » des Stooges (version assez musclée dans la lignée de l'originale). On peut même rajouter les Who à la liste, un chorus de « Won't get fooled again » faisant une apparition impromptue au milieu de « The Missing ». Mais peu importe, l'ep retranscrit parfaitement le côté festif et l'intensité atteinte en concert par le Blues Power Band (écoutez le final de « Shoot, Shoot don't talk » vous m'en direz des nouvelles...). Un petit apéritif bien sympathique en attendant le nouvel album (le cinquième) prévu pour début mars 2014 chez Dixiefrog/Harmonia Mundi...
www.bluespower-band.com
En concert le 21 mars 2014 au divan du monde (Paris).
Grande nouvelle BPB représentera la France à l'international Blues Chalenge de Memphis du 21 au 25 Janvier 2014 https://blues.org/ibc/#ref=ibc_index

jeudi 26 décembre 2013

Joe and Chris : « Get close to you »


La jeune chanteuse/songwriter Joeleen fait équipe en ce Noël avec une légende vivante, Chris James (chanteur des Natural Four dans les années 1960) pour la sortie de ce « Christmas single ». Le résultat est soigné, le groove langoureux, dans la lignée des productions de la fin des années 70/début 80. La chanson est surtout touchante grâce aux harmonies vocales (jolie falsetto de Joeleen presque aussi impressionnant que celui de Minnie Ripperton) et à l'interconnexion entre les deux interprètes qui échangent, se répondent dans des éclats de rires contrôlés qui font sourire l'auditeur...

www.joeleenworld.com

mercredi 25 décembre 2013

Lindi Ortega : « Tennessee Christmas »


 
Noël n'est pas forcément synonyme de sapin, de neige et de froid glacial. Si, par les temps qui courent il suffit de jeter un regard par la fenêtre pour s'en convaincre, Lindi Ortega nous en offre une preuve beaucoup plus conséquente avec ces quatre titres placés sous le signe de la country music. Et vive le désert et les cactus de Noël ! C'est donc à un réveillon au son des violons et des banjos, pas de batterie, que nous invite la charmante Canadienne au regard de braise. Inspirée, trois compositions originales pour une seule reprise, suffisamment rare dans le domaine des Christmas album pour être souligné, le chant de Lindi brille ici de mille feux de son joli timbre mélodique. Et puisque Lindi ne souhaite qu'un cow-boy pour Noël, je vais de ce pas m'acheter les bottes et le chapeau idoine...



lundi 23 décembre 2013

Travel Check



 
Nouvelle vidéo pour le groupe garage parisien Travel Check. Un son sixties comme on aime à mi chemin du garage et de la surf music. De quoi attendre la suite, un 45 tours sur le label Howlin Banana (Volage), avec curiosité teintée d'impatience...

Sophie Maurin


Découverte au début de l'année avec un premier EP, « Far away, Far away », qui à l'époque nous avait réconcilié avec la chanson française, Sophie Maurin est de retour avec son premier album. Bien loin des canons qui bien souvent plombent la chanson française (trop prévisible, trop variété) Sophie Maurin fait au contraire souffler un vent frais et une bonne humeur salutaire tout au long de ces onze titres. Onze chansons donc, comme autant de vignettes sur les petits malheurs du quotidien tournés en dérision avec entregent. Musicalement le rendu peut paraître bien sage, surtout quand on a l'habitude, à l'instar de votre serviteur, des guitares chauffées à blanc. Pourtant, les influences qui transparaissent ici et là, laissent deviner un bon goût impeccable : « White Phosphorus » adapté d'Erik Satie, le piano plein de swing hérité du jazz (« Far away », « Ciseaux ») ou bien encore les arrangements de cordes qui enveloppent le tout avec beaucoup de classe. Parmi les morceaux les plus étonnant, citons « Je suis des autres » qui débute à cappella tel un bon vieux doo-wop. Une fraîcheur à laquelle il est difficile de résister.



dimanche 22 décembre 2013

Chloé Mons : « Soon »


Avec ce nouvel album, Chloé Mons a bien failli, à son corps défendant, entrer dans la grande légende du rock n'roll : celle des albums perdus à tout jamais... Retour sur une drôle d'aventure... Novembre 2012, Chloé Mons et son équipe (celle de l'album "Walking") s'envole direction Mysore en Inde dans le but d'enregistrer son nouveau disque. Puis, catastrophe, le dernier jour les bandes sont volées, comme dans un polar. Chloé est de retour à Paris sans un son, le disque a disparu dans la nature... Puisant dans ses forces, Chloé a remis une fois de plus l'ouvrage sur l'établi pour réenregistrer le disque avec l'aide du percussionniste indien Prabhu Edouard et recréer ainsi, en plein Paris, le groove tropical de l'enregistrement initial. Est-ce dû la sensation de vol intime ? Mais, quoi qu'il en soit, ce nouvel album suinte d'un blues profond parfois déchirant, « I had to tell you », « Desert » parfois empli de rage « Chains », « Nothing for me today », le chant de Chloé brillant de milles nuances et à peu près autant de douleurs. Enregistré dans des conditions minimales, des guitares (souvent acoustiques) et des percussions indiennes, « Soon » permet à l'artiste de trouver de nouvelles couleurs, peut-être un peu plus psychédéliques, un peu plus country, tout en conservant un côté sombre à l'ensemble. Avec ce nouvel effort, Chloé Mons prolonge une boucle blues world qui l'a vu précédemment passer par l'Afrique (« Walking ») et l'Italie (« Il Buio »). Cruelle ironie de la chose, l'album est accompagné d'un DVD, « Mysore Express », à l'origine conçu comme un making of de l'album, et qui finalement est devenu la chronique d'un album perdu...


samedi 21 décembre 2013

Kadesbotany : « Pop Collection »


Projet total dont le disque n'est que la partie immergée de l'iceberg, Kadebostany est né à l'initiative de Kadebostan, producteur Suisse de musique électronique de son état. Afin de donner corps à ses rêves de grandeur, Kadebostan a inventé un pays dont il s'est auto-proclamé président, le présent album « Pop collection » faisant office de musique officielle dudit pays. Pour ajouter au folklore, le groupe se présente souvent vêtu d'uniformes, suivant un protocole bien précis... Humm... Il y a néanmoins un point sur lequel Kadebostan a raison, le titre « Pop collection » est particulièrement bien trouvé, car finalement c'est véritablement à une collection pop que s'apparente cet assemblage de musiques diverses. L'album commence de manière très solennelle avec cuivres façon défilé militaire, après tout il s'agît de musique officielle. Bien vite les choses évoluent alors que la talentueuse chanteuse Amina se transforme en redoutable rappeuse. Ainsi va l'album toujours sur le fil entre électro vaporeuse (« Jolan ») et fanfare latine (« Hey ! »)le tout est parfois teinté d'influences (pop évidemment) 80s (« Invisible man »). Un album à facettes multiples...



