Avec ce quatrième album, Thomas Schoeffler s’ouvre de nouveaux horizons et l’annonce dès le titre : pour la première fois l’Alsacien est accompagné d’un groupe, après avoir arpenté les routes seul à la guitare, l’harmonica autour du coup et une mini estrade en bois aux pieds en guise de batterie. Si la présence de nouveaux comparses (une section rythmique et une guitare additionnelle) change la donne, ce nouvel effort prolonge la mue entamée avec « The Hunter » (2016) à savoir l’électrification générale de la musique et les influences rock, voire blues (cf. « Madeline »), qui viennent, tranquillement mais sûrement, infuser la délicieuse tonalité country-folk qui habitait le musicien jusqu’alors. Le spectre s’agrandit même, étonnamment, jusqu’au punk (« See you soon ») judicieusement évoqué. Pour le reste, que l’on donne une guitare acoustique, un banjo, à Thomas et il sera toujours capable de petits miracles délicats en picking (« Yonder In The Plain » ; « Misery » ; « Jezebel ») en contradiction totale avec la tonalité très sombre des paroles. Un véritable cimetière, tant on ne compte plus les morts et autres destins tragiques, évoqués avec talent par Thomas (au demeurant plutôt sympa et marrant dans la vie) dans ses textes.
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