Alors là, c’est un disque que l’on attendait pas et c’est une sacrée surprise ! Début 2007, le chanteur/claviériste Joe Barr débute une résidence hebdomadaire le mardi soir au Kingston Mines (on y était, si, si, que de souvenirs !!!). Dans le même temps, le guitariste Breezy Rodio accompagnait Lindsay Alexander dans un autre club du downtown Chicago (Le Blue Chicago) avant de finir la nuit au Kingston Mines dans le public, et parfois sur scène, avec Joe Barr. Fatalement quinze ans plus tard, les deux partenaires dans le crime se rejoignent pour cet album, le premier enregistrement officiel de Joe Barr (après un disque live autoproduit). Il était temps ! A l’instar du bon whisky, le temps bonifie la voix de Barr, année après année, la patine du temps s’installe sur les cordes vocales, le vécu découle à grandes lampées émouvantes de ses coups de gorges pleins de feeling. Il nous avait déjà scotché il y a 15 ans, c’est encore plus vrai maintenant ! La professionnalisation fait également du bien à Joe. Le grand intérêt de son premier album live résidait surtout dans le chant et son interprétation à fleur de peau qui souvent sauvait la mise d’un accompagnement et de claviers bon marché et trop fauchés pour un tel talent. Rien de tel ici, plongeant la tête la première dans le blues et la soul et l’instrumentation idoine (orgue, cuivres) Joe Barr bénéficie pour la première fois d’un accompagnement à la hauteur et propre à mettre en valeur son organe exceptionnel. Si on peut toutefois regretter que ce premier album se concentre exclusivement sur les reprises, on passe néanmoins un excellent moment en sa compagnie en se prenant à rêver d’un club de blues à Chicago. C’est dire le pouvoir d’évocation de ce premier album. A ce stade, il n’est pas exclu pour Joe Barr d’obtenir ce bout de gloire crépusculaire tant espérée, dans la lignée d’un Lee Fields ou d’un Charles Bradley…
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