La sortie du coffret rétrospective nous donne l’occasion de revenir sur la carrière remarquable de l’un de mes musiciens favoris, l’anglais Paul Weller. Le coffret se présente sous la forme d’un digipak de quatre CDs avec un livret central. L’objet est fort joli, sur la pochette Paul, assez classe, arbore sa superbe guitare rickenbacker demi-caisse dont j’ai toujours été jaloux. Le coffret compile les 64 singles sortis au cours des trente années de carrière de Weller. Le premier disque est consacré à The Jam, le deuxième à The Style Council et les deux derniers à la carrière solo de Paul Weller.
1 – The Jam :
Paul Weller a formé son premier groupe The Jam alors qu’il était lycéen à Woking dans la banlieue de Londres. En 1974, agé de seize ans il découvre le « my generation » des Who et devient aussitôt mod. En 1977, The Jam sort son premier album « In the city ». Paul Weller a alors 19 ans, mais il affiche une maîtrise et un aplomb étonnants. Trio très énergique composé du bassiste Bruce Foxton et du batteur Rick Buckler, The Jam fut catalogué, faute de mieux, comme « punk ». Certes les guitares (assurées par Weller) sont on ne peut plus électriques mais The Jam est véritablement l’héritier des groupes mod des années 60 : The Who, The Small Faces, The Kinks dont ils reprennent l’esthétique. En effet pas de crête ou de perfectos cloutés chez Weller et sa bande mais de sobres costumes et cravates noirs sur chemises blanches. Au fil des albums (il y en aura six) The Jam s’éloigne de plus en plus du punk pour se rapprocher de la soul tout en gardant son énergie intacte. Le groupe a enregistré de nombreuses reprises R N'B entres autres war (Edwin Starr), fever, in the midnight hour (Wilson Pickett), move on up (Curtis Mayfield), see-saw, malheureusement non incluses ici. Le single « Town called malice » reprend la ligne de basse de « You can’t hurry love » de Diana Ross & The Supremes. Le dernier 45 tours du groupe, « Beat Surrender » est à la limite du disco. Mais Paul Weller tourne en rond et se sent de plus en plus étriqué dans la formule du trio, de nombreux musiciens extérieurs au groupe sont appelés en renfort : cordes, cuivres, claviers. En 1982, le groupe se sépare.
2 – The Style Council :
Formé en 1982, The Style Council ne fut pas vraiment un groupe mais plutôt un collectif autour de l’axe formé par le guitariste Paul Weller et le claviériste Mick Talbot (qui a également joué en renfort avec The Jam). Les fans de la première heure sont déboussolés tellement on est loin du rock n’roll des débuts. L’inspiration est ouvertement jazz, soul et rythm & blues, on pense notamment à The Gap Band. Weller et Talbot s’installent à Paris où ils vont enregistrer le premier album (café bleu sorti en 84) et en profitent pour faire de jolies photos au pied de la Tour Eiffel ou au terrasses des cafés avec une copie du quotidien Le Monde (qu’ils n’ont probablement pas lu) plié en quatre sur la table. La formation se stabilise avec le batteur Steve White et la chanteuse Dee C. Lee (qui sera un temps la compagne de Weller). Entre 1983 et 1986 The Style Council est excellent certains titres « Big Boss Groove », « Solid Bond in your heart » ou « Long hot summer » n’ont pas pris une ride. The Style Council et son mix groove/electro pose les fondations pour les groupes de la décennie suivante : Massive Attack ou Soul II Soul. Weller l’avoue : « A la fin de The Style Council je ne jouait pratiquement plus de guitare », il ne chantait plus tellement non plus. Le dernier album, « Modernism : A new decade», enregistré en 1989 et refusé par la maison de disque est une collection de grooves deep house. Une fois encore Paul à l’impression d’être arrivé au bout de sa route et The Style Council splitte à son tour.
3 – La naissance du Modfather :
1991 : Paul Weller repart de zéro, il n’a ni groupe ni maison de disque, reprend les choses et sa guitare en main et débute sa carrière solo. Les fans de la première heure respirent, Paul renoue avec ses racines rock n’roll. Back to the basics. Son premier disque en solo sort en 1992. Le timing est parfait, l’Angleterre est en ébullition, le rock reprend le dessus dans le sillage du mouvement Britpop. Weller se découvre une nouvelle armée de fans des Jam qui deviendront bientôt plus célèbres que lui. Les plus fervents sont certainement les Mancuniens d’Oasis. Fort de ce soutien et nombreuses collaborations qu’il entraine (plusieurs des musiciens l’accompagnant jouent également avec Ocean Colour Scene), Weller redevient « hip », il est le « Modfather ».
1 – The Jam :
Paul Weller a formé son premier groupe The Jam alors qu’il était lycéen à Woking dans la banlieue de Londres. En 1974, agé de seize ans il découvre le « my generation » des Who et devient aussitôt mod. En 1977, The Jam sort son premier album « In the city ». Paul Weller a alors 19 ans, mais il affiche une maîtrise et un aplomb étonnants. Trio très énergique composé du bassiste Bruce Foxton et du batteur Rick Buckler, The Jam fut catalogué, faute de mieux, comme « punk ». Certes les guitares (assurées par Weller) sont on ne peut plus électriques mais The Jam est véritablement l’héritier des groupes mod des années 60 : The Who, The Small Faces, The Kinks dont ils reprennent l’esthétique. En effet pas de crête ou de perfectos cloutés chez Weller et sa bande mais de sobres costumes et cravates noirs sur chemises blanches. Au fil des albums (il y en aura six) The Jam s’éloigne de plus en plus du punk pour se rapprocher de la soul tout en gardant son énergie intacte. Le groupe a enregistré de nombreuses reprises R N'B entres autres war (Edwin Starr), fever, in the midnight hour (Wilson Pickett), move on up (Curtis Mayfield), see-saw, malheureusement non incluses ici. Le single « Town called malice » reprend la ligne de basse de « You can’t hurry love » de Diana Ross & The Supremes. Le dernier 45 tours du groupe, « Beat Surrender » est à la limite du disco. Mais Paul Weller tourne en rond et se sent de plus en plus étriqué dans la formule du trio, de nombreux musiciens extérieurs au groupe sont appelés en renfort : cordes, cuivres, claviers. En 1982, le groupe se sépare.
2 – The Style Council :
Formé en 1982, The Style Council ne fut pas vraiment un groupe mais plutôt un collectif autour de l’axe formé par le guitariste Paul Weller et le claviériste Mick Talbot (qui a également joué en renfort avec The Jam). Les fans de la première heure sont déboussolés tellement on est loin du rock n’roll des débuts. L’inspiration est ouvertement jazz, soul et rythm & blues, on pense notamment à The Gap Band. Weller et Talbot s’installent à Paris où ils vont enregistrer le premier album (café bleu sorti en 84) et en profitent pour faire de jolies photos au pied de la Tour Eiffel ou au terrasses des cafés avec une copie du quotidien Le Monde (qu’ils n’ont probablement pas lu) plié en quatre sur la table. La formation se stabilise avec le batteur Steve White et la chanteuse Dee C. Lee (qui sera un temps la compagne de Weller). Entre 1983 et 1986 The Style Council est excellent certains titres « Big Boss Groove », « Solid Bond in your heart » ou « Long hot summer » n’ont pas pris une ride. The Style Council et son mix groove/electro pose les fondations pour les groupes de la décennie suivante : Massive Attack ou Soul II Soul. Weller l’avoue : « A la fin de The Style Council je ne jouait pratiquement plus de guitare », il ne chantait plus tellement non plus. Le dernier album, « Modernism : A new decade», enregistré en 1989 et refusé par la maison de disque est une collection de grooves deep house. Une fois encore Paul à l’impression d’être arrivé au bout de sa route et The Style Council splitte à son tour.
3 – La naissance du Modfather :
1991 : Paul Weller repart de zéro, il n’a ni groupe ni maison de disque, reprend les choses et sa guitare en main et débute sa carrière solo. Les fans de la première heure respirent, Paul renoue avec ses racines rock n’roll. Back to the basics. Son premier disque en solo sort en 1992. Le timing est parfait, l’Angleterre est en ébullition, le rock reprend le dessus dans le sillage du mouvement Britpop. Weller se découvre une nouvelle armée de fans des Jam qui deviendront bientôt plus célèbres que lui. Les plus fervents sont certainement les Mancuniens d’Oasis. Fort de ce soutien et nombreuses collaborations qu’il entraine (plusieurs des musiciens l’accompagnant jouent également avec Ocean Colour Scene), Weller redevient « hip », il est le « Modfather ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire