dimanche 27 décembre 2009

The xx



Originaires de Londres, les quatre membres de The xx oeuvrent un peu à contre courant dans une Angleterre qui n’a de cesse de se trouver des nouveaux Beatles. Ici, c’est plutôt à Young Marble Giants que l’on pense. Il n'y a dans ce groupe point de guitare sauvage, de larsen échevelé ou même de break de batterie furieux (et pour cause, il n’y a pas de batteur). The xx pratique plutôt une pop, tendance new-wave, minimaliste et atmosphérique. Tout, dans The xx, n’est que rêverie et lenteur. Chantée à deux voix, celle féminine de la guitariste Romy Madly Croft qui se mélange harmonieusement avec le timbre grave du bassiste Oliver Sim. La guitariste/clavieriste Baria Qureshi (qui depuis aurait quitté le groupe) et le Dj Jamie Smith, s’occupant pour sa part des beats, complètent le line-up. C’est un sentiment étrange et agréable que procure la musique des double x. Au fur et à mesure de l’écoute, l’album grandit un peu plus et révèle une foultitude de petits détails qui font la différence au point d’atteindre une sorte d’hypnose contagieuse. Il y a, intrinsèquement, quelque chose dans la musique de The xx de fondamentalement britannique. Une certaine idée du spleen peut-être. C’est reposant. Le premier coup de cœur de cet hiver.
www.myspace.com/thexx
www.thexx.info










samedi 26 décembre 2009

Placebo : « Battle for the sun »



Placebo, groupe qui, soi-disant, revient de loin et de retour avec un nouvel album et on se demande bien pourquoi. Bon, ok, sans être un super groupe Placebo a quand même réussi quelques chouettes choses depuis une bonne dizaine d’années. Mais là on a un peu l’impression d’être arrivé au bout de l’histoire. L’album n’est pas mauvais, mais cela ne veut pas dire que cet opus est bon non plus. On s’ennuie tout simplement. Pas très inspiré, Placebo propose ici des compositions plutôt insipides et oubliables. Il n’y a rien que l’on n’a pas déjà entendu auparavant et en mieux. Ce disque à néanmoins le mérite de bien porter son titre, car, effectivement, il faut se battre pour y trouver un peu de lumière…
http://www.placeboworld.co.uk/

vendredi 25 décembre 2009

Chris Isaak Christmas



En règle générale, il n’y a rien à attendre d’album de Noël. Ce dernier est un exercice quasi-obligé pour tous les artistes étasuniens. Et bien souvent, la déception est au rendez-vous, il faut dire que le répertoire de Noël n’est pas spécialement rock n’roll, et donc plutôt en décalage avec les goûts personnels de l’auteur de ces lignes, déjà pas très fan des fêtes de fin d’année pour commencer. Mais bon, pour rester dans le ton, je vous propose donc de découvrir mon disque de Noël préféré (à égalité avec celui des BellRays, chroniqué l’année dernière à la même époque) celui de Chris Isaak. Si vous imaginiez Chris Isaak en doudoune, le nez tout rouge et transi de froid sous cinquante centimètres de neige, et bien vous avez tout faux. Le sieur Isaak reste fidèle à son image et, veinard, fête Noël en tongs et à la plage. C’est donc à un réveillon au feu de bois, sous les palmiers, et en tête à tête avec l’océan pacifique que nous sommes conviés. Cette fidélité à lui-même se retrouve jusque dans les paroles où Chris nous refait le coup de l’amoureux éconduit mais l’adapte à la saison (It’s Christmas i’m lonely without you). Evidemment, le thème est éculé, mais tant que les filles nous quittent, et croyez-moi ça arrive, on n’a pas vraiment de raison d’écouter autre chose. Je dirais même que c’est charitable de penser aux cœurs brisés en cette saison. Revenons aux choses sérieuses, en dehors des grands classiques, « Auld Lang Syne » ; « Let it snow » ; « Rudolph the red-noised Reindeer », Chris sort sa plume pour l’occasion et livre cinq chansons originales et c’est un petit air frais qui souffle en ce jour particulier. Musicalement l’album se place sur le terrain du crooner et cela lui va à merveille, on pense aux grands anciens, Elvis, Roy Orbison… La musique est très roots, orgue, guitare hawaiienne, batterie jouée aux balais, pas de chi-chi on joue et on se fait plaisir. Au final, cet album, censé être un projet de second ordre dans sa discographie, se révèle être beaucoup plus convaincant que le dernier disque en date de Mister Isaak. Mais il est vrai qu’avec une voix pareille, c’est un peu Noël tous les jours…
http://www.chrisisaak.com/
www.myspace.com/chrisisaak






