Comme l'indique son patronyme, il y a effectivement quelque chose d'un peu fou dans la musique de Samarabalouf, le bal fou (bal ouf) de la Somme (Samara). La composition du trio (guitare, violon et contrebasse ou violoncelle) nous met sur la piste du jazz manouche. Et effectivement le trio porte ce swing manouche en son cœur. Mais, ici et là, les guitares haussent le ton, montent brusquement dans les tours et la saturation (« No future »), offrant à la musique un angle plus dur, sur lequel buttent les musiciens, quelque chose d'assez inédit dans le contexte d'un trio jazz. S'il est déraisonnable de parler de punk (cf. « Tango Pogo »), la notion de rock n'est jamais bien loin et plane au-dessus du trio, surtout en termes de dynamique et d'attaque. La boucle est bouclée pour un groupe qui maîtrise par ailleurs à la perfection son lexique swing tzigane/manouche avec tout ce que cela suppose de vélocité (« Aimez toujours ») ou de mélancolie délicate (« Saudade »). Les quelques tentatives chantées rapprochent par ailleurs le groupe de la chanson française, intime et émouvante (« Ma Vie ») ou teintée de second degré primesautier (« La Cuisine »). Se jouant des émotions de l'auditeur, la formation se dévoile ainsi suivant des atours festifs ou introspectifs mais toujours décalés.
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