Voici un projet pour le moins mystérieux, voire ambigu. Du collectif Ich Bin, on ne connaît pratiquement rien si ce n'est qu'ils sont très probablement Alsaciens. Concernant l'album, on n'en sait guère plus. Sorti une première fois en CD-R en 2001 puis en vinyle en 2006 avant de disparaître dans les limbes, il est probable que la chose ait été enregistrée dans le courant des années 1990, sans certitude aucune, avant de renaître cette année sous la forme de ce vinyle, sorti après le premier confinement, grâce aux bons soins du précieux disquaire de La Face Cachée. Un mystère bien épais donc qui convient bien à l'attentat musical que représente l'écoute de cette galette sulfureuse. Les voix comme désincarnées alignent, à tour de rôle, les punchlines, absurdes et nihilistes, clamées sur une collection de beats, comme autant de battements martiaux, électroniques, aux confins du punk et de l'électro indus. Mais qui a bien pu s'emparer du micro avec autant de rage ? La question n'a pas fini de nous tarauder. D'autant que l'album, et son titre en forme d'injonction, trouve un écho particulier à notre époque où, de « bamboche » en « grands parents qu'il faut laisser dans la cuisine », la parole publique, autoritaire et décomplexée, s'est développée de manière préoccupante. Visionnaire ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire