samedi 27 juin 2009

Nomadjazz, Cinéma du Palais, Créteil, 20 juin 2009.

Et si, cette année on fêtait la musique avec une journée d’avance ? C’est en réponse à cette question que l’équipe du cinéma du Palais, à Créteil, a eu l’idée d’organiser un concert de Jazz dans la salle même de cinéma avant de projeter un film. J’avais déjà assisté à une démonstration de djembé avant la projection de l’excellent film The Visitor et à quelques ciné-concerts, concept où un musicien accompagne en direct la projection d’un film muet, mais jamais à un vrai concert dans une salle de cinéma. L’idée n’est pas mauvaise en soi, déjà parce que le cinéma et la musique marchent ensemble aussi sûrement que le son accompagne l’image. Ensuite, et sur un plan plus pratique, une salle de cinéma n’est pas un mauvais endroit pour écouter de la musique live, il y a de la moquette un peu partout, cela donne une bonne acoustique, le son y est excellent peut-être même meilleur que dans certaines «vraies » salles de concert. Par contre et c’est un peu surprenant, le concert a lieu avec toutes les lumières allumées et non pas dans la pénombre habituelle. Et puis il y a le fait que tout le monde reste assis mais c’est souvent le cas dans les clubs de jazz. Parlons maintenant du groupe de ce soir, Nomadjazz, ils sont six : deux sax, guitare, basse, batterie et une chanteuse et sont originaires de Choisy Le Roi (Val de Marne). Leur répertoire est entièrement composé de reprises de standards de jazz et pour s’accommoder du lieu au mieux, ajouteront quelques thèmes de films à la playliste : « My favorite thing », avec un excellent break funky du guitariste, et « The look of love » de l’immense Burt Bacharach, on l’oublie un peu, mais la chanson extraite de la BO du James Bond « Casino Royale » (pas celui avec Daniel Craig mais l’original des années 60). Rien de vraiment neuf sous le soleil, donc, mais une excellente soirée quand même. L’avantage avec les groupes amateurs, comme Nomadjazz, c’est qu’ils n’ont pas d’ambition autre que de prendre du plaisir à jouer, mission dont ils s’acquitteront sans problème et avec un certain talent. Le guitariste, dans le civil il parait que c’est le comptable du cinéma, est doué, le batteur excellent, d’une manière générale les musiciens du groupe ont tous un bon niveau. Et la chanteuse a un grain de voix plutôt séduisant. Après une heure de bon jazz, la soirée s’est achevée avec la projection du film Amerrika.
www.lepalais.com

vendredi 26 juin 2009

In Love : « Stories »

La chanteuse In Love est née au Nigeria et c’est en Afrique qu’elle a été sensibilisée à la musique apprenant le piano, la basse et les percussions. Après plusieurs années de collaboration avec Dj Cam, elle sort aujourd’hui son propre album « Stories ». In Love, c’est une sorte de Dusty Springfield des temps modernes, une chanteuse soul à la voix blanche et éthérée, à laquelle Dj Cam apporte sa sensibilité électro et abstract hip hop. Il en résulte cet album soul lounge, délicat et sensible, sensuel et extrêmement féminin, de quoi effectivement être « In love ».
http://www.inlovesun.com/
www.myspace.com/inlovethereal

mercredi 24 juin 2009

Avishai Cohen, Fnac Châtelet les Halles, Forum des rencontres, 24 juin 2009.


Aujourd’hui, par une fin d’après-midi ensoleillée, de passage à la Fnac, j’ai découvert un peu par chance et un peu par hasard, Avishai Cohen, un chanteur contrebassiste de jazz israélien. Magnifique découverte ! Entouré de son groupe : piano, percussions, guitare et une chanteuse, Avishai Cohen a donné un mini-concert, d’environ trois quarts d’heure, devant un public aussi chaud que dans une vrai salle de concert. Chanteur à la voix rauque, contrebassiste doué et inspiré, Avishai Cohen pratique un jazz très fortement imprégné de son proche orient natal. C’est chaud, c’est dépaysant, on est littéralement transporté par la musique au bord de la mer Méditerranée et le tout distille un irrésistible parfum d’été et de voyage. Une musique de saison en quelque sorte. Le percussionniste est impressionnant et complètement fou, ses notes résonnent longtemps, bien après que le concert soit fini…
http://www.avishaimusic.com/
www.myspace.com/avishaicohenmusic


#115 Avishai Cohen - Alon Basela
envoyé par lecargo. - Regardez la dernière sélection musicale.

lundi 22 juin 2009

Tennisoap : « Give me six or give me one »

Lorsque j’ai donné mon accord au groupe Tennisoap pour chroniquer leur premier album, j’avoue que je ne savais pas trop à quoi m’attendre et que, surtout, je n’étais pas préparé à une telle claque ! Dixit Simon, le chanteur, l’album a été enregistré « avec leur petites mains », j’ajouterais que ces trois garçons et la fille qui les accompagne, à la batterie, sont plutôt habiles de leurs dix doigts. A aucun moment, le disque ne semble souffrir d’un quelconque manque de moyens et ne sonne absolument pas « cheap ». Tennisoap fonctionne avec des pattern de guitares répétitifs, assez hypnotiques, Television et My Bloody Valentine ne sont jamais très loin. Si on devait classifier la chose on parlerait probablement de « noise rock » mais cela, est dans le fond, assez réducteur. Les guitares sont certes énormes, ça envoie et du lourd. Mais Tennisoap est aussi à son aise sur des morceaux plus mélancolique, le piano de « Paint it white » (un clin d’œil au Rolling Stones ?), « With my horse » chanson en apesanteur, un long passage planant au milieu de « My Fiction », bref, tout n’est pas affaire de décibels et il est aussi question de mélodies, ce qui fait tout le charme du groupe. C’est parfois aussi efficace qu’un bon vieux rock n’roll (« another, another, another », « like an animal »). Les guitares ont visiblement été bossées en profondeur, et le son est assez recherché. Les pédales wha-wha sont en feu en particulier sur « Spaghetti », un morceau assez percutant. Et puisque on garde le meilleur pour la fin le disque s'achève sur un "Engine" assez incroyable qui résume à lui seul toutes les qualités décrites auparavant. Voilà, je vous invite à venir découvrir Tennisoap, petit groupe de Besançon et qui n’a rien, ou si peu, à envier aux gros calibres anglais dont la presse fait des gorges chaudes par ailleurs. Et si vous êtes comme moi, vous en redemanderez et plutôt six fois qu’une…
www.myspace.com/tennisoap

mercredi 17 juin 2009

Shaka Ponk : « Bad Porn Movie Trax »




Shaka Ponk est né au début des années 2000 entre Paris et Berlin d’un collectif regroupant musiciens, graphistes et alter-penseurs, avant de devenir un groupe à part entière. « Bad Porn Movie Trax » est leur deuxième album. A vrai dire ce deuxième album donne un peu le tournis, et il n’est pas évident de trouver un angle pour attaquer la chose. Il résulte de l’écoute du disque un clash insensé ou les influences se télescopent bien plus qu’elles ne fusionnent : son énorme, guitare crades, beats électro ; le groupe est à la fois punk, métal, power pop, disco (le surprenant « sum’luv’ » : une réussite) et bien plus encore… Shaka Ponk se joue également des langues, chante en anglais, en espagnol quand il ne mélange pas les deux en même temps. Ca fait beaucoup. Prenez par exemple « Te gusta me » qui commence comme un titre punk avant de virer électro-disco puis de revenir à la case départ. Sur certains titres l’équilibre est trop précaire pour que la sauce prenne. Par contre il y a des moments où cela marche plutôt pas mal, les arrangements de cordes de « Mad O You », l’aspect power-pop de « Some Guide » et de « Do », les euphorisants « French Touch Puta Madre » et « Gotta get me high »… SHKPNK dispose de dispositions évidentes pour le songwriting et pour peu qu’ils restent concentrés ça le fait. Mais le disque est long, 14 titres, et, vers la fin, le vertige procuré par les beats cardio-stimulants finit par lasser un peu. Et on finit l’écoute exsangue, au bord de l’overdose…
www.myspace.com/shakaponk
www.shakaponk.com

lundi 15 juin 2009

Bad Mama Dog : « Love gone bad »


L’itinéraire musical de John Ulysses Mitchell commence dans un garage californien, les potards de l’ampli poussés à fond. En 2000, il quitte les Etats-Unis, le pays de son père pour s’installer dans en France, le pays de sa maman. Quelle riche idée John Ulysses Mitchell a eu là… S’en suit la formation de divers petits groupes jusqu’à la rencontre en 2006 avec Gaël Barbieri et Alexis Brossard soit le line up du trio Bad Mama Dog. Ce qui nous conduit directement à 2009 et à ce superbe premier album « Love Gone Bad » produit par Yarol Poupaud. L’opus commence avec « Fires of Hell » un blues baroque quelque part entre Tom Waits et Captain Beefheart. Et il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg. Car à l’instar d’un Neil Young, ce trio est aussi à l’aise avec les guitares folk que le gros son. Et ainsi navigue l’album d’arpège de guitare délicat en déluge électrique. Les influences blues sont bien là mais jouée avec une urgence et une ferveur rock n’roll digne du Gun Club. Car lorsque le trio décide de lâcher les chevaux, grosso modo dans la première moitié du disque, c’est une véritable horde sauvage qui s’abat sur vos oreilles « Low and Divine », « Sweet 21 », « Love gone bad » mordent la poussière. Dans sa deuxième moitié, l’opus joue, avec brio, la carte acoustique on pense à Nick Drake et « Ships of time » ressemble à du Crosby, Stills, Nash & Young. On décèle quelque chose d’un Jeff Buckley dans la voix de Mitchell lorsqu’il chante sa « California » natale. Et ainsi se tient John Ulysses Mitchell, à la croisée des chemins, heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage…
www.myspace.com/badmamadog



dimanche 14 juin 2009

Pamela Hute : Turtle tales from overseas



Enfin le voici, l’évènement tant attendu, le premier album de Pamela Hute et de son groupe. Bien qu’entendues depuis plusieurs années en concert, l’écoute des treize plages composant l’album comprend son lot de surprises. Sur disque, contrairement à ce qui se passe en live, la musique de Pamela prend une ampleur un peu « spatiale », on pourrait parler de space rock si le terme n’était pas galvaudé, minimaliste et hypnotique sur les trois premiers titres « Friend », « Tie » et « Umbrella ». Les synthés d’Igor y sont pour beaucoup, Ernest compte chaque coup de caisse claire, délivré au compte-gouttes, mais avec précision et efficacité. L’entrée en matière est parfaite et le voyage peut commencer. A partir du quatrième morceau, « Umbrella » on retrouve la Pamela Hute des concerts « power pop », les guitares sont tranchantes, hachées menues, le son est énorme, on sent la puissance des guitares « vintage » dont Pamela raffole avec gourmandise. La voix est également traitée avec soin et le chant sur « You made me lady » est magique et irréel. Dans ses meilleurs moments, « The Story ends » ; « Pink Safari » l’album dégage une émotion à fleur de peau. Ce disque donne également l’opportunité à Pamela de revisiter son propre répertoire et donne de nouvelles versions d’anciens titres déjà parus en single ou en maxi, « My Dear » prend ici une nouvelle ampleur plus longue, un peu moins percutante mais beaucoup plus touchante. L’album est livré dans un packaging digipack assez original, recherché et la pochette rappelle celle du « Unknown Pleasures » de Joy Division. La livrée est plutôt classe et sobre. Maintenant, conseil d’ami, précipitez-vous ! En effet, la signature avec le nouveau label Guess What!, intervenue un peu par surprise, change, mais dans le bon sens du terme, l’avenir de ce disque qui ne sortira pas dans le commerce comme prévu mais qui est disponible uniquement sur le site internet de l’artiste (livré avec des goodies) et aux concerts. Cette version « ghost » est destinée à devenir collector et il n’y en aura pas pour tout le monde ! Enfin pour finir un dernier conseil, écoutez bien le cd dans son intégralité, ce n’est pas par ce que vous êtes arrivé au terme des treize plages que vous êtes au bout de vos surprises…
http://www.pamelahute.com/
www.myspace.com/pamelahute




samedi 13 juin 2009

Kitty Daisy & Lewis




Et si on reparlait de rock n’roll ? D’aucuns et ils sont nombreux, les groupes à prendre les années 60 et 70 pour modèle. A peine sortie de l’adolescence, la fratrie britannique Kitty, Daisy & Lewis fait encore plus fort et remonte jusqu’aux bases mêmes de cette musique : les années 50, le rock n’roll, le rockabilly, le blues et même la country. L’album qui en résulte a été enregistré par leurs soins dans leur propre studio qu’ils ont construit à partir d’équipements vintage récupéré Dieu sait où et avec pour modèle les studios Sun de Memphis et Chess de Chicago. Accompagné de leurs parents, le frère et ses deux sœurs ont fait fort pour leur première livraison. A aucun moment le disque ne sonne dépassé, c’est même plutôt l’inverse, la musique est d’une fraîcheur incroyable puisque l’album est en grande partie composé de reprises. Ils ont même réussi à extirper de l’archi éculé « I got my mojo working » un truc jamais entendu avant. Je pense que l’on avait plus entendu cela depuis les Stray Cats… Avec ses influences Hawaiienne « Honolulu Rock-a Roll-a », « Swinging Hawaii » il ne fait aucun doute que nous tenons là le disque de notre été…
www.myspace.com/kittydaisyandlewis










