Deuxième concert en une semaine à Créteil, mais Diantre, que se passe-t-il dans cette ville où même la fête de la musique ne génère pas de semblables agapes ? La maison des arts est une salle agréable en forme d’amphithéâtre, mais qui sert aussi pour des pièces de théâtre, des one man shows, des spectacles de danse. Il n’y a pas de fosse et tout le monde est assis, mais les fauteuils rouges matelassés sont très confortables. Les cubes de différentes teintes de bleu sur les murs lui donne un air très seventies, mais surtout l’acoustique de la salle est parfaite. C’est ici que j’ai assisté à mon premier concert avec mes camarades de classe (maternelle ou primaire je ne sais plus) notre institutrice nous avait emmené voir Pierre Chêne (ou était-ce Henri Dès ?).
La programmation du festival est en général excellente. L’année dernière Linton Kwesi Johnson, la légende vivante du reggae avait donné un concert d’anthologie pour une très rare apparition scénique. En 2005, le brésilien Seu Jorge avait mis le feu créant une ambiance comme on n’en a jamais connu ici et enfin en 2004, le guitariste de Philadelphie Jef Lee Johnson et son trio de blues avait donné un excellent concert terminé avec une reprise du « spanish castle magic » de Jimi Hendrix. Cette année encore, l’équipe qui organise le festival a réussi un coup fumant en invitant Tortoise, groupe/collectif de Chicago, qui n’est même pas en tournée mais qui a fait le déplacement pour deux concerts européen et une unique apparition en France, ici à Créteil, chapeau bas ! Les vétérans néerlandais de The Ex (le groupe existe depuis 1979) complètent une affiche qui s’annonce un tantinet plus rock qu’à l’accoutumée, mais peut-on encore parler de rock en évoquant Tortoise ?
The Ex joue son set en premier, ils sont quatre : batterie, deux guitares et le chanteur, à noter l’absence de basse. The Ex est un groupe essentiellement rythmique et assez peu mélodique, déstructuré et somme toute assez expérimental. Avec eux, même la guitare devient un instrument de percussion. Les deux guitaristes, l’un est gaucher, l’autre droitier, jouent sur de superbes Fender jazzmasters et s’opposent dans une étrange symétrie. Ça frappe dans tous les sens jusqu'à atteindre une sorte de transe rythmique. Les vitupérations du chanteur dominent l'ensemble. Le groupe trouve un point d’équilibre entre Sonic Youth et Television. Le chanteur et les deux guitaristes n’hésitent pas à se lancer dans des acrobaties assez risquées, ouh là là les garçons, gare à la fracture ! L’un des guitaristes frotte ses cordes du plat de la main avant de mordre à pleines dents les cordes de sa guitare. Mais qu’est-ce qu’il fout ? Mon Dieu, mon prof de gratte ferait une syncope en voyant ça. L’ensemble est assez bruyant mais pour peu que l’on soit dans le bon état d’esprit c’est sympa.
A l’autre bout du spectre se trouve Tortoise. Depuis 1990, Tortoise, groupe totalement instrumental construit autour du batteur/producteur/ingénieur du son John Mac Entire, explose les structures du rock indé. Tortoise emprunte au Jazz (mais le plus free possible), à la musique électronique et enfin au rock indépendant. Ils sont cinq, disposés en arc de cercle. A chaque extrémité du demi-cercle, deux batteries se font face. Chaque musicien change régulièrement d’instrument. Aux classiques guitares, basses et claviers/samplers s’ajoutent vibraphone et marimba pour la note exotique. Le groupe est assez statique et commence son set avec une intrigante formation à deux basses avant d’utiliser une intéressante formule à deux batteries pour « Swing from the gutters » extrait du sublime album TNT (sorti en 1998). Le concert est excellent, évidemment avec un groupe aussi expérimental et difficile d’accès que Tortoise, on aurait pu craindre quelque chose d’assez clinique. Mais ce n’est absolument pas le cas, le groupe réussit à créer du swing en pleine expérimentation sonore, les trois musiciens se succédant à la batterie sont tous excellents.