jeudi 24 décembre 2009

MELUN IS NOT DEAD


C’est à une cinquantaine de kilomètres de Paris, au milieu de la plaine, que se niche un terreau musical particulièrement fertile : la communauté d’agglomérations Melun Val de Seine. Réunissant quatorze communes, cette dernière a pris la décision, courageuse et culottée, d’orienter sa politique culturelle en direction de la musique actuelle. Plusieurs axes de travail sont ainsi mis en place : organisation de concerts (les amplifiés) ; promotion des groupes locaux via le site internet lamplificateur ; journées de formation offertes aux groupes amateurs et interventions dans les lycées : rencontres avec les musiciens, prévention liées aux risques auditifs, cours d’histoire et généalogie des musiques actuelles. Entre parenthèses, cours que j’aurai adoré suivre à l’époque où j’étais moi-même lycéen.

Dernière brique manquante à l’édifice, la promotion, à l’échelle nationale, des groupes melunais, dans l’ensemble assez largement ignorés par les grands médias. C’est dans cette optique qu’a été réalisée la compilation MELUN IS NOT DEAD regroupant quatorze groupes. Ce disque sortira le 11 janvier 2010 et sera distribué gratuitement dans les magasins Cultura (Sénart), Espace culturel E.Leclerc (Dammarie-lès-Lys) et Fnac (Villiers en Bière).

Alors bien évidemment, vu la diversité des styles représentés dans ce disque, il est impossible de tout aimer de la première à la dernière plage. Cependant, le tout est suffisamment varié pour que chacun y trouve son compte. Et les bonnes surprises sont assez nombreuses : le rock : Etikal lab, Eole, Never on TV où la pop : Elejia, Copernic #. Plus acoustique Jul fait sensation avec sa pop/folk cool et ensoleillée, pour un peu on se croirait sur une plage californienne. Dans le registre groove, Desko pratique un hip-hop « good vibes » lettré et intelligent. Enfin le disque s’achève, en douceur, avec Funde un groupe reggae tranquille et plein de charme. Indéniablement, le disque donne de Melun l’image d’une ville vivante bien loin du cliché « banlieue morte ». Les groupes présents sur cette compilation ont tous du potentiel et du talent. Et, qui sait, peut-être même un avenir, pour peu que l’on leur en donne les moyens…
www.lamplificateur.com

mardi 22 décembre 2009

Daisybox : « Polyester »




Souvenez-vous en 2002 : « Je voudrais que tout explose »… Ca y est, vous y êtes ? Il s’agit du refrain de « Pause », le premier tube, et hélas unique, de Daisybox. C’était il y a 7 ans, autrement dit une éternité dans le sujet qui nous occupe, le rock. Les groupes vont, viennent, connaissent leur heure de gloire, tombent dans l’oubli. En 2002, le quatuor Daisybox sort son premier album, est signé sur une major et tourne en première partie d’Indochine. Qu’en reste-t-il en 2009 ? Plus grand-chose, hélas. Mais que s’est-il passé entre-temps ? Un guitariste qui a fait ses valises et un album, Diagnostic, raté (désolé). Adieu la major et bonjour à un avenir brusquement plombé. Daisybox a refait surface en 2008 sur un petit label indépendant avec ce « Polyester » sorti en catimini. Et si j’en parle aujourd’hui, c’est que j’ignorais tout de ce disque, jusqu’à ce que je tombe, complètement par hasard, dessus en traînant dans les allées d’une grande enseigne. Et c’est bien dommage, car c’est un Daisybox en pleine forme que l’on entend tout au long de cet opus. Au revoir les tentatives électro et les synthés douteux de l’album précédent, Daisybox revient à l’essentiel : des mélodies, des hooks que l’on retient facilement, des guitares et un son à la fois simple mais travaillé dans les nuances. C’est de la pop « ligne claire ». Et réussir quelque chose de simple mais accrocheur, c’est juste un des trucs les plus compliqué en musique. Et cette petite note amère dans les textes qui, je trouve, colle bien avec le ressenti procuré par les fêtes de fin d’année. Malheureusement il est fort probable que cette pépite soit le chant du cygne de Daisybox. Fatigué, le groupe a depuis jeté l’éponge, splitté. Il reste plus que les souvenirs, l’ambiance chaleureuse des concerts à la boule noire. La première phrase du disque est : « Je suis démodé ». Vous avez dit prémonitoire ?
www.myspace.com/daisybox

lundi 21 décembre 2009

Traces, Le Casino de Paris, 20 décembre 2009.



Une fois n’est pas coutume, il sera aujourd’hui plus question de danse que de musique aujourd’hui sur ce blog. Traces est la nouvelle création de la troupe «Les sept doigts de la main » originaire de Montréal. Dès le début, une voix off à l’accent québécois nous prévient, le désastre est imminent. Alors que la fin du monde approche, réfugiés dans un bunker, nos six artistes tentent de laisser chacun leur « Trace » en ce bas monde utilisant des moyens d’expression différents. Il en résulte un show très spectaculaire où se mélange danse, théâtre et acrobaties. Traces c’est, pêle-mêle, de la culture urbaine : du basket, du skate, mais aussi du piano, du pole-dancing… Le spectacle se déroule en une succession de saynètes mettant en valeur ces différents moyens d’expression. Pendant le numéro de basket, la troupe développe un jeu de passe aussi élaboré que celui des Harlem Globetrotters. Avec les skateboards, la compagnie pratique une chorégraphie assez charmante. La musique n’est pas absente des débats, un des artistes, Antoine, est un chanteur/guitariste accompli et chante à un moment donné. Nos six artistes sont tous pianistes, un sketch assez sympa les voit se succéder au piano pendant que les autres dansent tout autour. Le spectacle est aussi très acrobatique et spectaculaire il faut les voir descendre le pole la tête en bas, sauter à des hauteurs folles, passer d’un pole à l’autre… Physiques les six doigts de la main !!! Une performance électrisante et fougueuse comme la jeunesse de ses interprètes.
http://www.7doigts.com/


Pour un extrait vidéo cliquez ici

samedi 19 décembre 2009

Greg Zlap, Le Café de la Danse, 18 décembre 2009.



La soirée a commencé avec une magnifique, mais hélas trop courte, première partie assurée par le duo Mathieu Pesqué, guitare acoustique + voix, et Roll Pignault, sosie de Bruce Springsteen jouant de l’harmonica. Malgré leur jeune age, les deux Palois jouent le blues avec la maturité des grands anciens. Mathieu tire de sa guitare acoustique, jouée en slide et posée sur les genoux, des sonorités très pures, très roots. Sa voix a beaucoup de grain. C’est beau. On est transporté.

