Situé dans un espèce de no man’s land urbain aux confins de la ville et de la banlieue, dont on aperçoit les barres HLM à l'horizon, le Glaz’art se transforme en plage le temps d’un été. Ce n’est pourtant pas gagné d’avance. A peine sorti du métro la chape de plomb qui s’abat est tellement lourde, que l’on a qu’une seule envie, celle de prendre ses jambes à son cou et repartir aussi sec dans la direction opposée. Mais dès que l’on pénètre sur ladite plage, qui en fait installée dans une cour derrière le Glaz’art, fermé, on s’y croirait presque. Sable fin importé, jardinières, arbustes, terrain de pétanque, chaises longues et mobilier d’extérieur : tables basses, fauteuils et canapés. Le bar ressemble à une paillote en bois avec un toit en tôle ondulée. Les concerts, deux par soirée, ont lieu en plein air. Grâce aux derniers rayons de soleil de la journée, le dépaysement est presque, n’oublions pas les barres d’immeubles, total. En gros, il ne manque plus que la mer. Problème auquel Jessie Evans, la reine de la soirée, trouvera une solution toute personnelle en balançant des bouteilles d’eau au public. On y reviendra plus tard…
Pour l’heure débutons avec le groupe Firewater qui assure la première partie. Sextet international basé à Brooklyn, Firewater à un line-up assez exotique : aux classiques guitares, basse et batterie s’ajoute un trombone et un percussionniste, un coup au djembé, un coup au tambour brésilien, apportant un note latine bienvenue. Le groupe pratique un sacré métissage mélangeant rock n’roll, ska et surf musique. Ca swingue, c’est ensoleillé et festif, parfaitement indiqué en cette période de l’année et en cet endroit. Une belle découverte en tout cas avec déjà six albums au compteur.
C’est ensuite l’extravagance qui déboule sur scène en la personne de Jessie Evans. Américaine de naissance mais exilée à Berlin depuis de nombreuses années Jessie Evans est totalement imprégnée de cette culture du cabaret qu’elle remet au goût du jour avec des boucles électro. Accompagné du batteur, au swing impeccable, Toby Dammit (un autre exilé Berlinois et ex-accompagnateur d’Iggy Pop), Jessie chante en anglais, en espagnol et joue, peu mais très bien, du saxophone. Mais surtout Jessie danse, comme une tarée à s’en démantibuler les quatre membres. La scène n’est même pas assez grande et elle part régulièrement en excursion sur le sable au milieu du public. Un show renversant !
www.myspace.com/jessieevansmusic
www.myspace.com/realfirewater