mardi 27 juillet 2021

ZOË : « Back into the light »

 


Retour vers la lumière chante le groupe nordiste ! Une chose est cependant certaine, l’amateur de rock puissant la verra lui, cette fameuse lumière, à l’écoute de ce nouvel album, très dense. Car, avec le temps, le groupe s’impose comme une machine redoutable, balayant tout sur son passage au rythme d’un son saturé puissant. A la fois d’hier et d’aujourd’hui, ce nouvel effort se situe aux confins du rock des années 1970 (un petit salut/hommage à Lemmy au passage) et du rock stoner tel qu’il se pratique dans le désert californien. La chant, grave, pose les choses avec autorité à l’avenant des guitares grasses et saturées et des sautes de rythmes (breaks, ralentissements et fulgurantes accélérations) de la batterie. Ainsi cette vieille antienne blues est parfaitement digérée au fil de compositions qui, aussi chargées d’adrénaline soient-elles, n’oublient pas la composante hypnotique inhérente au style. Un album en forme de radeau ivre dérivant le long de compositions intenses au rendu vertigineux. Réussi de bout en bout, même la pochette est magnifique !


lundi 26 juillet 2021

The Lords of Altamont : « Tune in, Turn on, Electrify »

 


Reprenant à son compte la célèbre antienne de Timothy Leary (« Turn On, Tune In, Drop Out »), vantant les mérites, so sixties, du LSD, les Californiens sont retour et ils sont en forme ! Pour reprendre une analogie mécanique, à laquelle le groupe n’est pas insensible, ce nouvel album vrombit comme un moteur turbocompressé, tel un gros cube prêt à fendre l’air pour un voyage en musique dans un énorme tube à remonter le temps. En effet, le groupe ne se contente pas de reprendre à son compte les codes du rock garage/psychédélique, comme le prouve la magnifique pochette (qui rappelle Blue Cheer), mais incarne lesdits codes avec une telle perfection qu’ils rendent au genre ses lettres de noblesse, c’est, à la fin, un sentiment d’intemporalité qui habite la musique du groupe. Evoluant sur une ligne fine, le quatuor trouve le feeling juste, le groove s’échappant des notes subtilement tirées de l’orgue compensant l’agressivité folle des guitares. Ajoutant à l’équation un angle psychédélique complètement barré, le groupe compose ainsi un magma sonore fascinant (« Levitation Mind ») qui matraque le cerveau aussi sûrement que les baguettes frappent les peaux de la batterie. Le tout mis au service de compositions solides, évoquant tout un tas de choses connues par ailleurs, mais trouvant malgré tout une voie originale (cf. « Million Watts Electrified »), ce nouvel effort se révèle aussi addictif que les drogues en vogue dans les sixties. Pas sûr que l’on ait envie de redescendre…

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dimanche 25 juillet 2021

Delgres : « 4 Ed Maten »



Quatre heures du matin, c’est l’heure à laquelle le père de Pascal Danae, chanteur et guitariste du trio, se levait pour aller travailler. En choisissant l’horaire comme titre de son deuxième effort, le groupe entend célébrer les cols bleus anonymes, restant fidèle à ses principes d’engagement et de résistance auquel le patronyme même du groupe rend hommage. Ainsi, chez Delgres, le fond et la forme ne font qu’un, le blues caribéen joué par les musiciens trouve sa justification, sa substance même, dans la parole chantée. Parole qui dans ce deuxième disque s’ouvre, un peu, au français et à l’anglais (le ragtime « Just vote for me ») sans renier le moins du monde le créole qui reste le moyen d’expression privilégié du groupe. Après un premier disque, « Mo Jodi », brut de décoffrage, Delgres polit quelque peu sa production (cf. « Assez Assez » ; « Ke Aw »). Ainsi, la guitare se pare d’effets alors que la frappe du batteur Baptiste Brondy modère sa puissance sans rien perdre de sa précision. Une guitare slidée avec feeling ici (« Se Mo La »), un riff implacable là (la bombinette « Lundi Mardi Mercredi ») et, surtout, le souaphone de Rafgee (en lieu et place de la basse) assurent la continuité sonore du groupe et sa créolité musicale, comme un lien rêvé entre la Caraïbe, la Louisiane voire l’Afrique (la magnifique acoustique « Ban Mwen on Chanson »).