A la fin, on assiste à la réunion, les quatre de The Ex rejoignant les cinq de Tortoise sur scène. Trois batteries et autant de guitares, le chanteur est obligé d’utiliser un mégaphone pour se faire entendre ! Très franchement on se situe là à la limite de l’écoutable, tellement c’est bruyant.
La programmation du festival est en général excellente. L’année dernière Linton Kwesi Johnson, la légende vivante du reggae avait donné un concert d’anthologie pour une très rare apparition scénique. En 2005, le brésilien Seu Jorge avait mis le feu créant une ambiance comme on n’en a jamais connu ici et enfin en 2004, le guitariste de Philadelphie Jef Lee Johnson et son trio de blues avait donné un excellent concert terminé avec une reprise du « spanish castle magic » de Jimi Hendrix. Cette année encore, l’équipe qui organise le festival a réussi un coup fumant en invitant Tortoise, groupe/collectif de Chicago, qui n’est même pas en tournée mais qui a fait le déplacement pour deux concerts européen et une unique apparition en France, ici à Créteil, chapeau bas ! Les vétérans néerlandais de The Ex (le groupe existe depuis 1979) complètent une affiche qui s’annonce un tantinet plus rock qu’à l’accoutumée, mais peut-on encore parler de rock en évoquant Tortoise ?
The Ex joue son set en premier, ils sont quatre : batterie, deux guitares et le chanteur, à noter l’absence de basse. The Ex est un groupe essentiellement rythmique et assez peu mélodique, déstructuré et somme toute assez expérimental. Avec eux, même la guitare devient un instrument de percussion. Les deux guitaristes, l’un est gaucher, l’autre droitier, jouent sur de superbes Fender jazzmasters et s’opposent dans une étrange symétrie. Ça frappe dans tous les sens jusqu'à atteindre une sorte de transe rythmique. Les vitupérations du chanteur dominent l'ensemble. Le groupe trouve un point d’équilibre entre Sonic Youth et Television. Le chanteur et les deux guitaristes n’hésitent pas à se lancer dans des acrobaties assez risquées, ouh là là les garçons, gare à la fracture ! L’un des guitaristes frotte ses cordes du plat de la main avant de mordre à pleines dents les cordes de sa guitare. Mais qu’est-ce qu’il fout ? Mon Dieu, mon prof de gratte ferait une syncope en voyant ça. L’ensemble est assez bruyant mais pour peu que l’on soit dans le bon état d’esprit c’est sympa.
A l’autre bout du spectre se trouve Tortoise. Depuis 1990, Tortoise, groupe totalement instrumental construit autour du batteur/producteur/ingénieur du son John Mac Entire, explose les structures du rock indé. Tortoise emprunte au Jazz (mais le plus free possible), à la musique électronique et enfin au rock indépendant. Ils sont cinq, disposés en arc de cercle. A chaque extrémité du demi-cercle, deux batteries se font face. Chaque musicien change régulièrement d’instrument. Aux classiques guitares, basses et claviers/samplers s’ajoutent vibraphone et marimba pour la note exotique. Le groupe est assez statique et commence son set avec une intrigante formation à deux basses avant d’utiliser une intéressante formule à deux batteries pour « Swing from the gutters » extrait du sublime album TNT (sorti en 1998). Le concert est excellent, évidemment avec un groupe aussi expérimental et difficile d’accès que Tortoise, on aurait pu craindre quelque chose d’assez clinique. Mais ce n’est absolument pas le cas, le groupe réussit à créer du swing en pleine expérimentation sonore, les trois musiciens se succédant à la batterie sont tous excellents.
A la fin, on assiste à la réunion, les quatre de The Ex rejoignant les cinq de Tortoise sur scène. Trois batteries et autant de guitares, le chanteur est obligé d’utiliser un mégaphone pour se faire entendre ! Très franchement on se situe là à la limite de l’écoutable, tellement c’est bruyant.
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