samedi 25 janvier 2014

Pendentif : « Mafia Douce »


Originaire de Bordeaux, le quintet a sorti son premier album à l'automne dernier. Et plutôt que le bijou dont il a emprunté le nom, la musique de Pendentif rappelle plutôt les colliers de bonbons qui faisaient fureur dans la cour de récré de notre enfance. C'est dire si la musique des Bordelais est acidulée. Arrivé à ce point de la chronique vous aurez probablement compris qu'il est aujourd'hui question de pop music dans tout ce qu'elle a de coloré, joyeux, primesautier voire enfantin. Pendentif n'est pas sans rappeler la « french pop » des années 1980, celle de Lio, d'Ellie et Jacno, Daho et Gamine (hérédité bordelaise oblige), mettant en avant les guitares carillonnantes et autres synthés. Le groupe a trouvé sa figure de proue en la personne de sa chanteuse Cindy Callède qui incarne à merveille les textes évoquant la fuite, qu'elle soit en avant ou du quotidien, et les premiers émois amoureux. Écouté en plein hiver « Mafia Douce » s'impose comme la bande-son idéale d'un été regretté...
 

mercredi 22 janvier 2014

Zara McFarlane : « If you knew her »


 
Valeur montante de la scène jazz britannique et protégée de Gilles Peterson, qui l'a signée sur son label Brownswood Recordings, la jeune Zara McFarlane est de retour avec son deuxième effort. Superbe vocaliste, Zara McFarlane n'a pas peur d'aller chatoyer les aigus (« Spinning wheel ») tout en gardant le coffre nécessaire au jazz. C'est à joli numéro de charme que se livre la jeune anglaise sur les onze plages du disque, difficile de ne pas succomber à sa voix (cf. « You'll get me into trouble » ; « Police and thieves ») et à son registre étendu qui peut également descendre dans les graves (« Plain gold ring »). Mettre la voix de son interprète en valeur, c'est semble-t-il, le leitmotiv qui a animé les sessions. Les musiciens l'accompagnant ont eu le bon goût de ne pas trop en faire. L'album est majoritairement acoustique et met en avant des instruments tel que le piano, la contrebasse et la batterie (une guitare sèche pour « You'll get me into trouble », une trompette sur « Police & Thieves »). Certes, comme souvent dans le jazz, les musiciens ont droit à leur petite part de gloire au détour d'un solo chacun, mais tout est toujours fait avec mesure et distinction sans ostentation aucune. Il en ressort une chaleur et une intimité particulière avec la musique. Un album délicat à écouter à la nuit tombée confortablement lové dans son canapé.

www.facebook.com/zaramcfarlane


dimanche 19 janvier 2014

Mayer Hawthorne : «Where does this door go »


C'est un peu l'oublié du grand revival soul auquel on assiste depuis quelques années. Mais où mène donc cette porte ? semble se demander Mayer Hawthorne sur son troisième album... Vers de nouveaux horizons, assurément. Natif de Detroit, mais installé en Californie depuis un certain temps, Hawthorne a débuté sa carrière en rendant hommage à la soul de sa bonne ville natale sur son, excellent, premier disque « Astrange arrangement » sous haute influence Motown. Mais il est temps de tourner la page ou, en l'espèce, d'ouvrir une nouvelle porte. Si le résultat est toujours autant soulful, Mayer délaisse les influences des années 1970 et les arrangements de cordes soyeux et mélancoliques pour un son plus tourné vers la décennie suivante, les années 1980, et le Gap Band auquel l'écoute de ce nouvel effort peut faire penser (« Reach out Richard », « The Stars are ours »). Une nouvelle ouverture donc vers la pop (l'excellente « All better » étonnamment Beatles) et des sonorités plus électroniques (« Allie Jones », « Her favorite song »), funk discoïdes (« Wine glass woman » ; « Designer drug » présent sur les bonus de l'édition deluxe) voir hip hop (les scratches de « The Only One »). En effet, après avoir collaboré avec Snoop sur son disque précédent (« How do you do »), Mayer s'est cette fois tourné vers Kendrick Lamar pour le duo « Crime ». C'est une nouvelle ère qui s'ouvre pour Mayer Hawthorne, espérons qu'elle le mène vers un succès amplement mérité.
Www.mayerhawthorne.com
www.facebook.com/mayerhawthorne


samedi 18 janvier 2014

The Craftmen Club : « Eternal Life »