vendredi 12 juin 2009

The Sweet Vandals : Love Lite


Deux ans après un premier album qui avait été une excellente surprise, les madrilènes de The Sweet Vandals (voir mes messages des 6 et 10 novembre 2007 et 5 juin 2008) sont de retour. Et ce n’est plus le même groupe. Déjà, le clavier du groupe Carlo Coupé est parti, remplacé par l’organiste, la précision est d’importance, Santi Vallejo. Ensuite, sur ce disque, les Vandals sont renforcés par une section de cuivres qui fait des miracles et donne cette pêche incroyable, notamment sur le premier titre « Thank you for you » qui rappelle « I Thank you ». Enfin et surtout, polis par les nombreux concerts donnés dans toute l’Europe, les Sweet Vandals sont dorénavant un meilleur groupe arrivé à maturité. Entendons-nous bien, le premier album était excellent mais souffrait de quelques baisses de pression, quelques erreurs de jeunesse et souffrait d’être un peu trop long. Tous ces défauts appartiennent au passé et ce nouvel opus est remarquable de la première à la dernière note aussi bien dans le registre funk particulièrement efficace que la soul apaisée. « I hate to hate you », « Funky Children » (avec chœurs ad-hoc) et « Every woman is a diva » sont douces et brûlantes comme le soleil espagnol. L’orgue déverse ses notes chaudes comme de la lave en fusion et le batteur Javier « Skunk » Gomez maîtrise à la perfection tous les fondamentaux des rythmes funk. Son association avec le bassiste Santi « Sweetfingers » Martin, mais aussi avec le guitariste, un peu en retrait mais qui marche sur des braises wha-wha, Jose « Yusepe » Herranz est redoutable. Dernier ingrédient mais pas le moindre la voix, celle de la chanteuse Makya Edjole. C’est un peu comme si les Meters s’étaient trouvé une soul sister. C’est dire si les Sweet Vandals, sont armés, équipés pour faire honneur à leur patronyme et à multiplier les dégâts sur toutes les scènes européennes.

www.myspace.com/thesweetvandals



mercredi 10 juin 2009

Good Morning England de Richard Curtis.




Lorsque sa mère décide d’envoyer Carl, son fils en échec scolaire, chez son oncle Quentin, elle n’a pas la moindre idée de ce qu’elle est en train de faire. Il se trouve que l’oncle, le fameux Quentin est le patron de Radio Rock, une radio pirate qui émet depuis un bateau en pleine Mer du Nord. Nous sommes en 1966, en plein age d’or du rock, en Angleterre comme en Amérique, et sur la très pudique BBC le rock est étrangement absent. D’où l’effervescence autour de ces radios pirates que le gouvernement britannique de l’époque se donne beaucoup de mal pour essayer d’interdire. Lorsque Carl embarque, Quentin lui demande :

- Pourquoi ta mère t’a viré ?
- Réponse de Carl : « J’ai fumé »
- Un joint ou une cigarette ?
- Les deux…
- Excellent !!!!

Le ton est donné dès cette première réplique. A défaut d’être remis dans « le droit chemin », Carl va prendre le pied de sa vie ! Et franchement on est jaloux, on l’envie !!! Car outre le fait qu’il y ait de la musique, et de la bonne, du début à la fin, le métrage collectionne les scènes hilarantes. Question : que se passe-t-il quand notre bande de lascars djs déjantés, enfermés ensemble sur un bateau, reçoit une visite féminine ? La réponse est dans le film. Bien servis par une galerie de personnages attachants et d’acteurs tous excellents, le film, deux heures et quart au compteur tout de même, passe en un clin d’œil. Signalons les performances d’acteurs de Bill Nighy qui campe un Quentin dandy très warholien, le Count, Philip Seymour Hoffman, qui après avoir joué Lester Bangs dans « Almost Famous » retrouve un rôle à la (dé)mesure de son génie rock n’roll. Et enfin Rhys Ifans dans le rôle de Gavin, l’ennemi intime du Count. A voir le film, on enrage sur nos radios d’aujourd’hui, qui ont réussi à banaliser, à coup de programmations médiocres, ce médium pourtant extraordinaire. Pour être tout à fait complet, il faut également préciser que le synopsis s’inspire, librement, de l’histoire de Radio Caroline fondée en 1964 et qui émettait, comme dans le film, depuis un bateau ancré dans les eaux internationales, au large de l’Angleterre. Fermée en 1989, la radio existe toujours sur internet (http://www.radiocaroline.co.uk/).


