Ancien membre d’Au bonheur des dames, dans les lointaines années 1970, puis d’Odeurs lors de la décennie suivante, Ramon Pipin est de retour avec son septième album en solo. Dans le fond, Ramon Pipin, est resté fidèle à sa passion d’adolescent pour le rock’n’roll et c’est en cela qu’il est un artiste profondément attachant. En ce sens, ce nouvel effort peur s’envisager comme une suite de son travail au sein des Excellents, ce groupe parodique dans lequel il s’amuse à « massacrer avec amour » les classiques du rock. Ainsi, ce nouvel album n’a de cesse de citer quelques classiques chers à son cœur mélomane. D’un riff de guitare chipé chez The Nice (« Obsolète »), à une boucle de synthé digne des Who époque « Won’t get fooled again » (« Dans la ville où que je vis » ; « Fais de beaux rêves »), en passant par un « Gaba-gaba-hey » clamé en forme de clin d’œil aux Ramones (« Les comédies pas drôles »). Un riff stonien syncopé (« Je joue de la guitare ») par ici, quelques ambiances évoquant Devo ou Procol Harum, par là, Ramon embrasse totalement ses influences, mais toujours dans une volonté de les dépasser, à la recherche d’une voie personnelle. Plutôt que la lettre, c’est bien à l’esprit des années 60 que le musicien est fidèle. Les sixties sont pour lui une question cruciale, et en particulier la créativité débridée, qui fut l’apanage des grands de ces années là, Brian Wilson et autres Paul McCartney, dans les pas desquels il tente de s’inscrire. Maîtrisant le grand écart, ce nouvel album propose quelques-uns des assauts les plus métalliques de sa carrière (« Daisy Belle », « Je suis très content »), servis par une brochette de merveilleux guitaristes (Brice Delage, Stéphane Daireaux, JM Kajdan, Michaël Ohayon, soit autant de virtuoses méconnus de la six cordes) et des titres acoustiques, d’une tendresse infinie (« Dans le tiroir du bas » dans laquelle il est difficile de ne pas voir le fantôme du deuil ubuesque qui l’a frappé l’an dernier ; « Une chanson émouvante » qui ponctue le disque sur une note bouleversante). Coup de gueule contre l’absurdité de l’époque, pratiquant avec bonheur l’humour crétin et trash, ce nouvel album prouve que, contrairement à ce qu’il chante dans le titre inaugural, Ramon Pipin est loin d’être obsolète !
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https://ramonpipin.bandcamp.com/album/chants-lectriques
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