C'est une catégorie à part, celle des sorciers du son. Collectionneurs invétérés de vinyles et autres instruments d'époque, non pas par snobisme mais bel et bien dans le but de tirer de ces derniers la substantifique moelle de leur inspiration. En nommant son dernier album « Kino Music » (musique de film en allemand), Pierre Daven-Keller nous donne un sérieux indice. Il ne fait nul doute que les racines dudit album se trouvent dans les BO des années 1960 et 1970, celles signées des immenses François de Roubaix, Francis Lai ou Philippe Sarde de ce côté-ci des Alpes ou d'Ennio Morricone, ces dernières une fois traversées (« Cuore Selvaggio ») voire d'Alain Goraguer lorsque ce dernier s'acoquinait, composant les scores de productions à caractère pornographique (cf. « La fiancée de l'atome » hantée par les spectaculaires vocalises d’Héléna Noguerra). Exalant de puissantes effluves latines venues de la bossa-nova (« Intermezzo Retro »), les compositions quasiment toutes instrumentales (les invitées Héléna Noguerra, Claire Tillier, Arielle Dombasle ou Mareva Galanter vocalisent autant qu'elles chantent) brillent d'une évidence mélodique rare, aux arrangements touffus et fouillés, exécutés à la perfection et menés par une basse ronde et puissante toute droit sorti des sixties (« Dakota Jim » manière de BO d'un polar imaginaire) ; le tout entre en résonance avec le travail de Benjamin Schoos ou de Bertrand Burgalat voire avec le rock psychédélique de Forever Pavot. Grand album ni plus ni moins.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire