Ce nouvel effort, le deuxième du groupe, marque une évolution significative pour Elise & The Sugarsweets. D’une part, si le quintet n’a pas changé de nom, il dispose, en la personne de Yulia Gubenko, d’une nouvelle chanteuse, qui signe ici ses débuts discographiques avec le groupe, dotée d’une sublime voix, ample et éraillée, incarnant à la perfection toutes les nuances d’une musique gorgée de soul et de feeling. Feeling est bien le maître mot ici, perceptible dans les licks inspirés de la guitare d’Olivier Raymond (lequel engage un passionnant dialogue musical permanent avec la chanteuse, l’un répondant à l’autre), dans le groove lancinant de l’orgue (Bala Pradal) ou dans la section rythmique à tout casser des frères Ferrié (Jérôme à la basse, Olivier à la batterie). Ainsi, ce nouvel effort est un régal d’écoute, immergé dans la grande tradition soul, à grands renforts de cuivres ou de sublimes harmonies vocales (on note la présence d’Audrey Lurie de Little Odetta dans les chœurs). La formation mise en orbite pour s’inscrire dans la grande tradition soul ne dispense pas d’une prise de risques, sous forme de clins d’œil appuyés vers le hip-hop funk (le flow qui orne « My Goddess got shapes », cosignée de l’ancienne chanteuse Elisa Heyte) ou vers le rock’n’roll pur sucre (« Birthrights » ; « Not allowed to sing the blues » signée Bernard Sellam d’Awek. Loin d’être sclérosée sur ses acquis, la formation continue sa marche en avant, prouvant par la même l’intemporalité de la soul, le temps de cet album vivifiant.
En concert le 11/06/2022 (Jazz Club Etoile)
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