vendredi 26 décembre 2014
CharlElie, NCY-NYC
jeudi 25 septembre 2014
CharlElie Couture : « Immortel »
vendredi 27 juin 2014
CharlElie Couture
En concert au Trianon (Paris) le 10/10/2014
lundi 13 juin 2011
CharlElie, Le Casino de Paris, 10 juin 2011.

Entamée dans la foulée de la sortie de son excellent album « Fort Rêveur », la tournée de CharlElie Couture a fait étape vendredi soir dernier au Casino de Paris. Entouré de son quartet (guitare, batterie, claviers et une basse un peu trop énorme qui prend beaucoup d’espace) de musiciens américains, le new-yorkais d’adoption a donné un show euphorisant revisitant à la fois son ancien répertoire et quelques titres du dernier album. Un pied sur chaque rive de l’Atlantique, CharlElie colle son chant, en français, sur une musique ancrée dans une tradition à la fois rock et blues grâce notamment à un guitariste particulièrement inspiré. CharlElie passe la première partie du show à la seconde guitare avant de déménager derrière le clavier. Entre chaque titre CharlElie égrène philosophie sur la vie en général (la disparition des abeilles, ce genre de choses) et quelques plaisanteries : « Il y a une chanson que je suis obligé de jouer, sans elle je ne serais pas là aujourd’hui » avant d’enchaîner sur « Comme un avion sans ailes » (ah ah ah). Elliott Murphy est également passer faire un petit coucou, assez inattendu, ce qui a donné lieu à un échange d’anthologie :
-D’où viens-tu Elliott ?
- Je suis parisien, le new-yorkais, c’est toi !
Les deux musiciens ont ensuite entamé « 58th street », dans une version agrémentée de quelques couplets en anglais signés de la main de Mr Murphy. Plutôt généreux avec son public, CharlElie reviendra plusieurs fois sur scène pour les rappels : « Moi, je m’en fous je ne travaille pas demain, mais il y en a qui vont avoir du mal à se lever… ». Bah nous non plus, on est en week-end !
jeudi 20 janvier 2011
Rencontre avec CharlElie

En pleine campagne de promotion de son nouvel album « Fort rêveur » CharlElie Couture (voir mon post du 7 janvier 2011) a trouvé 15 petites minutes pour évoquer sa musique, ses paroles et la sortie originale de son nouvel effort. Sympa, détendu (une tape sur l’épaule et un « merci bonhomme et à bientôt » en forme de conclusion), il se dégage une très grande honnêteté artistique de ce pilier de la scène francophone à la carrière commencée en 1978. Rencontre…
En écoutant l’album j’ai été marqué par l’ambiance très new yorkaise du disque (Le Phénix, Ta phosphorescence) mais avec des textes chantés en français. « Fort Rêveur » est-il une passerelle entre la France et les Etats-Unis ?
CharlElie (silence) : Il y a quand même 6000 kilomètres qui nous sépare et j’ai du mal à imaginer le pont du Verrazano traverser l’Atlantique (rires)… Le disque a été produit par Sean Flora qui travaille surtout avec des groupes de rock indépendant de la côte ouest. Il a traité mes chansons comme il enregistre les groupes avec lesquels il travaille d’habitude. Donc sans s’appuyer sur le sens des mots mais en écoutant l’émotion. C’est un disque de rock américain mais chanté en français. La plupart du temps c’est l’inverse, des mecs de Bordeaux, Lille où Roubaix vont chanter en anglais alors qu’il s’agît de disques français.
Tes paroles ont un aspect très storytelling, est-ce que tu te sens plus comme un conteur qu’un chanteur ?
CharlElie : Je fais des paraboles, des métaphores… Les chansons que je raconte sont des mises en formes d’idées et de concepts. La chanson sur l’anorexie (« Si Légère », ndlr) c’est une chanson sur le malaise des jeunes d’aujourd’hui qui ne savent plus quoi trouver pour être attrayantes. La question est clairement posée. Ou « La vie facile », j’attends tout le temps des gens qui disent : « c’est dur, c’est dur ». Mais pour qui c’est facile (il insiste) ? C’est plus facile pour un boulanger, un plombier, un homme politique ? La vie facile cela n’existe pas. Chacune des chansons essaye de mettre en forme des histoires, des concepts. Quelque fois c’est des énoncés, comme dans « La vie facile », d’autre fois c’est sous forme de métaphore comme « Le Phénix » par exemple qui est l’histoire d’une ballade qui évoque en fait la reconstruction d’une Amérique suite à l’élection d’Obama. Le phénix c’est Obama et l’Amérique qui renaît de ses cendres. Cela commence dans le Bronx et cela redescend tout le long de Manhattan, Brooklyn pour finir à Ground Zero. Donc effectivement, depuis toujours que cela soit sur « Under Control », « Bob le prophète », les chansons que je raconte sont des paraboles. Souvent je me dis que pour faire partager le film, il faut raconter une histoire. Il y a le niveau d’écoute des mots, ensuite ce que la musique évoque et enfin ce que l’on retire du mélange des deux.
Le disque a bénéficié d’une sortie particulière, avec une édition collector disponible en avant première sur internet…
(CharlElie sort de la salle et va chercher une édition collector de l’album) Je n’arrivais pas à trouver de distribution. Je suis allé les maisons de disques en leur proposant ce projet et on m’a dit ça va coûter trop cher, c’est en dehors des formats traditionnels, il va falloir construire des trucs spéciaux et ainsi de suite (visiblement il a l’air très affecté par toute cette histoire)… Les médias n’ont pas voulu en parler (CharlElie déballe le disque et semble très fier de sa création. L’album est présenté dans une pochette grand format, comme les anciens EP anglais dans une taille intermédiaire entre les petits 45 et les grands 33 tours. Un très beau feuillet grand format contenant les textes des chansons et des photos exclusives et une affiche de la tournée sont livrés avec. Le cd est une superbe réplique vinyle.). C’est une formalisation du disque complètement nouvelle. On retrouve la dimension objet d’un album et le plaisir qui va avec. Et tout cela pour six euros (effectivement à ce prix là, c’est une affaire, ndlr) ! Moins cher qu’un téléchargement légal, je ne sais si tu te rends compte (et aussi beaucoup moins cher que le prix moyen d’un cd dans le commerce, ndlr). Et ça ce n’était pas question ni pour les maisons de disques où les distributeurs de prendre ça. Le seul qui a risqué le coup c’a été vente-privée chez qui il est disponible jusqu’à la fin du mois de janvier.
Et le fait qu’il s’en est écoulé 6000 exemplaires en deux jours, cela t’a rassuré ?
CharlElie : Tu peux aussi dire qu’il s’en est vendu 14000 en une semaine, ce qui d’emblée nous a placé au quatrième rang des ventes. Personne n’a voulu en parler, mais bon passons sur ces détails, on perdrait du temps…
Musicalement, l’album marque un retour vers les guitares, le rock avec quelques notes de blues…
CharlElie : Le blues c’est un questionnement existentiel, ce qu’il y a au fond, à l’intérieur de beaucoup de musiques qui me touchent. Le rock donne au blues une espèce de portée supérieure, mais le blues reste intrinsèquement un point d’interrogation. Et c’est ce que l’on ressent à l’écoute de l’album car il n’y aucune chanson qui est un vrai blues. Moi je suis autant attiré par Satie, Debussy, Ravel que par Bob Dylan, les Stones ou les Beatles. Mais c’est vrai qu’il y a une sous-jacence de la question blues avec le fameux majeur/mineur qui intervient dans les structures. Avec un mélange de beat, de pulsion avec une espèce de formalisation des notes appuyées sur la quarte et la quinte. Après ce n’est pas du blues à la Paul Personne…
C’est surtout dans les intros que l’on ressent l’influence du blues…
CharlElie : Oui, oui c’est ça. Je ne pense pas être un chanteur de blues. Le blues fait partie de mes interrogations et de mes fondements comme le rock qui est important pour moi par ce que suis urbain.
Propos recueillis le 18 janvier 2011.
Un grand merci à CharlElie pour sa gentillesse et sa disponibilité et un grand merci à Netta (Ephélide) qui m'a arrangé le coup.
vendredi 7 janvier 2011
CharlElie : « Fort Rêveur »

