La mise en scène par Christophe Honoré du Cosi fan tutte de Mozart au prochain festival d'Aix en Provence a donné lieu à un concours de bandes-annonces. Pour soutenir le petit film que voici, il suffit de "liker" la vidéo directement dans youtube (le lien sous la vidéo).
mardi 31 mai 2016
Catfish : "Rebirth"
"Rebirth", le nouveau titre du duo Catfish, extrait du deuxième album à venir du groupe, fait montre d'une ambition musicale revue à la hausse où les discrètes influences électro s'intègrent parfaitement dans le blues maîtrisé et moins sauvageons que par le passé du groupe. Vivement la suite !
http://www.catfish-music.com/
http://www.catfish-music.com/
Tony Joe White : « Rain Crow »
Le monde peut bien
s'écrouler autour de lui, Tony Joe White n'en a cure. Lui, restera,
nonchalamment installé dans un rocking-chair, sous son porche, bien
dans son stetson. Sa musique est à son image, nonchalante. Tony Joe
White, a trouvé sa formule, celle qui lui convient (à nous aussi
d'ailleurs) et creusera ainsi le même sillon quoi que les modes
puissent décider. Et cela dure depuis 1969. Force est de constater
qu'à part quelques écarts, crooner (l'album « Eyes » de
1976) ou un son électro plus contemporain mis au point par son fils
Jody sur un album de remixes plus récent (« Deep cuts »,
2008), bien peu de choses ont changées dans la musique de ce bon
vieux Tony Joe. Le décompte nous apprend que « Rain Crow »
est le 23ème album du musicien. Il sort aujourd'hui comme il aurait
pu sortir au siècle dernier, dans le fond rien ne change. Et c'est
tant mieux ! Une nouvelle fois, Tony s'est retourné vers son
fils pour la production du disque. Ce dernier s'est fondu à
merveille dans le moule familial confectionnant un son aussi doux et
chaud qu'une brise un soir d'été en Louisiane, où se croisent
influences venues du blues, de la soul et du rock. Dès les premières
notes, Tony Joe ensorcelle de sa voix grave et feutrée, nous contant
des histoires mystérieuses de « Bad wind » et autres
« Conjure child ». « Tell me a swamp story »
comme il dit ! Le groove est savamment maîtrisé, en mode
mineur et feutré, avec une prédominance de la basse, entre orgue et
guitare wha-wha délicate où l'on croise parfois un harmonica
fantomatique. Envoûtant !
En concert les 11 et
12 novembre à Paris (New Morning)
lundi 30 mai 2016
The BellRays : « Covers »
Après quelques
années consacrées à leur projet soul (Lisa And The Lips), le duo
composé de Lisa Kekaula (chant) et Robert Vennum (guitare, basse)
réactive The BellRays ! Et la nouvelle ne peut que réjouir les
fans de garage rock que nous sommes ! En attendant un nouvel album,
le groupe scelle son retour avec ce nouvel EP (6 titres) composé de
reprises piochant dans les années 70 tant au niveau du rock (Led
Zeppelin, AC/DC, Black Sabbath) que de la soul (Stevie Wonder) ce qui
reflète bien les différentes facettes de la formation. Faute de
nouvelles chansons, L'EP compile des titres enregistrés au fil du
temps par les différents line-up qui ont composé le groupe. Le
disque donne ainsi à réentendre les batteurs Stef Litrownik,
l'historique Ray Chin et (surtout) le fou-fou Craig Waters (qui a
toujours été notre préféré). Comme toujours, le groupe se révèle
excellent dans ce registre explosif, entre guitares déglinguées et
vocaux soulful, et redynamise ce répertoire pourtant classique et
maintes fois entendu. « Highway to hell » (souvent repris
en concert) démontre que, plutôt que d'aller récupérer cette
vieille peau d'Axl Rose, AC/DC aurait été bien plus inspiré de
recruter Lisa. « Whole Lotta Love » étonne avec une
approche fraîche et étonnante et enfin « Living for the
city » voit le groupe payer son tribut à la soul explosant la
composition de Stevie Wonder avec un son de guitare étonnamment
hard-rock signé Jeff Curran. Ce dernier titre entrant en résonance
avec la version qu'en avait donné les Dirtbombs (un autre sacré
combo originaire de Detroit) en 2001 sur l'album « Ultraglide
in Black ». A noter enfin la participation du légendaire Wayne
Karmer (MC5) sur « You took me by surprise » et de
l'excellente chanteuse Dallas Frasca qui vocalise avec talent en
compagnie de Lisa sur « Living for the city ». Les
BellRays sont de retour, en voilà une excellente nouvelle !
