D’ici quelques mois, alors que l’année 2010 vivra ses derniers instants et que l’on se retournera en arrière pour effectuer une sorte de bilan, à ce moment là, quelques révélations, artistes coup de cœur ressortiront du lot. Et il ne fait nul doute que parmi ceux là, le chanteur indien Slow Joe et son groupe The Ginger Accident seront à classer dans le haut du panier. Slow Joe a une histoire, un destin unique, propre à faire travailler l’imaginaire le plus blasé, et qui font, il faut bien l’avouer, le délice des chroniqueurs tel que votre serviteur. Agé de 67 ans, Joe « le lent », a chanté toute sa vie, à cappella, ses propres textes ou des reprises d’Elvis et de Frank Sinatra. Sa vie faîte de haut et de bas, il aurait connu des déboires avec la drogue et l’alcool, se déroule sans que la gloire l’ai choisi. C’est alors que la fortune vient frapper à sa porte en la personne de Cédric de la Chapelle, guitariste lyonnais en vacances à Goa. Lorsqu’ils se rencontrent, Joe est tenancier dans un hôtel de passes, où il est chargé de rabattre le client. Dès qu’il entend Joe chanter, Cédric n’a plus qu’une seule idée en tête. Il entraîne Joe séance tenante en studio où il enregistre sa voix à cappella puis rentre en France avec les bandes sous le bras. Cédric passera les deux années suivantes sur le projet, composant la musique pour accompagner la voix de Joe puis formant le groupe The Ginger Accident qui dorénavant l’accompagne. Aujourd’hui sort leur premier témoignage discographique sous la forme de ce 45 tours de trois titres. C’est un détail qui peut paraître désuet à l’heure de l’ipod et du MP3, mais le fait que leur premier disque soit en vinyle, vous classe d’emblée les bonhommes. En effet, Joe et le Ginger Accident ont pour ambition, pleinement réalisée ici, de s’inscrire dans la continuité d’une lignée rock « vintage » teintée de blues et de soul. Dès le premier titre, « I need a woman », Joe se présente : « j’espère que vous avez de l’aspirine, quand j’aurai fini vous aurez une sacrée migraine » ! Ca promet ! De fait, Joe a une voix magnifique. La musique groove chaudement. Et le Ginger accident assure. Formation classique, basse (Alexis Morel), batterie (Josselin Varengo) et guitare (Cédric de la Chapelle), le groupe trouve l’indispensable note groove grâce à l’orgue farfisa joué par Lucas Spirli, auteur d’un véritable festival sur « When are you coming home ». Enfin, le disque s’achève avec la face B « One More Time », longue dérive blues psychédélique digne des Doors. Apéritif trop court, ces trois titres donnent l’impérieuse envie d’en écouter plus, un peu de patience, un album complet serait en préparation pour l’année 2011. En tout cas, alors que le diamant se lève, une certitude se fait jour, derrière la magnifique pochette se cache une des pépites de l’année. Vivement la suite !
www.myspace.com/slowjoethegingeraccident
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