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samedi 24 juillet 2021

Crowdfunding The Sugarsweets


Officiellement rebaptisés Yulia and The Sugarsweets, consécutivement au départ de la chanteuse Elise vers de nouveaux horizons, Les Sugarsweets se projettent vers 2022 et la sortie d'un nouvel album intitulé Queen. Ayant souffert financièrement de la pandémie, le groupe a lancé une campagne de crowdfunding que l'on retrouve ici. A votre bon cœur ! 

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https://sugarsweets.fr/




vendredi 23 juillet 2021

Highway Butterfly, The Songs of Neal Casal

Nous sommes heureux, et émus, d'apprendre la sortie, le 12 novembre 2021, d'un coffret / compilation hommage, de 3 CDS ou 5 LPS, formant un corpus monumental de 41 reprises du regretté Neal Casal par autant d'artistes prestigieux !





Lux the band : "The Day's Begun"

 


En attendant la sortie de leur deuxième album (normalement prévu pour 2022) le groupe connu sous le nom de Lux, et officiellement devenu Lux the band nous envoie cette jolie ballade acoustique estivale, entre Paris et New York, inédite et, d'après nos informations, hors-album. Bonne écoute !


vendredi 16 juillet 2021

Projections : « Dreamtime »

 


Lorsqu’ils ont décidé de se lancer, Arthur et Ronan, n’ont pas choisi le nom de Projections par hasard. Erudits, formés de manière académique, à l’université ou au conservatoire, le duo a par le passé souvent travaillé pour le cinéma. Il leur est resté de cette approche une forme d’ambition où la musique n’est pas seulement affaire de chansons, mais aussi de sensations, d’où cette impression d’entre-deux que procure l’écoute de leur musique. Organisée autour de synthés analogiques et de guitares, la musique de Projection n’est pourtant, en aucun cas, une affaire vintage ou revival. Seul reste le sentiment de nostalgie persistant. Les synthés rappellent les années 1980 mais d’une manière diffuse et vague qui tient plutôt de la sensation abstraite. L’auditeur est alors comme happé dans un espace-temps, indéfini, ni hier, ni d’aujourd’hui, mais de demain peut-être puisque, par essence, on ignore toujours de quoi l’avenir sera fait. La mélancolie vertigineuse qui s’échappent de ces sons poétiques habitent l’oreille de l’auditeur bien après l’écoute et fait des merveilles sur des titres comme « Lights gone », « Out of lunch » ou « There’s no end ».

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jeudi 15 juillet 2021

Dolorès accompagnée par le Vrooming Crew : « Caresse mes cheveux »

 


A mi-chemin de la chanson et des yéyés, la jeune impétrante, petit cœur éploré, chante son espoir, son désespoir, dans une ambiance délicieusement rétro. Une chanson d’amour, poignante car sentant le vécu, dans laquelle il est tellement facile de se reconnaître et, au bout une folle espérance : Caresse mes cheveux ! On ignore encore si un prétendant s’est déclaré mais on ne souhaite qu’une chose, que le timbre plaintif de la chanteuse vienne de nouveau nous caresser les oreilles sur la durée d’un album.

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mercredi 14 juillet 2021

AWEK

 