vendredi 20 décembre 2013

Jeu-Concours Mokaiesh



Universal Music et My Head is a Jukebox ont le plaisir de vous faire gagner deux invitations (pour une personne) au concert de Mokaiesh le 13 janvier 2014 au théâtre de l'atelier. Pour participer rien de plus simple, envoyer un email à l'adresse suivante myheadisajukebox@gmail.com en précisant dans l'objet concert Mokaiesh. Les deux plus rapides empochent la mise. Les invitations sont à retirer sur place le soir du concert.

mardi 17 décembre 2013

Volage : « Maddie EP »

 
 


D'abord édité façon old school sur une poignée de cassettes audio, aujourd'hui complètement épuisée, Volage réedite son premier EP en vinyle. Une occasion en or de revenir sur le parcours atypique de cette formation éparpillée entre Paris, Angers et Le Blanc (Indre). Volage ne pourrait être qu'une énième bande de revivalistes, passionnés de matériel vintage. Ce qui serait déjà très bien. Mais coincé entre deux chaises, le groupe ne choisi jamais vraiment son camp entre pop et garage rock. Et maîtrise à la perfection cet art unique consistant à vitrioler à grands coups de guitares fuzz ce qui sonne de prime abord comme des pop songs sixties parfaites. Sans jamais renier ses aspirations mélodiques (« I'm a fool » ; « Many Hopes ») le quatuor n'hésite pas à forcer sur les décibels et les guitares cradingues (« Not enuff » ; « Heart healing »). Volage, c'est un peu les Stooges à la plage, Iggy Pop qui se prend pour Brian Wilson ou, à l'inverse, les Beatles enfermés en vase-clos dans un garage. Un groupe volage ? Très certainement, mais tellement bon...

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samedi 14 décembre 2013

Prohom : « Un monde pour soi »


Apparu il y a (déjà) dix ans sur la scène française (Philippe) Prohom est de retour avec son quatrième album. Au croisement de plusieurs chemins, il serait facile de voir en Prohom un énième chanteur français « à texte » classé entre le rock et la chanson française. C'est oublier un peu vite le formidable appétit musical de Prohom qui n'a pas peur des chemins de traverses et autres expérimentations diverses. Son appétence pour les musiques électro et les synthés de toutes sortes lui apporte une véritable originalité sur la scène actuelle. Parfois le résultat peut-être surprenant, « Dis-toi », pas loin de la danse music. Une des meilleures plages du disque, « Madame Canaille » bénéficie d'une dynamique et d'un groove imparable et, plus rock les guitares bien mises en avant, « Demande-moi » séduit sans peine. Mais Prohom reste avant tout un chanteur dont la préoccupation première reste la chanson, considérations bien éloignées des dance floors. Ses textes sont parfois tranchants et aiguisés comme une lame de rasoir (« Je voudrais que tu sois morte ») ou empreint d'une touchante délicatesse (« Au coin des rues » très beau duo avec Carmen Maria Vega). Ce nouvel album pose un regard personnel et unique sur la chanson française.



vendredi 13 décembre 2013

Le Noël de My Head Is A Jukebox



 
 
Cela ne vous aura certainement pas échappé, mais Noël approche à grands pas... Pour fêter dignement l'évenement, l'agence de communication Ephélide et My head is a jukebox vous propose de gagner des cds en cette fin d'année. Au programme trois des coups de cœur de cette année 2013, le power pop/punk survitaminé  de The Blackout (album "Start the Party"), le beatbox/blues/dubstep des Heymoonshaker (ep "Shakerism"), la pop glam/gararge de The Van Jets (album "Halo") et pour finir, l'édition spéciale 30ème anniversaire "Life's a riot with spy vs spy", le premier album (sorti en 1983) de ce bon vieux barde folk Billy Bragg. Pour participer, rien de plus simple, il suffit d'envoyer un mail à l'adresse suivante myheadisajukebox@gmail.com en précisant dans l'objet jeu-concours Noël 2013. Indiquez le cd de votre choix par ordre de préférence (attention les disques sont disponibles en quantité limitée). N'oubliez pas de communiquer votre adresse postale pour l'envoi du disque.


mercredi 11 décembre 2013

Cantinero




Premier clip, tourné à Los Angeles superbe, pour ce jeune duo folk qui a parfaitement su adapter en français, sans être ridicule, un style musical empreint d'influences mexicano/californiennes. On attends la suite avec curiosité...

Backtrack Lane : « black truth and white lies »


Premier effort pour ce groupe francilien composé de deux fratries, tout un programme eu égard à la grande tradition rock en la matière. Le disque s'ouvre avec un instrumental tranquille « Black truth and white lies » avant que les choses sérieuses ne commencent. Si l'on devait dater les références de Black Track Lane, celles-ci nous ramèneraient très certainement vers les années 1970/1980. Mené par un duo guitare/voix plein d'allant, et se répondant sans cesse, Black Track Lane fait revivre un age doré du rock. Guitares explosives, sens de l'accroche et du riff (« Burn it », « Untie me now », « Bad Stories », « Excess »), BTL trace sa voie, entre hard rock à l'ancienne et garage ("I live again" plus funky), sur les chemins balisés de la grande histoire du rock sans (trop) succomber aux sirènes excessives du métal actuel (exception faite d' « Excess » à la dynamique plus contemporaine). « Ain't it enough » est la ballade, un peu plus eighties pour le coup, nécessaire apportant un peu de recul sur une approche très électrique par ailleurs. En résumé un premier album qui si il n'a rien de révolutionnaire (tel n'est pas le propos de toute manière) n'a rien de déshonorant non plus. Les amateurs de grosses guitares, de soli et plus généralement de rock n'roll à l'ancienne un brin nostalgiques y trouveront très largement leur compte.



lundi 9 décembre 2013

Los Disidentes Del Sucio Motel : « Arcane »


Originaire d'Alsace, le groupe stoner découvert il y a quelques années de cela, poursuit sa route avec un deuxième album carré et puissant. Toujours inspiré par le cinéma, LDDSM évolue délaissant l'imagerie polar de série B, au profit d'un univers beaucoup plus sombre inspiré du cinéma d'épouvante. Musicalement, le groupe taille son sillon dans un métal stoner à la fois lourd et gras comme un bon vieux blues (l'enchaînement « God Father/Mojo» est une tuerie totale), mais aussi empreint de psychédélisme progressif (« Ouija ») privilégiant les formats longs et les riffs qui tournent en boucle pendant de longues minutes. Entêtant au point de se vriller le cerveau. Toujours ouverts à la découverte de nouveaux horizons, les strasbourgeois se sont essayés à l'espagnol gratifiant « Santa muerte » de quelques couplets dans la langue de Cervantès. LDDSM ayant décroché un contrat de distribution, cet album est disponible en grande surface et, de fait, est beaucoup plus simple à dénicher que le précédent. C'est une grande nouvelle pour cet excellent combo dont le nom devient synonyme de qualité.
www.facebook.com/lddsm
lddsm.bandcamp.com




dimanche 8 décembre 2013

Gary Numan : "Splinter, songs from a broken mind"