Portés disparus depuis 2010, les Bretons des Craftmen Club sont de retour avec ce nouvel effort intitulé « Eternal Life ». Cette longue pause a permis au groupe de se régénérer et de revenir différent. Nouveau line-up, une deuxième guitare s'est greffée au trio de base, et nouveaux horizons. Porté par un beat implacable, qui donne des fourmis dans les jambes, et une section rythmique tellement sourde et carrée qu'elle donne l'impression d'être assurée par des machines, TCC atteint des sommets. Les deux guitaristes se servent de ces bases des plus solides et lâcher, enfin, les guitares. Et qu'est-ce que c'est bon ! L'écriture est soignée et des influences légèrement plus cold wave (« Face to face », « If you walk straight »), viennent canaliser les influences garages premières. Chaque titre prends des allures de tube potentiel, mention spéciale à « Vampires », une tuerie totale. Tendu, nerveux, porté par une angoisse sourde, The Craftmen Club excelle dans les ambiances froides (mais pas trop) et crépusculaires, l'enchaînement « Animals/Sweet machines » est ainsi particulièrement évocateur. Enfin, le disque se termine avec « Eternal life », divagation au long cours qui s'étend sur plus de six minutes. Un disque éternel ? Peut-être pas, mais très certainement intemporel. Dans dix ans on l'écoutera encore avec un plaisir toujours renouvelé...
www.thecraftmenclub.com
www.facebook.com/thecraftmenclub



vendredi 17 janvier 2014

Chloe Charles : « Break the balance »


Chloe Charles, jeune artiste Canadienne, apparaît sur la pochette de son premier album le visage à demi couvert de peinture noire. Un peu à l'image de ce disque ou de multiples influences s'entremêlent dans un mélange aussi mélodique que gracieux. Du folk tout d'abord, la guitare acoustique étant la fidèle compagne de Chloe depuis son adolescence. Les cordes pincées et arpèges délicats qui composent la majorité de ce premier effort rapprochent Chloe de la grande tradition des années 1960, Joni Mitchell et autres Buffy Sainte-Marie (« Soldier », « Amulet »). Mais élevée dans la passion des cordes, Chloe ne peut s'empêcher de truffer ses compositions d'arrangements de violons et autres violoncelles donnant un relief classique à sa musique (« Captive », « Break the balance », « Nottingham Premonitions »). Mais point trop n'en faut et Chloe fait également montre d'un talent d'écriture pop à toute épreuve et son album est également frais et léger (« Tarot », « Soldier »). Enfin, il est impossible de terminer cette chronique sans parler de l'empreinte vocale de la jeune artiste. Son timbre est clair et diaphane mais révèle pourtant cette petite cassure digne d'une chanteuse soul ou jazz. Douze compositions qui procèdent d'une balance délicate qu'il serait malheureux de briser...

mercredi 15 janvier 2014

Haim : « Days are gone »


Composé des trois sœurs Haim, Danielle, Alana et Este, le groupe californien sort son premier album sous ce patronyme. Un disque qui nous tombe dessus après être passé au travers d'une faille temporelle ouvert depuis environ trente ans. C'est peu dire que les sœurs Haim baignent dans une ambiance très FM eighties : claviers et batteries énormes. Mais la fratrie revisite la décennie avec beaucoup de goût. Le songwriting pop est solide, on pense parfois à Fleetwood Mac, la production soignée, prend soin de ne pas surjouer les années 80 mais adapte les sonorités au goût du jour. Bien qu'un peu reléguées au rang d'accompagnatrices, les guitares ne sont cependant pas oubliées et offrent un contrepoint rock bienvenue à la mixture pop/r n'b, par ailleurs très léchée des sœurs Haim. Dans le genre c'est plutôt bien foutu.