Sortir un album éponyme après 26 ans d’existence est chose peu commune. C’est pourtant le choix fait par le groupe toulousain mené le chanteur guitariste Bernard Sellam. Collé le dos au mur par la pandémie, le groupe n’a eu, en effet, d’autre choix que celui de se concentrer sur ses forces vives. Un studio local près de Toulouse, à rebours de la démarche du groupe qui avait pris l’habitude d’enregistrer aux Etats-Unis, et peu d’invités, deux seulement, amis du groupe, présents sur trois titres. L’album s’intitule sobrement Awek, car il s’agît d’eux et seulement eux comme le figure le recto de la pochette où le groupe pose fièrement au milieu de son matériel de tournée. Et ce qui s’annonçait comme un album mineur, passe-temps entre deux confinements, enregistré en deux sessions entre juin et décembre 2020, se révèle être bien plus que cela, c’est un nouveau départ pour le groupe, une renaissance après une longue période d’introspection confinée. Bien entendu, cette calamité de Covid a eu un impact sur la création (cf. « I’m staying home ») mais le groupe a tenté de prendre la chose du bon côté et affirme, sur la plage d’ouverture « We gonna make it through ». Pour le reste c’est une collection de grooves soyeux, élégant mélange de blues teinté d’influences soul gouleyantes (« Smokin’Mambo » ; « Black Night »). Le quatuor a-t-il trouvé une sorte de refuge dans la musique ? S’est-il bâti un cocon protecteur à coups de riffs de guitares ? C’est en tout cas le feeling prégnant qui habite le disque et lui confère le supplément d’âme qui fait toute la différence, du souffle chaud de l’harmonica au chant éraillé et soulful. De la section rythmique chaloupant au fil du groove à la caresse de la guitare. Un album réconfortant et ça fait du bien.

Www.awekblues.com

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Chaîne youtube d'Awek




mardi 13 juillet 2021

Pete Byrd : « See you smile »

 


Pour son premier essai en solo, Pete Byrd signe des débuts des plus impressionnants. Autour d’une recette regroupant peu d’ingrédients, guitare et voix principalement, Pete Byrd retire une poignée de chansons intemporelles, poignantes, mais aussi très variées. Qu’elle soit arpégée ou attaquée d’une poigne de fer, la guitare acoustique se retrouve au centre de l’expression artistique de Pete brossant un portrait allant du folk d’obédience britannique (« I’m here », « Shelter’s road » évoquant Nick Drake) aux influences étasuniennes, country et bluegrass, qui se font jour sur les dernières pistes (« See you smile », « Cross the border ») ouvrant la perspective à des instruments tels que la guitare slide. Mais ce que l’on retient surtout du gros quart d’heure que dure l’écoute c’est le sentiment d’intimité partagée et l’émotion prégnante qui se dégage des compositions comme si le musicien nous invitait dans son salon pour partager un moment au bord de la cheminée.

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En écoute sur la chaîne You Tube de l'artiste







dimanche 11 juillet 2021

Jessie Lee & The Alchemists : « Let it Shine »

 


Alors que la voix de la chanteuse Jessie Lee s’envole vers les hautes sphères dès « Another » la première piste qui ouvre ce nouvel album, il ne fait point de doute que Jessie Lee et son groupe d’alchimistes ont mis la main sur la formule parfaite. Ce n’est rien de dire qu’on s’y régale. Certes, le chemin entre le blues et la soul est archi-balisé et Jessie s’y ballade, la marguerite au coin des lèvres (cf. « But you lie » ; « Let it Shine »), c’est plaisant mais toutefois attendu. Non, là où l’album fait la différence c’est dans les étapes visitées entre le blues et la soul, les gros riffs de guitares rappelant tantôt Led Zeppelin (« Another ») ou la syncope rythmique digne d’AC/DC (« You Gotta ») sans oublier ces structures complexes qui ouvrent (« Another ») et ferment (« I don’t mind to say », neuf minutes au compteur) l’album et le rapproche de l’expérimentation progressive. Le tout servi à merveille par la voix, forte et affirmée, de la chanteuse, et un sens du groove certain (« The Same »). Il est sûr qu’avec de tels alchimistes le blues n’a pas fini de briller de mille et une nuances, traditionnelles comme inédites.

https://www.facebook.com/jessieleeandthealchemists

https://jessieleeandthealchemists.fr/






vendredi 9 juillet 2021

John Hiatt with the Jerry Douglas Band : « Leftover Feelings »

 