13 mois après sa dernière venue, Greg Zlap fit son retour dans sa salle fétiche du Café de la Danse pour présenter son nouveau projet. Le groupe est légèrement remanié, on reconnaît entre autres Damien Cornelis, aux claviers, que l’on avait pu écouter auparavant avec les excellents Blues Power Band. Ce nouveau projet donc s’articule autour des notions d’air et de souffle, car comme le dit Greg, « l’harmonica et la voix ce n’est que du souffle », et donc pour poursuivre cette théorie, quiconque respire peut jouer de l’harmonica. Et puisqu’il est question de « jeu » la notion de plaisir n’est jamais bien loin. Et pour jouer, ça a joué et particulièrement bien, ce vendredi soir. Un solo de basse énorme et funky, un autre, de batterie inoubliable, l’auteur Toma Milteau est un spécialiste en la matière, le guitariste, Eric, impeccable du début à la fin et le clavier Damien, toujours aussi bon. Ne manque plus que notre homme Greg, aux solos d’harmonica inspirés et chanteur à la voix de plus en plus assurée. Entre les musiciens ça chauffe, mais dans le meilleur sens du terme et Greg n’est pas le dernier à exhorter ses compagnons de jeu à repousser un peu plus loin les limites. Un concert de blues qui respire la joie, ce n’est pas incompatible. D’un point de vue strictement musical, j’ai l’impression que le groupe s’oriente vers des sonorités plus rock, ce n’est pas fait pour me déplaire. Parmi les invités, le slammeur D’ revenu faire un numéro déconseillé aux âmes sensibles sur le thème « I am the blues ». Et enfin n’oublions pas les deux compères de la première partie, revenus taper le bœuf ce qui accouchera d’un duel d’harmonicas entre Roll et Greg, un de ces moments magiques comme seul le live peut en procurer. Le spectacle se terminera avec « Oxygen » en forme de bouffée d’air frais pour bien terminer cette année de concerts.
www.myspace.com/gregzlap
www.myspace.com/mathieupesque2roll

mercredi 16 décembre 2009

C'est Noël !!!

Vous l'avez probablement remarqué, Noël approche à pas de géants et voici donc venu le temps de la générosité. On s'aime, on s'offre des cadeaux sous le sapin et on espère faire plaisir aux autres. Le blog se met donc au diapason de la saison et vous propose de gagner les disques suivants :
- Jill is Lucky, EP 6 titres ;
- Diving with Andy, single 2 titres ;
- Holden, album "Fantomatisme".
Pour participer rien de plus simple, il suffit de m'envoyer un mail (avec en objet concours noël) à l'adresse suivante contact@myheadisajukebox.fr en précisant le disque de votre choix ainsi que votre adresse postale. Attention, les disques sont disponibles en quantité limitée et il n'y en aura pas pour tout le monde. Seuls les plus rapides seront servis !
Et un grand merci à l'équipe d'Ephélide pour tout ces cadeaux !!!

lundi 14 décembre 2009

Pete Yorn & Scarlett Johansson : « Break Up »


Les actrices qui décident de se lancer dans la chanson ne laissent pas forcément des disques impérissables. Le cas de Scarlett Johansson (Lost in Translation) est différent, elle a trouvé en Pete Yorn, un compositeur fin et élégant, un musicien pop assez sous-estimé. Leur collaboration a donné naissance à « Break up », une courte, mais charmante, collection de 9 chansons. Deux termes suffisent pour définir cet opus : pop et acoustique. Beaucoup de guitares pedal steel, slide et folk, du banjo, une petite note roots qui achève de rendre le disque irrésistible. La voix de Scarlett Johansson étonne. Parfois légèrement gutturale, à la Amy Winehouse, parfois douce. La belle a visiblement un registre assez large et beaucoup de possibilités. Et se complète très bien avec celle de Yorn, le disque est chanté en duo. Il ne manquait plus que l’essentiel, les chansons. Et Yorn a assuré avec sa classe habituelle, le single « Relator » en tête. Le disque est suffisamment bref pour éviter de tomber dans l’ennui, les perles s’enfilent naturellement. Notons la, très belle, reprise du « I am the Cosmos » du regretté Chris Bell (ex-Big Star), l’un des mentor de Mister Yorn. A l’image de sa pochette, voilà un album, frais, chaleureux et ensoleillé. De quoi combler le besoin de lumière qui se fait cruellement sentir en ce moment. Il serait dommage que cette collaboration se termine en « break up »…
http://www.peteyorn.com/
www.myspace.com/peteyorn
www.myspace.com/scarlettalbum


