Un voix et une guitare, à l'instar d'un vieil album de Bob Dylan (qu'il reprends d'ailleurs ici), c'est tout ce que l'on entendra de Théo Charaf sur ce premier effort. Point trop n'en faut c'est largement suffisant. Comme un artisan qui a passé des heures à travailler, à peaufiner sa technique, Théo apparaît confondant de maturité, pour un jeune impétrant. La voix tout d'abord, chaude, de gorge et profonde, elle balaye un spectre d'émotions assez large et possède cette patine rare, ce petit grain qui transpire le vécu et élève la musique à un niveau supérieur, appelons cela le supplément d'âme. Et ensuite, vint la guitare. Presque entièrement acoustique l'album offre un large choix, les cordes, qu'elles soient arpégées, ou brossées voire glissées, font vibrer et résonner la corde sensible en chacun de nous. Mais c'est lorsque les deux travaillent à l'unisson que l'album transperce les plafonds de l'émotion. On a ainsi, maintes fois, l'occasion d'assister à un moment rare, celui de la naissance d'un artiste. Entre folk et blues, à l'écart des canons actuels et des modes, voici un disque exigeant qui réclame écoute, patience et attention de la part de l'auditeur. Mais cela en vaut la peine, tant l'imaginaire qui est développé ici transporte l'auditeur vers un ailleurs, sublimé, figuré par les rails de la magnifique pochette signée Jean-Luc Navette. Nouvellement venu sur la scène blues le label Wita (des excellents Automatic City) signe des débuts en fanfare !
Sortie le 22 janvier 2021
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