Il pose là, serein, un tasse de café à la main, du haut de ses 68 ans. John Hiatt, monument du songwriting étasunien depuis les années 1970 est de retour accompagné d’un autre géant de la musique américaine, Jerry Douglas. Méconnu du grand public, ce dernier œuvre dans la coulisse, virtuose anonyme, spécialiste du Dobro et autres lap-steel (guitare jouée à plat à l’aide d’un bottelneck, un cylindre glissé sur les cordes) qui a fait glisser ses cordes sur plus de 1 500 albums (!) accompagnant les plus grands, de Ray Charles à James Taylor. La rencontre, prédestinée, a eu lieu dans le cadre du mythique RCA Studio B de Nashville qui a vu naître tant de chefs d’œuvres de la country (Willie Nelson, Dolly Parton) et du rock’n’roll (Elvis Presley). Accompagné uniquement d’instruments à cordes (basse, violon, guitares) la musique jouée ici pourrait faire penser au bluegrass (la country des collines) qui utilise la même instrumentation. Pourtant, le disque n’appartient pas à ce registre. Il est autre, d’une acoustique intemporelle, et scelle un moment unique, celui de la rencontre entre les différents protagonistes qui construisent, une note après l’autre, un écrin apaisé autour des compositions d’Hiatt, auteur de la totalité du répertoire de l’album. Ainsi « I’m in Nashville » ou « The Music is hot », petites merveilles folk, constituent la bande son idéale d’un soir d’été, alors que le soleil se couche, rougissant, sur la prairie. Magnifique.

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dimanche 4 juillet 2021

Archie Lee Hooker : « Living in a memory »

 


Neveu de l’immense John Lee, Archie Lee Hooker a vécu avec son oncle de 1989 à 2001, période fondatrice pour le chanteur pendant laquelle il a pu observer le « Boogie Man » himself à l’œuvre et faire la connaissance de la pléthore de talents qui entouraient son oncle et qui, aujourd’hui encore, continue d’influencer sa musique. C’est en 2011 que le natif de Lambert (Mississippi) s’installe en France, pays dans lequel il est arrivé par accident, à l’origine pour rejoindre la tournée européenne de Carl Wyatt & The Delta Voodoo Kings. Dix ans plus tard, Archie est non seulement toujours en France mais aussi à la tête de son propre groupe, dont le deuxième album est sorti ce printemps. Composé de nationalités multiples, un bassiste français (Nicolas Fageot), un batteur luxembourgeois (Yves Ditsch) et deux brésiliens respectivement guitariste (Fred Barreto) et claviériste (Matt Santos) ; le line-up international confirme la thèse selon laquelle la musique est un langage universel et que le blues transcende les frontières. Mais aussi que le genre est increvable ! Car ce nouvel album est pétri d’une classe absolue lorgnant avec élégance aussi bien du côté du jazz (« Sorry, Baby ») que de la soul ("Give it with a smile"), autant de styles dont la voix éraillée du chanteur habitent les contours avec une aisance rare accompagné par un geste musical précis et classieux, débordant d’âme. Un classique instantané.

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jeudi 1 juillet 2021

Same Player Shoot Again : « Our King Albert »



Trois ans après un premier album hommage à Freddie, le groupe remet le couvert autour du répertoire d’un autre King, Albert (même si assez peu de compositions d'Albert King sont au programme). Et c’est donc reparti pour un tour : Same player shoot again ! Et comme il y a trois ans, la bande menée par le chanteur Vincent Vella a su s’approprier avec beaucoup de classe et de feeling ce répertoire archi-connu par ailleurs (« Born under a bad sign », « My Babe », « Get out of my life woman »). Une gageure donc dont le groupe a su s’acquitter autour du timbre chaud et éraillé du chanteur à qui les compositions vont comme à un gant de velours. Le geste musical de haute tenue fait le reste. On ne parle pas seulement des guitares inspirées et virtuoses d’un bout à l’autre (Romain Roussouliere) mais aussi de tout le travail d’arrangement effectué par le groupe qui, à force saxophones et claviers, entraîne le blues vers des horizons jazzy et soul (« I’ll play the blues for you ») de fort bon aloi. Ainsi les interventions et les soli des différents musiciens sont toujours pertinents, élégants, et transforment ce petit moment d’écoute en grand bonheur en compagnie de cet album. A écouter le soir pour en saisir toute la saveur.

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