dimanche 13 décembre 2009

Power Solo


Découvert en première partie des Bellrays il y a quelques années, le trio Power Solo, avait délivré une performance furieuse, du genre à vous traumatiser les oreilles (comme quoi il est important de sortir couvert) mais également propre à vous faire fondre. Et puis plus rien… Oublié Power Solo, peut-être même rangé des voitures (où en l’espèce des guitares), va savoir… Impossible de trouver la moindre info, un myspace, un site internet quelque chose. RIEN ! Assez improbable à notre époque, tout de même. Et miracle, il y a quelques semaines alors que je déambulais, entre midi et deux, dans les allées d’une horrible « grande surface culturelle » je tombe sur l’album. Je suis quand même pris d’un doute mais un coup d’œil sur la quatrième de couverture me rassure aussitôt, c’est bien eux, le chanteur Kim Kix ressemble comme deux gouttes d’eau à mon pote Steph ! Et bien que l’album date de 2006, il me plaît suffisamment pour que je décide aujourd’hui de vous en toucher deux mots. Dans mon souvenir, en live, Power Solo pratiquait un mélange rock n'roll, punk et garage assez sauvage. Heureuse surprise, l’album, beaucoup plus nuancé, n’en est que meilleur. Au programme du blues, de la country (Mr Marsman) mais aussi du rock (Action) et de la pop sous l’influence des merveilleuse sixties et d’un orgue Hammond chaleureux (« Think about it », «Rockin 8 », « White Chocklet » ). Le blues bien nommée « Aloha New York » puise à la source de la guitare hawaiienne. Power Solo nous gratifie même d’un titre dans notre langue, « Dans les rues de Paris » où Kim Kix chante dans un français parfait (et cite Jacques Dutronc). C’est assez surprenant, je n’ai pas de souvenir d’eux pratiquant la langue de Molière. En même temps, ce titre souligne en creux une des faiblesses de l’Hexagone et il est quand même malheureux qu’il faille un groupe américain pour nous prouver que le français peut très bien être rock n’roll. Bref, passons, si vous arrivez à le trouver, vous passerez un bon petit moment en compagnie de ce disque roots et sympa.

samedi 12 décembre 2009

Richard Hawley : Truelove’s Gutter


Deux ans après un album en demi-teinte, « Lady’s Bridge », c’est un Richard Hawley régénéré et en grande forme qui nous revient avec un nouveau disque, son sixième, l’impressionnant « Truelove’s Gutter ». C’est un fait acquis, Hawley n’a jamais été un boute-en-train. Assez sombre ce nouvel opus ne fait qu’accentuer cette image. Lentes et hiératiques, les huit compositions de ce nouveau cd reposent sur des nappes synthétiques sur lesquelles se greffent des arpèges de guitare acoustique. Les chansons sont assez longues et dégagent un magnétisme assez étrange, hypnotique. On ressort de la chose assez éberlué comme après un doux rêve, quand l’être aimé vous chuchote dans le creux de l’oreille. Les batteries sont très légères voire complètement absentes. On est quelque part entre Nick Drake (l’héritage folk) et Roy Orbison (cf. la pochette) pour les voix. Doté d’une belle voix de gorge, Hawley est un stentor. Et un crooner. Sa voix traînante nous conte de tristes amours déçus et nous promet des histoires de caniveau. Mais c’est pourtant bien au chaud, dans notre cœur, que l’on a envie de garder ce disque, tout indiqué pour une écoute solitaire et nocturne. Et c’est bien, la nuit commence tôt en ce moment.
www.richardhawley.co.uk
www.myspace.com/richardhawley



La Session live: Richard Hawley
envoyé par liberation. - Regardez la dernière sélection musicale.

dimanche 6 décembre 2009

Traces

Originaire de Montréal, la compagnie Traces déboule en France avec un show spectaculaire et pluridisciplinaire, basé sur les arts du cirque, mélangeant acrobatie et musique. Emotions fortes en perspective à découvrir lors de leur tournée française du 8 au 12 décembre à Mulhouse (La Filature) et du 15 décembre au 3 janvier 2009 (pauses les 21 et 28 décembre) à Paris (Le Casino de Paris). Pour découvrir des extraits vidéo, cliquez ici.www.7doigts.com

Gospel Dream, Eglise Saint-Christophe, Créteil, 6 décembre 2009.