Superstar à l'orée des années 1980, 15 millions d'albums vendus un peu partout dans le monde (sauf en France...), Gary Numan fait partie de ces pionniers (avec Kraftwerk, Depeche Mode etc...) d'une démarche entièrement synthétique. Même si sa carrière a fortement déclinée depuis ses grandes heures, il y a trente ans de cela, son influence sur la scène actuelle est immense. Il est probablement le seul artiste dont se réclame à la fois la scène rock (Nine Inch Nails, Foo Fighters, Queens of the stone age) et rap (J Dilla, Kanye West). Même Prince est fan. Sur son nouvel effort, le premier composé de matériel original depuis 2006, Numan met pourtant la pédale douce sur les expérimentations funky pour renouer avec un son fondamentalement dark, le sous-titre « Chanson d'une âme brisée » est ainsi particulièrement éloquent. Et on ne parle même pas du tracklisting : « Here in the black », « Love hurt bleed », « My last day », tout un programme... On pense à NIN, qu'il a tant influencé, et par un étrange mouvement de balancier, c'est le guitariste Robin Finck (accompagnateur régulier de Trent Reznor) que l'on retrouve ici aux manettes. Splinter est l'album de nuit idéal, un disque d'ambiance, qui s'ouvre sur le tempo industriel puissant d' « I am dust ». Les nappes synthétiques et autres machines font souffler un vent glacial (« Where i can never be ») contrebalancé par la puissance de guitares inspirées (« We're the unforgiven » magnifique) parfois pas si éloigné de la musique de film. Entre autres réussites citons « Lost », une manière de ballade idéale (ne fuyez pas...) et que dire des grandes envolées de violons lyriques de "The Calling" ? Mais tout le charme du disque réside dans le chant de son interprète qui module sa voix à merveille, on pense à Maynard James Keenan (Tool, A Perfect Circle, un autre fan ?). Un petit mot pour finir sur la magnifique pochette d'inspiration steampunk, les photos du livret sont également superbes.


samedi 7 décembre 2013

L'artiste et son modèle de Fernando Trueba


Un homme, en promenade dans un sous-bois, ramasse une branche étrange, composée comme tresse faite de plusieurs morceaux avant de la jeter négligemment par dessus son épaule. Marc Cros (Jean Rochefort) est un homme blasé. Autrefois sculpteur reconnu, usé par la folie meurtrière, nous sommes en 1943, le tandem formé avec sa femme/modèle Léa (Claudia Cardinale) s'est lentement étiolé avec l'usure du temps. Jusqu'au jour où arrive Mercé (Aida Folch), une jeune réfugiée Espagnole qui va à son tour poser pour Marc. L'artiste s'attelle alors à ce qui sera sa dernière œuvre...

Dans un noir et blanc somptueux, Fernando Trueba (« Chico & Rita ») exhale l'amour de l'art et des corps et explore le lien intime et ténu entre l'artiste et sa muse jusqu'à l'issue tragique... L'artiste et son modèle se veut également une fable sur la contradiction humaine et la guerre qui sépare les destins. Emouvant.
2012 de Fernando Trueba avec Jean Rochefort, Claudia Cardinale, Aida Folch. Bac Films
 

dimanche 1 décembre 2013

Craig Lounders



Premier ep pour ce tout jeune dj, 23 ans, originaire du nord. Craig Lounders pratique un genre d'électro minimale où le squelette rythmique est prédominant à l'instar des sept minutes, totalement hypnotiques, de « Berlin Coutdown ». Le deuxième, et dernier, titre « lost in the clouds », offre une approche différente, plus ample, ambiant, un peu comme une hallucination musicale où les couches synthétiques se superposent les unes aux autres... De l'électro plutôt relax à savourer en mode lounge...
https://soundcloud.com/lounders

samedi 30 novembre 2013

Electrick Children de Rebecca Thomas




Rachel (Julia Garner), 15 ans, pensionnaire dans une communauté mormone de l'Utah, a une vie pour le moins rangée. Jusqu'au jour où, complètement par hasard, elle découvre le rock n'roll par le biais de « Hanging on the telephone », le tube des Nerves, sur une cassette audio. C'est un nouveau monde qui s'ouvre à elle. Quelque temps plus tard, Rachel tombe enceinte et prends la fuite, pour échapper à un mariage arrangé, persuadée que sa grossesse a été causée par la chanson, dans une sorte de remake grunge de l'immaculée conception.

Pour son deuxième long métrage, l'actrice/réalisatrice Rebecca Thomas ne cherche pas réellement à raconter une histoire, un peu improbable de toute façon. L'idée est ailleurs. Electrick Children est le genre de film qui montre plus qu'il ne parle. Une suite de scènes, plus ou moins vaporeuses, plus ou moins reliées entre elles. Un film par lequel il faut accepter de se laisser bercer. Une œuvre sensorielle sur laquelle souffle un vent de liberté, celle recherchée par le personnage principal, et comme débarrassée des contingences habituelles du septième art. Intéressant.
De Rebecca Thomas. 2012. Avec Julia Garner, Rory Culkin, Billy Zane. Bac films.



lundi 25 novembre 2013

La Maison Tellier : "Beauté pour tous"


Quatrième album pour les frères Tellier en forme de coup de force, chanté intégralement dans la langue de Molière, chose devenue rare de nos jours. Contrairement à d'autres, La Maison Tellier ne fait pas le choix de privilégier le fond ou la forme mais de soigner bel et les biens tous les ingrédients composant sa musique. En résulte un merveille de rock « profond », genre honni mais qui prend ici une toute autre consonance à force d'élégance, cf. « un bon français » texte subtil sur la peur de la différence, particulièrement d'actualité par les temps qui courent. Musicalement, La Maison Tellier fait montre d'une habilité peu commune, naviguant dans les vents contraires. « Prison d'Eden » est une petite perle acoustique toute faîte d'arpèges délicats. A l'opposé « La Maison de nos Pères », est une hallucinante chevauchée country au long cours, faite de tension électrique dont l'intensité ne peut laisser indifférent. Entre l'élégante chanson française à texte et le rock brut de décoffrage, La Maison Tellier se créée une identité bien à elle, dépassant très largement de la tête et des épaules tous les pathétiques suiveurs de Noir Désir. La beauté pour tous promise dans le titre se trouve dans ces onze compositions.



dimanche 24 novembre 2013

Les Tit'Nassels : "Soyons fous"





Cinquième album en quinze ans d'existence pour les Tit'Nassels, groupe assez éloigné du standard rock n'roll généralement en vigueur sur cette page. Le truc des Tit'Nassels, ça serait plutôt la chanson française où le texte prime. La musique, généralement acoustique, prends différentes formes parfois jazz-swing (le morceaux titre « Soyons fous ») ou mariachi mexicains à force trompette (« La femme cannibale »). Si la forme musicale est plutôt soignée, l'essentiel est ailleurs. Dans les textes épinglant les petits travers du quotidien pour en faire des chansons, à deux voix, dont la légèreté n'est que façade. Un périple en douze titres qui se termine sur ce constat mi-mélancolique, mi-amer : « C'était déjà pas si mal de te tenir la main »...


https://fr-fr.facebook.com/titnassels

samedi 23 novembre 2013

Younghusband : « Dromes »




