jeudi 30 septembre 2010
Tournée Of Montreal
Oct 4, 2010 - Queen Margaret Union, Glasgow, United Kingdom
Oct 5, 2010 - Manchester Academy 2, Manchester, United Kingdom
Oct 6, 2010 - Koko, London, United Kingdom
Oct 7, 2010 - La Cigalle, Paris, France
Oct 8, 2010 - Le Grand Mix, Tourcoing, France
Oct 9, 2010 - Melkweg, Amsterdam, Netherlands
Oct 10, 2010 - Admiralspalast, Berlin, Germany
Oct 12, 2010 - Debaser Medis, Stockholm, Sweden
Oct 13, 2010 - Wimp Event, Rockefeller, Oslo, Norway
Oct 14, 2010 - Amager Bio, Copenhagen, Denmark
Oct 15, 2010 - Botanique Rotonde, Brussels, Belgium
Someone Still Loves You Boris Yeltsin, tournée européenne
Sep 30, 2010 - PPC, Graz, Austria
Oct 1, 2010 - SC Teatar & TD, Zagreb, Croatia
Oct 2, 2010 - Sublime, Aflenz, Austria
Oct 3, 2010 - Chelsea, Vienna, Austria
Oct 4, 2010 - Kranhalle, Munich, Germany
Oct 5, 2010 - Rocket, Milano, Italy
Oct 6, 2010 - Bleu Lezard , Lausanne , Switzerland
Oct 7, 2010 – Kaserne, Basel, Switzerland
Oct 10, 2010 - The Forum, Tunbridge Wells, United Kingdom
Oct 11, 2010 - Hoxton Square Bar & Kitchen, London, UK
Oct 12, 2010 - Democrazy @ Charlatan, Ghent, Belgium
Oct 13, 2010 - Pretty Vacant, Düsseldorf, Germany
Oct 14, 2010 - Stuk, Leuven, Belgium
Oct 16, 2010 - Paradiso, Amsterdam, Netherlands
Oct 17, 2010 - Molotow, Hamburg, Germany
Oct 18, 2010 - Musikcafeen, Aarhus, Denmark
Oct 19, 2010 - Revolver, Oslo, Norway
Oct 20, 2010 - Debaser, Stockholm, Sweden
Oct 21, 2010 - Lades, Copenhagen, Denmark
Oct 22, 2010 - Bang Bang Club, Berlin, Germany
Oct 23, 2010 – Hafen 2, Offenbach, Germany
Oct 28, 2010 - Jugendhaus West, Suttgart, Denmark
mercredi 29 septembre 2010
Les Tit’Nassels : « Même pas mal »
Les Tit' Nassels "Même pas mal !" - teaser 1
envoyé par nassels. - Regardez plus de clips, en HD !
lundi 27 septembre 2010
Rencontre avec Bertrand Belin
« Hypernuit » est un album très épuré, musicalement parlant. As-tu laissé un peu de côté la musique pour te concentrer sur la voix ?
Bertrand Belin : Il y a une évolution au niveau de la voix, mais je n’ai pas mis de côté la musique pour autant. Le disque est surtout déserté par les arrangements mais pas par la musique j’espère. L’instrumentation est plus réduite que sur les disques précédents ce qui permet de mettre la voix à une place peut-être un peu meilleure.
Tu as travaillé la voix et sa mise en valeur ?
B.B : Opérer ce genre de réglage ça fait partie des choses que j’ai mis en œuvre pour que la voix soit mieux considérée sur ce disque. De là à dire que j’ai travaillé la voix, le larynx… Non je ne l’ai pas fait particulièrement à part en me couchant tard et en fumant…
Et est-ce que tu as trouvé ta voix finalement avec cet album ?
B.B : Je ne sais pas. Il faudrait en reparler dans quinze ans. Je ne la cherche pas particulièrement, je ne me pose pas ces questions. C’est ma voix d’aujourd’hui…
Ton ambition avec cet album était de faire « un disque qui parle moins mais qui dit plus ». Que voulais-tu dire de plus par rapport aux fois précédentes et est-ce que tu as l’impression d’avoir réussi ?
