Nommé d’après un album de Neil Young, produit par Daniel Lanois, Le Noise est un groupe belge à géométrie variable, spécialisé dans la reprise de Neil Young, que l’on a pu admirer pour la première fois sur la scène de la Salle Pleyel, la semaine dernière. Ce dernier, bien qu’absent physiquement, est présent dans toutes les têtes, et s’affiche, en toile de fond, derrière la scène, sur une photo géante. Le fameux cliché, extrait de la pochette de « Tonight the Night », représente le Canadien, le doigt en l’air, surplombant le groupe, une manière de dire : « Je vous surveille les gars, déconnez-pas avec mes chansons ! » Soyons honnête, pour quiconque a eu la chance d’admirer, en personne, Neil Young sur scène, un groupe de reprise a tout du succédané un peu fade. Mais le fan y trouvera son compte. D’abord, et il s’agît là d’un point essentiel, parce que le groupe est plus que compétent, musicalement parlant (« A man need a maid » totalement réarrangée à la lap-steel alors que l’originale a été enregistrée avec orchestre symphonique), le rendu est impeccable (seule la voix, bien que ressemblante, diffère de l’originale). Ensuite parce que Le Noise n’hésite pas à s’aventurer dans des coins peu visités, sur scène, de sa discographie par le Loner lui-même (« Revolution Blues » extraite d’« On the beach » par exemple). Mettant à profit sa géométrie variable, la formation varie les plaisirs, imite Crazy Horse à l’occasion ou joue sur une note plus acoustique et s’offre même deux petits pas de côté chez David Crosby reprenant « Almost cut my hair ». Il y aurait cependant beaucoup à dire sur ces groupes spécialisés dans la reprise d’un seul artiste, à prix fort prohibitif, alors que tant d’artistes en développement, disposant d’un répertoire original, triment à attirer le public. Mais ne boudons pas notre plaisir, le répertoire est de qualité (on parle de Neil Young là!) impeccablement restitué par un groupe qui n’est même pas professionnel à temps plein (comme l’avouera le chanteur qui serait bien content de quitter son « day job »). A part quelque cafouillages techniques en début de set, c’était une soirée nickel !
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