Au beau milieu du treizième arrondissement, perdu dans un dédale d’immeubles froids, impersonnels aux façades vitrées, se trouve un château, une ancienne usine désaffectée en vérité, dont on se demande par quel miracle elle tient encore debout. Graffitée, taguée de partout, on pense de prime abord qu’il s’agit d’un squat. L’endroit s’appelle les Voûtes et est en fait une maison d’artistes abritant, entre autres, potiers, peintres, lithographes, facteurs de pianos, costumiers de théâtre… Et aussi une petite salle de concert. Le moins que l’on puisse dire, c’est cette activité de blogueur m’entraîne dans des endroits insolites. La salle de concert se trouve au bout d’une cour pavée, pleine de verdure. Un petit jardin situé en contrebas de la rue, étrangement calme alors que l’agitation bât son plein juste à côté. Et comme le réseau des téléphones portables ne passe pas ici, on a l’impression d’être dans une capsule, à l’abri. « On est bien ici, on n’a pas envie de repartir » me confie l’équipe de Caravelle. Depuis le début de la semaine, ils sont en résidence ici, aux petits soin pour le crooner Slow Joe que l’on hâte de découvrir pour la première fois sur scène ce soir. La venue de Slow Joe est aussi le prétexte à une expo photo, dans le bar restaurant à côté de la salle, et un écran géant installé dans le fond diffuse le clip rigolo de « When you are coming home » où notre héros Joe rencontre Elvis. La salle de concert proprement dite est magnifique. De forme rectangulaire, un peu comme un long couloir, les murs sont en pierres apparentes et le plafond est voûté, d’où son nom. Seul défaut, la scène est très peu surélevée et la visibilité est très limitée pour peu que l’on soit éloigné de la scène. Avec sa jauge à 160, l’endroit est intime. Le Ginger Accident débarque en premier sur scène. Cédric est à la guitare, Alexis à la basse, Josselin à la batterie. Tout nouveau membre du groupe, Denis est installé derrière son clavier. Comme de coutume dans les concerts soul, le groupe commence seul pour faire monter l’ambiance. Après un titre instrumental, Joe arrive à son tour, classe comme tout, sapé comme un bluesman old school, costume anthracite, chemise blanche, chapeau et cravate ficelle noire. Ce qui s’est passé ensuite nourrira pendant longtemps notre imaginaire. Entouré par un groupe de musiciens, certes jeunes mais excellents, Joe donne, fort bien, de la voix. Rock, blues, soul, le tout baigne dans des influences sixties psychédéliques. La voix de Joe porte, comme on a pu le constater sur le titre à cappella ou Joe s’accompagne de percussions (on pense à la Janis de « Mercedes Benz »). Le concert s’achève malheureusement assez vite, le groupe, encore jeune, étant rapidement à court de compositions. Mais l’ovation est telle qu’ils ne peuvent se résoudre à quitter la scène et reviennent à plusieurs reprises contenter un public, bien entendu ravi. Cette soirée là, on n’est pas près de l’oublier.
www.myspace.com/slowjoethegingeraccident
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire