mercredi 7 septembre 2016

Mondo Generator + Bukowski + Loading Data, La Maroquinerie, 5 septembre 2016.




Des concerts à la maroquinerie, on en a vu un paquet au cours de ces dernières années. Mais en termes d'électricité, d'intensité et de décibels, il y a fort à parier que la soirée de lundi dernier reste dans les annales…

Loading Data

On commence avec une apparition miraculeuse, celle de Loading Data sur une scène parisienne, après plus d'un an de pause scènique. Auteur d'un album majeur (« Double disco animal style ») il y a trois ans, Loading Data est une machine bien rodée évoluant sur un équilibre subtil entre puissance d’exécution et finesse groove. Le jeu du batteur Robin résume à lui seul le son Loading Data entre force de frappe démentielle mais jamais dénuée de feeling, multipliant les descentes dans tous les sens sur les tomes. Le set est mené sur un train d'enfer, comme sur une highway traversant le désert, bien soutenu par une basse solide (la musicienne est de plus mimi comme un coeur) et par des guitares puissantes entre blues (un bottelneck fait une apparition sporadique) et métal, procurant une sensation d'hypnose rock ; il y a décidément quelque chose d'entêtant et d'hypnotique dans ce groupe. Et impossible de terminer sans évoquer le mystérieux chanteur, Lo, qui dorénavant se fait appeler Bible Jones. Grand (1,80 m facile sous la toise), carré d'épaules, impeccablement gominé, le visage taillé à la serpe, il y a chez lui quelque chose qui d'emblée vous laisse penser qu'il vaut mieux s'abstenir de faire le malin. Donnant l'impression d'avoir débarqué sur une moto vintage, une sorte de cow boy de la ville, Lo est, qui plus est, un  chanteur marquant doté d'un timbre inoubliable, grave et puissant, un véritable crooner rock. Une excellente formation que l'on espère revoir plus souvent sur scène. Hélas, il semblerait qu'aucune date ne soit prévue dans l'immédiat, rendant le concert du soir encore plus exceptionnel...

Lo, chanteur de Loading Data
A peine remis de nos émotions et voilà Bukowski qui déboule sur la petite scène de la maroquinerie. D'obédience skate/punk, il y a quelque chose de nostalgique dans ce groupe qui nous rappelle le début des années 2000. Carré, efficace mais pas foncièrement original, Bukowski reprend à son compte certaines formules éprouvées : faire asseoir le public par terre (on a fait la même chose à un concert d'Enhancer il y a des années) ou diviser le public de la fosse en deux pour que tout le monde se rentre dedans dans un pogo joyeusement bordélique (idem on faisait pareil avec Pleymo il y a bien longtemps). Cependant, on ne peut pas retirer à Bukowski son enthousiasme et sa sincérité à faire du boucan. Une formation attachante en dépit de toutes les grosses ficelles de sa musique.


Place pour finir au gros morceau de la soirée Mondo Generator, trio mené par le légendaire bassiste Nick Oliveri. Débuté au mitan des années 1990 comme un projet parallèle des Queens of the stone age, Mondo Generator a repris de l'importance dans la carrière d'Oliveri après son éviction de QOSTA. Continuant sa carrière dans un relatif anonymat (fini depuis belle lurette la couverture de rock n'folk) par rapport à ses ex-comparses, Nick Oliveri n'est pas à la recherche de respectabilité musicale contrairement à d'autres vieux potes (Dave Grohl). Non, non, Nick, lui, continue de gueuler dans le micro et de marteler ses quatre cordes sur les vieux tubes sur un mode plus punk que stoner. C'est à la fois la beauté de la chose, c'est grâce à des gens comme lui que le rock reste cette musique sauvage et dangeureuse, mais aussi sa limite…

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