L’avantage, lorsque l’on est musicien sans être anglo-saxon, est que l’on peut facilement se projeter et fantasmer la culture d’outre-Manche ou Atlantique. Le fantasme est justement le principal moteur de ce nouvel album de Sweet Gum Tree, alias du multi-instrumentiste angevin Arno Sojo, qui nous propose avec ce nouveau disque un morceau de bravoure plus anglais (« Lifelines »), plus psychédélique (le sitar de « A bright interval »), plus progressif (la quasi expérimentale « Edgewise ») que nature. Un grand fourre tout en vérité, issus d’influences diverses pop, folk ou psyché qui en toutes en commun de se situer à la lisière des années 1960 et 1970 mais remarquable de constance grâce à un soin maniaque apporté à la production et incarné à la perfection par le timbre éraillé et mélancolique (l’Angleterre toujours) du classieux chanteur. Qu’il s’agisse de saxophone, de sitar ou de synthés, rien n’est trop beau pour tenter de sortir des sentiers balisés du rock, une forme de gageure pour un exercice aussi standardisé et ancré dans un passé idéalisé. Et pourtant, mettant l’accent sur son désir de création plutôt que sur la tentation nostalgique, Arno Sojo trouve la clef de l’originalité. Ainsi, son album, frais à l’écoute, s’avère finalement plus intemporel qu’autre chose. Et à l’instar d’un vieux vinyle, on y rentre comme dans un trip, à 10 000 mètres au-dessus des contingences terrestres. Bon voyage !
En concert le 10/02 à la Boule Noire.
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