B.B : Je ne voulais pas dire plus en termes de propos. Je voulais que le propos arrive jusqu’à son auditeur. Ce n’était pas le cas des précédents disques qui étaient assez volubiles avec des arrangements riches, au sens calorifique. Il fallait vraiment, vraiment (il insiste) passer du temps avant de se sentir concerné, de rentrer en résonance avec les textes. Ce qui me fait dire que ces disques (« Bertrand Belin » en 2005 et « La Perdue » en 2007, NDA) étaient bavards. Une logorrhée n’arrivant nulle part. Celui-ci dit plus par ce que je le trouve plus limpide, plus clair. Il s’adresse mieux. Et en s’adressant mieux, il dit plus…
Simplifier les arrangements donne-t-il un album plus simple à enregistrer ?
B.B : Non, en fait je n’ai pas simplifié les arrangements, je n’en ai quasiment pas mis. Maintenant cela ne rend pas l’album plus facile à enregistrer. Cela nous accule à une attention de tous les instants. A être plus exigent sur la captation live des morceaux. Toutes les chansons ont été enregistrées, à quelques exceptions près, dans leur véritable temporalité, les musiciens jouant simultanément. Live en studio. On savait que les chansons n’allaient pas passer par une étape d’arrangement, on n’allait pas mettre des enluminures avec ici des vents, ici des cordes, ce n’était pas l’objectif. Donc, il fallait trouver de la densité avec peu d’instrumentistes, assez peu d’outils. En fait, je pense même que c’est plus délicat d’enregistrer un disque dépouillé.
Le résultat est plus brut. Est-ce que cela implique d’être plus exigent au niveau de la composition, sachant que l’on ne pourra pas enjoliver les chansons ?
B.B : En tout cas, j’espère que l’écriture est meilleure que sur les disques précédents.
J’ai lu dans ta biographie que tu avais « souvent mis le casque sur les oreilles et chanté directement sans écrire ». Est-ce que les paroles sont plus difficiles à reproduire sur scène sans base écrite ?
B.B : Maintenant les textes existent et sont mémorisés. Donc cela ne change absolument rien qu’ils soient passés par le papier où pas. Pour moi la page à une influence. Le caractère graphique des mots posés sur une page m’influence au niveau du rythme même du texte. C’est un de mes défauts. Je ne voulais pas subir cette influence et c’est pour cela que je ne suis pas passé par la page. Je ne relis pas les chansons, même celles des précédents disques. Elles existent dans ma tête. Cela ne change rien au moment de les chanter sur scène.
Est-ce que tu as connu des pannes de textes pendant l’enregistrement, un blocage devant le micro ?
B.B : Non. Il ne faut pas croire que je suis entré en studio sans aucun texte. J’ai composé les chansons avant. Quand je suis arrivé en studio, les chansons étaient déjà finies. J’ai composé les chansons chez moi sur ma guitare. Et spontanément j’avais quelques minutes d’avance sur les mélodies et la musique. Et allons-y franco (il tape dans ses mains, enthousiaste), faisons un petit peu travailler les rouages du cerveau ! Surprenons l’imagination au moment où elle s’y attend le moins ! Et puis petit à petit, j’ai accumulé dans ma bouche et dans ma tête les mots qui sont devenus les paroles de la chanson. Seulement je ne les ai pas notées.
Je voudrais revenir sur la chanson « neige au soleil ». J’aime bien l’idée du désir amoureux évoqué comme une course poursuite entre deux personnes et « ton avance fond comme neige au soleil »…
B.B : Ce que tu as perçu de cette chanson s’y trouve mais il s’agit uniquement de son visage. Son mobile n’est pas tout à fait le même. Il est question de désir. Quand je dis avant ce soir je t’aurai touché la main c’est le grand soir, le soir de la vie, de la mort. Pas ce soir 19h. Des gens qui vivent ensemble toute leur vie ne se connaissent pas, ne se sont pas approchés pour autant. C’est faire le pari, avant de trépasser, d’avoir réussi à gagner l’autre. Essayer de percer le mystère de l’altérité. C’est une allégorie du défilement du temps. Il n’est de toute façon pratiquement question que de cela dans mon disque.
