mercredi 13 février 2013

Les Nuits de l’Alligator, Houndmouth + Skins + The Computers + The Heavy, Le Bataclan, 11 février 2013.


Attachant festival, Les nuits de l’alligator réunissent chaque année, à la maroquinerie ou au bataclan, des groupes émergents dans des styles musicaux plutôt roots allant de la country au rockabilly en passant par la soul ou le garage. L’affiche de cette année fera une fois de plus honneur a ce festival et multipliera les coups de cœurs. On commence par un groupe venu de l’Indiana, qui sort pour la première fois de son pays natal, Houndmouth qui mélange assez habilement blues, country et une approche rock indépendant. Le quatuor (basse, batterie, clavier, guitare) s’en tire avec les honneurs, excellente section rythmique et harmonies vocales (la fille aux claviers à une très belle voix) font fondre le public. Une très belle première partie même si leur présence paraît un peu décalée au regard de ce qui va suivre. On continue ensuite avec une tornade comme on en voit rarement prendre la scène d’assaut, le quintet Skins, un groupe garage/punk mené par une chanteuse soul à la superbe voix typiquement black. La formule n’est pas sans rappeler nos Bellrays adorés mais dans une incarnation encore plus radicale ayant intégré le hip hop et la fusion rap/métal. Ca décoiffe. Dans le genre décoiffage le groupe suivant, The Computers, a également de forts arguments à faire valoir. Mélangeant le punk et le rockabilly, le groupe a indéniablement du charisme, un savoir faire pour emballer le public : inconnus avant la soirée, la majorité de la salle sera fan à la fin de leur set. Dans leurs costumes coordonnés bordeaux, chemises blanches et cravates ficelles noires, ils sont également le groupe le plus classe de la soirée. Ca joue sévèrement, c’est juste dommage pour eux que Jim Jones Revue occupe déjà le terrain avec une formule rigoureusement identique : grosses guitares, piano, même le chanteur retrouve les intonations de Jim Jones. A suivre malgré tout. On termine enfin avec la tête d’affiche, les anglais de The Heavy, groupe actuellement en pleine bourre, remplissant des salles de plus en plus grandes dans la foulée de leur excellent troisième album « The glorious dead » sorti à la rentrée dernière. L’album le laissait supposer, la scène le confirme, The Heavy s’éloigne peu à peu du (hard) rock (point de « In the morning ») au profit d’un son de plus en plus soul (l’album a été enregistré en compagnie des musiciens de daptone). Le quatuor, désormais accompagné sur scène par deux saxophones et un clavier vintage, n’a joué que les titres des deux derniers albums. Plus nuancé, peut-être un peu moins brut mais toujours aussi groove et sexy, The Heavy est excellent (une habitude avec eux). La soirée se termine avec le tube imparable « How do you like me now ? » et le Bataclan chavire. 

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