Premier album pour ce jeune groupe anglais à mi-chemin entre pop psyché tellement sixties, « Comets Crossed », et indie-pop « Left of the rock ». A la recherche de l'équilibre parfait, les jeunes mariés se tirent de maintes situations périlleuses. Le disque débute comme dans un rêve avec les effluves de guitare planantes de « Running Water », on pense être alors parti pour 45 minutes de rêverie vaporeuse. Et bien non. Drivé de main de maître par le producteur Nicolas Vernhes, dont le travail est remarquable, jamais le groupe ne tombe dans l'apathie, ou alors juste ce qu'il faut pour laisser l'auditeur dans un état second à demi-comateux (« Sunstrock »). Pour le reste, le groupe a eu le bon sens de pas oublier que l'expression pop psychédélique contient aussi le mot « pop ». Des petites perles, mélodiques, enjouées, avec la juste dose d'expérimentation, que l'on prend plaisir à écouter. Pour un premier effort, c'est franchement bien joué.

http://young-husband.com/

jeudi 21 novembre 2013

Mazzy Star : « Seasons of your day »



Petite sensation dans les années 1990, Mazzy Star rompt ces jours-ci un silence discographique entamé en 1996. Quatrième album donc pour le duo composé de la chanteuse Hope Sandoval et du guitariste David Roback et un retour plutôt en demi-teinte. Le groupe fait illusion lorsqu'il est sous l'influence du blues ou de la country (une nouveauté), « In the kingdom » en ouverture, « Flying low » en clôture, « California », « I've gotta stop », « common burn » au milieu. Hélas, le reste de l'album est empreint d'un certain hiératisme. Ambiance vaporeuse, folk dark lent, le groupe peine a retenir l'attention de l'auditeur en dépit du chant magnifique d'Hope Sandoval. Dommage...
 

mercredi 20 novembre 2013

Jessie Evans : « Glittermine »


Découverte en 2010 avec un superbe album, « Is it fire? », qui hélas n'a jamais été distribué chez nous, Jessie Evans est de retour avec son deuxième effort intitulé « Glittermine ». Ces huit nouvelles chansons reprennent les choses exactement là où l'album précédent les avaient laissées, au point que l'on pourrait facilement croire qu'il s'agit d'inédits exhumés de la même session. Seule différence, Jessie a, cette fois, ouvert en grand les grilles de son jardin pour inviter encore plus de monde, venus d'horizons différents, à se joindre à la fête. Le résultat n'est pas toujours très heureux, le dub-reggae un peu lourdingue « Omama ». Une fois cette petite déception passée, c'est avec grand plaisir que l'on retrouve l'univers singulier de Jessie. Savoureux mélange d'électro sur des rythmes afrobeat ou latins, mené à la baguette par son compère Toby Dammit, l'ancien batteur d'Iggy Pop au swing impeccable. Le tout baigne dans une délicieuse atmosphère de cabaret décadent, servie à point par le saxophone de Jessie. Gare au manque de renouvellement artistique à l'avenir, mais pour l'heure, on peut toujours compter sur Jessie pour faire monter la température...

www.jessieevans.net

lundi 18 novembre 2013

Jersey Julie Band : « Goose bumps »


L'exil, en matière musicale, a du bon. Surtout lorsque les musiciens emmènent avec eux la culture qui leur est propre. En la matière, le Jersey Julie Band est une belle découverte. Fondé par Julie, chanteuse originaire du New Jersey (comme un certain boss), le trio sort un premier album « Goose bumps » (chair de poule, titre particulièrement bien trouvé) au charme ravageur. Si le blues reste la base, le groupe n'hésite pas à sortir du genre pour ratisser le champs entier des musiques raciniennes Américaines. C'est bel et bien de la belle et grande musique Américaine dont il est ici question : blues mais aussi rockabilly ou country. Le choix des instruments est audacieux : la contrebasse (Stéphane Blanc) est tellement puissante et pleine de swing qu'elle remplace à elle seule la batterie. Ecoutez « Rockabilly fever » et vous m'en direz des nouvelles nom de Dieu !!!! Olivier Mas est pour sa part un guitariste agile, très sur rythmiquement et soliste inspiré sans esbroufe ni effets disproportionnés, c'est du son brut, une démarche très pure : un ampli et c'est tout. Enfin Julie, chanteuse énergique, voix soulful et pleine de coffre, est à l'aise dans tous les registres. Elle est également saxophoniste, instrument dont l'apport est particulièrement intéressant dans ce contexte. La petite note jazzy ainsi emmenée s'intégrant parfaitement dans le paysage. L'album est très roots mais riche et varié. C'est une petite dose de bonheur condensée en quinze titres.


dimanche 17 novembre 2013

Interview F.M

(c) F.M.


Après quelques collaborations prestigieuses, Etienne Daho, Catherine Ringer, et des détours vers la musique de film, François Maurin, alias F.M, est de retour en tant qu'artiste solo avec son deuxième album « The Organ King ». Personnage déterminé, compositeur exigeant, F.M est également adepte d'une démarche étonnante préférant jouer avec un orchestre automate. Rencontre...
 
(c) Jean-Marie Vives

Ton nouveau disque, TheOrgan King, est un concept-album autour de l'orgue. Pourquoi cet instrument en particulier ?
F.M. : Le disque tourne autour de l'orgue et en même temps, l'orgue est parfois assez discret. Avant de me plonger dans l'écriture, je me suis demandé ce que je voulais faire. Sur mon premier album j'avais essayé de jouer sur l'économie de moyens. Enlever ce qu'il y a de plus flagrant dans la musique pop-rock, la batterie, pour trouver des ressources harmoniques et mélodiques et vivre le rythme autrement, sans cette artillerie-là. Pour le deuxième, j'avais envie de laisser couler tout ce qui me venait en matière d'instrumentation. Et il se trouve que l'instrument dont j'ai toujours rêvé, c'est l'orgue d'Eglise. C'est l'instrument roi dans la mesure où il est susceptible de jouer toutes les parties d'un orchestre. Conceptuellement l'orgue est, en réduction, tous les instruments. C'est ce qui m'a donné le titre The Organ king. D'autant qu'à cette époque là j'étais assez tourné vers les sources du rock n'roll. The Organ king, il y avait aussi l'idée du King, Elvis (il claque des doigts). Je n'ai pas fait un vrai hommage à l'orgue, mais une série de clins d’œils. Dans chaque titre se cache un orgue, comme un fil d'Ariane assez discret. Je vois plus l'album comme un voyage spatio-temporel, un voyage dans le temps des années 1950 au début des années 1980 à travers la France, l'Angleterre. Comme un condensé de cette petite histoire de la musique.

Du coup j'imagine que tu as une collection d'instruments assez importante ?
F.M : Je n'ai pas les instruments chez moi. Pour réaliser l'album, je suis allé un peu partout en France, à Nantes pour enregistrer des cuivres, dans une chapelle pour enregistrer des cœurs et un orgue, en studio pour les cordes. Je ne me suis mis aucune limite dans l'instrumentation. Comme j'ai auto-produit l'album, j'ai tout réalisé avec mon ingénieur du son, Edouard Brunet, mon acolyte et mon grand ami. On a utilisé un studio mobile, pour enregistrer tout ce dont on avait besoin, orgue de Barbarie etc... J'ai fait absolument tout ce que je voulais, aucune barrière. Cela a pris le temps... Je ne voulais pas me restreindre.