dimanche 29 mai 2016
Eli « Paperboy » Reed : « My way home »
Intitulé « My
way home », ce nouvel album, le cinquième, scelle le grand
retour d'Eli « Paperboy » Reed. Il faut dire que
l'artiste revient de loin. Un petit retour en arrière s'impose. Deux
albums sortis en indépendant (dont l'excellent « Roll with
you », 2008) ont transformé le guitariste en nouveau petit
prodige de la soul vintage. L'industrie musicale s'intéresse alors
au musicien pour le meilleur (l'album « Come and get it »,
2010) et le pire (« Nights like this », un album raté
dans les grandes largeurs sorti en 2014). Porté aux nues puis voué
aux pires gémonies par l'industrie, Reed est alors « libéré »,
comme on dit poliment dans le milieu, de ses obligations
contractuelles après maintes promesses non tenues. Laissé pour
compte, sur le carreau, le musicien semble vidé de son inspiration.
Mais il en faut plus pour faire taire un véritable artiste. La
rédemption viendra d'un coin de rue à Harlem, entre la 125ème rue
et le boulevard Frederick Douglass, où le natif de Boston prendra
l'habitude d'encadrer une chorale formée de jeunes défavorisés
dans le cadre du « Gospel for teens program » pour des
concerts improvisés à même le trottoir. Comme un passage de témoin
pour le chanteur, lui-même formé à la Chicago Church par Mitty
Collier, une ancienne gloire soul devenue pasteur. Revigoré, Reed
retrouve le chemin, sa « way home » et se lance dans
l'enregistrement de ce nouveau disque, qui prend une importance toute
stratégique pour son auteur. Enregistré en petit comité (l'ex True
Love JB Flatt à l'orgue, Michael Montgomery à la basse et Noah
Rubin à la batterie) en quatre jours tout pile, « My way
home » retrouve la magie soul qui nous avait tant touché à
l'époque de « Roll with you ». Puisant à la source, le
gospel (« What have we done »), la soul, Reed délivre un
album intimiste, animé d'une véritable fièvre rock n'roll incarnée
par des guitares rugueuses et des vocaux au cordeau. Sur ce plan
précis Reed impressionne vraiment, se livrant corps et âme sur
chaque titre, de son chant inimitable, à plein poumons entre cri et
mélancolie. Il n'a jamais aussi bien chanté que sur ce disque. A
New York, le revival soul ne se limite pas aux labels Daptone et
Truth & Soul, aussi excellents soit-ils. Ce nouveau disque vient
en apporter la preuve magistrale. Enfin réconcilié avec sa musique,
Eli « Paperboy » Reed est de retour. Et on est heureux de
le revoir.
En concert à Paris
(la boule noire) le 3 juin et le 23 septembre 2016.
samedi 28 mai 2016
Blood Ceremony : « Lord of misrule »
Tirant son nom d'un
classique du cinéma d'épouvante espagnol (Ceremonia Sangrienta,
1972) Blood Ceremony fête son dixième anniversaire avec ce
quatrième effort. Comme bien des signatures du catalogue Rise Above
(Electric Wizard, Uncle Acid and the Dead Beats), le combo Canadien
n'est pas sans rappeler un certain age d'or du métal « occulte »,
pré-gothique, genre dont la tête de pont serait l'indépassable
Black Sabbath. C'est donc avec un certain panache que le groupe prend
plaisir à tricoter des riffs énormes et millésimés. Les guitares
sont en effet bien grasses et semblent comme tombées dans une faille
temporelle (« The Devil's widow », « The Rogue's
lot »), coincées quelque part en 1971. C'est convenu, on a
déjà entendu ça mille fois, mais cette petite démangeaison rock
n'roll n'en reste pas moins très plaisante, surtout lorsqu'elle
exécutée avec une telle maestria (« Old Fires »). Blood
Ceremony se distingue néanmoins de ses confrères en diversifiant
ses sources d'inspiration, dégainant à l'occasion une flûte,
sortie d'on ne sait où, instrument incongru s'il en est et
relativement inédit dans le rock depuis les illustres Jethro Tull.