Tes paroles sont tout le temps à tiroir, avec toujours plusieurs interprétations possibles. C’est toujours un peu le cas dans la musique chacun trouve ce qu’il y cherche…
B.B : Le nombre de tiroirs est égal au nombre de gens qui y trouvent des tiroirs. Ma volonté n’est pas de disposer des pièges, des trappes et des tiroirs dans mes textes. Je ne choisi pas un sujet qui tout à coup va me mettre en marche pour écrire une chanson. J’écris, d’ailleurs comme on le disait tout à l’heure je n’écris pas mais je convoque, et du coup je laisse venir les obsessions. Et je découvre après ce qui me traverse et à l’air de me préoccuper.
Il y a un décalage ?
B.B : Je sais qu’il y a des chanteurs qui se décident un beau matin et tiens si j’écrivais une chanson sur les frontières, par exemple. Sur quelqu’un qui a du mal à passer une frontière. Un autre a envie d’écrire une chanson sur myspace, une chanson drôle. Moi je ne travaille pas comme cela. Je suis mis en mouvement, tout à fait modestement, par des injonctions intimes. Et comme je m’exprime, je constate par le résultat que je suis traversé et habité par certaines préoccupations, pas du tout originales d’ailleurs. En particulier la fuite du temps. J’ai le goût de l’anticipation. Je suis assez pressé d’être vieux. Je me demande comment ça se passe. Comment font les personnes âgées. Comment on vit. Comment on interagit avec le temps ?
J’ai trouvé « la chaleur » très originale. La façon dont le titre commence : « Qui, qui peut, qui peut me dire »…
B.B : Là c’est vraiment un jeu. Comme les cailloux du petit poucet. On découvre la chanson petit à petit. Il y a une fausse piste qui ne tient pas très très longtemps. « Qui, qui peut, qui peut dire, qui peut me dire ». Le vrai jeu commence avec la phrase d’après : « Que devient le pays ». Quand on s’arrête là on peut avoir l’impression qu’il s’agit d’une considération réactionnaire. Que devient le pays, la France, tout fout le camp. Alors qu’il s’agit du paysage : « Que devient le pays, le paysage ». C’est un peu ludique. J’imagine que quand on entends cela on se dit, il y a un petit côté un peu malin. C’est la seule chanson où il y a un jeu de langue.
Une chanson qui prend des chemins de traverse…
B.B : C’est le cas de toutes je pense. Il faudrait peut-être pouvoir les ramener un peu dans un chemin moins serpentant de temps en temps.
Est-ce que tu n’as pas peur qu’on se perde un peu…
B.B (ferme) : Ah mais, vous vous débrouillez ! Vraiment je n’ai absolument pas peur, si vous vous perdez, perdez-vous ! Se perdre, c’est un art de vivre !
Musicalement, quelles ont été les influences sur ce disque, la country ? Le folk ?
B.B : Je ne fais pas un disque avec des influences. Et puis après un autre disque avec d’autres influences. Et ainsi de suite. La matière musicale de ce disque est clairement la guitare. Et la guitare, c’est la pop music, le rock, c’est anglo-saxon. Donc je pratique une guitare anglo-saxonne. Et pour composer, je me débrouille avec cette guitare. Comme tous les musiciens font, avec assez peu de vocabulaire disponible et peu de potentialité d’invention pure. De recomposer à l’envers à l’endroit les formes que l’on connaît depuis toujours et d’essayer d’en ressortir quelque chose qui aurait un petit peu de régularité. Et ce bagage musical est le mien depuis que j’ai commencé à jouer de la guitare à l’age de 14 ans. Comme beaucoup de Français, j’ai écouté de la musique américaine depuis mon adolescence. C’est la musique qui m’a nourri comme beaucoup d’autres. Mais il y a aussi quelque chose qui viendrait de l’horizontalité de l’impressionnisme français. De la musique du début du siècle dernier. Ca se trouve dans mes influences sans prendre forme sur le plan de la partition. Ce qui était le cas sur mes précédents albums où les cordes et les vents étaient arrangés en réponse à une fascination pour l’orchestre. Là, j’ai retranché tout ça mais j’espère que demeure le rythme, une bonne vitesse de déploiement de la musique. Qui elle vient de la musique orchestrale du début du siècle.