La tonalité du disque est assez nostalgique, « Holidays of my youth » notamment. C'était voulu ?
FM : La nostalgie dont tu parles, c'est très certainement quelque chose d'assez constitutif de ma personnalité. On m'a déjà fait cette réflexion sur le premier album. Il y a toujours une distance par rapport au sujet d'écriture. J'ai un rapport distancié, la pop finalement c'est une musique assez étrangère pour moi. La pop c'est aussi la langue anglaise, il y a toujours un filtre entre moi et la musique que je joue. C'est cette distance qui rends les choses nostalgiques. J'ai fait un album avec du matériel d'époque, c'est déjà un espèce de regard en arrière. Même si on retrouve les couleurs et les styles de l'époque, il y a tout un travail, comme une espèce de néo-classicisme. Je retravaille les fondamentaux, je détourne les harmonies pour en faire quelque chose de plus personnel.

Justement en parlant de matériel, est-ce que tu penses qu'utiliser des instruments anciens donne un supplément d'âme à la musique ? C'est, du moins, ce que j'ai ressenti en écoutant le disque...
F.M : Forcément, comme beaucoup de gens, je m'agrippe à toute une culture qui fait partie de nous, l'Amérique des années 50, la pop anglaise des années 70... Il y a deux choses : le fait de travailler sur des grains, des sonorités d'hier et le fait de travailler sur différents genres musicaux. Le classique comme l'intrusion d'un orgue d’Eglise dans un morceau doo-wop (Open the doors). On s'attendrait plutôt à un orgue de jazz comme l'hammond B3. Si il y a un supplément d'âme, il doit se trouver quelque part par-là.

Ton concept d'orchestre automate a dû demander un gros boulot de mise au point...
FM : Énormément de travail. Déjà pour mettre au point le concept mécanique, informatique... Il a fallu trouver des partenaires qui se sont engagés dans une aventure très ambitieuse. C'est beaucoup de temps et d'énergie. Mais c'était une aventure passionnante, j'ai travaillé avec des corps de métiers assez différents, pas forcément habitués à travailler ensemble, des roboticiens hi-tech et des facteurs d'instruments anciens par exemple. Tout le monde s'est mis à travailler autour de mon projet, il a fallu trouver une synergie et mener tout cela.
 

Cela a changé quelque chose pour toi par rapport à un vrai groupe ?
FM : Ça joue bien ! C'est quelque chose de différent certes. Depuis le début, j'ai une idée très précise de ce que je veux entendre. C'est pour cela que j'ai fait un premier album avec des musiciens classique, ils pouvaient lire la musique que je leur demandais et ils étaient habitués. Je suis un compositeur dans le corps d'un chanteur rock, j'ai besoin d'entendre très précisément les choses. Finalement l'orchestre mécanique, c'est une sorte d'extension de mon jeu à moi puisque je met au point, une à une, toutes les parties musicales qui vont être jouées. Ce n'est pas du tout la même chose que jouer avec un groupe. Ceci dit, étant donné mon exigence un peu maniaque quant à l'exécution, cela revient finalement au même.

Ça ne manque pas un peu d'interaction humaine ?
F.M : Moi comme compositeur je passe mon temps sur des écrans avec des arrangeurs, je fais des partitions qui sonnent avec des samples. Il y a peu d'aller-retours. Maintenant avec ces machines, elles sont construites de telle façon qu'elles réagissent parfois assez bizarrement aux impulsions qu'on leur donne. Je me suis vu en train de me demander ce que j'allais bien pouvoir faire des propositions musicales qu'elles me faisaient. J'appuyais sur un bouton par erreur et il y avait un shaker qui se mettait à tournoyer 360 fois : qu'est-ce que c'est ça ??? C'est ça qui est drôle, je peux les dompter mais elles peuvent faire des trucs absolument extraordinaires. En bidouillant on arrive à faire des erreurs qui génèrent une musique inouïe. Sur le plan rythmique, c'est comme jouer avec Steve Austin (personnage principal de la série télé l'homme qui valait trois milliards, ndlr) qui fait des propositions tout seul ! Il y a un vrai jeu avec ces machines là. Moi j'ai tout dans la tête, il n'empêche quand je répète avec elles, je peux te dire qu'on se marre plutôt bien. Ça nourrit mon esprit en termes de créativité, cela me donne plein d'idées. Le plaisir n'est pas exactement le même qu'avec mon bassiste, Frédéric, mais ceci dit il y a quelque chose d'extrêmement jouissif, un peu comme un savant fou qui a réussi à faire marcher une formule. Quand ça fonctionne, c'est magique. Ça m'épate à chaque fois, je n'en suis toujours pas revenu.

Et d'un point de vue rythmique, ce qui constitue le squelette d'une chanson, comment t'es-tu adapté au robot qui joue la batterie ?
F.M. : Je ne me suis pas adapté. La machine réponds à tout les niveaux de vélocité que l'on peut lui demander. Il y a 127 niveaux, on peut taper très doucement ou alors comme un sourd au point de crever la caisse claire. Il y a un niveau de nuance, je n'ai pas besoin de m'adapter, je lui fais faire exactement ce que je veux à la vitesse que je veux et il ne se plante jamais. C'est extrêmement musical.

Une autre de tes spécialités, c'est les arrangements. Comment sait-tu quand tu as fini un morceau ?
F.M. : L'idée pour cet album, c'était de travailler comme avec un orchestre, il y a des trames, des couleurs, des timbres musicaux, qui se marient. Dans la pop, surtout en ce moment, on a plutôt tendance à faire le vide autour de deux ou trois sons. Moi j'ai voulu faire un album orchestral. Qu'on puisse entendre les choses simplement, ce sont des chansons après tout, mais aussi quand on écoute bien, on peut entrer dans les méandres des différentes couleurs, mixtures de sons. A partir du moment où j'ai idée musicale, la chanson est suffisamment mature dans ma tête. J'ai une idée, j'attends de voir si je m'en rappelle encore le lendemain. Si je m'en souviens encore une semaine ou un mois après, je sais que j'ai une chanson qu'il va falloir que je fasse. Comme quelque chose d'obligatoire. Après je la laisse se décanter. Elle s'impose toute seule. Il y a une évidence qui se crée. Je fais beaucoup confiance à ma mémoire et aux informations que mon inconscient va trier. J'entends la chanson mais elle n'existe pas, la difficulté c'est de faire que dans la réalité, la chanson soit le plus fidèle possible à ce que j'ai dans la tête.

Tu as aussi fait des bandes originales de film, comme « Versailles rive gauche » (réalisé par Bruno Podalydès, ndlr) par exemple...
F.M. : Quand on travaille pour le cinéma, ce qui est intéressant, c'est d'avoir des contraintes temporelles fixes. 22 secondes de musique par exemple. C'est un exercice assez scolaire mais jouissif. J'aime bien les contraintes. Il y a toujours un gageure dans mes morceaux. Je me dis il faut que je fasse une chanson dans ce style, j'aime beaucoup la variété, je me lance dans des challenges par rapport à ce qui n'a pas encore été fait. Je n'aime pas me répéter, j'aime offrir le plus possible.