Adepte par ailleurs des formats longs (neuf titres seulement) et des
motifs répétitifs, Blood Ceremony n'est pas sans rappeler le rock
progressif et vire psyché (« Half moon street », « The
weird of Finistere »), au point de ressusciter Jefferson
Airplane, lorsque le guitariste Sean Kennedy débranche son
instrument pour privilégier l'acoustique (« Loreley »).
Placée en fin de programme la comptine pop 60's, deux minutes dignes
des Beatles, « Flower Phantoms » fait figure d'exception
prenant l'exact contre-pied de tout ce que l'on a décrit
auparavant ; comme une preuve ultime du savoir faire du groupe
et de la diversité de son inspiration. Reprenant les codes et la
durée d'un vinyle d'époque (45 minutes), voici un album propre à
satisfaire toutes les nostalgies. Conseillé.
lundi 23 mai 2016
Go Slow Joe
Dans la triste
litanie de disparitions qui se suivent, rythmant notre année 2016 sur le ton de la mélancolie,
c'est avec une émotion énorme que l'on a appris le décès de Slow
Joe le 3 mai dernier à l'age de 73 ans. On en a forcément moins
parlé que pour d'autres musiciens, beaucoup plus médiatiques, mais
la nouvelle nous a touché de manière autrement plus personnelle.
L'auteur de ces lignes se souvient encore de sa rencontre avec Slow
Joe, lorsque, jeune impétrant, le carnet de notes à la
main et le magnétophone sous le bras, je partais faire ma première
interview en anglais. Aujourd'hui encore, cette rencontre compte
parmi mes meilleurs souvenirs. Il faut dire que Joe c'était un sacré
personnage que l'on aurait cru débarqué d'une autre planète, se
nourrissant à base de quantité astronomiques de beurre et incapable
de tenir en place. Toujours en mouvement, Joe ne pouvait rester
assis. A tel point que le groupe l'a, plus d'une fois, perdu avant un
concert. C'était surtout quelqu'un de charismatique attirant
immédiatement la sympathie ; toute l'équipe de
caravelle, qui travaillait avec lui à l'époque, se serait pliée en
quatre pour lui. Au-delà de ces tendres anecdotes, Slow Joe &
The Ginger Accident c'était avant tout une belle histoire, née sur
une plage en Inde où Cédric de la Chappelle, jeune musicien
lyonnais, a rencontré le chanteur, largement sexagénaire, alors
qu'il jouait du ukulélé. La belle aventure durera presque dix ans
et donnera naissance à une discographie, certes peu fournie, mais
sans aucun déchet. Deux excellent albums (le troisième est en cours
de finalisation et devrait sortir à titre posthume), un EP et deux
45 tours (dont « My teenage days » sorti l'an dernier à
l'occasion du disquaire day) sans la moindre fausse note. Joseph
Manuel Rocha (pour l'état civil) était également l'auteur de la
chanson « You will be mine » sur le récent album de
l'excellente Awa Ly. Le « crooner psychédélique » a
connu une fin de vie hallucinante après des années de galère. Il
va beaucoup nous manquer et c'est rien de le dire...
Libellés :
Hommage,
Slow Joe and The Ginger Accident
samedi 21 mai 2016
Forever Pavot : « Le Bon Coin Forever »
Pas réellement un
nouvel album mais plutôt une collection de vignettes sonores issues
d'une expérience peu commune. A l'invitation du Confort Moderne, une
salle de concert sise à Poitiers, Emile Sornin, leader de ForeverPavot, a sillonné les routes de la Vienne (86), à la rencontre des
musiciens locaux ayant mis en vente des instruments sur le bon coin.
