jeudi 20 novembre 2014

The Bridgers



Premier effort pour cette énigmatique formation dont on ne sait finalement que peu de choses. Pas de site internet, des informations plus qu'éparses sur les réseaux sociaux, clairement, en ces temps où la communication prends le pas sur tout le reste, les Bridgers pratiquent une sorte de startegie de l'évitement, à contre-courant des mœurs actuelles. Pas un mal finalement puisque, de fait, la musique reprends le dessus sur le reste et dans le fond c'est bien cela le plus important. Et cela tombe bien puisque le disque du groupe est particulièrement attachant à bien des égards. The Bridgers donc baigne dans le son rock étasunien, tendance années 1970 (cf. la très belle « Learning from the ground »), certes cela devient un peu cliché, mais le groupe possède ce petit plus qui fait toute la différence : l'âme des vrais bluesmen. Qu'il s'agisse de boogies à grosse sature (« Blind rider ») ou d'un son plus classique (« Tortured man ») le quintet Toulousain s'approprie la note bleue à tout les coups avec beaucoup de feeling. Ailleurs, le groupe réveille le fantôme de Creedence Clearwater Revival (« Gold as a reptile » placée en ouverture) et se révèle également très habile en acoustique (« The fellows house »). « Music Comes in colours » et « Just a shadow » calment un peu le jeu sur un registre plus rock mais « Mystic Fire » avec un court mais joli solo de guitare, décroche la palme de la chanson la plus émouvante de l'album et offre au passage une respiration bienvenue. Enfin, dans le genre de final inoubliable, on n'est pas près d'oublier « Volunteer » et son art de tension/détente soufflant le chaud et le froid qui s'enchaîne avec une reprise très connue (un indice : signée Lee Hazelwood). Tout au long du disque, la présence de deux chanteurs apporte un dynamique intéressante au niveau des voix. Finalement on ne trouve qu'un seul défaut à ce LP : un son qui manque d'ampleur et une production un peu chiche. Ne blâmons cependant pas le groupe qui a certainement du faire avec les moyens du bord.The Bridgers, comme un pont tendu entre les époques et les styles pour le plus grand plaisir de nos oreilles.


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