Un dimanche après-midi à l’Eglise. Je dois bien avouer que cela fait bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé, honte à moi ! Après avoir assisté, il y a quelques années, à un office un dimanche matin dans une Eglise d’Harlem, je m’étais déjà fait la réflexion que si on avait la même chose en France, j’irais plus souvent à l’Eglise. Et donc, pour une fois que la chorale vient par chez moi, j’ai tenu parole ! Ils sont donc quinze : quatorze choristes et un saxophone. Cette troupe a de la gorge ! Et une bien belle collection de voix, en majorité féminines et seulement quatre hommes. Gospel Dream chante avec un enthousiasme communicatif, on tape dans ses mains, on balance les bras en l’air et on reprend Alléluia en chœur. Avec en plus quelques chorégraphies le long des travées de l’Eglise (qui date du XII ème siècle). La religion swingue en ce dimanche après-midi. Entre deux sermons, l’occasion de réentendre « We shall overcome » et « When the saints go marchin’in » entres autres classiques revisités ensuite par la soul music. Malgré le manque de moyens, le piano, les boîtes à rythmes et l’orgue sont enregistrés sur bande jouée en play-back, on passe un moment agréable qui respire la joie de vivre.
http://www.gospeldream.com/

Woodstock 40 ans : Richie Havens + The Young Gods, La Cité de La Musique, 5 décembre 2009.


On n’en finit plus de fêter les 40 ans de Woodstock, et il faut se dépêcher d’ailleurs, dans trois semaines c’est foutu ! C’est donc à la Cité de La Musique, à deux pas du Zénith, que l’on a donc rendez-vous en ce samedi soir pour ledit anniversaire, avec un programme assez original.

En première partie on commence par un set acoustique de Richie Havens, une légende authentique rescapée du festival original. Accompagné de son guitariste Walter Parks, équipé d’une belle guitare demi-caisse rouge, ce dernier nous a régalé pendant un peu plus d’une heure d’un très beau mélange entre folk et soul. Ce set a commencé par un long, voire interminable, monologue de Richie racontant sa rencontre avec Bob Dylan, avant d’enchaîner sur un « All along the watchtower » repris du maître. La rythmique assurée à la guitare folk par Havens, est percutante et Parks ajoute son phrasé jazzy joué à la guitare électrique mais avec un son clair. La voix d’Havens est assez particulière et reconnaissable son timbre est chaud et humain, touchant voire poignant et il se dégage comme une sorte fièvre chaleureuse de ses cordes vocales. Parfois les deux compères passent en mode totalement acoustique avec deux guitares folk. Bien évidemment Havens a joué « Freedom », titre qui l’a fait connaître au monde entier quand, à court de compositions, il s’est mis à l’improviser sur la scène de Woodstock et qui deviendra par la suite son grand tube. Le concert s’est achevé avec un medley « Maggie’s Farm » / « Won’t get fooled again », assez étonnante cette reprise acoustique des Who complètement à l’opposé de l’original, très électrique. C’est hélas déjà fini, Havens est resté un peu plus d’une heure sur scène, et la suite du programme s’annonce assez chargée. C’était en tout cas très beau.
The Young Gods Play Woodstock, 1h30 of peace & music