En concert le 1er mars à Paris (le Trianon)

lundi 13 janvier 2014

Dtwice : « Night Shield »


David Darricarrère, chanteur et clavier de Smooth, un groupe pour l'instant (définitivement ?) en suspens, se lance en solo sous l'étiquette Dtwice (Double D comme ses initiales) avec cet ep « Night Shield ». Si l'inspiration principale reste la musique électronique David l'enrobe suivant ses humeurs, selon ses envies et elles sont plutôt variées. « Devil's Tune » prend des allures funky, prête à mettre les dancefloor en feu. « Bright light », lorgnerait plutôt du côté de la pop des années 1980 et « Fairy's blow » est plus grave et grandiloquente à la manière d'un Woodkid. Mais la grande réussite de cette mini livraison de cinq titres (plus trois remixes) serait le morceau titre « Night Shield », pop atmosphérique superbement servie par la voix, diaphane et en apesanteur, de la chanteuse/pianiste Léa Colombet (A noter une magnifique version alternative du même titre, avec plus de guitares, est présente dans les bonus). Plus ouvertement rock, « Pleased to meet you » conclut l'affaire avec classe, une point de piment électrique et une tension qui va crescendo, pas faite pour nous déplaire. La suite de l'aventure arrive très prochainement avec le premier album du Nantais.
http://dtwice.fr
https://fr-fr.facebook.com/pagedtwice




dimanche 12 janvier 2014

Miki Dora



Icône d'un Malibu mythique, Miki Dora fût un surfeur de génie, à propos duquel le journaliste/surfeur Alain Gardinier (un ancien présentateur de Culture Rock sur M6 il y a de cela fort longtemps) vient de consacrer un ouvrage. Il faut dire que Gardinier connaît son sujet, pour avoir côtoyé Dora lorsque ce dernier vivait sur la Côte Basque. Si Dora a aujourd'hui un statut quasi-mythique auprès de toute une population plus ou moins associée à la surf culture (cf. les rockeur biarrots de Dedicated Nothing) c'est autant par son style plein de grâce que par son refus du système. D'abord icône mode, son image fut utilisée dans de nombreuses publicités, puis ami de la scène rock californienne des sixties, il fut notamment proche de Dennis Wilson, le seul authentique surfeur des Beach Boys ; Dora est apparu dans une dizaine de films, dans lesquels son style félin (cf. son surnom Da Cat) et gracieux fit des merveilles. Bien plus qu'un sportif, un véritable artiste de la vague (les nombreuses photos illustrant le livre en sont la preuve). Miki Dora aurait pu être une star. Il le fût à sa manière. Refusant le système, la compétition et le commerce bourgeonnant du surf, Dora vécu une vie de bohème, longtemps basé sur la côte Basque à bord d'un fameux camion Mercedes, vivant d'expédients, plus où moins légaux, qui finirent par la case prison (où il aurait côtoyé Charles Manson).
Plutôt inspiré, Alain Gardinier a su éviter l'écueil d'un ouvrage trop technique pour privilégier une approche humaine plus grand public. Son livre, richement documenté, est en soi un voyage remontant le temps depuis les années 50 et 60 jusqu'à 2002, année du décès de Miki Dora. Une lecture passionnante y compris pour les allergiques de la plage.
Miki Dora de Malibu à la Côte Basque d'Alain Gardinier
Editions Atlantica, 332 pages, 21 euros.
Www.atlantica.fr

Lorde : « Pure Heroine »


