Cortex, groupe français culte des années 70, pratiquant une fusion jazz-funk digne d’Herbie Hancock, a fait son grand retour sur la scène du New Morning vendredi dernier. De la formation initiale ne subsiste plus que le pianiste Alain Mion, d’où la nouvelle appellation du projet, Alain Mion & Cortex. C’est donc un tout nouveau sextet que l’on retrouve sur scène autour d’Alain : le contrebassiste Patrick Boman, le batteur Michael Kersting, la chanteuse Adeline de Lépinay et les trois saxophonistes : Greg Deletang, Loïc Soulat et Philippe Brohet. Entre grèves, embouteillages et pénurie d’essence, différentes complications ont différées le début du concert qui n’a finalement commencé qu’à 21h30, la salle ayant bien du mal à se remplir. Cependant le public présent n’a pas eu à se plaindre et l’on peut affirmer que cela valait le coup d’attendre. Alain Mion entre piano et Fender Rhodes (acheté en 1972, au tout début de Cortex, un instrument plus vieux que votre serviteur !) a fait montre toute la soirée d’un enthousiasme communicatif, chantonnant tout en jouant, et d’un sacré sens du swing dans les poignets. Swing toujours, et à toute épreuve s’il vous plait, au menu de la section rythmique composée d’excellents musiciens. A ce titre, le dialogue est passionnant entre la contrebasse et le piano. Plus effacée, ne chantant que sur quelques titres, Adeline de Lépinay, également préposée aux claviers additionnels et aux percussions, est installée au fond de la scène. Elle a toutefois prouvée qu’elle est une digne héritière de la regrettée Mireille Dalbray, retrouvant certaines de ses intonations et ayant une voix assez ressemblante. Elle est de plus mimi comme tout. Grande différence avec les enregistrements studios, la présence d’une vraie section de cuivres composée de trois saxes (contre un seul joué par Alain Labib sur l’album Troupeau Bleu) apporte de la valeur ajoutée. Plus de swing, plus de possibilités de soli, et un véritable dialogue entre les musiciens. Ils ne s’en privent d’ailleurs pas lors des rappels à la fin, Loïc Soulat et Greg Deletang faisant un vrai festival sur le devant de la scène partant dans des improvisations questions/réponses absolument pas prévues au programme. C’est en même temps quand les choses déraillent un peu qu’elles deviennent le plus intéressantes. Généreux avec le public mais hélas à court de titres, le groupe reprendra une seconde fois « Mary and Jeff » et « La Rue », n’hésitant pas à revenir par plusieurs fois sur scène. « Excellente soirée » est dès lors le commentaire qui s’impose en guise de conclusion.
www.myspace.com/alainmioncortex
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