Comment se créer une identité artistique en abordant autant de genres différents ?
F.M. : Pour moi c'est naturel. Ce qui est difficile, c'est de faire comprendre qui on est. Ça c'est vraiment dur. Moi, je sais exactement où je vais. C'est dans le regard des autres que c'est le plus compliqué.

Propos recueillis le 30 septembre 2013.
Album « The Organ King » disponible.
 

jeudi 7 novembre 2013

Aloe Blacc : « Wake me up EP »




Star instantanée sur la foi d'un merveilleux single, « I need a dollar », Aloe Blacc est de retour avec ce nouvel EP. Ces quatre titres, en attendant le nouvel album, marquent un nouveau départ pour l'artiste qui rompt avec le son « vintage », parenthèse qui n'aura finalement duré qu'un disque, dans le fond assez décevant, réalisé en collaboration avec la fine équipe du label Truth & Soul (Lee Fields, Lady etc...). Nouveau label donc et nouvel élan artistique pour Blacc qui renoue ici avec un son beaucoup plus contemporain et infusé par le R&B (sa marque de fabrique jusqu'alors) et la pop un peu trop commerciale. Un peu fourre tout, l'ep voit Aloe passer du coq à l'âne : on commence par une guitare acoustique (« Wake me up »), on continue avec une petite bombe disco-funk (« Love is the answer ») et on finit avec un étrange titre mi-rock/mi-reggae (« Can you do this »). « Ticking Bomb » qui clôt cette mini nouvelle livraison est le morceau le plus sombre du lot et aussi le moins groovy. Que peut bien donner sur la longueur d'un album ce mélange détonnant ? Mystère. Mais on aura très probablement la réponse très prochainement...


lundi 4 novembre 2013

Belmondo Family Sextet : « Mediterranean sound »


Après avoir souvent fait route commune, les deux frères Belmondo, Yvan (bariton) et Stéphane (trompette), une fratrie bien connue des amateurs de jazz d'ici, retrouvent leur père Lionel (saxophone ténor) pour enregistrer ce nouvel album. Un disque à six mains, en forme d'hommage, particulièrement touchant, à l'homme qui les a initié à la musique : son écoute et sa pratique. Un véritable retour aux sources donc, enregistré sur les terres de leur enfance, en Provence, et qui donne naissance à ce fameux « Mediterranean sound ». Sauf que, à l'écoute, ce son Méditerranéen ressemble à s'y méprendre à la Californie et au jazz « cool » façon west coast. Quand la Méditerranée prends des faux airs d'océan Pacifique. Même approche débonnaire, même nonchalance arborée comme un art de vivre, l'ombre du grand Chet Baker (enfin du moins dans sa période instrumentale) plane sur ces sessions. Composé de reprises de grands standards, réarrangés pour l'occasion, les onze plages ici réunies retracent un parcours intime et personnel dans la grande histoire du jazz. Un album forcément très émouvant, particulièrement lors de « Skylark » quand la famille au grand complet souffle de concert, dans un geste rassembleur.

Paul McCartney : « New »


Comment rebondir après avoir fait partie du groupe le plus populaire du monde ? Comment inventer la suite ? Ce dilemme c'est, à peu de choses près, le quotidien de Paul McCartney depuis quarante ans de séparation des Beatles. A quoi bon s'échiner, vouloir continuer à tout prix, sachant que ses grandes heures sont (très probablement) derrière lui, que sa fortune est (certainement) assurée, que la popularité lui est garantie à vie ? Tout simplement parce que Paul McCartney est un musicien honnête, qui joue et compose avant tout par plaisir. Un artisan bien trop modeste pour se prendre au sérieux. Et, conscient d'avoir été béni des Dieux, qui n'a jamais oublié ses origines. Si un titre de cette nouvelle livrée résumait le tout cela serait « On my way to work ». Et puis aussi parce que McCartney a suffisamment de savoir-faire et de ressources pour pondre de temps en temps un chef d'oeuvre aux allures de classique instantané (l'album « Chaos and creation in the backyard » pour citer une réussite récente). Cette nouvelle livraison de chansons, assez hétéroclite, est marquée du sceau de l'opulence, les grands moyens sont mis sur la table : pas moins de quatre producteurs (et non des moindres : Ethan Johns, Mark Ronson, Paul Epworth et Giles Martin, le fils de George) et autant d'occasions pour Paul de confronter son savoir-faire aux techniques modernes. Un songwriting classique dans un écrin rutilant : « Save us » offre une ouverture vrombissante et « Appreciate » étonne de modernité. A contrario, « New » constitue un flagrant auto-plagiat des Beatles (et en même temps qui est plus légitime que lui dans cet exercice largement répandu?) et « Early days » est d'une touchante simplicité acoustique. La grande réussite de l'album ? Peut-être bien « Hosanna », où Paul revisite ses grandes heures psychédéliques. Au final un album qui n'apportera rien à la légende certes, mais absolument pas déshonorant pour autant. On a connu des vétérans bien moins inspirés...

dimanche 3 novembre 2013

The Van Jets : « Halo »


Relativement inconnu dans nos contrées, The Van Jets fait sensation dans sa Belgique natale avec déjà deux albums à son actif. « Halo », le troisième effort du groupe est le premier à être distribué en France. Classé dans la catégorie garage (genre plutôt bien aimé de cette page) à ses débuts The Van Jets a évolué sur ce troisième album, enregistré dans le studio de Philippe Zdar, collaborant avec le producteur Papillon (The Subs) plutôt orienté électronica. C'est une nouvelle orientation pour le groupe, pop et axée sur les synthés plus que sur les guitares (l'atmosphérique « Mystify »). Et pourtant The Van Jets reste un groupe de rock terrible, « Broken Bones » et « Danger Zone » dégagent une énergie dévastatrice. Les rythmes en particulier, on fait l'objet d'un travail très précis, la section rythmique groove du tonnerre. Accrocheur, glam et funky en diable, l'album s'avère être une réussite. Un petit mot pour finir sur la jolie pochette, qui brille dans le noir, de quoi ravir tous les nostalgiques du disque physique.

www.facebook.com/thevanjets
En concert le 9/11 à La Maroquinerie (Paris)

samedi 2 novembre 2013

Nine Inch Nails : « Hesitation marks »