 
Petite sensation l'an dernier, Lorde est une toute jeune auteur/compositeur/interprète néo-zélandaise âgée d'à peine 17 ans (née en 1996, vas-y pleure maintenant ça fait du bien!). Sa pop électro gentiment gothique (j'insiste gentiment) fait mouche à maintes reprises sur ce premier effort. Il est ainsi difficile de résister à la vénéneuse mélancolie qui émane de « Tennis Court » ou, surtout, de « Buzzcut season », sa grande réussite. Quant à « Royals », son tube, il s'apparente à un tour de force tenant sur le fil, grâce à une seule fantastique ligne de basse, évoquant le R n'B, qui donne envie d'hululer sous la lune. C'est dans un contexte minimal et dépouillé que Lorde séduit, quand la production fait profil bas pour mieux mettre en valeur sa voix et son chant tellement suave. Idéal pour une écoute nocturne en plein cœur de l'hiver. Un premier album un peu en demi-teinte cependant toutes les plages n'étant pas au niveau des grandes réussites citées précédemment. Mais toutefois prometteur. Il est de toute façon totalement illusoire d'attendre monts et merveilles d'une artiste encore adolescente. Laissons-lui le temps de trouver sa voie pour de bon...
http://www.lorde.co.nz/


samedi 11 janvier 2014

Cleo T : « We all »


Le premier clip de Cleo T est finalement en ligne et le résultat est superbe. Évoquant à la fois l'univers du film noir des années 1950 (les néons, l'ambiance des grandes métropoles étasuniennes) et le classique Métropolis (Fritz Lang, 1927), ce véritable petit film met Cleo en scène dans des décors très inspiré par l'art déco et l'art nouveau. L'ensemble est magnifique et assoie encore un peu plus l'univers graphique, déjà très affirmé, de la jeune artiste dont on attends le premier album avec impatience.
 
 

mercredi 8 janvier 2014

Elisa Jo : « Colours on my mind »


Après un ep inaugural il y a un peu plus d'un an, voici venu pour Elisa Jo le temps de franchir le Rubicon avec un premier album en bonne et due forme réalisé par Benjamin Biolay. La première chose qui impressionne chez Elisa Jo c'est sa puissance vocale, phénoménale. Une voix, pleine de milles nuances, légèrement éraillée par moments qui lui donne toute son âme. Un organe digne d'un vétéran de la soul music, qui aurait survécu à tout, dans le corps d'une jouvencelle à peine sortie de l'adolescence. Cette voix, Benjamin Biolay n'a eu aucun mal à la mettre en scène, organisant autour d'elle une petite merveille de soul « blue eye », toute en swing, tenant autant de la pop que de la grande musique Noire Américaine. Dans ses meilleurs moments l'album rappelle les grandes heures des années 1960 (« Back around », « Oh boy », « Give me a ring »). Mais ce n'est pas tout. Partant du principe que « copier n'est pas jouer », le disque procède également d'une dynamique très moderne (« Defeated », « Sunny days of june » qui évoque plus les années 1980) avec parfois même un soupçon de rap, une obsession habituelle chez Biolay interprète, dans le chant (« Back around », « Something you may cure »). C'est en tout cas une belle réussite à mettre au crédit de cette jeune artiste à suivre...
www.elisa-jo.com
https://fr-fr.facebook.com/elisajomusic


lundi 6 janvier 2014

Interview Kadebostany

(c) Yannick Maron et Arthur Lehmann


Véritable ovni venu de Suisse, Kadebostany ne ressemble à rien de vraiment connu. Rencontre avec le producteur Kadebostan et sa chanteuse Amina pour parler de leur groupe entre fanfare, rap et électro...
 
