Manière de toile onirique, la musique de Rebecka Törnqvist n’a pas fini de causer migraines infernales et autres casse-têtes à quiconque aime à cataloguer les artistes. Faisant fi des cases, Rebecka aime à plonger l’auditeur dans une douce et profonde rêverie. Son chant diaphane atteint un point de non-retour, celui où la voix semble s’envoler pour de bon vers d’infini sommets. L’accompagnement musical, précieux et raffiné, pioche où bon lui semble selon l’inspiration du moment. Ce petit moment flottant capturé dans l’air où les rythmes jazz (« Whim ») s’acoquinent à l’électro un tantinet baroque (« Lie » ; « Helios ») alors que les instruments à cordes (guitares, harpes, violons) constituent le cœur battant de la musique (cf. « My Neighbour » et « From Here » avec, justement, M. Ward invité à la guitare). Mais attention, cette douce promenade en terra incognita musicale s’effectue loin des sentiers battus et balisés de la musique. Tout est affaire de sensations ici et ces dernières mettent du temps à apparaître. Un peu bousculé dans ses habitudes d’écoute, l’auditeur doit multiplier les écoutes et accepter de s’abandonner à la musique pour en saisir la substantifique beauté.
En concert le 15 avril à l’Archipel.
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