lundi 6 avril 2020

Katie Melua : « Ultimate Collection »



Apparue en 2003, Katie Melua fut une des voix féminines qui a (re)popularisé le jazz vocal. Sortie en 2018 cette double compilation, qui reste la dernière sortie officielle de la chanteuse, à l'exception d'un album live, donne l'occasion de faire un petit point sur son parcours jusqu'ici. Producteur de ses débuts, Mike Batt a beaucoup œuvré pour inscrire la chanteuse dans la continuité de la scène du jazz vocal et faire une place à sa protégée dans un contexte pour le moins concurrentiel. Il en ressort une lecture de l'idiome cosy et confortable bien servie par un joli brin de voix sexy, de jolies chansons et de belles mélodies richement arrangées à écouter confortablement installé dans son canapé, au coin du feu. Rien de franchement dangereux, ni même d'intense, mais loin d'être dénué de qualités cependant. Sur la scène jazz vocal, Katie à une particularité : celle de jouer, et plutôt bien, de la guitare acoustique là où le piano est l'instrument le plus commun. Un petit détail mais qui lui ouvre bien des perspectives vers le blues (cf. « The one I love is gone », « Crawling up a hill ») ou le folk teinté des influences celtiques de sa terre d'exil irlandaise (« What a wonderful world » ; « Thank you Stars ») ; elle qui est née en Georgie en pleine guerre froide. Si on note une propension à flirter d'un peu trop près avec la variété internationale (les abominables « The love I'm frightened of » ; « The Closest thing to crazy ») Katie Melua n'hésite pas à sortir de sa zone de confort en compagnie du producteur William Orbit qui saura la faire évoluer subtilement vers des sons électroniques (« Red Balloons »). Ce panorama de trente trois titres donne une vision assez globale de son art, et de l'évolution de son chant, et comporte son lot de pépites (la reprise inattendue des Cure « Just like heaven »), et autant petites merveilles de douceur acoustique (« Plane Song », « A time to buy ») ou sa voix se fond délicatement dans les arpèges folk dans un délice absolu. Enfin, trois reprises inédites complètent cette fort belle collection (« Fields of gold » de Sting, « Diamonds are forever » extraite de la bo du James Bond) dont « Bridge over troubled water » de Simon & Garfunkel en compagnie du choeur féminin Gori, un hommage à ses origines slaves, qui représente la nouvelle étape de sa carrière. 

En concert à Paris (Olympia) le 25 septembre.
http://katiemelua.com/
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