Un petit mot sur la République (fictive) de Kadebostany pour commencer ?
Kadebostan (Très sérieux): La République de Kadebostany est située au nord de l'Italie, à l'est de la Suisse et à l'ouest de la Turquie. Ce pays a été crée en 2007. C'est moi qui en suis le Président. J'ai décidé de monter un groupe pour promouvoir la culture kadesbotanienne autour du groupe. On a commencé à tourner en 2008 un peu partout dans le monde. On a beaucoup joué un peu partout en Europe, en Pologne, en Biélorussie, un peu en France, beaucoup en Allemagne et en Belgique et au Mexique aussi.

Musicalement, tu viens de l'électro, c'était une envie particulière d'ajouter des cuivres à ta musique ?
K. : C'est assez dur pour moi de me coller une étiquette électronique. J'étais déjà assez à part dans ce milieu. On ne peut pas vraiment dire que je faisais de l'électro, j'aime sortir des sentiers battus. Le fait d'avoir crée le groupe me permet d'avoir une totale liberté et de m'exprimer pleinement sans limite de genre ou de style.

Justement le premier single « walking with a ghost » est une chanson en plusieurs temps, ça vire au rap en plein milieu. C'est un peu comme un résumé du projet finalement, sans limite de genre...
K. : Tout à fait, c'est une belle introduction à l'univers kadebostanien. Il y a trois tableaux, assez distincts et reliés par une ligne directrice.

Personnellement mon titre préféré, c'est le dernier « goodbye » qui est le plus organique. Un petit mot sur cette chanson...
K. : C'est le titre le plus acoustique.
Amina (chant) : C'est un morceau c'est un morceau qui n'a pas de structure traditionnelle, sans refrain qui revient. C'est comme une poésie, une déclaration faite d'une traite. Il n'y a pas de rimes, j'ai juste déclamé ce que je ressentais à ce moment là. Il y a aussi une improvisation avec Jafar, un des musiciens (guitare/saxophone) du groupe. Après le Président a arrangé tout ça, rajouter les cuivres etc...

Il y a aussi un aspect fanfare assez marqué sur le projet qui rappelle les musiques d'Europe de l'Est...
K. : Je trouve que c'est assez réducteur de parler de musique Balkanique ou d'Europe de l'Est. On a vraiment rien à voir avec ça. La fanfare se retrouve dans le monde entier. Chaque pays à une fanfare. Nos inspirations sont variées. Sur « Walking with a ghost », ça emprunte plutôt l'esthétique d'une fanfare mexicaine. La fanfare c'est quelque chose d'universel et ça représente bien l'aspect direct et immédiat. Les cuivres me touchent énormément.

Et comment ça se présente sur scène ?
A. : On est cinq sur scène. Mais on a aussi des gens dans la salle. Il y a un collectif qui s'occupe de l'aspect visuel de notre show. Il y a deux drapeaux sur scène avec du mapping dessus. On a un ingénieur du son aussi. On est neuf en tout, c'est une bonne équipe.
K. : En tournée Kadebostany c'est quelque chose qui va beaucoup plus loin qu'un groupe qui joue devant son public. On arrive avec toute une installation faîte de néons. On retrouve l'esthétique du clip. Pour nous c'est super important de transporter notre univers et de le mettre en scène. On a des projections. C'est un show hyper immersif.

L'aspect visuel est très travaillé, vos costumes de scène ressemblent à des uniformes militaires...
K. : C'est par rapport au Pays. Chez vous en France il y a la garde républicaine qui représente la France quand le Président est en déplacement à l'étranger. Naturellement quand le Président Kadebostanien fait un déplacement tout le monde est en costume... Pour être plus sérieux, l'uniforme c'est un moyen d'aller chercher plein d'artistes et de musiciens différents et de les mettre sous le même toit. Dès qu'ils enfilent l'uniforme, ils défendent le pays, il y a quelque chose... Ca devient une équipe. L'idée de l'uniforme c'est ça. Représenter le pays le mieux possible, avec une certaine rigueur, une ligne directrice homogène.

Et ça te plaît ?
K. : J'adore. Je trouve ça super intéressant. L'uniforme je trouve ça très beau. C'est toujours très bien coupé, taillé...

Ils sont faits sur mesure ?
K. : Exactement.

Amina, est-ce qu'on pourrait parler de ton travail dans le projet, qui est assez intéressant entre les parties chantées et rapées. C'est assez varié...
A. : C'est un grand écart artistique. Le rap c'est un autre moyen de s'exprimer. Comme j'aurai pu faire du slam par exemple, le rap c'est une métrique bien plus rapide. C'est aussi un moyen d'offrir une nuance. Dans le chant il y a quelque chose d'assez doux. Enfin pas toujours mais c'est quelque chose de très mélodique. Le rap est plus métrique et plus agressif. Ca me permet d'exprimer les deux. Il y a quelque chose d'assez schizophrénique dans « Walking with a ghost » par exemple. On s'est retrouvé dans des festivals où les gens pensaient qu'il y a deux chanteurs. En tant qu'artiste avoir cette liberté là, c'est très intéressant.

Et tu fais passer des choses différentes ?
A. : Complètement. Le rap demande aussi une écriture différente, il faut écrire beaucoup plus, il faut penser à la métrique des mots, aux consonnes, aux voyelles, au flow... Les deux m'intéressent énormément et c'est pour ça qu'il y a cette alternance entre les deux. Je ne pourrais jamais choisir entre le rap et le chant. Pour moi c'est complémentaire et ça fait partie de l'univers.

Kadebostan, quand vous vous êtes rencontrés, tu cherchais quelqu'un qui pouvait alterner le chant et le rap ?
K . : Moi à la base, il ne me fallait rien du tout. Je n'ai pas passé une annonce. On s'est rencontrés une semaine avant d'entrer en studio pour le deuxième album. J'ai écouté et on a commencé à travailler ensemble. Le premier morceau qu'on a fait c'est « Walking with a ghost » et à la fin ça a donné l'album « Pop collection ». C'est vraiment une super rencontre.

Donc Amina, c'est toi qui a vraiment apporté cette couleur particulière à la musique ?
A. : « Walking with a ghost » c'est une improvisation. Cette structure un peu étrange à tiroirs. Moi j'avais envoyé la chanson au Président où j'avais fait déjà fait le rap et un peu de chant. Il l'a trouvé intéressante mais il ne m'a jamais imposé de chanter, de rapper ou d'écrire d'une certaine façon.
K. : C'est vraiment un échange, une belle rencontre qui a aboutit à un album. Ca s'est passé hyper naturellement.

Le disque s'appelle « pop collection », comme une collection de chansons ?
K. : Oui c'est ça. Le concept c'est tout les hits joués par la radio kadebostanienne. Il y a un petit clin d’œil aux années 70. On a écouté l'album une fois terminé et on s'est dit que c'était comme une collection de pépites pop.

Et le plus gros hit de la radio kadebostanienne c'est lequel ?
K. : C'est tous des hits mais en ce moment « Jolan » cartonne beaucoup.

Un mot pour finir ?
K. : Allez sur notre site facebook. Si vous likez la page vous aurez accès à la nationalité kadebostanienne. C'est très intéressant fiscalement, il y a moins d'impôts chez nous (rires).

Propos recueillis le 15/10/2013.
www.kadebostany.com

dimanche 5 janvier 2014

Pure : « Human as you man »