Installé à New York depuis quelques années où il se consacre à la peinture, CharlElie (Couture) s’était un peu éloigné de la musique depuis son dernier album « New Yor cœur » sorti en 2006. 2011 marque donc le grand retour de CharlElie qui s’est accoquiné pour l’occasion du producteur Sean Flora. Si la tonalité générale s’est électrifiée vers une direction plus « rock » que « chanson », plus que jamais, CharlElie semble s’abreuver à la source blues. Source que du haut de sa longue expérience (premier album sorti en 1978), CharlElie se charge de propulser dans le futur. Le morceau « Ta Phosphorescence », produit par Nicolas Repac, est à ce titre remarquable : basse énorme, boucles sonores, sirènes lointaines plongeant l’auditeur au cœur de la grosse pomme, la chanson est un parfait résumé de soixante dix ans d’Histoire car tout est basé sur ce bon vieux rythme ternaire. Il en va de même avec « Les Gestes gratuits », « Quelqu’un en moi » et « La vie facile », moins futuristes certes, mais toujours ancrées dans le blues. Album généreux, 14 titres et plus d’une heure, « Fort Rêveur » met en évidence les talents de conteurs de CharlElie, peut-être dans le fond encore plus cinéaste que chanteur. Quatorze chansons comme autant de petites histoires, de petits films, d’étapes sur ce pont géant qu’il se charge de construire entre les deux rives de l’Atlantique. Car album francophone s’il en est (un seul titre, « Born Again » en anglais), « Fort Rêveur » n’en plonge pas moins son auditeur dans un New York rêvé. Le climax est atteint avec le monumental « Le Phénix » où en peu de mots l’artiste nous ballade littéralement dans New York, décrivant la ville tentaculaire « boroughs » par « boroughs » en autant d’images saisissantes. Tout cela serait vain si CharlElie n’avait pas une Voix. Qu’il agace ou séduit, son timbre est unique et a une amplitude assez large quelque part entre Serge Gainsbourg et Tom Waits auquel on ne peut s’empêcher de penser sur l’énorme « Nés trop loin ». Le premier choc francophone de 2011.
Sortie le 31 janvier 2011