Emile a ensuite utilisé ces instruments pour enregistré, sur le
vif, ce disque, entièrement instrumental, dont les morceaux
dépassent rarement les deux minutes. Rarement Forever Pavot se sera
autant rapproché de la musique de film, une obsession pourtant
récurrente qui illuminait le premier album du groupe. Avec ces
instruments de passage, parfois étonnants, Forever Pavot invente la
bande originale d'un film imaginaire entre polar (« Le pistolet
chargé ») et science fiction (« Chambre 205 »)
digne de François de Roubaix. L'expérience fait également l'objet
d'un court métrage documentaire visible sur le net, mettant en
valeur la musique mais aussi ce beau département de la Vienne, cher
à l'auteur de ces lignes.
jeudi 19 mai 2016
Gregory Porter : « Take me to the alley »
Sur la pochette de
ce nouvel effort, le quatrième, Gregory Porter prend la pose au
détour d'une ruelle New-Yorkaise. Et pourtant ce nouveau disque est
pour l'artiste celui de retour à ses racines. Géographiques tout
d'abord, puisqu'il a décidé peu après l'enregistrement de quitter
Brooklyn pour retourner s'installer dans sa Californie natale.
Harassé par l'épuisante vie de tournée, en voyage perpétuel,
l'artiste a ressenti le besoin de se retrouver près de sa famille.
Plusieurs titres de ce nouveau disque font état de cette impérieuse
nécessité, « Day dream », « Don't lose your
steam », écrites pour son fils Demyan, « More than a
woman », émouvant hommage à sa Mère Ruth, « In
heaven » titre écrit par sa cousine Darlene Andrews et chanté
par la famille Porter pour célébrer la mémoire de ses disparus. Le
succès considérable rencontré par son album précédent « Liquid
Spirit » (vendu à un million d'exemplaire à travers le monde)
a ouvert nombre de portes à son auteur qui n'a eu de cesse depuis de
multiplier les collaborations (cf. ses participations au projet
« Autour de Nina » et à l'album du guitariste classique
Milos). Et c'est d'ailleurs comme ceci que commence ce nouvel effort
avec « Holding On », titre précédemment enregistré
avec le duo électro Disclosure et que l'artiste reprend ici « comme
je l'entendais » (dixit le dossier de presse), entre jazz et
soul. Pour le reste, ce nouveau disque reprend les choses là où
« Liquid Spirit » les avaient laissées. Enregistré avec
le fidèle producteur Kamau Kenyatta et ses musiciens de tournée,
« Take me to the alley » creuse le sillon tracé par
Porter depuis ses débuts. On retrouve ainsi le chanteur à la fois
engagé socialement (« French African Queen ») crooner
romantique et langoureux (« Consequence of love ») ou au
contraire porteur d'une formidable énergie vocale (« Don't
lose your steam », « Fan the flames »). L'effet de
surprise crée par Porter à ses débuts s'estompe peu à peu pour
laisser la place à un artiste en pleine possession de ses moyens
dont le nom est à lui seul synonyme de qualité.
En concert le 28/08
à Saint-Cloud (Rock en Seine) et le 17/10 à Paris (Le Grand Rex)
mercredi 18 mai 2016
Spain : « Carolina »
Le temps de trois
albums magnifiques, à la lisière du jazz et de la pop indé, Spain
avait illuminé la fin des années 1990 avant de disparaître à
l'aube du nouveau millénaire. Puis ce fût un silence long de quinze
années avant que le groupe ne refasse surface à la surprise
générale. De la formation originale ne reste plus aujourd'hui que
Josh Haden chanteur/bassiste de son état et issu d'une sacrée
lignée musicale. Son père, le regretté Charlie Haden fût un
contrebassiste de jazz légendaire et ses sœurs, Petra et Rachel,
ont, quant à elles, œuvré au sein du groupe That Dog. Mais
revenons à nos moutons à savoir ce nouvel effort, le septième
disque du groupe. Après vingt et une années de carrière, il est
évident que notre homme Josh connaît son affaire et possède une
signature sonore, cette mélancolie latente charriée par la voix
traînante du chanteur et qui ne l'a jamais quittée. Pourtant ce
nouvel effort marque une nouvelle étape dans l'histoire du groupe
tout en restant fidèle à cette dernière. Délaissant les ambiances
jazzy nocturnes et enfumées qui avaient fait sa réputation Spain
évolue dorénavant sur un terrain plus acoustique, épris de
terroir, évoquant des musiques terriennes qui nous sont chères ici
comme le blues (« For You »), la country (cf.
« In my hour », « Battle of Saratoga »), ou le folk cette dernière composante faisant le lien avec le fabuleux album « I Believe » sorti
en 2001. Solidement écrit et composé, force est de constater que la
mue fonctionne, « Carolina » est un disque d'americana
d'excellente tenue et cela suffit amplement à notre bonheur du jour.