Enfin il est tout à fait inconcevable de terminer ce papier sans glisser un mot sur la bande originale du film. Cette dernière est un pur délice. Double album, 36 titres, puisant aussi bien dans le rock, la pop, la soul et rhythm & blues de l’époque. Les stars sont bien évidemment au rendez-vous. Mais l’album est très bien équilibré avec ce qu’il faut de tubes mais aussi de titres plus obscurs pour contenter toutes les oreilles. Seul petit regret, pourquoi avoir été chercher Duffy, pour la chanson générique ? La scène britannique est suffisamment riche, en soul comme en rock n’roll, pour faire appel à une chanteuse aussi fade.


La bande annonce :









lundi 8 juin 2009

Blues Power Band, Club Med World, 6 juin 2009.


Gros, gros concert pour les BPB, samedi soir dernier au Club Med World. Le groupe n’avait probablement jamais connu des conditions pareilles : écrans géants avec films, éclairage et une trentaine de personnes sur scène : trio de cuivres, choristes, trio de cordes et une ribambelle de danseuses (venues du cabaret des filles de joie de Juliette Dragon) toutes très sexy : ce fut un plaisir pour les yeux et les oreilles ! C’est du lourd, du show ! Avec une pléiades d’invités : Nina Van Horn, Alex (Mooonshiners), Jean-Marc Henaux et Freddy Miller, soit l’harmonica et la voix des Shake your Hips, le percussionniste réunionnais John Grondin, la chanteuse Miliana (qui a également assurée une excellente première partie)… La soirée a été rythmée par les interventions, un peu bizarres on n’a pas l’habitude, de la voix-off qui nous a raconté l’histoire du mystérieux Zee. Bref toutes les conditions étaient réunies pour faire de ce concert un moment spécial, tellement spécial que l’intégralité du dernier album Zee a été joué. Bien servie par des musiciens tous excellents, tantôt rageur « Riding With Jane » tantôt tendre « I wish i could find Zee » le(s) blues des BPB a brillé de mille feux dans l’écrin, très classe, du Club Med World. Depuis « Shoot Shoot Don’t talk », jusqu’à l’intermède world « Noite Doce Em Bahia » / « Cosa I Lé Zi » toutes les occasions furent bonnes pour exhiber la collection de guitares, assez impressionnante il est vrai, de Paco et de Papygratteux. Le clavier Damien, auteur d’un excellent solo sur l’énorme « Mississippi Joe », apporte, quant à lui, une touche de groove bienvenue au milieu des grosses grattes et des cuivres qui donnent la pêche. Il y a eu quelques reprises « Makin love is good for you » de Tony Joe White, décidément polissonne cette soirée, et un « Gimme Shelter » d’anthologie que les Rolling Stones de 2009 rêveraient de pouvoir jouer. Et le tout s’est terminé sous les canons à confettis. Alors que je rédige ces lignes, j’apprends que je me suis lamentablement planté et que Zee n’est pas le van du groupe. Raison de plus pour continuer l’enquête en soutenant le groupe sur scène et sur disque.
http://www.bluespower-band.com/
www.myspace.com/bluespowerband
www.myspace.com/findzee

dimanche 7 juin 2009

Burning Down The House : The CBGB Story

Voilà un film intérressant, qui je l'espère sortira un jour au cinéma. "Burning Down The House" est un documentaire retraçant l'histoire du CBGB, le célèbre club New Yorkais qui fut le lieu de naissance du mouvement punk. De Patti Smith à Television en passant par les Ramones, tout ce que la grosse pomme, et plus généralement tout ce que les Etats-Unis, ont connu de groupes indépendants ont dû, à un moment ou un autre, comme un rite de passage, se faire les dents (ou plutôt les médiators) sur la scène du Country BlueGrass and Blues. Situé dans le Bowery, le quartier des vagabonds et des alcooliques, le CBGB a malheuresement fermé en septembre 2006 sur un dernier concert de Patti Smith. J'étais à New York cette fameuse semaine et le jour de la fermeture, dès le matin, la queue s'étirait tout du long de la Bowery Street. Ce qui explique que je n'ai jamais vu du CBGB que sa fameuse devanture. J'ai donc particulièrement hâte de voir ce documentaire que l'on annonce riche en images d'archives, interviews et extraits lives.