Pure, quatuor originaire du Val d'Oise, sans faire preuve d'une originalité à toute épreuve, fait montre d'un savoir-faire évident sur les sept plages qui composent cet ep. Le disque démarre sur les chapeaux de roues avec un « U are », tendance hard rock à l'ancienne, d'anthologie. Son absolument énorme (un constante tout au long du disque) la voix suave chargée d'hormones d'Enzo et un mur de guitare à se damner. Ce groupe savait décidément y faire pour revisiter avec brio les sons du rock indé des années 1990, « self apprentice », et l'écoute du disque permet de revisiter à coup de flash backs les souvenirs d'adolescence : « tiens cela ressemble un peu à tel groupe qu'on écoutait à l'époque » se dit alors le chroniqueur... Maîtrisant à l'extrême l'art de la tension/détente, le quatuor sait aussi lever le pied et même faire preuve de sensibilité lorsque cela s'avère nécessaire : « Shadows » et « World eyes » sont délicates et apportent un éclairage différent, plus mélodique, sur l'univers du groupe. Entre autres réussites citons également « Make my dreams come true », dont l'intro est magnifique à base de guitares qui se superposent, pas manchot le duo de gratteux soit dit en passant.
 
Www.myspace.com/pureband
https://www.facebook.com/pages/PURE_RocK


France de Griessen : « Saint Sébastien »


Nouvel album, le deuxième en solo, pour France de Griessen toujours accompagnée du fidèle guitariste Shanka (The Dukes) sous l'égide du martyr et icône gay Saint Sébastien. Avec ce nouvel effort, ou les textes sont toujours partagés entre le français et l'anglais, France de Griessen se livre à un exercice intimiste, moins punk que par le passé. L'acoustique prend une part prépondérante, « I thought i had », « Agneau mystique », et parsemé ici et là d'influences country (on se souvient de « la ballade de Norma Rose » son duo avec Elliott Murphy) Shanka se livrant à un bel exercice dans le genre sur l'instrumental « Guitar Decay ». Certes, les guitares électriques n'ont pas été laissées au placard, « Je ne saurais », « Looking for gold » et « Honey lake » apportant la nécessaire dose de décibels. Pourtant après plusieurs écoutes, le disque ne semble pas si apaisé que cela, la tension est toujours présente dissimulée sous de délicats arpèges de guitare folk, comme un ciel de traîne après la tempête. C'est tout l'univers de France de Griessen, entre douceur et violence, qui est une nouvelle fois mis en scène sur ce très bel album.

Sortie le 20 janvier 2014 (le jour de la Saint Sébastien)





samedi 4 janvier 2014

De Calm : « Amour Athletic Club »


Cheville ouvrière de De Calm, Mickaël Serrano et Guillaume Carayol préfèrent parler de club plutôt que de groupe lorsqu'ils évoquent leur projet artistique. Raison pour laquelle leur deuxième album s'intitule « Amour Athletic Club ». Il ne fait plus de doute alors que l'on est tombé sur une équipe de sacrés champions. Classieux, ce nouvel effort fait montre d'un amour immodéré de la pop. Soigné, jusque dans les moindres détails, le disque s'appuie sur une instrumentation organique, beaucoup de guitare acoustique pour les rythmiques, un soupçon de guitare électrique rappelant la surf music (« La petite musique », « Un jour de mai »), de l'orgue et un piano mélancolique qui vous brisera le cœur (« Le souvenir de la beauté »). Rapidement le disque trouve son rythme, entre joie et mélancolie, et berce l'auditeur au cœur des méandres de l'existence grâce à une écriture nette et précise (tant pour les paroles que pour la musique), hautement mélodique et riche en matière d'arrangements. Il faut plusieurs écoutes pour bien saisir la profondeur de De Calm, pour saisir la noirceur de certains textes dissimulée derrière des couleurs musicales chatoyantes. Si l'univers de De Calm est hautement délicat, comme le suppose le patronyme du groupe, ces derniers ne rechignent pas sur une dose de décibels plus rock (« Crystal Palace »), notamment sur une chanson ironiquement appelée « Léger » et qui se trouve être la plus bruyante du lot. Le duo, complété par la section rythmique d’Étienne Daho, le batteur Philippe Entressangle et le bassiste Marcello Guiliani, nous livre le coup de cœur francophone de l'année écoulée. Un bien bel album.

https://fr-fr.facebook.com/groupedecalm