Eugene McGuinness (c) Dean Rogers |
Un petit mot pour commencer sur le trio français au nom
impossible, Jesus Christ Fashion Barbe qui a assuré, avec brio, la première
partie. D’obédience pop rock, le trio à la formule pour le moins classique,
guitare basse et batterie, à l’originalité d’inverser les rôles, la guitare
(très belle collection de demi-caisse) semble dévolue aux parties rythmiques
alors que la basse (magnifique Rickenbacker) assure les soli. Le groupe est
bien aidé dans sa cause par un bassiste virtuose et inspiré et un batteur
véloce assurant une assise rythmique des plus solides. Des claviers et aux
autres boucles samplées enluminent le tout. La formule est visiblement bien
rodée et cette première partie et se trouve être très agréable. Le public
approuve et le groupe est gratifié d’un « pour des frenchies c’est pas
mal » venu des premiers rangs.
Vint ensuite sur scène la star montante de la pop anglaise,
Eugene McGuinness pour qui la sauce commence vraiment à prendre, du moins dans
notre hexagone, la Maroquinerie est ce soir archi complète. On s’interroge
parfois sur la direction artistique que souhaite prendre Eugene McGuinness tant
son dernier album, l’excellent « The invitation to the voyage », aborde,
avec classe toujours, des styles variés. Eugene fait tout et son contraire, de
la surf music (« Lion ») à l’électro (« Videogame ») en
passant par la new wave (« Japanese cars ») et nous laisse parfois un
peu dubitatif. Il paraît évident que cet agrégat prend tout son sens une fois
sur scène grâce à sa voix. Eugene est un chanteur né, belle voix, superbe
interprète à l’aise dans tout les styles et crédible même en crooner (le
magnifique slow « I know those old black and white movies were true »
extrait de son premier album). Entouré par un groupe soudé, solide et efficace
(on reconnaît son frère cadet Dominic McGuinness aux claviers) Eugene se révèle
être un showman hors pair. Charismatique, tiré à quatre épingles, Eugene charme
le public et tape dans les mains des spectateurs massés au premier rang, un peu
à l’image du chic type qu’il est aussi dans la vie. Plusieurs nouvelles
compositions furent jouées en cette soirée, une sorte de rodage avant un nouvel
album, laissant supposer une nouvelle orientation plus organique avec deux
guitares. Une très belle soirée est dès lors la conclusion qui s’impose.
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