Et Merci à Mister J. pour l'info...

La bande annonce :

samedi 6 juin 2009

Blues Power Band : Zee


Trois ans après l’excellent « Shoot Shoot Don’t Talk », le groupe nous revient plus ambitieux que jamais avec leur nouvel opus « Zee ». L’album est un véritable concept blues-rock. Je résume, si j’ai bien compris, « Zee » c’est le nouveau van du groupe qui disparaît mystérieusement. Il s’en suit toute une recherche donc le disque est le carnet de voyage. Car l’écoute de l’album est un voyage en soi. Les influences sont plus variées que jamais, sans jamais perdre de vue le blues, et le groupe plus polyglotte. Bien que majoritairement chanté en anglais, le groupe tente le pari du français « Reviens Zee ! », du portugais « Noite Doce Em Bahia » et même du créole. Musicalement, c’est autant de couleurs rajoutées au savant mélange rock/blues/funk pratiqué par le groupe. Et ce n’est pas tout il y a également des cuivres et des cordes sur le superbe « I wish i could find Zee ». Sur le titre « The Missing » le groupe bat le rappel de toute la scène blues française avec les participations de Nina Van Horn, d’Alex (des Mooonshiners), Lord Tracy (Jesus Volt) et des membres de Shake Your Hips ! Il ne manque plus grand monde ! Mais la grande réussite du groupe c’est de tenir sur la longueur. 21 titres, plus d’une heure de musique, peu de groupe sont capables de tenir une telle gageure. Car c’est l’un des trucs les plus difficile à faire en musique. Des disques d’une telle ampleur mais suffisamment variés et inspirés pour que l’auditeur ne baille pas après les trois premiers titres. A aucun moment on ne s’ennuie, et c’est une grande réussite à mettre au crédit du groupe. Je finirais avec un petit mot sur le design du disque qui en fait un bel objet. La finition noire du cd est très classe. Le copieux livret illustre fidèlement les différentes étapes du voyage. Le tout est présenté sous forme d’un digilivre luxueux. N’en rajoutez plus, c’est un véritable coup de cœur que l’on a pour ce groupe attachant.
http://www.bluespower-band.com/
www.myspace.com/bluespowerband
www.myspace.com/findzee

vendredi 5 juin 2009

Neil Young, Le Zénith, 4 juin 2009.


C’est devant un Zénith ultra complet, 7500 places ça fait du monde, que Neil Young en pleine tournée promotionnelle de son nouvel album, le faiblard « Fork for the road », a fait son retour sur une scène parisienne. D’ailleurs Neil Young (voir mes messages des 14 avril 2007 et 8 février 2009) a-t-il sorti un nouvel album ? La question, absurde, prête à sourire mais mérité d’être posée, car la setlist a laissé bien peu de place à ce nouveau disque dont un seul extrait a été joué « Get behind the wheel » laissant la place aux grands classiques et à l’album « Ragged Glory » (1990) dont plusieurs morceaux, plutôt rares en live, ont été joué, un peu comme si Neil venait de redécouvrir cette pièce maîtresse de son œuvre, annonciatrice du grunge. Entouré du même groupe que celui qui l’accompagnait l’an dernier au Grand Rex, soit Anthony Crawford (piano, guitare, chœurs), sa femme Pegi Young (Chœurs, guitares), le bassiste Rick Rosas, le batteur Chad Cromwell et le « legendary » Ben Keith à la guitare et à la lap-steel ; Neil Young a donné un concert plus ramassé. Une seul set, sans entracte, avec la dichotomie habituelle, une première partie très électrique et ensuite une partie acoustique d’abord en solo puis avec le groupe. « Love and only love », « Hey Hey, My My », « Everybody Knows this is Nowhere », « Cinnamon Girl », « Cortez the killer », « Old Man », « Comes a time », « Alabama », «Heart of Gold », « People rockin in the free world » et j’en oublie… La setlist à elle seule donne le tournis. On ressort du Zénith le cœur léger, entouré des vieux hippies qui composent la majorité de son public, avec la délicieuse sensation d’avoir remonté le temps et d’avoir retrouvé le temps d’une soirée le parfum de Californie des années 60, cet air de liberté : Freedom, Peace and Love. Il est vrai qu’avec un tel talent de songwriter et un métier pareil, le vieux barde connaît son affaire, la soirée ne pouvait qu’être douce et belle et ce même au Zénith, l’un des pires endroits que l’on puisse trouver dans cette ville pour écouter de la musique.
http://www.neilyoung.com/
www.myspace.com/neilyoung


mercredi 3 juin 2009

AUDITION MJC, 30 mai 2009, MJC de la Haye aux Moines, Créteil




Ah la, la, la, les amis, quelle aventure ! Bon, déjà, Alain, notre prof de guitare avait bien choisi son jour pour être en retard. Renseignement téléphonique pris, il avait même oublié de venir. C’est une première, mais pas le dernier coup de pression de la journée. On décide donc de laisser les autres élèves, piano, guitare classique et saxophone, passer avant. Il n’empêche, toujours pas de trace d’Alain et le temps passe dangereusement vite ! Lorsqu’il passe sa tête dans l’entrebâillement de la porte, on souffle un peu vite un soupir de soulagement, oubliant les autres problèmes à régler. Déjà le manque de câbles électriques et la recherche de rallonges qui s’en suit et qui prend des allures de chasse au trésor. On finit par un bricolage, un trafic insensé avec toutes les multiprises que l’on a pu trouver. Pendant ce temps-là le public patiente. Les amplis branchés, encore faut-il trouver un micro ! Bah, oui, il y en a bien un, mais un groupe qui enregistre dans le studio du dessous est en train de l’utiliser ! Le public patiente toujours… Le micro trouvé, il a fallu s’occuper de la console, il fallait nous voir nous gratter le crâne devant ledit engin que personne ne sait faire marcher, ni même mettre en route… Ah, si mon pote Nico me voyait… Petite précision, le public patiente encore… Décision est rapidement prise de se passer du bordel plein de boutons et de molettes et de se lancer. On accorde rapidement nos guitares, planqués derrière le piano et on y va sur « Sunshine of your love » de Cream. Trop vite… Le son est immonde, un maelström sonore, une bouillie inécoutable. Je suis mort de honte. Devant l’ampleur de la catastrophe, on décide d’abréger le massacre. Nouvelle pause pour enfin régler les amplis comme il se doit. Le public patiente… Alors que je m’installe derrière les fûts, les choses sérieuses commencent enfin avec « Riders on the storm » des Doors, avec un fameux break qui m’angoisse depuis des semaines… Ca passe ric-rac, mais cela passe quand même, heureusement Laurent, le prof de batterie, est là pour me remettre sur les rails alors que je pars dangereusement en vrille. Et je ne suis pas au bout de mes émotions… Aldo, prof de sax de son état, vient taper le bœuf avec nous sur notre dernier titre « Fortunate son » de Creedence Clearwater Revival. Alain et lui se connaissent depuis toujours et jouent ensemble depuis des années. Leur complicité est impressionnante. Il souffle du feu de Dieu. Complètement exalté. J’en suis tellement interloqué que j’en oublie de jouer pendant une mesure ! Les applaudissements sont cette fois nourris, oubliant les galères du début. On nous a même réclamé un rappel. On a donc décidé de refaire, proprement ce coup-ci « Sunshine of your love ». Et là Laurent me fout la honte : « Reprise de Cream avec Eric Clapton, super guitariste et on en a un bon avec nous : Régis ! ». Je ne sais plus où me foutre… La mère d’Adrien, l’autre guitariste, qui nous voit souvent répéter se lève alors et crie : « Ouais REGIS ! » en applaudissant. Le doute n’est alors plus permis, votre serviteur est le grand vainqueur du concours de la tomate sous pression ! Cette fois-ci le morceau se passe vraiment bien, c’est propre, nickel. Régler son ampli, ça change tout ! On a alors une bonne slave d’applaudissements, Adrien me glisse alors : « Putain on a foutu le feu, là ! ». Et enfin l’après-midi s’est terminée avec une bonne séance de musculation à base de portage d’amplis et de la batterie car, tout le monde vous le dira, dans la musique, tant qu’on n’est pas une star, on a plutôt intérêt d’avoir des bons bras !!!