mercredi 12 novembre 2014

Rumble : « Driftin' »



Originaire de Nancy, Rumble est un trio qui excelle dans le rockabilly. Bien loin de se contenter de dupliquer ce qui existe depuis environ 60 ans, Rumble essaye d'apporter une dynamique contemporaine au genre, en ajoutant de petites touches punk (« Bad Seeds ») ou garage (la très surf « Strange Brew », l'orgue de la psyché « Shadow Knows »). Le groupe respecte ainsi les fondamentaux du genre mais n'hésite pas à les transgresser faisant preuve d'originalité à l'occasion. La contrebasse (assurée par Douns) apporte un swing terrible (« Last day comin' », « Only God forgives ») et joue la complémentarité avec la batterie (un dénommé Rems). Le rendu de la section rythmique est intéressant (cf. « Bad seeds ») et lorsque le songwriting est à l'avenant (« Satan and I », la bluesy « Unfair game ») on atteint une sorte d'extase rock n'roll. Bien que limités les apports extérieurs sont plutôt bien sentis. Quelle riche idée de faire intervenir un saxophone (« Medication », « Prohibited blues ») qui renforce le swing de l'ensemble et apporte une note à la fois jazzy et fraîche. Lorsque le piano (Mathieu Cazanave d'Hoboken Division en guest) entre en scène sur « Dive Bar Blues » on est alors plus très loin des Computers ou de Jim Jones Revue (notons au passage que la pochette rappelle un peu « Burnin your house down »). Tout au long du disque, Julianos chante, un peu à la Elvis, sur le fil, jouant de sa voix tel un crooner transgressif. Pas évident de trouver une note fraîche et originale dans un genre aussi codifié que le rockabilly. C'est pourtant le pari réussi par Rumble tout au long de ces 12 plages au goût de revenez-y.


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