mardi 30 avril 2013

Funeral for a friend : « Conduit »




L’album commence avec toute la gravité que le nom du groupe suppose. L’intro de « Spine » est sombre et oppressante puis d’un coup sec, les guitares explosent dans une fulgurance sonique. Et c’est parti, les écossais de Funeral for a friend sont de retour, plus en forme que jamais. Situé au confluent de plusieurs courants, Funeral for a friend mélange la lourdeur du métal avec une dynamique rythmique héritée du punk. Si la mélodie n’est jamais laissée de côté (cf. le riff bien trouvé de « The Distance ») l’album entier est une affaire de bruit, de fureur, de martèlement sonore. Ca cogne, ça hurle, ça va vite (« Best friends and hospital beds »), les titres ne dépassent guère les deux minutes. Agressif juste à point, ce disque est une explosion de décibels particulièrement jouissive. Le KO n’est pas loin.

www.funeralforafriend.com

lundi 29 avril 2013

Giroux et Henaux : « Meeting in the south »




Enregistré à quatre mains, ce petit maxi est la preuve évidente que la seule passion peut être le moteur de bien des réussites. Giroux et Henaux, c’est Alain Giroux le guitariste et Jean-Marc Henaux, harmoniciste de Shake Your Hips. Les deux musiciens ont mis leurs compétences en commun pour enregistrer ce sublime hommage au blues et au ragtime. L’apparente modestie de l’affaire est en fait sa grande force, la sensation d’intimité partagée avec les deux musiciens est très plaisante. Il y a finalement peu d’éléments dans ce disque, de la guitare, de la voix, de l’harmonica, mais la passion transpire de chaque note jouée. Cinq titres (trois reprises et deux compos originales) au charme vintage indéniable.

dimanche 28 avril 2013

Jenny Lee & The Hoodoomen : « Pretty Gritty City »




Alors que l’on insert le cd dans le lecteur et que les premières notes s’échappent, une évidence se fait jour : tout, absolument tout, chez Jenny Lee & The Hoodoomen nous est immédiatement sympathique ! Américaine de naissance, exilée en France, Jennifer Lee Milligan et son groupe nous ont gratifié d’un mini-album (7 titres) plein de charme. Il y a la voix de Jenny pour commencer, sexy à souhait et profonde. Et puis la musique. Ces musiciens ont du swing plein les doigts ! Si le blues (tendance jump) n’est pas absent des débats, c’est surtout au jazz que l’on pense. Classieux et raffinés, les Hoodoomen pratiquent un swing élégant, aidés par une pléiade d’invités, entre autres le saxophoniste Drew Davies. Si l’on tient compte du fait, qu’en sus le disque compte trois compositions originales (signées de Jennifer et du guitariste Pascal Fouquet), on n’est plus très loin d’imaginer un futur radieux pour le groupe. Un excellent disque qui renoue avec bonheur avec une esthétique héritée des 50s. A déguster le soir, lumières tamisées et whisky d’âge a portée de main…

samedi 27 avril 2013

Valerie June, La flèche d’or, 26 avril 2013.




« Bonsoir, je suis Valerie June et je vais jouer cette chanson toute seule ». S’en suit une interprétation déchirante au banjo. C’est ainsi qu’a débuté le concert de vendredi soir signant le retour de Valerie June, belle comme un cœur et toute de bleu vêtue, dans la capitale. C’est aussi le seul moment du show qui a ressemblé à la Valerie d’avant, l’artiste est aujourd’hui en pleine mutation et qu’il semble bien loin le temps de l’ « organic moonshine folk music » de ses premiers albums. Et pourtant il en reste quelque chose dans sa voix, entre folk, country et bluegrass. Désormais accompagnée par un groupe complet (basse, batterie, chœur, guitare, clavier/trompette) le creuset d’influences de Valérie s’est considérablement approfondi. Les différentes influences se superposent, se croisent, entre rock, blues et soul music. C’est un nouvel horizon qui s’ouvre devant elle et il est absolument fascinant, d’écouter son chant passionné déchirer la nuit parisienne. On pourrait facilement imaginer le Mississippi couler sous nos pieds. La musique de Valerie June est profondément terrienne et ancrée dans son sud natal. Et oui, quelque chose a changé chez Valerie June. Les yeux mi-clos, concentrée sur son sujet, l’artiste semble grave et terriblement sérieuse. Qu’est-il advenu de la chanteuse affable parlant au public entre deux chansons ? Ou est la fille accessible qui n’hésitait pas à taper la discute après les concerts ? Est-ce la notoriété nouvelle, le fait d’être désormais produit par Dan Auerbach (leader des Black Keys) ? Les sollicitations, les nombreux concerts, les voyages toujours plus longs ? La liste des interrogations est longue et nous laisse bien esseulé dans la nuit parisienne avec un seul regret au final : ce fût, beaucoup trop court… 
www.valeriejune.com

mercredi 24 avril 2013

Troubled Horse : « Step inside »




Mais quel est le secret d’un bon vieux disque de rock n’roll ? Epineuse question s’il en est. La réponse pourrait se trouver dans les neuf compositions du premier effort des Suédois méconnus de Troubled Horse. En effet, après dix ans d’existence, ces derniers se sont décidés à compiler leurs meilleurs morceaux pour donner naissance au présent album, « Step Inside », qui est donc leur premier. Pour en revenir à ce bon vieux rock n’roll tout commence pour la science de la guitare, que celle-ci soit diffusée dans un riff du feu de dieu, «Another man’s name » ou diluée dans de furieux soli (la wha wha de « One step closer to my grave »). Vient ensuite un art consommé du songwriting, en l’espèce les Suédois ont des arguments à faire valoir et n’hésitent pas à marcher sur les plates bandes de la pop, tendance musclée tout de même (« Your fears »). Empruntant à différents courants (garage, métal, hard rock, psychédélique) tout en restant fortement ancré dans les années 1970, Troubled Horse apporte ainsi sa réponse à l’épineuse question inaugurale. Plaisant, parce que bien fait, à défaut d’être original, cet album mérite d’être découvert.  

lundi 22 avril 2013

The Blue Van : « Would you change your life ? »




The Blue Van poursuit sa route. Apparu au début des années 2000 comme un pur groupe de garage rock très porté sur les années 1960 et 1970, The Blue Van n’a eu de cesse depuis d’élargir sa palette, de s’ouvrir sur des nouveaux sons, un peu comme si ces Norvégiens bon teint essayaient de donner une couleur européenne nordique à ce genre intrinsèquement étasunien. Ce nouvel effort, le cinquième, poursuit donc dans cette nouvelle voie. Concrètement, le quartet lorgne désormais en direction des années 1980, l’orgue farfisa qui avait fait le bonheur de leur premier album « The art of rolling » et un peu délaissé au profit de synthés apportant une note electro fuzz (cf. le morceau titre « Would you change your life ? »). La transformation est particulièrement spectaculaire sur « Dreamers » qui les voit empruntant un chemin carrément new-wave, sur que le clip (si tant est qu’une vidéo soit prévue sur ce titre) aurait naturellement trouvé sur le MTV made in 1987. Pourtant, signe de la richesse de cet album, The Blue Van est resté, fondamentalement, un groupe de rock n’roll débridé, l’excellente « Harder than a diamond » et le speed blues « Wake the tiger » (la pièce de choix de cette nouvelle livrée) se chargeront bien de contenter le rockeur en manque d’adrénaline. Saluons donc l’inventivité et la prise de risque (le solo de flûte sur « Gospel of dust » il fallait oser). Plus globalement le disque est très bien produit, pensé et rayonne d’une ampleur pop pas désagréable (« Weary Eyes » ; « I thought you like me »). Un excellent album, décidément The Blue Van fait bien partie du peloton de tête des groupes actuellement en activité sur le continent.

samedi 20 avril 2013

Diagonal : « The second mechanism »