Il existe deux catégories de musiciens, ceux qui, une fois gloire et fortune acquises continuent en roue libre et les véritables artistes qui jamais ne se reposent sur leurs lauriers, explorent et expérimentent sans cesse. Tête pensante de Nine Inch Nails (premier album sorti en 1989) Trent Reznor appartient définitivement à la deuxième catégorie. Après un petit détour par Hollywood, et quelques B.O pour David Fincher, glanant au passage un oscar de la meilleure musique (« The social network ») et une respectabilité nouvelle, Reznor a décidé de réactiver son projet fétiche. Nin sort donc son neuvième album, le premier depuis 2008. Et bien lui en a pris. Car, bien loin d'être cloisonné dans son manoir gothico-industriel, Reznor fait preuve d'un éclectisme musical remarquable servi par des collaborations inattendues (Pino Palladino à la basse) : « All time low » une espèce d'hybride gothico-funk tout à fait inédit, nous rappelle que notre homme a passé de longues années à la Nouvelle-Orléans et il n'est pas exclu qu'il en ait retiré quelques idées musicales (attention on est tout de même très loin des Meters). Chez Nine Inch Nails tout est affaire de climat et repose sur un subtil équilibre entre synthés et guitares, traitement électroniques divers et instruments « organiques ». Reznor c'est le genre de type à qui on pardonne tout : les assauts de guitares à se faire péter les tympans (« Everything » à l'intro étonnamment guillerette à la Weezer) comme les ambiances électro-dark (« Came back haunted »). Arrangeur de génie, personne ne réussit à faire sonner les machines aussi bien que lui. Assemblé bout à bout l'ensemble compose un fascinant labyrinthe plongé dans l'obscurité où l'intranquilité règne et ce même dans les moments les plus calmes (« Find my way »). Remarquable chanteur Reznor peut aussi bien susurrer ses paroles avec charme ou hurler à la terre entière. Son nouvel album offre bien plus que le minimum syndical que l'on est en droit d'attendre d'un artiste de sa stature. Un must.


vendredi 1 novembre 2013

Le Spark


Nouvel avatar d'une scène française en pleine mutation, et enfin débarrassée des codes esthétiques hérités de Noir Desir, Le Spark reprend à son compte tous les codes du rock n'roll hérités des années 1960. Après quelques premières parties pour des artistes aussi mythiques que Mick Taylor (ex-Rolling Stones) ou Pete Doherty, Le Spark sort son premier album. Et nous colle par la même occasion une bonne petite claque comme on aime en prendre de temps. Une batterie qui pulse à point, une guitare acoustique en soutien et un harmonica qui traîne pour la bonne note bluesy (« Saturday night » ; « Back to the rainbow ») : fermez les yeux on pourrait se croire à Londres ou New York City en 1967. Et non, triple non, c'est Paris en 2013, n'est-ce pas magnifique ? Quand les décibels sont lâchés et les amplis poussés (« I wanna get high ») c'est une contagieuse fièvre garage qui s'empare des enceintes... Grand connaisseur devant l’Éternel, Patrick Eudeline ne s'y est pas trompé en produisant et mixant neuf titres de l'album. Seul chanson en Français, « Flûtes 67 » rend un hommage classe et appuyé au grand Serge Gainsbourg, avec une petite perle que l'on jurerait sortie tout des droits des inédits de « Melody Nelson ». Le seul défaut de ce disque est d'être un peu trop long, le groupe a vu large, 17 titres c'est beaucoup. Ceci mis à part, c'est une grande réussite.



Exposition Chuck Sperry




Jusqu'au 15 novembre, la galerie Ouvre l'Œil présente les œuvres du graphiste américain Chuck Sperry. Résidant dans le fameux quartier de Haight-Ashbury (San Francisco), l'épicentre de la scène psyché-rock des années 1960, Chuck Sperry a installé son atelier de l'autre côté de la Baie à Oakland où il travaille exclusivement en sérigraphie. Exerçant ses talents dans le domaine musical, ses affiches de concert ou pour des festivals ne sont pas sans rappeler l'âge d'or psychédélique des années 1960. Les œuvres sont présentées à des prix relativement abordables...
http://www.loeilouvert.com/artiste/chuck-sperry

L'oeil ouvert
74 rue François Miron
75004 Paris
Tel : +33 (0)1 83 62 05 86
Fax : +33 (0)1 83 62 23 25
http://www.loeilouvert.com/
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Le dimanche de 13h à 19h

Mise à jour (16/11/2013) : Devant l'incroyable succès rencontré par l'exposition, cette dernière a été prolongée avec de toutes nouvelles sérigraphies en provenance directe de Californie !

jeudi 31 octobre 2013

Catfish


Certes, Catfish évolue dans une formation guitare/batterie, qui devient un poncif du rock n'roll depuis les années 2000. Un duo de plus alors ? Non dans la mesure ou Catfish développe un univers personnel original qui lui permet d'atteindre le haut du panier. Comme souvent, le blues fait partie des influences originelles Catfish le joue avec la sincérité du Delta et la rage des pionniers du genre, « Have a good time » ouvre ainsi l'ep de manière classique mais avec beaucoup de classe. A la note bleue Catfish ajoute l'influence du rock indépendant « Let me go », les voit faire d'incessants aller-retours entre ces deux univers. La dessus vient se greffer la folk music avec « Drag you down », jolie comptine acoustique chantée à deux voix. Navigant entre douceur et fureur, Catfish livre un bien bel ep en attendant le premier album prévu pour l'an prochain...
http://www.catfish-music.com/

mardi 29 octobre 2013

The Monkberry Moon Orchestra / The Rebels of Tijuana


Les suisses de The Monkberry Moon Orchestra (voir la chronique précédente) sont de retour avec un nouvel EP, dernière marche avant l'album prévu pour le début de l'année prochaine. Les trois nouvelles chansons composant cette nouvelle livraison confirment tout le bien que l'on pensait du groupe tout en continuant de creuser un sillon pop primesautier directement inspiré des sixties. Une composition en particulier retient l'attention la psychédélique « Spring is coming » : excellente exécution rythmique (la batterie est pleine d'effets), guitare plus acide qu'à l'accoutumée c'est une grande réussite. Pour le reste on retrouve le groupe comme on l'aime, pop, girlie et enjoué.

Projet parallèle composé de plusieurs membres de The Monkberry Moon Orchestra, The Rebels of Tijuana concentre toute la fièvre garage/rock n'roll qui peut parfois (un peu) manquer à ces derniers. Ce premier ep de quatre titres comme sur les chapeaux de roues avec « Qu'est-ce que va dire ma mère ? » excellente tentative de garage-rock chanté dans la langue de Molière, chose peu entendue depuis les Québécois du Nombre ou les Bretons des Wankin'Noodles. Curieusement la voix rappelle un peu Alain Bashung se déchaînant sur un déluge de guitare particulièrement bien maîtrisé. Ca pulse, c'est entraînant, ah les joies simples du rock n'roll !!! La face B enracine un peu plus le projet dans les années 1960 avec une (étonnante) reprise version garage d' « Are you ready for the country ?» de Neil Young qui ressemble un peu à l'idée que l'on se fait de ce morceau joué par Crazy Horse pour peu que Neil Young se mette en tête de l'interpréter avec l'aide de son groupe fétiche. Voilà en tout cas qui prouve que les grandes compositions sont éternelles. Enfin l'ep se termine avec « Lady Acide », adaptation en français du « No man's land » du regretté Syd Barrett (éphémère mais inoubliable leader du Pink Floyd débutant). L'ambiance est d'un coup nettement plus psyché, sur fond de paroles délirantes et de guitares abrasives rappelant finalement plus le Velvet Underground que Pink Floyd. Et c'est sur cette note trash que se termine cet excellent ep. Les fans de rock sixties seront aux anges...

