Belle soirée de rock n’roll en perspective à Bobino en ce samedi soir. On commence avec du très lourd et les Point Blank, vétérans texans issus de la scène blues-rock des années 70. Portés disparus après deux albums sortis en 1976 et 1977, les Point Blank se sont reformés il y a quelques années et ont même refait un disque. Au trio rescapé Rusty Burns (guitare), Kim Davis (guitar) et John O’Daniel (chant) s’ajoute dorénavant un clavier ainsi qu’une toute nouvelle section rythmique. Débonnaires et tout heureux d’être là, le groupe arbore cheveux longs, chapeaux et barbe démentielle (Rusty) digne des rivaux de ZZ TOP (les deux groupes partageaient le même manageur, Bill Ham, et un seul a réussi…). Point Blank en live, c’est du lourd, de l’énorme. Les papys font du bruit ! Gros son, influences blues de la guitare slide, vocaux écorchés ; le groupe ne fait pas dans la dentelle. Les deux guitaristes sont redoutable surtout lorsqu’ils ferraillent ensemble et non pas l’un contre l’autre. Une petite accalmie viendra cependant le temps d’une ballade instrumentale que Rusty Burns a dédiée à son père. Bien qu’assez peu connus du groupe le groupe a ses partisans qui se lèvent comme un seul homme à la fin du set et réclament un rappel. Le groupe s’exécute et revient sur scène. On se croirait à la fin du show alors qu’il ne s’agit que de la première partie…
Changement d’ambiance avec le vétéran suivant, le guitariste Robin Trower. Depuis son dernier passage au Plan de Ris-Orangis, il me semble que l’ex-Procol Harum a pris un petit coup de vieux. Par contre sa guitare est toujours aussi efficace. Rock, blues et funk se télescopent grâce à la pédale wha-wha de ce bon vieux Robin, le tout faisant honneur à sa réputation d’Hendrix anglais. Un qui manque toujours de charisme c’est le chanteur Davey Pattinson. Ca en devient désespérant. Le regard rivé sur ses chaussures (est-il le père spirituel du shoegazing ?), il communique très peu avec le public. Et tourne le dos, quitte la scène sans piper un mot, une fois son boulot terminé. Robin Trower a alors le champ libre pour partir dans ses longs solos psychédéliques et planants, une autre de ses spécialités depuis son passage dans Procol Harum. C’est sur que son chanteur, très bon avec une excellente voix au demeurant, ne risque pas de lui faire de l’ombre ni de lui piquer la vedette. Quelque part l’association est idéale et fonctionne à merveille entre les deux. Sur scène Trower est assez impressionnant et est un guitariste très expressif faisant corps avec son instrument. De nombreuses mimiques sur son visage trahissent ainsi son plaisir de jouer. Si la prestation de Trower est aussi réussie c’est notamment grâce à l’excellente section rythmique qui l’accompagne alliant groove et puissance, c’est parfaitement dans le ton. Profitant de la sortie d’un nouvel album, Trower et compagnie nous ont gratifié de quelques nouveautés entre quelques grands classiques : « Lady Love », « Day of the eagle », « Too Rolling Stoned »… Une excellente soirée.
www.pointblanksouthernrock.com
www.trowerpower.com
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