mardi 12 avril 2022

The Dead South, La Cigale, 11/04/2022.


C’est une vision assez incroyable qui nous accueille, celle d’une salle de La Cigale (toujours aussi belle deux après notre dernière visite la faute à qui vous savez) archi-pleine pour un concert de bluegrass ! Improbable, un public français, suffisamment béotien pour hurler de ridicules « yee-haw » à chaque fois qu’un banjo pointe le bout de son manche (soyons honnêtes, cela ne sera heureusement pas le cas ce soir), se rassemble en masse pour un concert de cet idiome si américain et si éloigné de notre culture, dans le fond c’est assez réconfortant. Les Canadiens de The Dead South, donc, se présente à quatre, uniquement équipés d’instruments à cordes comme le veut la tradition. La petite originalité se présente sous la forme d’un violoncelle, tenu en bandoulière comme s’il s’agissait d’une guitare, qui présente l’avantage, « deux en un », de remplacer et la contrebasse et le violon. Banjo, mandoline, guitare, ainsi qu’une grosse caisse complète le dispositif. Les musiciens sont alignés sur le devant de la scène, un micro chacun, et de grandes lampes, figurant d’anciennes lampes à pétrole du far-west, se tiennent sur le bord de la scène derrière les fameuses lampes. Dans le mur du fond, quatre toiles en forme de vitraux ajoutent une note gothique. Enfin, le tout est surplombé par le logo du groupe. La prestation révèle une dichotomie entre l’approche classique du bluegrass (une surprise tant le groupe casse les codes sur disque) et un éclairage high-tech nappant la salle de lumières sophistiquées rouge ou verte. Rapidement le groupe emballe le public sur un rythme infernal, les intros sont plutôt calmes avant que la cavalcade se déchaîne assez rapidement. Les quatre musiciens chantent, des voix de gorges plutôt rocailleuses. Une sorte de fièvre s’empare du lieu au fur et à mesure que la soirée avance, les musiciens martèlent le sol de coup de pieds, toujours en rythme à qui mieux-mieux, épris d’ivresse musicale, frappent les cordes avec intensité. Les passages calmes, violoncelle à l’archet alternent avec la transe, ce fût une magnifique soirée !

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