The Monkberry Moon Orchestra « invitation ep » disponible
https://www.facebook.com/TheMonkberryMoonOrchestra
https://myspace.com/themonkberrymoonorchestra

The Rebels of Tijuana : « Mambo »
https://myspace.com/therebelsoftijuana
https://fr-fr.facebook.com/TheRebelsOfTijuana



dimanche 27 octobre 2013

Manu : La dernière étoile.


Ex-égérie des années 1990, en tant que chanteuse de Dolly (« Je ne veux pas rester sage » en 1997), Emmanuelle Monet, aka Manu, est de retour avec son deuxième effort en solo. Et malgré le temps qui passe, le feu intérieur qui consume Manu ne s'est toujours pas calmé. Bien au contraire, l'incendie s'est même attisé comme le prouve « La routine » toutes guitares en avant. Passé un court instrumental « Oh ! Dear » en guise d'introduction, la dernière étoile trouve ses marques. Comme si le temps et son défilement infernal n'avait finalement que peu d'importance, Manu continue sa route sans se soucier du qu'en dira-t-on. Manu fait ce qu'elle aime : un rock racé, finement écrit, chargé en guitares, chanté en français (« J'oublie »). Mais ce sont les influences venues du blues qui, finalement, font le sel du disque : « La dernière étoile » lourd, collant et aussi poisseux qu'un marécage ou l'acoustique chatoyante de « Que fais-tu ? ». Manu excelle dans la mesure où elle a totalement réussi à faire sien un modèle étasunien, aussi bien inspiré de la scène power pop que des musiques plus telluriques, sans jamais tomber dans la parodie. Enregistré avec passion, et derrière ses aspects modestes, se cache en fait, un excellent album. Du genre de ceux qui ne prennent pas la poussière et que l'on prend plaisir à réécouter à intervalles plus ou moins réguliers.
En concert à la maroquinerie (Paris) le 31/10/2013.

jeudi 24 octobre 2013

Horisont : « Time Warriors »


On a beau dire, il est parfois bon d'envoyer paître les conventions et, dans cette optique, avouons-le, un bon petit shot de heavy metal, et bien, c'est ce que l'on a trouvé de plus efficace pour se nettoyer les oreilles. Et dans le genre, les Suédois d'Horisont, font partie de ce que l'on a entendu de mieux ces derniers temps. Ah le plaisir des guitares hurlantes, des rythmiques qui pulsent, et des soli grandiloquents qui font « ouin ouin ». L'amateur du genre, sera servi au-delà de toute espérance avec le nouvel effort des Suédois. Voix de tête haut perchée du chanteur (quelques titres sont chantés en langue vernaculaire), effets millésimé 70s sur les guitares pas le moindre ordinateur à l'horizon, le disque a été enregistré en 2013, vraiment ? Totalement régressif, certes, mais tellement bon...



lundi 21 octobre 2013

Electro Deluxe : « Home »


En voilà un groupe qui porte bien mal son nom ! En effet comme son patronyme ne l'indique pas, Electro Deluxe a remisé au placard les machines et autres gadgets électroniques pour un son 100 % naturel, viscéralement attaché à la décennie 1970. Et vive les cuivres et les orgues d'époque ! Revisitant avec bonheur la « great black american music », le quintet ne se prive pas de différents plaisirs touchant avec une réussite égale à la soul, au funk mais aussi au jazz et à la blaxploitation. Comme tant de groupes de nos contrées, Electro Deluxe s'est épanoui au contact d'un chanteur Américain exilé, en l’occurrence James Copley (de Cincinnati) dont la séduisante voix est l'incontestable atout charme du groupe. De charme, l'album « Home », n'en manque pas et le résultat rivalise sans peine avec les meilleures production des labels spécialisés dans la soul vintage de Brooklyn (Daptone ou Truth and Soul). Pas un mince exploit dans un créneau surchargé depuis quelques années. Une réussite.



dimanche 20 octobre 2013

Une folle semaine...


On commence par faire un petit tour à la maroquinerie le lundi pour retrouver la soul à l'ancienne de Lady le duo étrangement amputé de Terri Walker. C'est donc la seule Nicole Wray qui porte le show sur ses épaules, avec beaucoup de classe néanmoins. Groove et sexy, il ne manque finalement que peu de choses pour s'imaginer à Brooklyn. Nicole est soutenu par un groupe ultra-efficace, mention spéciale au batteur, dont certains membres (le bassiste, le saxophoniste) ont encore l'air d'être à peine sortis de l'adolescence, ce qui ne les empêchent pas d'assurer comme des vieux pros. Le réservoir de musiciens dans ce coin des Etats-Unis (Brooklyn, New York) est vraiment impressionnant. Direction l'Alhambra ensuite pour écouter Bill Deraime mercredi soir. Du blues toujours, mais pas uniquement, Bill piochant également de le reggae ou le folk. Chantant dans la langue de Molière, Bill débute son show avec « sur le bord de la route » son adaptation en français du « Dock on the bay » d'Otis Redding. On aura également droit à une version française de « redemption song ». Personnage émotif, Bill livrera une prestation touchante, sa voix graveleuse ressemblant un peu à celle de Tom Waits. En première partie on a pu admirer l'excellent bluesman Mathis Haug en solo, parfois accompagné de l'harmonica de JJ Milteau. Toujours à l'Alhambra, Seasick Steve est venu nous rendre visite vendredi soir. N'ayant pas revu Steve depuis quelque temps, j'avais oublié à quel point ses concerts sont euphorisants. Malgré son age canonique, Steve joue le blues avec l'énergie d'un punk de 20 ans. Son duo avec le batteur Dan, merveilleux sens du swing et force de frappe impressionnante soit dit en passant, fonctionne à merveille, même lorsque ce dernier l'accompagne avec un balai brosse (véridique !). Au delà du blues, la musique de Seasick Steve est une plongée dans les entrailles d'une Amérique poisseuse, comme le prouvent ses incursions dans la country ou le folk. Son art consommé pour harponner le public lui vient certainement de ses années passées à jouer dans la rue. C'est quoi qu'il en soit en artiste à voir sur scène. En première partie le cocktail rockabilly/garage/psyché de l'anglaise Gemma Ray a fait son petit effet. On termine enfin par une virée au new morning samedi soir pour fêter dignement le retour sur scène (et la sortie du nouvel album) de Garland Jeffreys. Charismatique, le petit métis de Brooklyn livrera une prestation haute en couleurs, une bonne dose de rock énergisant mâtiné de blues (superbe la reprise de « 96 tears ») et un peu de reggae et de soul pour la bonne note groove. Un sommet d'émotion sera atteint avec « mystery boy », Garland, un peu nostalgique semble-t-il, évoquant de nombreux souvenirs au cours de la soirée. La formation est classique (guitare, basse, batterie et clavier) mais excellente, capable de lâcher les décibels comme de jouer tout en retenue. Une excellente soirée.