Vingt ans après leurs débuts (« Le Pensionnat des Établis », 2003) et après treize années de silence discographique (« Les Chemins de Verre », 2010), le groupe montréalais est de retour et c’est une merveilleuse nouvelle ! Bien que l’on ne les ait jamais vraiment perdus de vue, le chanteur/guitariste Louis-Jean Cormier est devenue dans l’intervalle une superstar dans son Québec natal, grâce à ses disques en solo et en qualité de membre du jury de « La Voix » (« The Voice », chez nous), mais c’est une dynamique unique et bien particulière qui se met en marche lorsque le quintet se réunit et que l’on retrouve aujourd’hui avec plaisir. Amateur d’ambiances planantes et autres artefacts progressifs, le groupe n’a pas son pareil pour mettre en sons la bande originale imaginaire d’un rêve musical éveillé (cf. « Miroir de John Wayne » ; « Dans la seconde »). Une sensation que l’on retrouve dans cette « Ouverture » majestueuse qui débute l’album. La nouveauté réside dans l’appropriation par le groupe des sons psychédéliques (cf. « A bout portant » ; « Gravité »), chose inédite jusqu’ici. Mais Karkwa ne serait pas Karkwa s’ils se contentaient bêtement de suivre un modèle (l’occasion nous est ici donnée de tordre le cou à cette réputation ridicule de Radiohead francophone qu’ils traînent depuis des années, ce groupe vaut bien plus et mieux que ça!) Ainsi le psychédélisme de Karkwa se veut dénué de guitares garage ou du moindre aspect nostalgique rappelant les années 60. Non Karkwa s’enferme, cherche et se perd dans un labyrinthe sonore bien à eux et en livre le résultat à nos oreilles émerveillées. C’est émotionnellement très fort, une sorte de manège la tête à l’envers, bruitiste à l’occasion (« Nouvelle Vague »). Cela valait le coup d’attendre !
En concert le 3/11 à La Maroquinerie
https://www.facebook.com/Karkwa/
https://karkwa.bandcamp.com/album/dans-la-seconde
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