Nos pérégrinations du soir nous mènent à l’Archipel, un vieux cinéma qui propose de plus en plus de spectacles et notamment, régulièrement, des concerts. Le lieu impose ainsi une ambiance particulière, public assis, scène située juste à côté de la porte d’entrée (les artistes peuvent voir les gens entrer et sortir avant la fin depuis la scène) et bar dans le fond, auquel il vaut mieux éviter de se rendre une fois le set commencé sous peine de déranger tout le monde. Bref, les allées et venues des uns et des autres forment un drôle de folklore dans la salle. En attendant sur scène nous attendent deux voix merveilleuses. Commençons par la chanteuse Maví Lou, de retour en France après un long exil étasunien et qui va sortir son premier EP sous peu. Jouée en duo de guitares (une électrique aux nombreux effets sonores et une acoustique) la musique est d’une grande délicatesse. Aux arpèges soyeux de l’acoustique répondent le son vaporeux de la guitare électrique dans une sorte de bulle pop, folk et cotonneuse, un doux cocon musical dans lequel il fait bon se lover, bercé par la voix aussi douce que la soie de la chanteuse, qui de plus possède beaucoup d’humour. Superbe moment !
Au risque d’être incompris, nous sommes ici tentés d’écrire que le silence occupe une place prépondérante dans le rendu scénique de la musique de Nadine Khouri. Le silence et au-delà la façon dont les musiciens sculptent ce silence de leurs notes pour faire ressortir l’émotion. Chez Nadine Khouri et son groupe (Boris Boublil aux claviers et Marion Grandjean à la batterie) l’important n’est pas d’étourdir le public sous les décibels mais plutôt de jouer à bon escient, donnant finalement autant d’importance à la note jouée qu’à celle qui est retenue. Creuser le temps au maximum du tempo, effleurer les cordes de la guitare ou les touches du clavier rêveur au bon moment, celui qui va permettre à l’émotion de se déployer au fil des notes. Usant de moult effets sur sa guitare, Nadine nous plonge dans un univers onirique prolongée par sa voix éraillée. L’effet atteint son climax lorsque son ami Adrian Crowley, plutôt rare sur les scènes françaises, vient rejoindre la chanteuse sur scène pour un enchaînement de titres assez exceptionnels. Emue, douce et émouvante, le sourire éternellement gravé sur son visage, Nadine Khouri nous a ravis une heure et demie durant.
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