En concert le 14/06
à Paris (Petit Bain), le 15/06 à Bordeaux (Rock School Barbey) et
le 17/06 à Lille (Aéronef)
lundi 16 mai 2016
Laura Gibson : « Empire Builder »
Silencieuse depuis
quatre ans, Laura Gibson refait surface avec ce nouvel album intitulé
« Empire Builder », le nom du train reliant sa ville
natale de Portland (Oregon) à la lointaine New York City, sa
nouvelle cité d'adoption. Et c'est d'ailleurs à bord de ce train
que ce nouveau disque à prendre forme. Il faut dire que depuis, la
vie de Laura a pris un tour très compliqué. Il y a d'abord eu cet
accident domestique ayant pour conséquence un pied cassé qui l'a
éloigné des studios pendant longtemps. Pire encore, son appartement
de l'East Village a été ravagé par un incendie en mars 2015, suite
à une fuite de gaz, tuant deux personnes et blessant dix-neuf
autres. Si Laura s'en est sortie indemne, la blessure fût morale.
Ses instruments, carnets de notes et ébauches de nouvelles chansons
ont tous été détruits dans la catastrophe. Et c'est un peu de
toutes ces vicissitudes qui résonnent dans ce nouveau disque entre
l'exaltation d'un nouveau départ et la tentation du renoncement face
aux difficultés de la vie qui s'accumulent. Aidé par quelques amis,
le violoniste Peter Broderick, le guitariste Dave Depper (Death Cab
For Cutie) et le batteur Dan Hunt (Neko Case), Laura Gibson sort
ainsi de sa zone de confort. Si quelques titres restent fidèles au
folk des débuts (« Damn Sure ») cette dernière explore
de nouveaux horizons pop aux accents mélancoliques et vénéneux
(« Empire Builder », « Not Harmless », « Five
and Thirty ») appuyés par sa voix traînante rappelant Alela
Diane.
dimanche 15 mai 2016
Bombino : « Azel »
Ce nouvel album, le
troisième, du guitariste Touareg Bombino est né d'une rencontre,
celle entre le musicien nigérien et le producteur Dave Longstreeth.
C'est au studio Applehead, sis à Woodstock, ville mythique pour tous
les amateurs de rock s'il en est, que ce nouvel effort a été
enregistré. Les quatre murs du studio/ferme ont scellé la rencontre
entre différentes cultures, entre l'Afrique et les États-Unis. Et
le blues se trouve au cœur des débats. Un blues dont l'influence
est prégnante sur la musique de Bombino (« Timtar »)
mais passé par le tamis de la musique touareg, du reggae et du folk
(cf. « Inar »). Un peu à l'image de la vie du
musicien que les vicissitudes politiques ayant cours sur sa terre
natale ont peu à peu condamné à l'exil. Un long cheminement de vie
qui, au final, a donné naissance à cette musique empreinte de cette
sensation étrange, entre mélancolie et espoir, évoquant la route
et le voyage (cf. l’envoûtante pièce centrale « Iyat
Ninhay/Jaguar »). Un bel album dépaysant et inspirant.
En concert le 22 mai
à Gennevilliers et le 7 juin à Paris (Café de la danse).
samedi 14 mai 2016
Trumpets Of Consciousness
Les labels les plus
marquants de l'histoire (Motown, Stax etc...) ont toujours une ligne
éditoriale consistante et une esthétique cohérente qui se prolonge
de disque en disque. Et à ce rythme, Le Pop Club, excellente
structure basée à Genève, risque de se tailler une belle place
dans nos discothèques aux côtés des étiquettes prestigieuses
citées plus avant. Du Pop Club on connaissait déjà le Monkberry Moon Orchestra, les Rebels Of Tijuana et les Green Flamingos et c'est
maintenant au tour des Trumpets Of Consciousness de venir grossir les
rangs du label. Comme ses confrères, cités auparavant, TOC trouve
ses racines dans l'âge d'or du rock, une période charnière entre
la fin de la décennie 60 et le début de la suivante 70.
