vendredi 13 mars 2015

Matthew E. White, Le New Morning, 09/03/2015

(c) Shawn Brackbill


C'est dans la petite salle du New Morning que l'on a retrouvé Matthew E. White dans un cadre particulier pour lui puisqu'il s'agit de présenter les chansons de son nouvel album (le superbe Fresh Blood) le jour même de sa sortie et en solo intégral. La prestation revêt ainsi un caractère exclusif, puisque ainsi que l'affirme Matthew c'est la première fois qu'il joue du piano sur scène. Et c'est une autre surprise puisqu'on a plutôt l'habitude de voir le songwriter de Richmond (Virginie) se produire à la guitare folk. C'est aussi l'occasion de découvrir ces nouvelles compositions dans leurs versions originelles puisque de son propre aveu, Matthew écrit principalement au piano. On a l'impression par là-même de partager un moment privilégié et d'assister à la naissance d'une œuvre. Après une grosse demi-heure derrière le clavier, le musicien opte pour la guitare électrique (son clair) et, toujours en solo, présente une version électrifiée de quelques anciennes chansons (« Big Love », « Will you love me »). On pense alors à Jeff Buckley ou Elliott Smith qui avaient l'habitude de cette configuration folk électrique. Le résultat est étonnant et les notes de guitares résonnent avec force et insistance. A noter également une reprise de « Sail Away » (Randy Newman) qui va comme un gant à cet artiste qui se situe plutôt dans la lignée de songwriters (Neil Young version folk, James Taylor, J.J Cale) que des jeunes groupes de rock tenant d'un revival rock 70s. Malgré la méconnaissance de ces nouveaux titres par le public, ce dernier lui réserve une chaude ovation. Difficile il est vrai de résister au charme de sa voix douce et à son répertoire très solide malgré l'absence des arragements de vents et de cordes, prépondérants sur disque. Après deux albums seulement, Matthew E. White s'impose comme un artiste à suivre de près, impressionnant de maturité.


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