Spécialisé dans la signature de groupes plutôt bruyants et évocateurs des années 1970 (Electric Wizard, Uncle Acid, Horisont) ; le label anglais Rise Above Records diversifie ses activités avec ses nouveaux poulains, les anglais de Diagonal. Il est cette fois question de rock progressif. Majoritairement instrumental, ce nouvel effort « The Second mechanism » ne comporte en effet que cinq titres. Cinq titres seulement, mais quelle épopée ! Les compositions sont assez longues et partent souvent d’un thème répété à l’envie autour duquel les musiciens gravitent empruntant des détours allant du jazz au métal en passant par les ambiances orientales. La musique est faîte de haut et de bas, d’accélérations ou de moments calmes. Le tout rappelle fortement les années 1970, ce qui est une constante chez les productions Rise Above. Il ne faut pas bien sur être allergique aux soli de guitares de plusieurs minutes, mais qui sont autant de démonstrations de virtuosité, pour pouvoir pleinement apprécier la chose. Tout juste pourrait-on regretter certains arrangements tirant trop sur la corde du kitsch. Mais pour le reste, l’album est très bien fait.
diagonal.bandcamp.com/


vendredi 19 avril 2013

Horisont : « Second Assault »




Groupe assez méconnu, les Suédois d’Horisont nous livrent avec « Second Assault » l’un des albums les plus excitant qu’il nous ait été donné d’écouter ces derniers temps. Horisont, c’est du rock n’roll, du pur, du vrai sans concession. C’est surtout un groupe qui refuse le passage du temps, qui arrête les horloges et rock aussi dur que dans les années 1970. Aussi puissante que le métal, la musique est servie avec une rage digne du garage rock. Sacré mélange, explosif à souhait. La virtuosité est présente à tous les étages, le toucher des musiciens est précis, fin, délicat à l’occasion (« Crusaders of death »). Et enfin, bonheur suprême, Horisont n’occulte pas non plus l’influence du blues voire même du jazz ce qui leur permet d’atteindre une musicalité extrême. Superbe album qui nous replonge avec délectation dans les grandes heures du heavy/hard rock des années 1970. L’ « Horisont » est bien dégagé, c’est une grande nouvelle.

mercredi 17 avril 2013

Fargo Rock City Festival


Une chouette programmation jouant la carte roots/americana (Steve Earle, Sallie Ford, Houndmouth) dans la  plus belle salle de Paris, le Trianon, le Fargo Rock City Festival semble né sous les meilleurs auspices...

Blondstone (stoner/grunge) est en tournée


Uncle Acid and the deadbeats : « Blood Lust »




A peine cinq ans d’existence et déjà culte, c’est l’incroyable destin des très mystérieux anglais d’Uncle Acid and the deadbeats. Au début, il était un groupe qui vivotait comme il pouvait dans son Angleterre natale et vendant ses deux premiers albums « Vol 1 » et le présent album « Blood Lust » par l’intermédiaire de son site internet et sur CD-R uniquement. Le groupe réussi cependant à attirer l’attention du label Rise Above, qui décide, en 2011, d’éditer une édition vinyle de « Blood Lust ». C’est alors que l’histoire s’emballe, le disque à peine sorti est déjà épuisé. La toile s’enflamme pour Uncle Acid and the deadbeats, sur ebay il faut alors débourser la bagatelle de 7500 livres sterling (8773 euros) pour acquérir la version vinyle dudit album. Et tout cela pour un groupe quasiment invisible, très peu de photos circulent, les concerts sont rarissimes, et dont personne ne sait précisément qui sont les membres qui le compose. Jusqu’à ce que Rise Above ne décide, en fin d’année dernière, de rééditer « Blood Lust » et nous donne ainsi l’occasion de vérifier par nous-mêmes tout le bien que l’on dit d’eux par ailleurs. Situés au confluent de plusieurs influences, Uncle Acid mélange les influences dans un chaudron bouillonnant de magie noire maléfique. Du doom metal, Uncle Acid garde les tempi lourds et obsédants, une sorte de psychédélisme/progressif forcément très sombre (« Curse in the trees »). La science du riff de guitare nous ramène du côté du Stoner (« 13 candles ») et le côté un peu « sale » de la production et les quelques légères influences blues qui traînent de ci, de là rapprochent Uncle Acid de la scène garage (« Deaths door », « I’m here to kill you »). Le tout baigne dans une ambiance matinée du second degré des films d’horreur de série B (voire Z). Et même si tout cela est extrêmement ancré dans les années 1970 et rappelle Black Sabbath (ou Electric Wizard pour citer un exemple plus récent), cet album est une incontestable réussite de bout en bout.

lundi 15 avril 2013

Japandroids : « Celebration Rock »



Contrairement à d’autres duos rock guitare/batterie en vogue actuellement, les Canadiens de Japandroids n’ont jamais donné dans le revival blues garage. Leurs précédents enregistrements privilégiaient les strates de guitares qui s’empilaient les unes sur les autres dans des tonalités post-rock. Rien de tel sur ce nouvel album, le deuxième, « Celebration Rock » le bien-nommé. En effet, le duo formé de Brian King et David Prowse, qui chantent chacun à tour de rôle, a considérablement clarifié sa formule. Fini les expérimentations, place au gros son, tout est absolument énorme, le potards à fond dans le rouge. Le duo renoue ici avec un songwriting simple, privilégiant les hooks et les refrains qui font ouh et ah. Aucun morceau ne dépasse les cinq minutes et il n’y a que huit titres, le disque reprend ainsi la durée standard d’un vinyle d’autrefois. Certes, tout ceci pourrait être vécu comme une régression au regard de la presse « arty » qui les a portés aux nues. Sauf que l’album regorge de tubes en puissance. Et on retrouve le plaisir tout simple de monter le volume et de headbanger en cadence. A noter une chouette reprise, « For the love of Ivy » du Gun Club. Fan de rock en manque d’adrénaline ? Ce disque est pour toi !

dimanche 14 avril 2013

Stagnant Pools : « Temporary room »




Bienvenue chez Stagnant Pools, preuve qu’il se passe des choses formidables au pays de la fuzz. Dans une droite lignée qui passerait par My Bloody Valentine et The Jesus and Mary Chain, les américains de Stagnant Pools, groupe formé par les deux frères jumeaux Enas, crée une toile sonore absolument fascinante. Assez éloignés de la conception classique du songwriting, les deux frères misent tout sur la simplicité des lignes. Le son des guitares est travaillé en profondeur, tout en échos et résonances, créant ainsi une sorte d’hypnose permanente allant chercher les notes au fin fond de la gamme et faisant ressortir chez l’auditeur abasourdi des sensations oubliées. La batterie soutient le tout en puissance, comme pour les guitares, son martèlement est sans fin et reste en tête de manière durable. Et puis il y a la voix, grave, sombre, elle apporte une couleur gothique à l’affaire. C’est un bel album.

samedi 13 avril 2013

James Hunter, La maroquinerie, 8 avril 2013.




Quelle classe ce James Hunter tout de même ! Tout chez lui respire l’élégance. Les instruments utilisés tout d’abord : contrebasse, orgue hammond B3, deux saxes, batterie et la Gibson Les Paul de Sir James. Tirés à quatre épingles, en costumes, les musiciens se présentent sur scène. Le batteur arbore un magnifique chapeau. Evoluant entre jazz, blues et soul, l’Anglais se distingue de la concurrence par sa capacité à faire le show. Il y a tout d’abord son petit pas de danse sur un pied pendant le solo de guitare. Ensuite on a le glissé/tombé de guitare qui non seulement assure le spectacle mais est en plus, signifiant sur un strict plan musical. Et enfin, dernier move au répertoire, le solo de guitare à terre. Triomphe assuré. Vous l’aurez compris, James Hunter, c’est un véritable entertainer. Dans le cadre intime de la maroquinerie, c’est absolument parfait, avec les poteaux de briques rouges dans le fond de la scène, on se serait cru à New York voire à Londres, partout sauf à Paris. Pour ne rien gâcher le concert est superbement mis en lumières. Le groupe ultra soudé swingue, groove à point, les saxes donnent la note jazz, la guitare celle du blues et du rock n’roll. Seul petit regret, James semble un peu enroué et ne chante pas aussi bien que d’habitude. Ce qui ne l’a, ceci dit, nullement empêché d’assurer le spectacle avec beaucoup de professionnalisme mais aussi d’humour, de petites blagues parsèment la soirée, il a l’air d’un type vraiment agréable. Une excellente soirée placée sous le sceau de l’élégance.

Johnny Winter, Olympia, 7 avril 2013.

La soirée qui n'a finalement jamais eu lieue

Cela aurait dû être une fête de la guitare, une sorte de recréation du festival de Woodstock, ou ils ont été tous deux à l’affiche, malheureusement, le décès d’Alvin Lee, il y a à peine un mois, laisse notre Johnny Winter un peu esseulé. La soirée fut malgré tout très belle, grâce à la réactivité de la production qui a réuni un plateau cinq étoiles pour entourer Johnny Winter. On commence par le virtuose Tommy Emmanuel, seul à la guitare folk pour un set acoustique. Pas mal du tout même si la présence d’Emmanuel parait un peu décalée, un sorte de calme avant la tempête. Celle-ci prendra la forme de « l’ogre Irlandais », Johnny Gallagher, totalement inconnu et qui repartira sous les vivas de la foule qu’il n’a eu aucun mal à se mettre dans la poche. Entre blues électrique bien envoyé et rockabilly, ce dernier n’a aucun mal à s’attirer les faveurs de la foule. Excellent d’un bout à l’autre, Johnny Gallagher, la grande révélation de la soirée. Direction ensuite le bar où on retrouve un Manu Lanvin, bien esseulé avec son ampli de cinq watts. Entouré de son contrebassiste et de son batteur, ce dernier a bien du mal à se faire entendre. Un petit showcase pour patienter, trois titres et deux reprises « got my mojo working » et « Gloria ». Saluons la performance de l’artiste dans des conditions franchement pas évidentes. Retour ensuite dans la fosse pour le gros morceau de la soirée Johnny Winter, accompagné de deux guest stars exceptionnelles (en plus de son groupe habituel) : son frère, l’inénarrable Edgar Winter (saxophone et claviers) qui annonce le concert (comme à Woodstock !) et un autre guitar-hero le bluesman Robben Ford, dont on a pu admirer la finesse du touché (Gibson SG) le temps de trois titres.  C’est la grande nouvelle de la soirée, Johnny Winter va mieux, beaucoup mieux. Presque sémillant ce dernier se présente seul sur scène et marche sans aide extérieure jusqu’à sa guitare et joue le premier titre debout. Laissé quasiment pour mort après des années d’excès, je me souviens encore de mes premiers concerts de Winter quand il fallait quasiment le porter jusqu’à son instrument… Derrière moi le public approuve et des « Ouais, il n’est pas mort » se font entendre. Winter semble avoir retrouvé toutes ces capacités musicales et balance ce son du Texas entre blues et rock comme à la grande époque des années 1960. On pourrait juste regretter cette horrible guitare sans tête que plus personne n’utilise depuis les années 1980.  Côté set-list pas de grosses surprises, reprises bien senties, la bien nommée « Johnny be good » et son refrain « Go Johnny go » repris comme une antienne par le public ; « Sunshine of your love » (Cream), des titres des Stones. Quelques compositions originales parsèment le tout. Le saxophone d’Edgar est une valeur ajoutée vers un son plus jazzy. Ce fût une belle soirée. De là haut, Alvin doit être content.

lundi 8 avril 2013

Clock n’Works : « Midnight Talking »