Contrairement aux autres sorties du label TOC œuvre suivant un angle
délibérément pop (il s'agit du Pop Club records après tout),
particulièrement ouvragé, moins systématiquement axé sur la
guitare. Bien évidemment chez TOC la guitare occupe une place
prépondérante mais dans un rôle de soutien, les nappes de claviers
vintage et les chœurs, ces derniers ayant fait l'objet d'un soin
tout particulier, se taillant la part du lion. Les grands moyens
ainsi déployés sont mis au services de mélodies pop parfois folk
(cf. « My Enemies », « Fruits in the sun »),
évidentes, peignant une grande toile à la fois naïve et
psychédélique. Une belle réussite.
jeudi 12 mai 2016
Drenalize : « Destination Everywhere »
D'une fidélité
absolue à son patronyme, le label « Send the wood music »
nous envoie un album qui envoie donc du bois par le biais du groupe
Drenalize, une jeune formation née en 2012 et nommée ainsi en
hommage à un album de Def Leppard (« Adrenalize » sorti
en 1992). Prenant comme modèle le glam et le hair métal des années
1980 début 1990, Drenalize sort un album qui aurait aisément pu
voir le jour à l'époque et respectant à la lettre tous les canons
du genre de la power ballade au gros son en passant par le soli de
guitare speedé entre autres joyeusetés. A l'image de sa pochette,
voici un disque qui fonce comme un bolide sur l'autoroute, dopé à
l'adrénaline et ne souffrant pas de la comparaison technique avec
ses modèles et il s'agit là d'un petit exploit.
mardi 10 mai 2016
Young Gun Silver Fox : « West end coast »
Dans le catalogue
Légère Recording, très orienté funk/soul à l'ancienne, Young
Silver Fox fait un peu figure d'exception, déplaçant le curseur de
la nostalgie vers les années 1970, l'âge d'or de la pop
Californienne. A l'image de sa pochette, une nuée de palmiers géants
au bord de l'océan, Young Gun Silver Fox, produit un album
intrinsèquement californien, ironiquement enregistré à Londres
bien loin de Sunset Boulevard. En effet, l'ombre de Steely Dan plane
sur ces dix compositions. Même obsession de la production léchée,
de la virtuosité canalisée et du chant maniéré. Le duo met les
petits plats dans les grands pour sonner « comme à l'époque
et à la manière de » peaufinant les chœurs et les
arrangements dans le moindre détail et picorant les influences dans
la pop, le jazz ou la soul (les cordes ne sont pas sans rappeler le
Philly sound). En l'espèce le résultat est suffisamment réussi
pour annoncer un été radieux en compagnie de cet album.
https://fr-fr.facebook.com/younggunsilverfox/dimanche 1 mai 2016
Daniel Romano : « Mosey »
Songwriter
classieux, inspiré par le folk et la country, le Canadien Daniel
Romano sort un nouvel album intitulé « Mosey ».
Entièrement produit et enregistré en mono par Romano lui-même dans
son studio de l'Ontario, « Mosey » est un objet
absolument inclassable. On y retrouve quelques traces du passé de
Romano dans la country (cf. « Toulouse ») mais passé au tamis
psychédélique et à mille autres choses encore. Ainsi l'album se
tient à l'écart des clichés, inventant un style à quasiment
chaque chanson évoquant tour à tour les bandes originales d'Ennio
Morricone, le rock psyché complètement barré, et ce au sein du
même morceau (cf. « Valerie Leon ») ou la pop
sixties suivant un axe Burt Bacharach ("Sorrow") / Lee Hazelwood (« Hunger is a dream you die in »,
« Mr E Me »). Seul maître à bord, il a joué de tous
les instruments en dehors des pianos, cordes et cuivres, Daniel
Romano se laisse aller à la fantaisie et pète les plombs, dans les
grandes largeurs, sur ce nouveau disque. Quel autre musicien aurait
été capable de suivre le bouillonnement infernal de notes phosphoré
par le Canadien ? « Mosey » appartient à cette
catégorie rare de disques qui, faute de rentrer dans une catégorie
en remplit plusieurs à lui seul rebondissant partout sauf là où on
l'attend. Jouissif, ce nouvel album distille un sentiment d'euphorie,
un petit vent de folie aussi rare que précieux pour l'auditeur.
En concert à Paris (Divan du Monde) le 14 juin.
En concert à Paris (Divan du Monde) le 14 juin.
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