Le monde peut bien
s'écrouler autour de lui, Tony Joe White n'en a cure. Lui, restera,
nonchalamment installé dans un rocking-chair, sous son porche, bien
dans son stetson. Sa musique est à son image, nonchalante. Tony Joe
White, a trouvé sa formule, celle qui lui convient (à nous aussi
d'ailleurs) et creusera ainsi le même sillon quoi que les modes
puissent décider. Et cela dure depuis 1969. Force est de constater
qu'à part quelques écarts, crooner (l'album « Eyes » de
1976) ou un son électro plus contemporain mis au point par son fils
Jody sur un album de remixes plus récent (« Deep cuts »,
2008), bien peu de choses ont changées dans la musique de ce bon
vieux Tony Joe. Le décompte nous apprend que « Rain Crow »
est le 23ème album du musicien. Il sort aujourd'hui comme il aurait
pu sortir au siècle dernier, dans le fond rien ne change. Et c'est
tant mieux ! Une nouvelle fois, Tony s'est retourné vers son
fils pour la production du disque. Ce dernier s'est fondu à
merveille dans le moule familial confectionnant un son aussi doux et
chaud qu'une brise un soir d'été en Louisiane, où se croisent
influences venues du blues, de la soul et du rock. Dès les premières
notes, Tony Joe ensorcelle de sa voix grave et feutrée, nous contant
des histoires mystérieuses de « Bad wind » et autres
« Conjure child ». « Tell me a swamp story »
comme il dit ! Le groove est savamment maîtrisé, en mode
mineur et feutré, avec une prédominance de la basse, entre orgue et
guitare wha-wha délicate où l'on croise parfois un harmonica
fantomatique. Envoûtant !
En concert les 11 et
12 novembre à Paris (New Morning)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire