lundi 6 avril 2015

Dupain : « Sorga »



Mandole, Vielle à roue, flûte, chant en occitan, avant même d'avoir écouté la moindre note de musique, Dupain intrigue. Puis la surprise se transforme en fascination... C'est en mettant la main sur Sorga, un recueil de poèmes signé Maxence (Maxence Bernheim de Villers, 1958) que le chanteur Sam Karpienia décide de redonner vie à son groupe Dupain, en sommeil depuis une décennie, auteur de trois albums dans la première moitié des années 2000. Alors surtout ne pas se laisser abuser par le côté baroque voire expérimental de l'instrumentation. Car sans utiliser la moindre note de guitare, le cœur de Dupain bat à un rythme on ne peut plus binaire par le truchement d'une excellente section rythmique sur le fil, constamment à l'épreuve du feu (François Rossi à la batterie, Emmanuel Reymond à la contrebasse). Le souffle puissant de la vielle à roue, comme un incessant bourdonnement inquiétant, évoque des paysages escarpés sous un ciel d'orage, noir de suie, avant que la pulsation rythmique ne déchire les nuages telle la foudre. Parfois électrifiée (du moins nous semble-t-il) la mandole remplace efficacement la guitare, a n'en point douter, l'énergie de Dupain est rock, presque métal dans les passages les plus intenses de ce disque sous haute tension. Et puis il y a la voix du chanteur Sam Karpienia, gutturale, profonde, une voix de conteur qui nous embarque même si on ne comprends pas un traitre mot de l'occitan. Du rock ? Non, mieux que ça : Dupain !


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