J’ai lu dans ta biographie que tu te considérais comme « le haut parleur » de tes textes, est-ce que tu as travaillé l’interprétation comme un acteur travaille un rôle ?
B.B : Non ce n’est pas dans ces termes là. J’ai cherché être en contact avec ce que j’ai à dire sur le plan physique et vocal. Les textes que j’écrivais jusqu’alors étaient denses, volubiles et plein d’afféterie. Quelque chose de clinquant. Je suis assez sévère (son visage se ferme). Dans le fond je les aime encore. Je me rappelle que j’ai eu du plaisir à les écrire et à les chanter. C’est toujours le cas, mais c’est difficile pour moi de les chanter par ce qu’il y avait quelque chose qui était de l’ordre du débit. Physiquement parlant. C’était difficile de rentrer en contact avec ces chansons. Et puis, je fais tout un peu tard. Je suis à une étape de mon cheminement vers un idéal. Je serai toujours en mouvement vers cet idéal. Ce qui comptait pour moi, là, c’était que les mots qui sortaient de ma bouche puissent connaître un peu le risque de la chute. Qu’ils aient suffisamment de poids pour éventuellement tomber par terre. Alors que mes textes d’avant, sortaient de ma bouche et flottaient dans l’air comme un espèce de fumée. Il y avait un voile de pudeur disposé dessus un peu trop souvent. Et pourtant ils recèlent des choses qui comptent pour moi et que l’on retrouve dans les dernières chansons. Il fallait mobiliser plus d’efforts pour les apprécier.
Est-ce que Hypernuit est un album lettré ?
B.B : Moi je ne suis pas lettré, je ne pense pas que mes chansons soient lettrées. Je ne sais pas trop ce que cela veut dire « lettré ». Je n’ai pas fait d’études de lettres. On peut voir qu’il y a une attention particulière portée au texte et à sa nature dans le sens où je n’emploie pas une langue orale, comme celle que l’on utilise pour s’exprimer dans la rue. Ce n’est pas non plus des slogans publicitaires.
L’album est-il automnal ?
B.B : J’ai toujours eu envie de faire un disque automnal. Je n’y suis pas encore arrivé. Mais je suis assez aidé par ce qu’Hypernuit est sorti la veille de l’automne. Sa date de sortie va peut-être l’aider à s’inscrire comme un souvenir d’automne pour les gens qui l’auront écouté. J’aimerais bien qu’il le soit. Je suis très attentif à l’avis de mes amis, de mon entourage. On m’a dit qu’il était assez lumineux, gorgé de lumière. D’autres, au contraire, ont l’impression d’être tapi dans une maison au milieu d’un bois dans une espèce de nuit scandinave. Moi, je pense que c’est un disque hivernal.
C’est un disque du soir en tout cas…
B.B : Oui, oui. C’est aussi pour cela qu’il est hivernal par ce que le soir tombe plus tôt en hiver. On peut l’écouter plus vite (rires).
Un grand merci à Bertrand Belin et à Ephélide.
www.bertrandbelin.com
www.myspace.com/bertrandbelin
www.facebook.com/bertrandbelin
Propos recueillis le 22 septembre 2010.
vendredi 24 septembre 2010
The Bamboos 4
Déjà le quatrième album pour cet excellent combo funky australien qui ma foi trace sa route bon an mal an. Groupe instrumental, les Bamboos sont tout le temps confronté au même problème, la diversité des intervenants vocaux rendant leurs albums un peu décousus. Problème qu’ils ont plus ou moins résolu en jetant leur dévolu sur Kylie Auldist qui chante sur la bagatelle de sept titres de ce nouvel opus. Cette dernière a ses petites habitudes avec les Bamboos puisqu’elle participait déjà au deux albums précédent au point qu’elle apparaît même sur la pochette comme un membre du groupe à part entière. Pour garder une ouverture sur le monde moderne, les Bamboos font cette fois appel au rappeur Lyrics Born, « Turn it up», ce qui permet d’élargir l’horizon de ce groupe très ancré dans le funk des années 70. Le chanteur King Merc également convoqué sur « You ain’t no good » apporte quant à lui une note plus soul qui irradie de son organe éraillé. Notons également l’instrumental « Red Triangle », très blaxploitation, ce qui me semble être un première pour ce groupe, et le motif de sitar rigolo de «Up on the hill » une tentative de percée sur des contrées plus psychédéliques. Sinon, les Bamboos font toujours preuve de leur proverbiale efficacité sur les up-tempos bien aidés par des cuivres et claviers vintage à l’avenant. Dans le genre, on trouve difficilement mieux à l’heure actuelle.
jeudi 23 septembre 2010
Un petit cadeau de la part des Amplifetes
mercredi 22 septembre 2010
Hurts : Belle Vue EP
Futur carton annoncé (le groupe est actuellement N°1 en Allemagne, Suisse, Autriche, Espagne et Finlande et N°2 au Royaume Uni, Danemark, Suede et Grèce) le duo mancunien Hurts déboule avec un premier EP intitulé Belle Vue. La France est pour l’instant restée à l’abri de la tornade, ce qui ne devrait pas durer, leur premier album « Happiness » sortira dans nos contrées le 15 novembre prochain. D’ici là, ce premier EP, sur lequel on retrouve deux titres de l’album « Wonderful life » et « Better Than Love », permet de se faire une première idée. Et effectivement ces Hurts ont tout pour plaire. New wave teintée d’électro, Hurts renoue avec un son synthétique marqué par les années 80 en général et par Depeche Mode en particulier auquel le duo fait souvent penser. Deux remixes complètent le track listing et notamment « Better Than Love – Jamaica Remix » petite bombe électro-funk au charme eighties complètement désuet et qui est probablement déjà en train d’exploser un dance-floor près de chez vous.
www.informationhurts.com
lundi 20 septembre 2010
The Ghost Of A Saber Tooth Tiger : « Acoustic Sessions »
The Ghost Of A Saber Tooth Tiger, c’est derrière ce patronyme étrange, voire barbare, que se cache le nouveau projet d’un nom bien connu des lecteurs de cette page : Sean Lennon. Associé pour l’occasion à la chanteuse Charlotte Kemp Muhl, le duo nouvellement constitué a monté le label indépendant Chimera Music qui distribue leur premier effort intitulé « Acoustic Sessions ». En neuf titres, acoustiques comme son nom l’indique, Sean et Charlotte font renaître l’esprit folk voguant sur le Greenwich Village des années 60. Leurs voix, superbes, se marient à merveille recréant des harmonies vocales dignes de Simon et Garfunkel et des Beach Boys posées sur un délicat tissu d’arpèges de guitare folk. Le feeling mélancolique de la chose est, quant à lui, à rapprocher de Nick Drake mais aussi de « Friendly Fire », le superbe album de Sean Lennon sorti en 2006. Mais GOASTT est bien plus qu’un simple duo folk et la richesse de cette session ne peut être résumée en cette seule formule. En effet, Sean et Charlotte agrémentent le tout d’arrangements psychédéliques à base de vibraphone et de banjo (« Dark matter white noise »), sur lesquels l’ombre de Syd Barrett plane. «The World was made for men », titre à cappella chanté en chœur évoquant une chorale épiscopale, est proche de ce que peut proposer Fredo Viola à l’heure actuelle. Sorti un peu plus tôt cette année, le 45 tours « Jardin du Luxembourg » / « Comic Strip » (reprise de Gainsbourg) laisse penser que GOASTT pourrait dans un avenir très proche électrifier sa musique. Ils auraient paraît-il un deuxième album tout prêt enregistré, comme celui-ci, dans leur cuisine. Affaire à suivre…
Sortie le 26 octobre 2010
dimanche 19 septembre 2010
Bertrand Belin : « Hypernuit »
Après avoir longtemps joué pour les autres, le multi-instrumentiste Bertrand Belin (guitare, banjo, violon) sort son nouvel effort, le troisième, très justement intitulé « Hypernuit ». Ce nouvel album, Belin l’a conçu assez modestement accompagné de Tatiana Mladenovitch à la batterie et de Thibault Frisoni à la basse. Un disque assez intimiste donc « qui parle moins mais en dit plus » et qui a le don de nous plonger au cœur d’une « hypernuit ». Sa chanson mâtinée de pop et de folk se rapproche, pour la voix surtout, d’Alain Bashung, on pense aussi parfois à ce grand ascète de Leonard Cohen. C’est la limite de la démarche de Belin, il y a comme quelque chose d’austère dans cet opus qui confine à la sècheresse. Cependant l’élégance et le raffinement de Bertrand Belin permettent toutefois de compenser. Au niveau des textes Bertrand innove. Partant du principe qu’une chanson s’écoute et ne se lit pas, Bertrand a très peu écrit mais « mis le casque sur les oreilles et chanté directement (…) les textes sont nés au sein même de la musique ». En conséquences les paroles sont assez elliptiques mais très subtiles comme ce désir amoureux évoqué dans « Neige au soleil ». Finalement, alors que l’écoute du disque s’achève on se surprend à penser que cette « Hypernuit » est beaucoup plus ambitieuse qu’il n’y paraît au premier abord. Un disque de saison alors que les premières effluves de l’automne se font sentir. Malgré les quelques réserves émises, sa délicatesse fait beaucoup de bien.
www.facebook.com/bertrandbelin
samedi 18 septembre 2010
Erykah Badu : « New Amerykah Part Two : Return of the ankh »
En 2007, Erykah Badu a lancé « New Amerykah », projet artistique d’ampleur s’étirant sur trois disques, donnant sa vision de l’America. Projet dont le deuxième volume est sorti cette année. Ce « return of the ankh » puisque c’est ainsi que se nomme cette suite, prends le contre-pied du premier disque, axé autour de sonorités hip-hop teintées d’électro. Point de scratches ou de breakbeat ici. Cette année Erykah est retourné à la source, offrant un disque particulièrement roots. La voix, un peu fluette, d’Erykah est particulièrement bien mise en valeur, on pense à Millie Jackson à Minnie Ripperton (« 20 feet tall » ; « fall in love ») et plus généralement à l’age d’or des années 70, notamment grâce à l’utilisation de claviers vintage, teinté de petites touches plus modernes. Ce qui donne à Erykah l’occasion d’explorer de nouveaux territoires, jazzy par exemple sur « Agitation » et sur le morceau de bravoure de dix minutes « Out my mind, just in time ». Au final une session au charme intimiste et fortement recommandée.
mercredi 15 septembre 2010
mardi 14 septembre 2010
Aloe Blacc : "I need a dollar"
lundi 13 septembre 2010
cecilia::eyes : Here dead we lie
Quintet belge plutôt méconnu dans nos contrées, cecilia::eyes sort son nouveau et deuxième disque intitulé « here dead we lie ». Groupe instrumental, tendance planante, plutôt étiqueté post-rock, cecilia ::eyes se pose dans la droite ligne d’une descendance entamée par des groupes tels que Mogwaï, The Gathering, Tortoise voire My Bloody Valentine. On est ici en plein territoire expérimental et très très loin de la classique formule couplet/refrain. Tour à tour, mélancolique ou lumineuse, la musique des Cecilia ::eyes est toujours onirique, un peu comme la bande son d’un rêve mais qui ne serait pas nécessairement doux. L’écoute de l’album vous projette dans une espèce d’ascenseur émotionnel qui finit par transporter assez loin le chanceux auditeur. Ne surtout pas être effrayé par les longues plages, et ces guitares qui s’étirent vers l’infini mais au contraire accepter d’être bercées par elles. Surfer la vague. Un opus qui a la saveur d’un été qui s’achève et qui annonce les premiers frimas de l’automne alors que tombent les premières feuilles mortes…
dimanche 12 septembre 2010
Cortex en concert
samedi 11 septembre 2010
Interview Cours Lapin (English Version)
Hailing from Denmark and singing in french, Cours Lapin is releasing his first album, called « 1,2,3 » this month. How come the best french music around is coming from a Danish band ???
1) Could you introduce yourself ?
P: My name is peder. Producer and Composer.
J: My name is Jonas Struck. Composer & Guitarist.
A: I'm Asger Baden. Composer & keyboard player
L: I am Louise Alenius, i like to write songs about strange things i dont understand which gives me alot of things to write about…
2) How did you find the band's name ?
L: Cours Lapin is the title of a song from the album. I had this picture in my head about a rabbit sitting totally still. The rabbit knows that the second it starts moving, it will be shot by the man sitting in a window behind with a gun pointed at it... The man won’t shoot the rabbit before it runs, simply because it would be too easy...
I think it is an cool relationship between the two - of course the man has the power to shoot, but the rabbit will ruin the mans game if it does not move at some point - i guess they can sit there for a very long time.
3) Where did you learn french ?
L: I lived in Paris for 8 years and today i live in Copenhagen and Paris and i speak french everyday because my boyfriend is french. But the first years i lived in Paris i did'nt care about learning french - i actually liked to listen to the conversations around me without understanding the meaning. It was funny to make my own stories based on peoples intonation, and bodylanguage (and most french people are really animated when they talk, they make funny faced and lift their shoulders up to the head every now and then, i like that...) It was a bit like wathing a chinese film without subtitles...
I would just speak english to people and they would answer either in french or english or a mix, but one day i could'nt resist anymore and i switched into french - so i learned (and still keep on learning) french from all kind of people in Paris.
4) How did you get in touch with french pop ?
P: I was introduced to France as a child, spending the summers in Perpignan with my family and falling in love with your beautiful ladies and food… Later on I started digging for breakbeats as a DJ / hiphop producer and fell in love once again, but this time with the cinematic, glamourous and melancholic sound of french soundtracks and Aznavour and Gainsbourg etc ..
J: Learned about french music through movies : Jules & Jim, Les Parapluies de Cherbourg, Betty Blue etc…
A: There are countless sources of inspiration in french movies and music. When it comes to music I would also have to mention Serge Gainsbourg and unavoidably 'Histoire de Melody Nelson'. The whole texture of this sound: the vocals, musical arrangement and production is something very unique and obviously as Peder mentioned this has a great deal to do with the ingenious arrangements of Jean-Claude Vannier.
And even though he's not really French I would also have to mention Jacques Brel. I love his overdramatic way of singing/ acting out the songs such as 'Ne Me Quitte Pas' and 'Dans Le Port d'Amsterdam'.
5) Do you have any favourites artists or records ?
P: Well you can't forget Gainsbourg and his arranger Jean-Claude Vannier… Also Jaques Brel and Aznavour, recently I really dig the new Charlotte Gainsbourg album produced by Beck.
J: My french favourite artist of all time must be Serge Gainsbourg and especially the concept album « Histoire de Melody Nelson ».
6) How do you put yourself on the Danish musical map ?
P: I guess I would call us kind of outsiders as we have a certain sound that doesn't exactly attract the masses … Plus the lyrics are in french. But we're hoping to get a hold of everyone that digs what we're doing, all around the globe.
J: Besides from playing at the fantastic Roskilde Festival last year we haven't toured in Denmark - the lyrics are in french and the danish national radio didn't give much airplay for this album. It can all change and I think the music appeals to a lot of people. At the moment we're not part of a certain scene or trend in Denmark.
A: To me Cours Lapin's role on the Danish music scene is not so relevant. I don't know if there even is a Danish musical map these days. And I mean this in the most positive way. In my opinion bands (the interesting ones, anyway) are doing their own thing without paying very much attention to in which box it belongs or how to label it. Anyway, this is what Cours Lapin does.
Interview Cours Lapin (version française)
Originaire du Danemark, Cours Lapin sort son premier album, finalement intitulé « un, deux, trois », ce mois-ci. Un premier effort doux et délicat qui place le groupe dans le haut du panier de la pop francophone. Oui, oui francophone car Cours Lapin a fait le choix de chanter dans la langue de Molière. Mais comment est-il possible qu’un des meilleurs groupe francophone soit finalement danois ?
1) Est-ce que vous pouvez vous présenter ?
Peder : Producteur et Compositeur
Jonas Struck : Producteur et guitariste
Asger Baden : Compositeur et clavier
Louise Alenius : Chanteuse. J’aime écrire des chansons sur des choses étranges que je ne comprends pas, ce qui me donne beaucoup de matière
2) Comment avez-vous trouvé le nom du groupe ?
Louise : Cours lapin est également le titre d’une chanson de l’album. J’avais en tête cette image d’un lapin complètement immobile. Le lapin sait que dès qu’il va bouger, il va se faire tirer dessus par un chasseur assis derrière une fenêtre, son fusil pointé sur lui. Le chasseur ne tirera pas avant, cela serait trop simple. Je trouve cette relation entre le lapin et le chasseur intéressante. L’homme a le pouvoir de tirer. Mais le lapin peut tout gâcher en ne bougeant pas du tout. Les deux peuvent rester immobile pendant très longtemps…
3) Comment avez-vous appris le français ?
Louise : J’ai habité Paris pendant huit ans. Aujourd’hui je vis entre Paris et Copenhague. Je parle français tous les jours, mon copain est français. Quand je vivais en France, je n’avais pas envie d’apprendre le français. J’aimais écouter les conversations autour de moi sans en comprendre un traître mot. C’était amusant d’inventer mes propres histoires en me basant sur les intonations et le langage corporel. Et les français sont très physiques quand ils parlent. Ils font des têtes rigolotes et lèvent les épaules jusqu’aux oreilles. J’aime beaucoup. C’était un peu comme regarder un film chinois sans les sous-titres. Je parlais en anglais et on me répondait en français ou en anglais ou bien en mélangeant les deux. Un jour je n’en pouvais plus alors j’ai appris le français et je continue d’apprendre auprès des parisiens.
4) Comment avez-vous découvert la pop française ?
Peder : J’ai découvert la France enfant. Je passais tous mes étés à Perpignan. Je suis tombé amoureux de la nourriture et de vos femmes magnifiques. Plus tard je suis devenu DJ hip-hop et j’étais à la recherche de beats. Je suis tombé de nouveau en amour avec la vision glamour, cinématographique et mélancolique de Gainsbourg, d’Aznavour et des bandes originales de film.
Jonas : J’ai découvert la musique grâce aux films : Jules et Jim, Les Parapluies de Cherbourg, 37°2 le matin…
Asger : Les sources d’inspirations sont multiples. La musique, les films… Le premier nom qui me vient à l’esprit est Serge Gainsbourg, l’histoire de Melody Nelson. La texture, les sons, la production de cet album sont uniques. Et l’ingénieux arrangeur Jean-Claude Vannier y est pour beaucoup. Et bien qu’il ne soit pas français, je dois absolument parler de Jacques Brel. J’adore son chant dramatique dans « Ne me quitte pas » et « Dans le port d’Amsterdam ». Cette façon qu’il a de jouer un rôle tout en chantant.
5) Quels sont vos artistes où albums préférés ?
Peder : On ne peut pas oublier Serge Gainsbourg et Jean-Claude Vannier. Jacques Brel, Charles Aznavour. Récemment j’ai beaucoup aimé le dernier album de Charlotte Gainsbourg produit par Beck.
Jonas : Mon artiste préféré de tous les temps est Serge Gainsbourg et particulièrement l’histoire de Melody Nelson.
6) Comment vous situez-vous sur la scène musicale danoise ?
Peder : Nous sommes des outsiders. Notre style n’est pas forcément attirant pour le grand public. Et nos paroles sont en français. Mais on espère mettre le grappin les gens qui peuvent potentiellement nous apprécier partout sur Terre.
Jonas : A part le festival de Roskilde l’année dernière, on n’a jamais tourné au Danemark. Nos paroles sont en français et la radio danoise ne joue pratiquement pas nos chansons. Mais tout peut changer et je pense que notre musique peut plaire au plus grand nombre.
Asger : Pour moi, la place qu’occupe Cours Lapin sur la scène musicale danoise n’est pas vraiment pertinente. Et je doute même qu’il y ait une scène musicale danoise par les temps qui courent. Et je dis cela de manière positive. A mon avis les meilleurs groupes font leur truc sans tenir compte du style ou de la façon dont ils vont être catégorisés ou classés. En tout cas, c’est ce que nous nous faisons.
Propos recueillis par email le 11 septembre 2010.