dimanche 16 novembre 2014

Forever Pavot : « Rhapsode »



A l'époque où le rock psychédélique, cité en référence par un groupe sur deux, devient la marotte favorite d'une troupe de suiveurs plus où moins habiles, Forever Pavot s'impose comme une bouffée d'air frais. Et pour commencer, est-ce encore du rock ? La question semble légitime tant Forever Pavot s'éloigne des clichés sous LSD pour emballer un spectre beaucoup plus large. De par sa richesse harmonique et mélodique, Forever Pavot compose la bande originale d'un film dont les images restent à filmer, ainsi, « Joe & Rose » et « Le passeur d'armes » semblent tout droit sorties d'un polar oublié des années 1970. En effet, Emile Sornin, manière de Géo Trouvetout pop et tête pensante de l'affaire à le goût des instruments hors d'âge : basses 60s rondes, claviers et orgues divers, guitares wha-wha. Une instrumentation riche et une science de l'arrangement mises au service de compositions intrépides, « Miguel el Salam » par exemple, multipliant les fausses pistes et entraînant l'auditeur sur des chemins peu usités. Emile, l'esthète, n'a pas son pareil pour tirer la substantifique moelle de la pop sixties et l'emmener ailleurs. Car si Forever Pavot multiplie les clins d'oeil (en vrac, les Beach Boys, les bandes originales signées Ennio Morricone ou François de Roubaix) le résultat est suffisemment frais et surprenant pour n'appartenir qu'à lui. « Rhapsode » comme l'emballant premier chapître d'une discographie que l'on espère riche et prospère. Une formation à suivre...

En concert le 21 novembre à Paris (la maroquinerie) avec Tahiti 80.

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