Tourneur précieux pour tous les amoureux de la cause garage rock, Jostone Traffic, qui a tant fait pour faire venir tous ces groupes aimés (BellRays, Fleshtones et tant d’autres qui ont honorés le Cool Soul Festival) fête ses trente ans en grandes pompes dans le cadre majestueux et suranné du Cabaret Sauvage, idéalement placé en retrait de la ville et dans un cadre presque champêtre au bord du canal Saint-Martin. Le line-up est fabuleux et, bien entendu, légendaire ! On commence avec Nine Pound Hammer. Originaire du Kentucky, formé en 1988, le groupe revient fouler une scène parisienne pour le première fois depuis 2008 ! Comme si les années n’avaient aucune prise sur le groupe, ce dernier est toujours aussi rageur, dans un registre punk, qui n’occulte pas son origine terrienne aux accents countrysant. Un pied dans la prise, l’autre dans la boue, on adore ça ! Lorsque les Morlocks débarquent sur scène c’est une leçon de classe rock’n’roll. Formés en 1985, les Morlocks sont arrivés bien après le supposé age d’or du rock garage, dans les années 1960. Pourtant la formation se révèle une merveilleuse machine à voyager dans le temps. Riffs acérés, batterie puissante et voix caverneuse, c’est un voyage dans le train fantôme du rock’n’roll, génial de quoi avoir la banane tout le week-end ! Enfin, last but not least, la soirée se termine avec une légende, une vraie de vraie, les Flamin’Groovies. Oui, oui, ceux de « Supersnazz » (1969), « Flamingo » (1970) et « Teenage Head » (1971), une sorte de sainte trinité du rock garage. Toujours vaillant, Cyril Jordan et son inusable guitare en plexiglas aux étranges reflets colorés est toujours prêt à défendre la cause d’un rock ardent, influencé par Chuck Berry, une incongruité dans sa ville natale de San Francisco. Pourtant, les années passant, Cyril et ses nouveaux compagnons de jeu mettent la pédale douce sur l’électricité et l’énergie brute au profit d’une musicalité plus élevée, les décibels sont maîtrisées et c’est d’autant plus appréciable. Ce fut une magnifique soirée.
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