vendredi 10 avril 2015

Parlor Snakes



Déjà dix ans d'existence pour les Parlor Snakes et seulement deux albums, comme si le groupe prenait son temps, histoire de ménager son petit effet. Pour ce nouvel effort, le quatuor Parisien s'est donné les moyens de ses ambitions et a effectué le grand saut, direction New York City et le NYHED Studio tenu par le légendaire Matt Verta Ray (Speedball Baby, Heavy Trash). Et le pari est tenu haut la main tant Verta Ray a réussi a extraire la substantifique moelle rock n'roll qui habite le groupe. Dans les faits, Parlor Snakes ne s'éloigne jamais très loin de ses deux poles d'attraction : d'un côté le rock n'roll, le blues de l'autre. En résulte un album élégant aussi séduisant dans sa face accrocheuse (le « We are the moon » d'ouverture, « Watch me live », « Sure shot ») que dans les morceaux plus lents et veloutés où la tension est soujacente (cf. « Dirt to gold », « Fade in the light », « Strangers »). Le groupe est aussi impressionant qu'il s'agisse de lâcher les chevaux ou de justement les retenir d'une main de fer. Le quatuor a mis à profit son séjour chez Verta Ray, puisant dans sa réserve d'instruments vintage pour y pêcher quelques claviers qui s'intègrent naturellement dans le mix sans le vampiriser. L'album est soigné dans les moindres détails, produit au millimètre, regorge d'astuces que l'on découvre au fil des écoutes (« Always you »). Et que dire enfin de la chanteuse Eugénie Alquezar qui vocalise à tout va et dont la voix griffe ou caresse suivant le contexte ? Enfin dans cet ambiance, très analogique 60s/70s, un morceau étonne et tombe comme un ovni dans la soupe : « Man is the night », où l'influence de Kate Bush est pregnante. Comme quoi le groupe évite la routine et aime la surprise. Classieux, vénéneux comme son titre reptilien le suggère, gageons que le disque vieillira bien.
En concert le 29 avril à Paris (Divan du Monde) avec The Craftmen Club (la soirée s'annonce immanquable !).

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