Le concert débute par un cérémonial assez impressionnant. Il est vrai que l’interdiction des concerts debout et les chaises de jardin installés à la va-vite dans la salle de La Boule Noire (dans laquelle on est assis pour la toute première fois) n’invite guère à la grande bamboche rock’n’roll. Qu’importe après tout, Sweet Gum Tree ne s’inscrit pas (ou si peu) dans ce registre et finalement, être assis, permet de mieux saisir toutes les nuances de la musique de l’artiste. Et Dieu sait si elles sont nombreuses ! Précis et méticuleux dans l’arrangement de ses chansons, pratiquant une forme d’élégance surannée dans sa musique, Arno Sojo fait revivre les grandes heures du rock psychédélique teintée d’aspirations progressives. Ainsi, qu’il le dit lui-même il embrasse à bras-le-corps le concept même de « douceur angevine » (lui-même est originaire d’Angers). Une touche de classe britannique emballe le tout, on y retrouve un peu du George Harrisson (circa « All things must pass ») dans l’utilisation du sitar et de diverses percussions et tablas indiennes. En fin de set, il nous gratifiera même d’une reprise de David Bowie, enregistrée en vue d’un album tribute à sortir prochainement. Pour le reste, accompagné d’un groupe remarquable (on note la présence d’un saxophone, instrument somme toute assez rare dans un contexte rock) et d’une collection de guitares à faire pâlir d’envie (Gretsch, Danelectro, Fender Jazzmaster, une très belle Gibson folk), Sweet Gum Tree laisse respirer la musique et plane à dix mille mètres au-dessus des contingences terrestres. Bon vol !
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