La soirée s’est continuée avec un, assez déroutant, ciné-concert autour du film « Woodstock » assuré par les Young Gods. Pour ceux qui ne sont pas familier du concept, le ciné-concert est un hybride entre cinéma et musique. On prend un film, muet en général, dont on ne garde que les images et la musique est assurée par un groupe en live. En l’occurrence les Young Gods, groupe Suisse des années 80 et pionnier de l’électro-rock. Un choix étonnant ce groupe étant à l’opposé de l’imaginaire hippie de Woodstock, mais c’est justement de ce contraste que naîtra l’intérêt de la chose. Le film est diffusé sur un écran géant au dessus de la scène sur laquelle se trouve le groupe. On est à la limite de l’expérience sensorielle entre son et image. Richie Havens est revenu sur scène interpréter « Freedom » et c’est étonnant de le voir en vrai et sur l’écran, avec quarante de moins, la barbe moins blanche et des cheveux en plus, en même temps. L’autre grand moment a été le passage avec Santana avec un tour de force d’anthologie du batteur. Par contre à d’autres moments, le mix électro live, est complètement en décalage avec les images ou se bousculent pêle-mêle Stephen Stills, Alvin Lee et Janis Joplin. Certaines pistes sonores du film ont été gardées et sont mixés à la musique live, on voit ainsi la guitare d’Hendrix samplée puis rejouée au clavier. Les reprises sont méconnaissables : « See Me, Feel Me » (The Who), « If 6 was 9 », « Purple Haze » (Jimi Hendrix) où « The End » (The Doors qui n’étaient pas à Woodstock). Assez bizarre ce saut entre générations…

mercredi 2 décembre 2009

Yodelice, La Cigale, 1er décembre 2009.




Au lieu des sempiternelles playlists d’avant concert, le trio Yodelice (voir mon post du 9 août 2009) a choisi de diffuser une bande son de bruitages nocturnes. On est de suite plongé dans une drôle d’ambiance. La salle baigne dans l’obscurité quand le concert commence. Deux spots de lumière blanche, aveuglante, placés à l’arrière de la scène balayent la salle de gauche à droite, un peu comme des phares à l’approche du port. Les musiciens n’apparaissent que par intermittence en ombres chinoises. Sur le deuxième titre on les voit un petit peu mieux, bien que le chanteur/guitariste, coiffé d’un chapeau melon, est éclairé d’une façon telle que l’on ne distingue que ses membres, Mesdames, Messieurs, ce soir l’homme invisible est en concert ! Voici en tout cas un groupe qui préfère être écouté que vu. Ce n’est qu’à partir du troisième morceau que les musiciens –alors qu’ils sont lancés et à l’aise ?- apparaissent en pleine lumière. Laquelle lumière est magnifique. Baignés dans des couleurs primaires, rouge, vert où bleu, parfois magnifiés par des fumigènes et quelques autres effets visuels, ce concert se regarde autant qu’il s’écoute. D’autres lumières évoquent un soleil désertique (ambiance western) ce qui va à ravir à la musique. Deux sculptures en forme d’arbres morts (auxquelles sons suspendues les guitares) et quelques tapis persans constituent le décor de la scène. C’est un peu reculé que l’on profite le mieux du spectacle, on s’extasie un peu comme devant un tableau. Les musiciens sont trois : un violoncelle (qui fait office aussi parfois de contrebasse), Maxime le chanteur/guitariste qui joue aussi d’une grosse caisse, placée derrière lui, avec son talon et un enfin un deuxième guitariste qui, lorsqu’il délaisse la six cordes, joue des cymbales, de la caisse claire et du tome basse. C’est assez étonnant de séparer la batterie en deux comme cela. Il y a bien un rythme derrière mais il tient plus de la pulsation, qui porte l’ensemble. Le jeu de guitare incisif, aussi bien en électrique (belle demi-caisse noire et jaune) qu’en acoustique (étonnante guitare en forme de tête de mort) nous rappelle l’ancrage rock n’roll de la chose. On peut d’ailleurs noter quelques petits clins d’oeils à Led Zeppelin et à Jimi Hendrix. Le violoncelle apporte une note mélancolique, on dirait The Auteurs, seul groupe de rock à avoir joué la carte du violoncelle à ma connaissance. Un harmonica additionnel donne l’indispensable note bleue. Beaucoup de nouveaux titres on été joués, un nouvel album serait-il dans les cartons ? C’est en tout cas avec plaisir que l’on s’est plongé dans l’atmosphère si particulière de ce groupe à part…
www.myspace.com/yodelice