mercredi 22 mai 2013

Ben Harper with Charlie Musselwhite : « Get Up ! »




Arrivé à un certain point, Ben Harper, 42 ans dont 20 de carrière et des disques écoulés par pelletés, essaye dorénavant à s’intégrer davantage dans le paysage blues, milieu autour duquel il tourne depuis des années (ses débuts en fait) sans vraiment en faire partie. Trop rock pour les puristes. En Charlie Musselwhite, harmoniciste de son état, un vieux de la vieille, actif depuis les années 1960, Harper a trouvé le partenaire dans le crime idéal. Méconnu du grand public mais adulé des connaisseurs, garant d’une certaine tradition, Musselwhite a le fond nécessaire pour hausser le niveau et pousser Ben Harper hors de sa zone de confort, celle des standards FM. Le premier titre dévoilé, « I don’t believe a word you say », pouvait laisser pantois quant aux tenants et aboutissants d’une telle collaboration. Gros riff de guitare, Musselwhite un peu sous-utilisé, le morceau portait indéniablement plus le sceau de Ben Harper que celui du malicieux harmoniciste. Les choses avaient-elles vraiment changées ? Après écoute du disque, on peut l’affirmer, oui, mille fois oui et c’est pour le meilleur ! Le disque révèle une complicité, une connivence (corroborée par les photos du livret) entre les deux protagonistes. C’est le disque de deux potes, pas une collaboration forcée débouchant sur un gain en crédibilité pour l’un et en célébrité pour l’autre. L’album est équilibré, bien balancé, les musiciens aussi bien à l’aise dans un environnement acoustique,  « Don’t look twice » qui ouvre les débats de fort belle manière, très cool, qu’électrique « Blood side up ». « I ride at dawn » est lourde et aussi oppressante que le plomb alors que « Get up !», nettement plus jam, swingue comme pas possible, en partie grâce à une ligne de basse absolument mortelle. Il n’y a ni règles, ni limites, le duo tente tout et met dans le mille neuf fois sur dix. Mention spéciale pour « She got kick », très réussie. Un très bel album et une perle supplémentaire dans la discographie de Ben Harper, après l’album sorti avec les Blind Boys of Alabama (« There will be a light ») en 2004.

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