Deuxième EP (quatre titres) pour ce jeune quatuor parisien qui rêve d’Angleterre (cf. l’accent british plus vrai que nature de leur chanteur). Au confluent de plusieurs cultures, les Clock n’Works livrent ici un EP plutôt convainquant, mélangeant une accroche de guitares rock n’roll à des mélodies pop avec un soupçon très léger de disco dans les rythmes, histoire de danser un peu (« Landscape »). Le songwriting est suffisamment incisif pour accoucher de petites perles pop que l’on se prend à siffloter sans y prendre gare, l’excellente et assez 70s « Face to face » ; « Midnight talking », ce qui est généralement considéré comme un gage de qualité. Les Clock n’Works tiendront-ils la distance sur la longueur d’un album ? Affaire à suivre…
www.twitter.com/clocknworks
En concert le 13 avril au Tigre (Paris)

samedi 6 avril 2013

Rival Sons, Le Trabendo, 30 mars 2013.




Une des plus fines formations du moment, les Rival Sons font revivre les grandes heures du hard rock et du rock n’roll garage des années 1970. Il suffit pour s’en persuader d’observer la foule bigarrée composant le public réuni au Trabendo en ce samedi soir. Un public inter générationnel, où tous les âges se croisent, certains portant cheveux blancs et tee shirts à l’effigie des grands noms du rock du passé, alors que le groupe n’existe que depuis quelques années seulement. Dans les faits, les Rivals Sons ont faits leurs tous les codes régissant le rock d’avant. Personne, dans la scène actuelle, ne vocalise comme Jay Buchanan. Installé sur la droite de la scène, Scott Holiday, redonne toute sa signification à la notion de guitar hero. Et celle-ci n’a rien de ringard. Groupe fin techniquement s’il en est, cette virtuosité des quatre musiciens ne vire jamais à la démonstration froide et stérile. Au contraire, tout est mis au service de l’émotion et du feeling. De longs soli psychédéliques émaillent le concert, jamais ennuyeux et le groupe prend bien soin d’alterner les ambiances et d’électriser le public grâce à la science du riff de Scott Holiday (ah « Pressure and time », « Get what’s coming » c’est quelque chose…). Enfin comme tout bon groupe qui se respecte, le blues voire le jazz pour certaines parties de batterie, n’est jamais bien loin. Et là la paire rythmique Michael Miley (excellent batteur) et Robin Everhart (basse) apporte le recul et le groove nécessaire. Un groupe de musiciens monstrueux au service d’un répertoire de qualité, pas besoin d’aller chercher plus loin…  
www.rivalsons.com
www.facebook.com/rivalsons

Heymoonshaker : « Shakerism »




Premier EP pour ce duo anglais, désormais installé en France. Composé de Dave Crowe et d’Andy Balcon, cette formation pour le moins originale donne de nouvelles couleurs au blues tout en restant fidèle à l’idiome original. Sacré gageure. Les Heymoonshaker sont avant tout une affaire de bouche. Celle du chanteur/guitariste Andy Balcon tout d’abord, son chant est exalté, toujours au bord de la rupture, les cordes vocales soignées au whisky et au tabac. L’autre bouche, c’est celle de Dave Crowe, beatboxer exceptionnel (écoutez le sur « Devil in mind » et « Cream F feeling » cela se passe de commentaire), responsable à lui seul de la rythmique, c’est le groove littéralement fait homme. La rencontre des deux hommes, en Nouvelle Zélande où les deux musiciens de rue se côtoyaient (la plage « London part 2 » donne une idée assez précise de ces performances de rue), a donné naissance à cet étrange duo, les Heymoonshaker. Etrange car à brut, sans électricité (la majorité des guitares sont acoustiques) on imagine le duo se produire dans les champs de coton du Delta. Et pourtant il se dégage de fondamentalement moderne de ce duo. L’absence de batterie et le remplacement de cette dernière par du beatbox donne une note étonnante, intrinsèquement originale, on pense parfois à du dubstep un peu comme si Skrillex s’était mis en tête de remixer les bluesmen originaux du Delta. On avait jamais rien entendu de tel avant et quelque chose nous dit que l’on n’est pas prêt d’oublier ces neuf compositions…


vendredi 5 avril 2013

Erik Truffaz Quartet : « El tiempo de la revolucion »




Cela débute par un martèlement sourd de la batterie. Un peu comme si une certaine tendance sombre s’était emparée du jazz. Dès les premières notes, « El tiempo de la revolucion », le nouvel album du trompettiste suisse Erik Truffaz, entraîne l’auditeur sur des chemins tortueux à l’écart des voies express toutes tracées. Limite oppressant, ce nouveau disque trouve pourtant quelques rayons de lumière dans les notes s’échappant de la trompette de son auteur ou dans la voix de la chanteuse pop Anna Aaron, invitée sur trois titres. A l’écoute, le jazz vu selon Erik Truffaz doit beaucoup à la musique de film, et comme tout bon thriller, ce nouveau disque est riche en suspense et en moments de tensions.
En concert le 6 avril à Paris (Olympia).

mercredi 3 avril 2013

The Impellers





Nouvelle petite pépite soul/funk que ce quarante cinq tours en provenance directe de Brighton, œuvre du groupe The Impellers. A l’aise dans plusieurs registres, The Impellers livrent ici une curieuse arme à double tranchant. « Do want i wanna do », qui occupe la face A, est une bombe funky en diable étonnamment latine (pour un groupe anglais s’entends) avec cuivres et percussions à l’avenant et un pont chanté dans la langue de Cervantès. C’est chaud et ça donne plutôt envie de remuer. A l’opposé, la face B, « Signs of hope and happiness » (peut-être bien ma préférée) est beaucoup plus soul et deep. Groove lent et émotion à fleur de peau, sur un son typé années fin sixties/début seventies. Magnifique voix chaude et profonde de la chanteuse, c’est beau !

mardi 2 avril 2013

Buridane : « Pas fragile »




Buridane l’affirme bien fort, elle n’est « pas fragile ». Pourtant à l’écoute de son premier album, on ressent certes une personnalité et une plume bien affirmée mais aussi une sensibilité à fleur de peau qui lui fait chanter « mieux que moi ».  Depuis qu’on l’avait découvert sur son premier ep, entièrement acoustique, Buridane a parcouru du chemin jusqu’à ce premier album. Le propos s’est épaissi, entre légèreté, « Badaboum », et gravité, « Le serment », carrément dramatique. Buridane se livre tout en métaphores retenues. Musicalement, la collaboration avec Pierre Jaconelli (Benjamin Biolay) a donné de la profondeur à Buridane, parfois plus rock (« Jusqu’où petite », « Si y’a personne ») même si la voix cristalline et la guitare folk, « le serment », « la caillasse », de la jeune lyonnaise reste au centre des débats. Un premier album, un peu convenu certes, c’est le problème récurrent de la chanson française, mais œuvre d’une jeune auteure à suivre…
En concert le 3 avril à la boule noire (Paris)

lundi 1 avril 2013

Alex Toucourt : « Mémoire d’éléphant rose »




Découvert avec son premier album « Studiorange », Alex Toucourt poursuit son chemin tranquillement. Son deuxième disque, intitulé « Mémoire d’éléphant rose », nous permet de découvrir un artiste en pleine mutation. Si le premier effort d’Alex brillait d’un minimalisme pop folk, acousticool comme il le disait lui-même, ce nouvel opus voit le lorrain tenter des choses nouvelles. Arrangements de cordes, de cuivres, expérimentations rythmiques sur « Ca va aller » ou « Tes crasses », tout le disque brille d’une opulence nouvelle, jamais ostentatoire mais toujours juste. Tour à tour optimiste ou mélancolique, Alex soigne ses textes et brosse le portrait de personnages hauts en couleurs, « Gary Malabar » ou émouvants « Chienne de vie ». Un bel album de chanson française, œuvre d’un artiste attachant. A découvrir.
En concert au divan du monde le 3 avril 2013.