Depuis la reprise du mythique label Dixiefrog par de nouveaux propriétaires, il est probablement l’un des artistes les plus attachants qu’il nous ait été donné de découvrir. Virtuose de la guitare acoustique, ses compositions sont proprement impossibles à reprendre, le Néo-Zélandais Grant Haua, puisque c’est de lui qu’il s’agît, prend des risques avec ce nouvel effort s’appropriant un instrument qui n’est pas vraiment naturel pour lui, la guitare électrique (à ce titre les photos ornant la pochette ainsi que le livret sont trompeuses). Une électrification générale qui drape sa musique d’une aura seventies (« Embers » ; « Time of dying »), encore plus prégnante lorsque le duo The Inspector Cluzo, invité sur le premier titre, se charge de rajouter une dose supplémentaire de décibels rapprochant Haua d’une scène garage à l’évidence assez éloignée de sa zone de confort. Paradoxalement, ce contexte sous haute tension, les amplis à fond, fait ressortir quelque chose d’inattendu chez l’artiste, une sorte de fragilité dans la voix contrastant avec l’ambiance virile, une faille musicale sur laquelle se tient le musicien. Il y a du Calvin Russell en lui, le visage autant cabossé que la voix, ce qui lui sied à ravir quand il est question de cœur brisé (« Jealousy », « To be loved ») ou d’évoquer son inspiratrice « Billie Holiday » sur une note étrangement rock et saturée. L’attachement à sa culture maori (« Pukehinahina ») constitue un autre angle saillant de sa musique. Attachant jusque dans ses rythmes funky, « Good Stuff », une ode aux plaisirs simples et une bouffée d’optimisme salutaire, voici un excellent album qui, gageons-le, vieillira bien.
https://www.facebook.com/GrantHaua.official/
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